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Accueil du site > Tribune Libre > Assistante sociale recherche baguette magique

Assistante sociale recherche baguette magique

« Quel beau métier tu fais là ! », « Ce doit être dûr comme boulot ! », « Il doit falloir avoir une sacré vocation pour faire ton job ! »... Voilà quelques exemples de ce que je peux entendre au quotidien, lorsque j’annonce la couleur de ma profession : assistante de service social.

Voilà un an que j’ai décroché ce fameux diplôme indispensable à l’exercice de la profession d’assistante sociale. Souvent méconnu, parfois stigmatisé, le travail de l’assistant(e) social(e) est régulièrement réduit à ses aspects les moins agréables, comme le placement des enfants en danger dans des foyers ou des familles d’accueil, ou les demandes d’aide financière. Pourtant, assistant(e) social(e) est loin d’être pour la professionnelle que je suis synonyme d’"enleveuse d’enfants" ou de "tiroir-caisse".

Le travail des assistants sociaux diffèrent en fonction de la structure où ils interviennent, et l’on oublie souvent que l’on en trouve dans bon nombre d’endroits.

Ainsi, lorsque vous allez faire vos courses dans l’hypermarché du coin, il y a de grandes chances pour que les salariés bénéficient d’un service social à leur disposition en cas de difficultés diverses en lien avec l’exercice de leur emploi (problèmes financiers, familiaux, de santé, etc.).

Si vous ou quelqu’un de votre entourage se trouve hospitalisé, sachez que dans tout hôpital public et dans certains établissements privés, vous pourrez avoir affaire à ces professionnels aptes à vous accompagner dans des démarches d’accès au droit ou pour la mise en place de structures nécessaires à votre retour à domicile.

Par ailleurs, il est possible de s’adresser également au service social dit de secteur au sein duquel les assistants sociaux se répartissent leur intervention en fonction de critères géographiques.

Ces trois exemples sont très réducteurs, et j’aurais également pu vous parler du service social des caisses d’assurance maladie ou d’allocations familiales, des services sociaux scolaires ou du rôle des AS, ainsi qu’on nous appelle dans notre jargon, dans les établissements pour personnes handicapées. Mais là n’est pas mon propos car je souhaite plutôt tenter de comprendre pourquoi les assistants sociaux sont si mal connus et considérés.

La profession d’AS est née à la fin du XIXe siècle. Historiquement, c’est une profession féminine qui rassemblait des jeunes femmes bourgeoises d’origine catholique en révolte avec leur éducation et très militantes. Mais peu à peu, ce militantisme s’est estompé, remplacé au fil des ans et par la légalisation de la profession, par une intervention et un rôle beaucoup plus moralisateur.

Dans le même temps, la formation théorique de ces jeunes femmes se précise, et à une intervention de terrain, on rajoute des enseignements qui incitent à la réflexion... en l’orientant en fonction des périodes de l’Histoire. C’est ainsi que Catherine de Béchillon, une assistante sociale ayant rédigé Aider à vivre, propos sur le travail social, considèrent que la profession est née de bonnes intentions, mais qu’elle a été portée à ses débuts par un courant normalisateur inconscient qui semblait considérer que les personnes aidées, vivant souvent dans des conditions de vie très précaires, dérangeaient.

Ce courant normalisateur n’est plus à l’heure actuelle. Les théories et les manières d’enseigner ont évolué, et les assistants sociaux d’aujourd’hui sont généralement animés par la volonté de se situer dans le non-jugement, en considérant toute personne comme unique et possédant des ressources qu’il convient de l’aider à développer.

Cependant, même si le positionnement professionnel des intervenants d’aujourd’hui a évolué, l’image reste toujours dans l’inconscient collectif de l’assistante sociale en tailleur et chignon venant chez vous pour vérifier la couche de poussière sur les meubles !

Et si cette image subsiste, il me semble que les médias n’y sont pas pour rien. En effet, même si je ne suis pas de la génération de Pause café, cette série où Véronique Jannot campe une assistante sociale scolaire, j’ai eu l’occasion de voir plus d’un téléfilm avec son assistante sociale un peu méchante, pas très compréhensive et très souvent à cheval sur ses principes.

Or, dans la réalité, certains principes doivent en effet être pris en compte, notamment quand on parle de protection de l’enfance. Mais avant toute chose, un(e) assistant(e) social(e) est un professionnel qui va tenter de comprendre la personne qui se trouve en face de lui, de l’écouter, de l’aider.

Certes, aider, de nos jours, n’est pas chose aisée, et amène souvent à de grosses déceptions pour les personnes qui viennent nous voir. Et cela ne joue pas forcément en notre faveur.

En tant qu’être humain, je conçois le mal-être qui peut envahir certaines personnes que je rencontre, le découragement et les déceptions multiples, le sentiment d’injustice et d’énervement contre la société. Mais en tant que professionnelle, je suis limitée. Nous avons ce qu’on appelle une obligation de moyens, c’est-à-dire le fait de mettre en oeuvre toutes les aides que l’on peut solliciter pour une personne, mais pas d’obligation de résultats... Et parfois, cette simple obligation de moyens se trouve étouffée dans l’oeuf par manque de dispositifs ou de solutions dans certaines situations.

Ceci n’est pas une manière de me dédouaner, mais je souhaiterais inviter les uns et les autres à la réflexion.

Non, les assistants sociaux ne sont pas tous de grands méchants qui se lèvent le matin dans le but ultime d’empoisonner la vie des gens, bien au contraire. Hélas, le manque de moyens, l’absence de dispositifs, la pression constante et le découragement qui peut envahir les professionnels dans certains cas ne nous aident pas à accompagner au mieux les personnes qui font appel à nos services...

Alors si quelqu’un retrouve ma baguette magique pour mettre des étoiles dans les yeux, je prends !...


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26 réactions à cet article    


  • Mélina LOUPIA 2 août 2007 11:37

    Je n’avais jamais perçu la profession de la façon générale que tu décris mais bien plus comme une profession de foi, une vocation sans laquelle on ne peut l’exercer. Tu l’as. Pour les étoiles, j’ai, je crois une baguette sur moi.


    • tvargentine.com lerma 2 août 2007 12:01

      Pourquoi ne pas créer un site internet dédié à toutes ces informations qui bien souvent nous ignorons ?

      Bravo


      • Miss Alfie 2 août 2007 14:14

        Sur mon blog, j’ai commencé à parler de mon métier... Mais notre champ d’intervention est tellement vaste qu’il faudrait presque créer ce site avec d’autres collègues !

        Merci pour vos soutiens ! smiley


      • Iceman75 Iceman75 2 août 2007 12:54

        Voilà, ça devait arriver...j’ai été une fois d’accord avec Lerma dans ma vie smiley Merci d’avoir suivi mon conseil Miss Alfie en mettant ce remarquable article qui remet bien des pendules à l’heure.

        A bientôt


        • vagalam 2 août 2007 13:58

          Bonjour,Bravo pour votre allant !Une année de social laisse espérer des changements de comportement professionnel.Mais nous ne sommes plus au 19° ou 20°siècle et seulement une frange minime de la population française a encore peut-être cette image de l’« AS »vélo+chignon+voleuse d’enfant ou contrôleuse de propreté domiciliaire.Aujourd’hui nous sommes informés et faisons généralement nos démarches nous-mêmes sauf à espérer « gratter » qqchose chez lAS.Il est choquant de lire que vous êtes seulement tenue par une obligation de moyens et non de résultat, Vous ne pratiquez donc pas l’évaluation ? Vous ne mettez donc pas un soupçon d’éducatif dans votre relation à l’usager ? Vous dites ne pas juger ! Ce sont là des mots archi connus . Changez donc de siècle.


          • Miss Alfie 2 août 2007 14:21

            Vagalam,

            Je ne suis pas sûre que la frange de la population qui nous considère négativement soit si minime que cela. J’entends régulièrement des critiques, des propos relatant l’incompréhension devant notre travail. Et je ne suis pas non plus certaine que tant de personne sache faire l’ensemble de leurs démarches seules... Je pense plutôt que beaucoup n’osent pas s’adresser aux professionnels du social par peur du regard des autres...

            Et oui, je n’ai aucune obligation de résultats : je n’ai aucun pouvoir de décision... Lorsqu’un AS réalise une demande d’aide financière, il peut émettre un avis que prendra en compte la personne qui prendra la décision d’accorder ou non une aide, mais les moyens sont faibles...

            Et si vous ne souhaitez pas que je parle de non-jugement, de quoi voulez vous que je parle ?! Excusez-moi, mais la considération de l’individu pour ce qu’il est, comme il est, avec ses potentialités et ses difficultés me semble une chose essentielle dans mon travail... Quant à l’éducatif, il est présent au quotidien... Je ne vois pas où j’ai pu dire que je ne faisais ni évaluation ni « éducation »...


          • lyago2003 lyago2003 2 août 2007 21:12

            Et à Outreau vos collègues avaient elles aussi des étoiles dans les yeux, c’est un tableau naïvement faux que vous nous brossez là,la vérité est tout autre.

            Combien de personnes, d’enfants sont en maltraitance et que vous ne voyez pas ou ne voulez pas voir !

            Quand on téléphone 1 h à l’avance à la famille pour annoncer sa visite comment ne pas s’étonner que tout est en ordre, on se met autour d’une table avec petits gâteux er café et le tour est joué !

            Dès que vous êtes repartis c’est à nouveau l’enfer pour les enfants.

            Alors un peu de pudeur svp les AS ne sont pas blanches comme neige .


            • Miss Alfie 2 août 2007 22:53

              « Quand on téléphone 1 h à l’avance à la famille pour annoncer sa visite comment ne pas s’étonner que tout est en ordre, on se met autour d’une table avec petits gâteux er café et le tour est joué ! »

              J’en conviens... Mais sachez que cela fait partie de notre travail, de considérer ces éléments. Bien évidemment que lorsqu’une visite est annoncée, on se doute que des choses sont "cachées... Mais l’évaluation des enfants en danger se fait de manière bien plus complexe et en partenariat avec les instituteurs, les personnes qui peuvent encadrer les enfants dans le cadre d’activités extra-scolaires...

              Ai-je dis que les AS étaient tous blancs comme neige ?! Non !!! Mais justement, je voudrai que des visions comme la vôtre puissent s’enrichir et qu’on arrête de voir notre travail comme si simple... Evaluer une situation d’enfant en danger est une chose extrêmement compliquée, la plus difficile s’il en est car vous comme moi, nous aurons des points de vue divergents quant aux limites à ne pas dépasser...


            • aurelien 2 août 2007 22:12

              Personnellement, j’ai passé un concours d’entrée en école d’assistant de service social en début d’année, et maintenant, je suis en attente de RMI...

              J’ai la possibilité d’expérimenter sur moi-même des techniques d’assistanat inédites de mon propre cru et faire ainsi de la recherche-action smiley

              A ce sujet, je recommande ce bouquin aux férus de lecture :


              • Miss Alfie 2 août 2007 22:59

                Mieux vaut le prendre ainsi !...

                Et ces expérimentations, ça marche ?! Parce que personnellement, je trouve que les cordonniers sont les plus mals chaussés... Peut-être parce qu’à force d’appeler les banques, les assurances, EDF, GDF et j’en passe toute la journée, c’est la grosse flemme en rentrant chez soi quand le tas de paperasse personnelle attend !...


              • aurelien 3 août 2007 00:02

                « Peut-être parce qu’à force d’appeler les banques, les assurances, EDF, GDF et j’en passe toute la journée, c’est la grosse flemme en rentrant chez soi quand le tas de paperasse personnelle attend !... »

                Je ne vois pas le rapport avec le cordonnier ! smiley

                Faire de la recherche-action, ce n’est pas s’engager dans un processus d’effets escomptés et de résultats attendus. C’est être à la fois l’objet et le sujet de l’expérimentation, à différents niveaux, ou de manière globale, et cela passe avant tout par l’observation... Ce qui implique donc d’éviter les lieux communs, les méthodes bien ficelées et les chemins tous tracés...


              • lyago2003 lyago2003 3 août 2007 09:01

                @alfie, mon but n’est pas de dénigrer votre profession mais de combler un manque à votre article tout n’est pas rose dans votre milieu et vous le savez bien, votre corporatisme et le fait d’être dépendants des institutionnels soit dit en passant nos élus vous obligent à une certaine retenue dans vos actions si vous voyez ce que je veux dire, ayant travaillé près de vingt ans dans un Centre socio-culturel non comme AS mais comme secrétaire j’en ai vu et lu des choses que vous ne dites pas.

                Si on pouvait se passer de votre métier ce serait l’idéal , cette phrase est à prendre au second degré.


                • Miss Alfie 3 août 2007 09:43

                  Effectivement, ce métier n’est pas tout rose, n’est pas tout simple, mais je souhaitais faire une sorte de contre-poids à l’image médiatique qu’il a qui fait de lui un métier tout simplement mauvais et fait par des incompétents.

                  Comme vous le dites, le fait de dépendre d’institution nous lie les mains, nous rend tributaire des dispositifs prévus par la loi, nous empêchant parfois d’aider une famille car son plafond de ressource est supérieur de 5 euros à celui fixé par les textes... Alors oui, dans ces cas là, on peut être perçu comme des peaux de vache, mais là encore, nous sommes contraints par des textes parfois abhérrants...


                • pénélope 3 août 2007 11:01

                  Il faut admettre que vous avez un certain courage de vous questionner publiquement.Ce généralement pasle cas des gens de votreprofession.D’ailleurs les vois-t-on lors des mises en cause prendre la parole ?? Ce n’est pas les strates de la population ciblée qui me dérangent.Toujours les mêmes n’est-ce pas ! etaussi toujours les mêmes personnes ?.Car au lieu de leur apprendre, vous leur donnez(cf proverbe chinois bien connu)et le cercle s’élargit toujours plus . Pour les aides financières( dans le cadre d’une politique d’assistance ou d’assistanat ?) vous n’avez donc aucun retour des commissions chargées de leur attribution ? et où certainement doit sièger au moins un personnel de votre hiérarchie. Etonnant !étonnant aussi que ce ne soit pas vous qui soyez à la table de commission !!Donc vous ne savez pas à quoi sert votre travail sauf à revoir la même personne, la même famille un mois plus tard avec une nouvelle demande voire exigeance ! Capitalisez-vous entre vous, tous secteurs confondus, le travail effectué ? Pratiquez-vous le travail social communautaire ? Vous ne jugez pas non plus. A quoi bon ?.ce n’est pas votre philosophie et il faut tenir compte de l’individu, de son essence même ! Aussi ,en fin d’année, vous n’êtes donc pas notée, donc pas jugée sur votre travail, pas de remise en cause au nom de ce sacro principe. Vous parlez de courant normalisateur devenu obsolète ?(Personnellementj’ai appris-et l’existence s’en est aussi chargée- à distinguer le bien du mal, le courage de la fainéantise , la responsabilité de la lacheté,etc...)mais êtes-vous sûr qu’il n’y ait plus de normalisation, ne serait-elle pas devenue insidieuse ?. Voyez-vous, aujourd’hui ces personnes dont vous parlez-votre clientèle- pour reprendre vos termes en usage, ne dérangent plus:elles rassurent.Ces personnes que vous assistez font partie d’une mosaïque, d’un ensemble nécessaire à un contrôle social élargi. Et vous y participez que vous le vouliez ou non.Finalement, vous êtes un agent de régulation sociale ,utile pour l’ Etat mais foncièrement indifférent pour le plus grand nombre de la nation .


                  • Miss Alfie 3 août 2007 11:29

                    Tout ce que vous dites n’est pas faux. En effet, lorsque les travailleurs sociaux sont mis en cause, peu osent prendre la parole et expliquer la réalité de notre travail, ce qui contribue à sa méconnaissance.

                    Je suis tout à fait consciente que mon travail a quelque chose de normalisation. Implicitement, par les moyens dont nous disposons, le but est de faire rentrer les personnes dans un cadre considéré comme « correct », dans une manière de vivre et de penser communément admise. Pour autant, ce qui me semble avant tout important, lorsque je rencontre quelqu’un, c’est de comprendre pourquoi il vit de la manière qui est la sienne, s’il s’agit d’un choix ou s’il subit cette situation. S’il s’agit d’un choix, comme cela peut être le cas pour les SDF, il se respecte, et c’est en ça que je pense ne pas être dans le jugement. Je conçois mon métier comme une proposition, une mise à disposition. Si la personne en face ne souhaite pas que j’intervienne, si sa vie lui convient ainsi, pourquoi la forcer à rentrer dans des clous ? Mais en même temps, il est vrai que dans bon nombre de dispositifs, si les personnes souhaitent bénéficier d’une aide, elles doivent en contrepartie de conformer à des obligations... Un système de don et de contre-don... Et bien évidemment, ce respect du choix de l’autre s’applique tant que la personne ou son entourage n’est pas en danger... Si je rencontre une famille qui vit dans un logement insalubre, qui s’y sent bien, qui ne considère pas l’hygiène comme importante, qui élève ses enfants à voup de martinets, là je ne laisse pas faire !

                    Enfin, concernant les demandes d’aide, nous avons généralement un retour. Nous ne sommes pas de simples techniciens, nous évaluons les situations à l’origine, nous tentons d’analyser ce qui ne fonctionne pas, nous établissons des relatiosn de confiance avec bon nombre de personnes que nous rencontrons... Et par cette confiance, nous pouvons ensuite nous permettre de faire part à ces personnes des questionnements que nous avons quant à leur fonctionnement.

                    Je terminerai en soulignant qu’effectivement, de tout temps, et cela sera toujours hélas, il existe des personnes qui abusent, qui se faufilent, qui utilisent le système... Mais pour moi, en tant qu’AS, l’essentiel est d’en avoir conscience. Et cela n’est pas non plus le lot commun de toutes les personnes que nous rencontrons...


                  • pénélope 3 août 2007 12:08

                    Plus dure sera la chute. changer donc de boulot , avec un bac +3, vous pouvez faire mieux et si la fibre du social reste ancrée à ce point , il y a d’autres secteurs pour s’accomplir,même les flics font du « social » !!on tire ainsi plus facilement les vers du nez et cela redore leur blason un peu terni !!Ici, vous êtes entrain de remplir le tonneau des danaïdes et vous connaissez la suite . Salut .


                    • Miss Alfie 3 août 2007 12:42

                      Bac +2 d’une part... Et oui, trois ans d’étude, mais un bac +2 seulement... Et non, je n’ai pas envie de changer de travail...

                      Peut-être que je remplis le tonneau des Danaïdes comme vous dites, mais pour l’instant qu’importe : je suis peut-être utopiste, naïve et j’en passe, mais j’ai déjà vu des gens soupirer de soulagement, ressortir avec un sourire aux lèvres, et j’en passe de mon bureau... Et pour cela, je sais pourquoi je fais ce job...

                      Après, ce serait la société en entière qu’il faudrait changer...


                    • patf 3 août 2007 20:43

                      bonjour, visiblement vous ne travaillez pas à l’ASE et je peux vous assurer pour avoir pratiqué ce côté là de la profession du mauvais côté, parent d’enfant placé, que c’est pas de la tarte. si vous voulez faire bouger les choses, bon courage. Mais je peux vous assurer qu’ heureusement, en France, il y a des juges pour enfants qui prennent parfois de bonnes décisions. Dans le cas que je connais, les « éducateurs spécialisés » se sont borné à justifier un maintien de placement sur la foi de rapports pas dénués de réalité, dans le seul but (c’est l’analyse que je fait) de maintenir une situation qui arrange tout le monde....sauf la famille de l’enfant et l’enfant lui-même..un détail vous me direz !!! En ce qui concerne Outreau,11 personnes reconnues finalement innocentes, vous devriez consulter ce qui s’est passé du côté ASE car ça n’a pas été joli, joli, selon ce qui transparait de ce que la presse nous a montré.Il y a eu beaucoup de casse et des familles détruites par le suivisme de bon aloi des services sociaux. Vous voulez faire un service avec obligation de résultat ? Je suis désolé de vous le dire mais il faut commencer par faire le ménage chez vous et ne pas trop compter avec les bons sentiments.


                      • Iceman75 Iceman75 3 août 2007 21:19

                        Un peu facile de tirer sur les seuls AS dans le cadre D’Outreau. Il y a eu des psys, des rapports de psys, un juge, des décisions de justice à appliquer, la vindicte populaire, la presse, etc...


                      • patf 5 août 2007 14:56

                        @iceman75 Une AS très motivée et visiblement voulant faire avancer les choses doit pouvoir affronter les réalités de son secteur, y compris quand d’autres sont concernés. A mon humble avis,Outreau,c’est une suite de dysfonctionnements qui a amené au total à l’horreur.C’est en s’attaquant à chacun de ceux-ci qu’on pourra faire avancer les choses. Les conséquences sont trop grave (voir le document http://www.vodeo.tv/4-131-4410-les-enfants-de-l-injustice )pour qu’on se limite à déplorer une simple dérive de la société.


                      • lyago2003 lyago2003 3 août 2007 21:37

                        Oui iceman mais le sujet ce sont les AS et non les psys et Cie.

                        je rejoins totalement le commentaire de patf sur l’ASE ces démolisseurs d’enfants incompétents avec de belles théories mais incapables de les appliquer, demandez un peu aux familles d’accueil ce qu’ils pensent de l’ASE ?


                        • lamoucheducoche 4 août 2007 17:51

                          Miss Alfie, Il semble que vous vous soyez mise sur une pente savonneuse pour une débutante en service social. Vous nous parlez d’un service social vieillot, celui de maintenant vous échappe encore,semble-t-il. Il faut plus de « bouteille » pour engager ce type de discussion,sinon les approximations toutes personnelles desservent la profession.Vos exemples sont un peu courts,excusez-moi de le dire.Pourquoi voulez-vous tant qu’on vous aime ? Bon courage, occupez vous de vous.


                          • Audio2022 29 mai 2008 10:20

                            Chère collègue,

                            Je découvre votre article et vous félicite de cette initiative courageuse et citoyenne. Tenter d’expliquer le "social" n’est pas une chose aisée !!!

                            J’explique régulièrement à mes amis et proches en quoi consiste notre travail et le peu de moyens dont nous disposons.

                            Après 10 ans dans ce milieu je trouve que votre regard est d’une grande lucidité. 

                            En 2ème année de formation, mon référent m’ a offert une baguette magique que je conserve dans mon bureau. J’ai repris ce rite !

                            Continuons à réfléchir et à faire réagir !!!!

                            Comment voyez-vous l’évolution du travail social au regard du "trop grand nombre" de fonctionnaires ?

                             

                             


                            • astralou 16 juin 2008 19:54

                              J’ai parcouru votre article, je ne suis pas tout à fait d’accord sur l’opinion que "les gens" ont de notre métier, oui moi aussi je suis assistante sociale.

                              Mon entourage, voisinage, etc...ont toujours respecté ma profession, c’est un métier comme un autre métier. Au bout de 3 ans d’études on obtient un DEAS et hop au taf !

                              Là on s’en prend plein la figure, on voulait changer les choses et on se retrouve coincée entre une hierarchie carrieriste et hyper administrative, asservie aux politiques du moment et des clients qui attendent tout : des sous, un logement, l’éducation de leurs enfants, un emploi, un médecin, un psy, un curé pour la confesse etc.... souvent nous sommes le dernier espoir, la porte si difficile à franchir pour certains...

                              Alors on s’en prend plein la figure à longueur de temps et on devrait écouter les mauvaises langues qui pensent que nous ne faisons rien. NON ! N’interroge jamais ta conscience !

                              Pour ce qui est de l’évaluation de ton travail, je ne sais pas où tu travailles mais nous dans notre service nous avions une obligation de résultats ! J’ai travaillé pendant 15ans dans un service de suivi des personnes bénéficiaires du RMI, il s’agissait de les accompagner vers la sortie du dispositif RMI, la prise en charge était tout à fait éducative, le public changeait c’est tout. ce sont des adultes, rien à voir avec des enfants où l’espoir est encore permis.

                              Si aujourd’hui le RMI remplace l’allocation des ASSEDIC, il y a environ 5 ans ce n’était pas encore le cas, mais on sentait la tendance. Lorsque le RMI est apparu, il a permis la mise au grand jour d’une grande misère en France. Puis petit à petit insidieusement comme une maladie il est devenu une institution et les personnes bénéficiant de l’ allocation, sont devenus, des "RMIstes".

                              J’ai travaillé dans des quartiers dits difficiles et ils le sont, j’avais un travail de titan, l’éventail des tâches était large, accompagner des hommes seuls, des familles avec des jeunes sans travail, des étrangers ne parlant pas un mot de français, chaque personnes avait son histoire et sa souffrance. J’ai fait des signalements pour des situations incroyables dont on ne parle pas dans les journaux, à la TV.

                              Dans les films et autres séries c’est vraiment l’AS poussièreuse des années 50. Ne t’en fais pas.

                              Comme le disait Bourdieu "il faut prendre les faits sociaux comme des choses", car pour travailler avec des êtres humains sans se laisser envahir il faut trouver la bonne distance. Ca semble si facile à dire, difficile de ne pas être bouleversée face à certaines situations. Alors réflexion, action, évaluation, réajustement, re action...etc... C’est du boulot, pas de l’humanitaire. Apprendre à pecher plutôt que de donner du poisson d’accord, mais s’il n’y a pas de poissons dans nos rivières ????Le poisson est en Chine ! Merci au grand modèle capitaliste. 

                               Nous ne sommes pas Zorro, ni Freud, nous sommes des travaillleurs sociaux et faisons un travail que peu de personnes ont vraiment envie de faire.

                               

                              Bien.... au bout de dix huit ans de travail dans le social, je suis tombée malade, très malade et je me permets enfin de penser un peu à moi, à ma famille.

                               Range la baguette magique et fais ce que tu peux.


                              • ASS2 18 mai 2009 21:23

                                Bonjour Miss Alfie et lecteurs ayant réagi à l’


                                • ASS2 18 mai 2009 21:28

                                  Bonjour Miss Alfie et les autres lecteurs ayant réagi à l’article !!!

                                  Je suis étudiante en formation d’assistante sociale et je fais les même constats que Miss Alfie sur l’image de notre profession.
                                  Cette image m’interroge et j’aimerais mieux comprendre. C’est pour cette raison que je réalise mon mémoire sur ce sujet.
                                  Si Miss Alfie ou un autre lecteur (qu’il soit travailleur social ou usager d’un service social) est d’accord pour témoigner, je serais très intéressé pour vous interroger.

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