Assurances-vie : Pif ! Paf ! Boum !
La fiscalisation des intérêts est en marche. Gare aux rendements de votre épargne !

L’assurance-vie se porte mal. Selon les statistiques de l’Association française de l’assurance (AFA), janvier dernier a marqué le sixième mois de décollecte consécutif pour le placement préféré des Français, accréditant ainsi la thèse d’un retournement de cycle pour le secteur. Les mois qui ont suivis ont confirmé ce revirement, notamment à cause des incertitudes liées aux endettements records des pays de la zone Euro : ces dettes sont disséminées (sans que l'on en connaisse souvent les proportions) dans la plupart des contrats d'assurance-vie existants !
Mais il existe un danger supplémentaire... Le gouvernement, en supprimant la TVA sociale initialement prévue par Sarkozy, se prive de rentrées fiscales. il va falloir y suppléer, et il est évident que la fiscalité de l’assurance-vie va en payer le prix.
Au début 2012, Michel Sapin, — en charge du programme PS pour la présidentielle — envisageait de soumettre certains contrats au barème de l’impôt sur le revenu. Tous ne seraient pas concernés, avait précisé à l’AFP le futur ministre Sapin.
“François Hollande tient beaucoup à l’application du principe de justice fiscale qui est que les revenus du capital doivent être taxés comme les revenus du travail. Mais ce principe doit être adapté à la spécificité de chacun des placements et de chacun des outils d’épargne. S’agissant de l’assurance-vie, il paraît légitime lorsque cet outil d’épargne est utilisé à court terme — moins de huit ans — que le principe soit appliqué intégralement” avait-il déclaré.
Comment cela fonctionnerait-il ?
Les intérêts seraient alors taxés de 5,5% à 41 % — voire plus si le PS introduisait de nouvelles tranches d’imposition — en fonction du barème d’imposition habituel auquel est soumis le détenteur du contrat (contre de 15 % à 35 % actuellement, en fonction de la date de rachat anticipé).
Les anciens contrats en revanche ne seraient pas concernés par cette mesure. “Au-delà de huit ans, il s’agit d’une épargne longue, qui est utile à un grand nombre de Français et utile au financement de l’économie française, et compte tenu de cette spécificité, François Hollande ne propose pas de modification des modalités d’imposition“, avait avancé l’ancien ministre de l’Economie.
Même si François Hollande a depuis fait plus ou moins marche arrière sur cette déclaration de principe, il a également cultivé un très grand flou sur la question de l’assurance-vie durant la campagne présidentielle, la nouvelle de la fiscalisation des contrats n’étant pas propre à inciter des votes d’adhésion par brassées.
Le napalmage fiscal qui est dorénavant inéluctable et dont nous apercevrons les prémisses en Juillet, puis en septembre ensuite, passera par une mise sous le boisseau des Bercy-boys des sommes colossales détenues par les français via l’assurance vie. Et une fois encore, l’Etat-omniscient dira que c’est pour notre bien...
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