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Accueil du site > Tribune Libre > « Attention ! Ralentir ! Revalorisation travail ! »

« Attention ! Ralentir ! Revalorisation travail ! »

« Revaloriser le travail » ? Qui peut être contre ? C’est inattendu, mais c’est même un des slogans favoris du candidat de l’UMP à la présidence de la République, M. Sarkozy.

Seulement, si, dans un premier temps, on n’a pu qu’applaudir, c’est que la formule était une belle ambiguïté volontaire donnant à entendre à chacun ce qu’il voulait entendre.

Revaloriser le travail par rapport au capital ?

Ainsi a-t-on pu d’abord croire naïvement que « revaloriser le travail » impliquait de mieux le rémunérer : on en déduisait qu’une hausse des salaires s’imposait après des années de stagnation, voire de régression du pouvoir d’achat, tandis qu’à l’inverse, les revenus qu’on pouvait tirer d’un capital et de tractations financières n’avaient pas cessé de croître. On pouvait même imaginer que « revaloriser le travail » supposait de ne pas se faire reprendre par l’impôt le maigre supplément de salaire qui rémunère un supplément de travail. Ce n’était pas ça du tout. Comme l’illustre, ces jours-ci, une entreprise textile qui vient de décider de délocaliser sa production en Tunisie parce que, dit sans détour son directeur, la main-d’œuvre y est moins chère, toute hausse de salaire est aussitôt mise en balance avec le risque de perdre son emploi. Il faut choisir ! Car le vaste dumping social, qu’attise une mondialisation non maîtrisée, a un effet d’écluse dont les vannes s’ouvrent dans le sens unique de la descente d’un fleuve pour une mise à niveau par le bas. Et à considérer les salaires et la couverture sociale des pays dits « émergents », ce ne sont pas des rapides qui menacent seulement, mais des cataractes.

Revaloriser le travail par rapport à l’inactivité et au temps libre ?

« Revaloriser le travail » ne signifiait donc nullement lui redonner une valeur capable de rivaliser avec celle d’un capital détenu. Le candidat de l’UMP a bien précisé qu’il s’agissait de le revaloriser par rapport à l’inactivité et au temps libre. Seraient ainsi visées d’abord des situations d’assistance jugées plus rémunératrices qu’un emploi, qui, à revenu égal, dissuaderaient de se mettre au travail. Si c’est le cas, c’est moins le montant des aides sociales qui est en cause que le vil prix auquel s’achète aujourd’hui le travail. Ensuite, cette revalorisation prétendrait s’attaquer à une loi pernicieuse des 35 heures par semaine qui empêcherait celui qui veut travailler plus de gagner plus. Il fallait y penser !

L’ inversion d’un processus historique

Cette trouvaille, d’abord, inverse hardiment un long processus historique de réduction du temps de travail d’au moins un siècle et demi.
- La timide loi de 1841 sur le travail des enfants, par exemple, qui paraît encore bien cruelle aujourd’hui, en dit long sur la sorte de bagne quasiment continu qui était alors promis même aux enfants : si elle interdisait le travail aux enfants de moins de huit ans, elle limitait celui des enfants de huit à douze ans à 8 heures par jour, tandis que de douze à seize ans, ils pouvaient bosser jusqu’à 12 heures ; si l’on ajoute les temps de déplacements - sauf à s’entasser dans des taudis près des manufactures - et les heures de sommeil, que leur restait-il donc comme temps à vivre ? Les travaux du Dr Villermé - Tableau de l’état physique et moral des ouvriers - qui avaient préparé cette loi montraient que la jeunesse française souffrait de carences en tout genre formant un peuple d’invalides, et surtout impropre à porter les armes ; et le travail abrutissant, insalubre, sans fin, dès la prime enfance, en était une des causes ; les familles étaient sans doute les premières à y recourir, mais parce que le salaire des parents ne suffisait pas à les nourrir.
- A été ainsi entamé un lent processus visant à réduire le temps de travail qui mangeait la vie des femmes et des hommes. Les programmes socialistes et républicains ont porté cette revendication comme une condition d’émancipation des personnes dont on supposait qu’elles pouvaient aspirer à d’autres activités pour leur épanouissement : à quoi bon, en effet, perdre sa vie à seulement la gagner ? Un jour de repos obligatoire, la journée de huit heures, la semaine des 40 puis 39 heures, 15 jours de congés payés, puis trois, quatre et cinq semaines ont été les étapes d’une lente remontée des soutes vers la lumière au cours du XXe siècle. La loi des trente-cinq heures s’est inscrite dans cette volonté d’arracher le plus grand nombre au seul travail utilitaire.

Retour à la case départ du XIXe siècle ?

Mais son détournement astucieux a permis d’en détourner ceux-là mêmes à qui elle était destinée.
- Réduite dans nombre d’entreprises à une réduction dérisoire de quelques heures par mois sans effet sur la vie de chacun, et surtout accompagnée d’un blocage des salaires, elle est apparue comme une entrave au travail et comme la cause majeure d’une perte de revenus. Quand, au contraire, des cadres au salaire suffisant ont pu en tirer 10 jours de congés supplémentaires, dits de RTT, des week-end élargis sont soudainement venus leur éclairer la vie. Mais, bien sûr, comme le martèle le candidat UMP, quand on a un SMIC et qu’on vous interdit des heures supplémentaires, parce que l’heure normale de travail est insuffisamment payée - ce qu’il se garde de dire - la loi des 35 heures est la source de tous les maux !
- Il entend donc non pas la supprimer, laissant s’en contenter ceux qui se suffisent de leurs maigres revenus - « C’est leur liberté ! » - mais donner la possibilité aux autres de travailler plus pour gagner plus. Et c’est ainsi que la boucle est bouclée pour revenir au XIXe siècle : les revenus du travail étant trop faibles, le dumping social de la mondialisation étant allégué pour ne surtout pas les augmenter sous peine de n’être plus concurrentiel, la seule issue qui est offerte est de se remettre à se tuer au travail : allonger les heures de travail dans la semaine, voire le dimanche, et peut-être rogner ses jours de congés, en échange d’heures supplémentaires mieux payées ; on est ainsi assuré d’être trop crevé à la fin de la journée ou de la semaine pour faire autre chose que d’ offrir « son temps de cerveau disponible » aux annonceurs de la télé, et d’être usé avant l’âge comme on l’était il y a un siècle. À quoi tant de travail aura-t-il donc servi, s’il mange lui-même le temps pour profiter de ses fruits ? Jacques Brel chantait Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Aujourd’hui on se demande : comment le candidat de l’UMP peut-il citer Jaurès ?

Sous réserve qu’une entreprise ait ce travail supplémentaire à offrir, ce qui n’est pas acquis, c’est à une régression sociale sévère qu’est ainsi allègrement invitée la société française. Sous couvert de revaloriser le travail qu’on achète à bas prix, la majorité d’un peuple est sommée de se réaliser désormais dans des journées de plus en plus longues de travail et de plus en plus longtemps dans son existence, sous prétexte d’un allongement de la vie. La duperie est d’autant plus honteuse que l’on nomme travail non seulement certaines activités qui conduisent tout naturellement l’individu à son épanouissement physique et spirituel, et pour lesquelles forcément il ne compte pas son temps, mais surtout beaucoup d’autres corvées qui le détruisent, avec en prime, quand elles ne le font pas nécessairement, des techniques de « gestion de ressources humaines » qui s’y emploient efficacement, sans entrave, ou si peu. Paul Villach


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28 réactions à cet article    


  • gem gem 9 février 2007 11:02

    et allez, c’est reparti pour un tour ! encore un article trolligène à mort...

    J’aime bien vos articles de « vécu » administratif, ainsi que vos articles culturels (au fait, vous avez relu Harry Potter ?), mais cet article-là... le XIX ieme siècle ... n’importe quoi ! Pourquoi pas le bagne, les colonies, le moyen âge ou l’antiquité, tant que vous y êtes ???

    Rappelons quand même que les 35 h, c’était fait pour « partager le travail », et pas pour améliorer la condition des employés. D’ailleurs, ça ne l’a effectivement pas amélioré, et les 10% de temps de travail ont été payé par un blocage des salaires et une inflation des biens produit par et pour les smicards, quantité suffisante pour rétablir la situation antérieure. Encore un coup de la main invisible des marché, qui comme chacun sait n’existe pas, mais n’en est pas moins redoutablement efficace.

    Et, question création d’emploi, c’était pire que zéro : Jospin dit 500 000 (il est bien le seul et il dit ça avec son pifomètre, parce qu’honnetement aucune étude ne mesure l’effet 35 h à plus 200-300 000), et vu que l’état à perdu 20 milliards de recette par an dans l’histoire, ça met l’emploi créé à 40 000 €/an, soit environ 3 SMIC en brut !

    Donc, les 35 h c’était une grosse foirade, qui a d’ailleurs couté son siège de député à son instigatrice qui se présentait pourtant dans une circoncription imperdable.

    Notez que le PS n’a pas pris au sérieux les 32 heures/ 4 jours, alors que ça tenait (sur le papier, a priori) nettement mieux la route, vu que ça permettait de rajouter une journée de boulot sur la semaine dans l’entreprise en embauchant un mi-temps : là oui, on voyait la valeur ajoutée et la création d’emploi qui va avec.

    Mais vu la foirade des 35 heures, cette idée de 4 jours pourtant pas idiote a perdu au moins 10 ans, et c’est l’idée inverse (« bosser plus ») qui reprend du poil de la bète. Merci Jojo... smiley


    • Nathanael (---.---.252.222) 9 février 2007 11:24

      Sauf que travailler plus, il faut déjà qu’il y est le boulot..... La plupart des entreprises se sont adaptés aux 35 heures, il n’y a pas forcément du boulot « en plus »...

      De plus, avec les outils dont dispose les entreprises (l’annualisation du temps de travail par exemple) elles peuvent s’adapter aux périodes fortes de l’année...

      Non travailler plus signifie se retrouver dans la même situation que beaucoup d’américains, c’est à dire cumuler plusieurs emplois pour pouvoir vivre un minimum....

      Pour le partage du travail, effectivement les 35 heures étaient timides.. le 32h/4 jours c’était le top, mais à condition effectivement de baisses de charges conséquentes, avec retour dans la poche du salarié et non pas des distributions hasardeuses d’aides qui finissent toujours dans les mêmes poches !


      • (---.---.38.189) 9 février 2007 11:34

        A l’auteur,

        Votre réflexion ne prend pas en compte les données les plus essentielles :

        - etouffement du travail par l’Etat, du fait :

        . De la fiscalité démente sur les entreprises . Du droit du travail, du droit syndical et du droit de grève qui ont été distordus dans les faits et deviennent des armes anti économiques . De la privation de la liberté de travailler pour les retraités (parfois forcés à l’être par le système de retraite anticipée) ou de travailler plus, c’est à dire au delà des 35 h. . De l’encouragement à la paresse et au laxisme par la gestion défaillante de l’assurance chomage.

        - Libre concurrence incontrolée des pays à faible coûts de production alors que nos entreprises ne peuvent lutter, du fait du poids de leur fiscalité (et non pas du coût net de la main d’oeuvre) et sont contraintes de délocaliser.

        - Faillite totale du sytème de retraite par répartition amplifiée par le « senior boom » dont les conséquences maintenant connues affolent les dirigeants et les obligent à tenir les propos que vous critiquez, pour augmenter le nombre de contributeurs

        - Faillite totale de l’assurance maladie du fait de la gabegie et de la fraude considérable qui s’y est greffée.

        - Montée en puissance de l’immigration incontrolée et sous qualifiée qui est lourdement subventionnée par les deniers publics.

        Désolé de le dire, mais quand on fait un article sur des sujets sérieux, il faut prendre objectivement en compte tous les paramètres de la problèmatique , et rester à l’écart du partisianisme qui n’est vraiment plus de mise dans l’état où nous sommes aujourd’hui.


        • Monolecte Monolecte 9 février 2007 12:02

          Très bien vu, très pertinent... il vous faut donc vous attendre à une volée de bois vert... smiley


          • aquad69 (---.---.33.228) 9 février 2007 12:14

            Oui, et peu de votes et de réactions, ce qui semble indiquer qu’un sujet traité ainsi attire moins que le cirque électoral...

            Mais, s’il n’y avait pas ce genre d’article, on ne viendrait plus sur Agoravox.

            Amicalement Thierry


          • (---.---.38.189) 9 février 2007 13:44

            A Philippe Reneve,

            le chômage et la précarité de certains emplois :

            générés par les abus voire les fraudes au système du chomage cumulé avec le travail au noir d’une part, et par les charges fiscales qui écrasent les entreprises d’autrepart.

            2 - la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée de la PIB : corrélative à l’augmentation du montant des charges sociales obligatoires et à la non compétitivité des entreprises françaises confrontées à la mondialisation incontrolée.

            Quand vous vous reveillerez il sera trop tard et votre amertume n’en sera que plus grande.


          • (---.---.140.77) 9 février 2007 15:32

            "le chômage et la précarité de certains emplois : générés par les abus voire « les fraudes au système du chomage cumulé avec le travail au noir d’une part, et par les charges fiscales qui écrasent les entreprises d’autrepart. »

            Vous êtes en plein délire « Sarkomaniaque ».Les fraudes au système du chômage sont mineures. Le travail au noir, cest une autre histoire : il n’a jamais été combattu... Quant aux charges fiscales qui écrasent les entreprises... Laisser moi rire, elles n’ont jamais été aussi riches qu’actuellement, voir CAC 40 !!!


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 9 février 2007 12:18

            Bravo Paul pour cet article très complet. Je suis tout à fait d’accord, « travailler plus pour gagner plus », ça sert surtout à ne pas payer plus les salariés : ils n’ont qu’à faire des efforts, ces feignasses qui ne pensent qu’aux délices du RMI. Comme si le salaire horaire était d’ores et déjà... indépassable.


            • Grosse Patate (---.---.144.164) 9 février 2007 13:11

              « Car le vaste dumping social, qu’attise une mondialisation non maîtrisée, a un effet d’écluse dont les vannes s’ouvrent dans le sens unique de la descente d’un fleuve pour une mise à niveau par le bas. Et à considérer les salaires et la couverture sociale des pays dits « émergents », ce ne sont pas des rapides qui menacent seulement, mais des cataractes. »

              Comme pour le remplacement des hommes par les machines, quoi. Vous nous refaite le coups de la révolte contre les Jacquart et la locomotive au fuel...

              Sinon, Sarko parle de baisser les charge dite patronales, qui serait devenu salariales (ce qu’elles sont en fait), et donc d’augmenter le salaire sans augmenter le cout du travail (= à 1% prés à celui de l’allemagne, premier exportateur mondial).

              Sinon, vos processus historique, ca ne prouve rien.

              Les français travaillent peu. Ils faut qu’ils travaillent baucups plus, pour payer les fonctionnaires, leur retraite, rembourser la dette, financer les immigrés, avoir un budget en équilibre, financer l’investissement du capital, bref, créer de la valeur, des profit, de la croissance et de l’emploi pour la collectivité.


              • Nicolas (---.---.255.57) 9 février 2007 13:32

                Le Travail (avec un grand T). Il faudrait le mettre dans les rites annuels, comme dans le calendrier chinois, l’année du singe, du chien, du cochon, etc. Il y aurait l’année du Travail. Mais vous ne voyez pas que c’est cuit, mon pauvre Monsieur !

                Le travail est fixe, immobile. Le capital est mobile, ainsi que je l’ai rappelé sur ce site. Il suffit d’un clic d’ordinateur pour transférer à l’autre bout de la planète des milliards d’€ représentant XXX heures de travail. Tant que durera cette possibilité, tant que perdurera cette situation, les récriminations des uns et des autres seront vaines. Ce ne sont pas les voeux pieux, les incantations et les rugissements de frustration qui changeront ce fait matériel et historique incontournables.

                Penseurs, spécialistes titrés, aux noms en -iste ou en -ogue, à vos pages blanches !!! Pondez-nous quelque chose qui nous parlera des conditions, des préalables à l’existence de l’entreprise dans la cité. Tant que l’on ne s’attelera pas à LA PLACE de l’entreprise dans la sociéte, sous T O U S ses angles, on continuera à tourner en rond. Le reste n’est que routine, litanies, incantations et combats perdus...


                • quent1 (---.---.134.87) 9 février 2007 13:58

                  L’article est très sain et bon et j’ai voté très intéressant et puis après ? j’avoue que de toutes ces nouvelles et parlatures historiques je doute !

                  « Jacques Brel chantait Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Aujourd’hui on se demande : comment le candidat de l’UMP peut-il citer Jaurès ? »

                  Et il a fallu qu’il cite aussi M.Léon Blum, M.Guy Môcquet, M. Emile Zola, M.Jean Moulin : il a dû en oublier ? Lui rappeler des omissions, acte manqué ? Manque entre autres M. Pierre- Mendès France dont cette semaine La Dépêche de l’Eure se souvient grâce à un écrivain-historien qui a remis la main sur des archives disparues ou enfouies dans l’oubli. Ou lui donner les prénoms de Gerninal ou Gavroche ? J’arrête l’énumération, les yeux fatiguent à la lecture et l’écriture et pourtant un rajout intempestif ?

                  L’Humanité rapporte le Printemps arrivé en février et je ne sais traduire les zeuros en sous-france en France, en 2 jours il faudrait que je rattrape le retard en calcul mental, pas possible ni réaliste ! mieux vaut réécouter Le Printemps des 4 saisons de Vivaldi ou relire Le requiem des innocents, Calaferte, ce serait plus sain ? Et de cela en a-t-il parlé ou bien son frère ? j’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien de la faillite du textile fraternel ou de celle-ci ? Aider les pauvres industriels et les damoiselles dirigeantes des grands magasins du Bon Marché ou d’ailleurs

                  "Laurence Parisot, présidente du MEDEF : « Quand vous êtes PDG d’une grande entreprise, donc mandataire social,vous savez que vous pouvez être viré du jour au lendemain. Dans ce cas-là, vous n’avez aucun accès à l’assurance chômage. » Petite précision : la patronne des patronnes entend justifier ainsi le « parachute doré » » de 2,5 millions d’euros dont a bénéficié Laurence Danon,ex-PDG du Printemps, pour son départ... Gonflé." fin de citation et source : http://www.humanite.fr/journal/2007-02-02/2007-02-02-845198


                  • ZEN zen 9 février 2007 14:14

                    Excellente analyse. Mais la précarisation est une déferlante qui vient d’un système économique qu’il conviendrait d’analyser. Cela a déjà été fait ici.

                    On pourrait commencer par remettre en question le dumping acharné entre les Etats membres, établir une harmonisation de l’assiette de l’impôt sur les sociétés...L’Europe, c’est pour l’instant « chacun pour soi »...L’Irlandais McGreevy, en charge du marché intérieur, rejette tout harmonisation fiscale. On comprend pourquoi...


                    • alberto (---.---.245.238) 10 février 2007 11:53

                      Très d’accord avec vous, Zen : la première étape pour résister aux effets de la mondialisation sur la diminution de la valeur « travail » passe, je le pense, par une entente entre européens.

                      Pour l’instant, hélas, comme vous le faites remarquer, chaque état se la joue perso, alors...

                      Cet article, interessant, fait un état des lieux après un bref historique, de la situation française, et qui doit pouvoir s’appliquer à nos voisins, reste la grande question : QUE FAIRE ?


                    • herve33 (---.---.187.101) 9 février 2007 15:11

                      Tout à fait d’accord avec cet article . Cette revalorisation du Travail est un argument démagogique de plus de notre candidat de l’UMP .

                      La vérité derrière ce slogan c’est plutot , travailler 45 H payé 35 H , et la retraite à 70 ans au lieu de 60 ans .

                      Comme l’offre de Travail est déjà « plus que très limitée » , soyons certain que cela n’arrangera pas les chiffres du chomage .

                      L’argument classique de l’UMP MEDEF selon laquelle cela nous rendra compétif par rapport à la concurrence internationale est très largement fausse , car de toute manière nous n’avons pas les moyens de rivaliser avec des pays qui n’ont aucune protection sociale , à moins de supprimer carrément cette protection dans notre pays . Et je pense que c’est bien à cela que rêvent les ténors de l’UMP .

                      Une seule solution , créer une taxe sociale sur les produits importés qui n’ont pas de protection sociale , mais c’est l’OMC qui va nous tombait dessus .


                      • CONTESTATION (---.---.142.84) 9 février 2007 15:50

                        Enfin un article qui précise ce que le candidat UMP déguise par une terminologie à la naphtaline POPULISTE. Il s’agit bien de comprendre que le programme électoral sur la revalorisation du travail vise à faire admettre une ré-augmentation des HEURES de travail dans une semaine. (Le glissement sémantique est habile).

                        Sans compter que le temps de travail s’étend avec des lois pour
                        - travailler plus jeune et,
                        - travailler plus longtemps.

                        Quand il ne faut pas déjà travailler en cumulant deux, trois « petits boulots » mal rémunérés pour boucler des fins de mois difficiles.

                        Que le journal MARIANNE publie ce dernier article de Paul Villach afin que plus de gens comprennent les discours de ces politiques obsédés de croissance, de compétitivité et autres rêves de puissance économique au détriment de toutes celles et de tous ceux qui travaillent pour de maigres ou modestes salaires.

                        Merci encore à Paul Villach.


                        • chiffo (---.---.86.34) 9 février 2007 15:50

                          On assiste effectivement à un complet renversement de sens. Dire qu’il faut « travailler plus pour gagner plus » revient à une dévalorisation d’une unité de travail plutôt qu’à une revalorisation.

                          S’il faut augmenter son travail pour gagner plus, on obtient une productivité du traval par heure travaillée plus faible ou égale mais en tous cas pas plus grande.

                          Une revalorisation du travail c’est plutôt « travailler moins en gagnant la même chose » ou bien « travailler de façon identique en gagnant plus » mais en aucun le slogan sarkozyen. Il faut donc choisir entre ces 2 slogans contradictoires.

                          A noter que l’on arrive à la même contradiction lorsque NS dit qu’il faut à la fois récompenser le mérite et par ailleurs favoriser l’héritage des plus aisés.

                          Les mots ont un sens, respectons les.


                          • Nathanael (---.---.252.222) 9 février 2007 17:42

                            Bon je crois que personne n’est dupe, M. Sarkozy ne doit pas savoir compter....

                            Demain on travaillera plus, on gagnera certes un peu plus, mais au final il faudra payer encore plus car une partie de la population sera privée de travail..

                            Exemple concret : J’ai aujourd’hui besoin de 160 heures de travail/semaine pour assurer mon CA prévu.. donc aujourd’hui j’ai 4*35 temps complet + 1*20 temps partiel cout moyen de l’heure 18 euros (tout compris bien sur) soit : 2880euros de frais personnel

                            Demain avec exonération des heures supplémentaires : j’aurais 4*35 + 4*5 heures supplémentaires soit : 140 heures à 18 euros + 20 à 11.25 (9 euros l’heure cout salarial+25 %) soit 2745 euros de frais personnel..

                            Qui c’est qui est content ? certes les 4 employés qui gagnent un peu plus, mais surtout le patron ! Elle est pas belle la vie ?

                            (le cout de l’heure peut varier, j’ai pris comme base celle qui me sert comme base dans mon entreprise, mais le résultat sera le même)


                            • Paul Villach Paul Villach 9 février 2007 18:30

                              Merci de cette démonstration. Paul VILLACH


                            • (---.---.101.76) 9 février 2007 22:29

                              Trés bon article comme dab. et beaucoup d’intéret à vous lire


                              • moebius (---.---.101.76) 9 février 2007 22:31

                                Je dirais meme plus trés bon article


                              • Denis COLLIN Denis COLLIN 10 février 2007 10:16

                                Sur la question du travail, on peut lire l’excellent livre de Pietro Basso, « Temps modernes, horaires antiques » (dont on trouvera une recension sur http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=191). Basso y démonte les mécanismes mis en oeuvre depuis plusieurs décennies, aboutissant à une intensification terrifiante du travail et à la stagnation voire à l’augmentation de la durée du tavail depuis ... les années 30.


                                • xavier dupret (---.---.99.8) 10 février 2007 15:40

                                  Bien vu pour ce qui est de la régression sociale si Sarki passe. Seulement si Sarko passe ? La dépréciation du travail s’inscrit également en filigrane de la campagne à la droite du PS (cfr. Ségo et les 35H). Je suis un jeune chercheur en économie et j’ai corédigé un ouvrage consacré au phénomène de la dépréciation des salaires. Comme je suis belge, ce livre aborde des aspects belges mais aussi européens (le processus de Lisbonne a créé pour toute l’Europe les conditionsde possibilité de cette dérégualtion/dépréciation). Si vous désirez recevoir de mes nouvelles, vous avez mon amil.


                                  • ogier (---.---.143.176) 14 février 2007 10:35

                                    Puisque vous êtes belge , je m’étonne que vous ne citiez pas votre pays en exemple :
                                    - > D’un coté la Flandre , où , depuis plusieurs années les politiques ont plutôt tendance à appliquer les solutions pronées par N. Sarkozy

                                    - > D’un autre coté la Wallonie , où sont plutôt appliquée les solutions socialistes.

                                    Le tout étant résumé par une bonne blague belge :

                                    A la frontière lunguistique , deux entreprises se faisaient face : Coté Wallon, à l’entrée une pancarte indiquait : « Ici on parle Français » , Coté Flamand , une pancarte de même dimension mentionnait : « Ici on ne parle pas, on travaille ! » .

                                    En fait , l’incompréhension vient du fait que certains pensent que la quantité d’heure de travail est limitée , et doit être partagée , alors que d’autres estiment que plus on réduira les côuts sur le travail , plus le nombre d’heures demandées augmentera par la demande, et la perte d’intêret à utiliser l’économie parallèle. N’oublions pas que bon nombre de taches sont aujourdhui réalisées « au noir » par des salariés ou inactifs pendant leurs loisirs. On peut penser que s’ils avaient la possibilité d’obtenir un résultat équivalent en restant dans la légalité , celà conduirait à une diminution de l’économie parallèle , l’exemple des effets induits dans le bâtiment par la TVA à 5,5% le prouve.


                                  • ilan (---.---.102.18) 12 février 2007 06:52

                                    C’est a pleurer...de rire ! Surtout la tirade sur les enfants ; j’ai verse ma larme ! Comme quoi on peut ecrire et lire n’importe quoi sur le net. Et il y aura tjrs des gens pour vous trouver genial. Les « 35 heures » est une invention francaise tellement geniale qu’aucun pays encore n’a eu la bonne idee de l’adopter. C’est ce qu’on appelle la specificite francaise ! D’ailleurs a la base l’idee etait de creer des emplois et non pas de reduire le temps de travail pour ameliorer les conditions de travail des pauvres employes extenues. Cette mervailleuse idee a d’ailleurs permis de faire stagner les salaires et la seule compensation a ete la recuperation des RTT. Merveilleux pour faire son marche ! Il est temps de comprendre qu’on vit dans un monde en mouvement et que l’immobillisme francais ne nous menera nulle part. Qu’on ne peut plus etre payes en jours de vacances. Je travaille a l’etranger et lorsque nous faisons des appels d’offres a des societes francaises les reponses sont toujours lentes, les delais trop long et les couts importants. Les marches s’ouvrent a l’orient et a l’afrique et sans un changement radical des mentalites, la France continuera a sombrer dans un taux de chomage affligeant. Il faut encourager l’entreprise en stimulant le travail, et non pas compter sans arret sur l’Etat tout puissant pour (re)compenser le faineantisme face au travail.


                                    • cyrkar (---.---.89.20) 12 février 2007 17:26

                                      Ilan, ta rage de réussite (matérielle bien sur) transparait mais ton monde productiviste et consumériste n’est pas le but de tous.

                                      Il aparait presque évident que les techniques, facilitant la vie de l’homme, allait lui amener une diminution de son travail « obligatoire » c’est à dire celui qui permet de subvenir d’abord puis de mieux vivre.

                                      Mais notre système économique ne peut s’accorder de cet état de fait, lui qui rend indispensable la croissance. Il faut produire plus. Mais pourquoi faire : une liste à la Boris Vian (eh oui, pas Prévert). Quand tu auras ingurgiter des tonnes d’écrans plasma, d’ordinateurs, de voitures, de voyages, de biens « culturels », d’équipements ménager, de meubles, d’aliments, de médicaments... eh bien quand tu auras fait tout ça, il faudra pour la génération suivante poursuivre ton chemin de croix, et pour la suivante, et pour la suivante ...

                                      Et finalement POUR QUOI FAIRE ?

                                      Peut-être pour tout détruire qu’enfin cette ronde infernale sans but ni valeur cesse.


                                    • Milla 13 février 2007 19:04

                                      @ l’auteur,

                                      Article très bien conçu, la mondialisation des salaires et c’est peu de rappeler vers quoi elle tend...

                                      Il est tout a fait réel que les salaires étaient supposés accéder aux besoins de premières nécessité et loisirs...

                                      La « revalorisation du travail », très ambigu... pourquoi revaloriser ce qui, déjà, a sa valeur ?

                                      Milla smiley


                                      • Milla 13 février 2007 21:24

                                        @ philippe,

                                        comment ose - til parler d’immobilisme français surtout ?, j’ai bien l’impression que derrière toutes les commentaires que j’ai lu il y a comme une petite idée valorisante et élévatrice pour tous, Ilan l’immobilisme c’est vous, c’est dans votre idée de toujours faire du neuf sur du vieux, de votre sphère n’y a t-il pas une idée de profits = étranger ? très facile de juger les autres de loin, loin des autres surtout...

                                        milla smiley


                                        • Milla 13 février 2007 21:59

                                          Le Regard Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Aller à : Navigation, Rechercher

                                          Le Regard, ou Réseau d’Entraide pour la Garantie, l’Approfondissement et le Respect des Droits est une association professionnelle, qui a pour devise « Des maîtres asservis ne sauraient former des esprit libres ».

                                          Le Regard est une association d’informations sur le droit des enseignants dans l’Éducation nationale, ayant son siège 609 rue Cante-Cigales - 30310 VERGEZE (France), d’où il publie un mensuel du même nom, créé en 1990, qui a pour raisons d’être initiales de combattre :

                                          - l’encouragement à la délation, favorisé en particulier par la loi du 12 avril 2000 qui a vidé de son contenu une part essentielle de la loi du 17 juillet 1978 modifiée sur l’accès aux documents administratifs

                                          - la pratique du dossier clandestin qui découle forcément de la loi du 12 avril 2000, interdisant de remettre à la victime la lettre de dénonciation de son délateur

                                          - le refus de protéger le fonctionnaire d’exécution « attaqué à l’occasion de ses fonctions », en violation de l’article 11 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983

                                          - la tendance observée dans l’Education nationale à psychiatriser l’opposant, tentation de tout pouvoir ne rencontrant aucun contre-pouvoir.

                                          * Son actuel président est Pierre-Yves Chereul qui a notamment publié les livres

                                          - « Le code de l’information » (Éditions Chronique sociale, Lyon 1989) - « Cher collègue (l’Ecole face à la démocratie) » (Éditions Paul-Kerhuel, Vauvenargues, 1989 - Éditions Terradou, Digne,1991 - « Construire la démocratie : le contrat démocratique » (éditions Chronique sociale, Lyon, 1993), Sous le pseudonyme de Paul VILLACH

                                          « Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir : une tragicomédie jouée et mise en scène par l’Éducation nationale » (Editions Lacour, Nîmes, 2003), « Cagoule noire et carte blanche », roman sur l’information disponible aujourd’hui (Editions Lacour, Nîmes, 2005)

                                          * À paraître, Pierre-Yves CHEREUL, « Les médias, la manipulation des esprits, leurres et illusions » (Editions Lacour, Nîmes, 2006)

                                          sources Wikipédia

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