Assiste-t-on aux mêmes débats sur le web qu’en société ?
Il est important de débattre, d’échanger des idées sur Internet comme dans les cafés. Mais a-t-on les mêmes discours dans la vie réelle que dans le monde virtuel ? Retrouve-t-on les mêmes personnes ?
La question aurait pu être : Les débats sur Internet sont-ils le reflet des débats réels ? Mais certains lecteurs m’auraient fait remarquer que bien que le support soit virtuel, les débats sont bien réels sur le web. Il suffit de visiter quelques sites pour voir que rapidement les échanges sortent du cadre initial de la discussion pour déborder sur un ou plusieurs thèmes qui ne sont pas forcément liés d’ailleurs. Rapidement le dialogue devient passionné (à défaut hélas d’être passionnant), les arguments et les attaques se font sur un terrain totalement différent. Bien vite, les positions extrêmes prennent la main sur le dialogue, non pas grâce à leurs arguments mais bien à cause de la lassitude des positions modérées.
C’est sûr qu’Internet permet l’anonymat, donc les personnes ayant peur du regard des autres, peuvent se permettre d’exprimer plus facilement leurs idées. Il est certain que le débat peut donc être un peu plus caricatural. Mais des experts de toute la France peuvent aussi intervenir et enrichir les échanges ce que l’on ne peut avoir dans tous les cafés de France. Hélas, on tombe toujours prématurément dans un fort clivage pour – contre. Est-ce qu’au quotidien, il en est de même ?
Hélas en politique, le clivage semble obligatoire à tous les niveaux. Ce matin, Benoit Hamon s’exprimait sur France 2. A son habitude, il ne peut s’empêcher de s’exprimer sur l’actualité sans attaquer la majorité : « les violences sont inacceptables et marquent la défaite de Sarkozy ». Je suis persuadé qu’à Grenoble, le maire PS entendra de la part de ces rivaux que ces violences sont inacceptables et qu’elles marquent sa défaite. Avant de chercher les pseudos-coupables ne serait-il pas plus productif de trouver des solutions ?
L’UMP joue le même jeu avec la petite phrase de François Fillon « Les menaces sur la Bac montrent la vanité des polémiques sur la police de proximité. » On pourrait presque avoir l’impression que l’important ce n’est d’améliorer une situation mais bien de donner des coups à son adversaires.
On pourrait espérer que ce mauvais jeu n’est joué que par les grands élus médiatiques. Hélas non. Même dans les communes, certains élus refusent d’écouter leurs adversaires et systématiquement le débat dérive lui aussi sur la politique nationale. Je vous donne un exemple. Je suis élu à Noisiel. Je me suis étonné que deux réunions publiques se déroulent le vendredi d’un départ en vacances. Je demande donc que la mairie décale une réunion pour qu’un maximum de personnes puisse y participer. Le maire me répond que de toute manière les habitants n’ont pas les moyens de partir en vacances à cause du gouvernement que je soutiens.
Avec de tels exemples, locaux et nationaux, on comprend mieux que les échanges tournent vite à la foire d’empoigne. Il semble que la bagarre était le sport favori des Gaulois (non ce n’est dit que dans Astérix), donc dans la vie et sur Internet, nombreux sont ceux qui perpétuent cette tradition.
C’est dommage que la passion prenne temps le dessus sur la raison.
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