Article sur l’index des seniors retoqué : la nouvelle pantalonnade des Gnafron de l’opposition

Le gouvernement, nous apprend la presse, a subi un premier revers majeur à l'Assemblée sur la réforme des retraites dans la soirée du 14 février avec le rejet de l'article instaurant un « index seniors », alors qu’Élisabeth Borne venait de dévoiler de nouvelles concessions aux Républicains sur les carrières longues.
Coup de théâtre dès l'article 2 : après trois jours de débats marqués par de très vifs incidents, l'Assemblée a rejeté cet index par 256 voix contre 203, et 8 abstentions. 38 députés LR ont voté contre. Une claque pour le gouvernement, accueillie par des vivats et des chants des élus de la Nupes, vite rabroués par la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet. Quelques députés ont ainsi entonné le chant associé aux Gilets Jaunes, « On est là ». « Vous vous croyez où ? », a blâmé la présidente, jugeant ce comportement « inacceptable ».
On se pince pour ne pas exploser de rire devant cette nouvelle pantalonnade en guise de bras d’honneur à l’intelligence citoyenne que viennent de commettre nos chers députés dits d’opposition, ceux-là même qui, depuis que le texte de la réforme est arrivé dans l’hémicycle, rivalisent chaque jour d’inventivité pour passer pour ce qu’ils sont, à savoir des guignols. Après le « ballon Dussopt », après « Dussopt assassin », après la « chasse au Quatennens », après les hurlements de la Nupes contre le RN et les hurlements du RN contre la Nupes … Bref, après toutes ces séquences hautes en couleur dignes de Guignol et Gnafron, voilà que nos opposants en mousse se félicitent d’avoir feint de réussir à flinguer ce contre quoi ils sont censés lutter.
Nos députés des oppositions exultent : ils sont parvenus à mettre en échec le gouvernement sur l'adoption de son gadget de l'index pour les seniors. Un index qui rappelons-le est juste un thermomètre qui contraint les entreprises de plus de 1000 salariés à publier le pourcentage de seniors qu’elles ont en stock, sans bien évidemment les contraindre à en recruter. Autant dire un nouvel outil pour permettre à certaines boites de communiquer à fond sur leurs nouvelles supposées vertus du moment au détriment de leurs concurrents : autrement dit un immense progrès en termes de droits pour les travailleurs seniors qui à compter de 55 ans font office de rebuts. Et qui seront bien aises de montrer à leur famille le nouveau logo « vert gris » de leur employeur chéri.
L’article rejeté, Véran vient de l’annoncer, sera de toutes manières réintroduit dans la réforme pour sa présentation devant les sénateurs dès la semaine prochaine, ce dont nos chers députés de l’opposition, qui sont censés connaître le règlement des deux assemblées, feront mine de se scandaliser. Ce qui signifie que ces derniers se félicitent d’avoir retoqué un article bidon sur le fond dont ils savaient qu’il serait de toutes façons de la manière la plus légale du monde réintroduit une semaine plus tard. De l’art de perdre et de nous faire perdre du temps pour rien, sinon pour se faire mousser à peu de frais et chanter tels des enfants turbulents : « On est là, même si Macron ne veut pas nous on est là ».
Lequel Macron vaque à ses occupations à dix mille mètres au dessus des cieux.
Mais il y a pire ! Pour rappel : la loi de réforme des retraites, incluse dans le vote du budget de la sécurité sociale, est par définition une loi budgétaire. Ce qui compte pour Macron comme pour la corporatocratie qui l'exige, ce sont, je vous le donne en mille, les économies sur le budget de l'état. Le reste, c'est juste de l'enfumage brandi par les pantins de la macronie pour nous faire croire qu’ils se préoccupent de nos droits sociaux. Là, en l’occurrence avec cet article 2 tout juste retoqué, de ces seniors qu’ils contraignent « en même temps » à travailler plus longtemps.
Sur un pur plan technique, dans cette loi, deux articles posent juridiquement problème, n'étant ni l'un ni l'autre de nature budgétaire. La pénibilité d'une part. L'index des seniors d'autre part. Ce qui signifie qu'en dernier ressort, le Conseil Constitutionnel pourrait, si tant est qu'il fasse son travail, retoquer la réforme et renvoyer le texte vers les assemblées du fait de ces deux articles, qui n'ont rien à faire dans une loi budgétaire. Ce qui ferait gagner un peu de temps sans changer le fond du problème.
En supprimant un des deux articles du package, nos chères oppositions viennent tout simplement de se tirer une balle dans le pied. Et comme on a affaire à des nuls, elles s'auto-congratulent !
Ce soi-disant « revers important pour le gouvernement et la majorité présidentielle » rendu possible grâce à une « majorité de circonstance », est en définitive un coup d’épée dans l’eau qui ne changera strictement rien, sinon l’image écornée de quelques députés en mal de gloire cherchant à se faire mousser sur le dos des citoyens en colère. Ceux-là qu’ils insultent quotidiennement dans un hémicycle qu’ils ont transformé en cour d’école, le tout pour six mille euros par mois frais non compris.
Le rejet de cet article « est davantage politique et démontre que l’objectif des oppositions n’est pas de faire battre les injustices, mais de faire battre le gouvernement », a dénoncé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, feignant une posture d’opposition factice envers les insurgés de la veille. Ce qui achèvera de nous retenir d’éclater de rire. Qu’ils se battent entre eux à coups d’invectives et d’insultes comme à la Foire du Trône, on l’avait bel et bien compris. Mais les injustices ? Pour une fois, le nez de Véran ne s’est pas allongé d’un millimètre. On peut en effet en la matière parler de coproduction pour continuer à les faire fructifier dans la joie et la bonne humeur. Merci le RN, merci la Nupes, et surtout n’oubliez pas le pourboire avant de vous rasseoir.
14 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON