De fortes présomptions existent qu’un jeune homme, « honorablement connu » comme l’a dit la maire LR et ex-policier lui-même, qui n’a commis que le « crime » de passer au mauvais endroit, au mauvais moment, a été entraîné dans un recoin, frappé et violé par quatre policiers. L’un d’eux lui enfonçant semble-t-il sa matraque dans l’anus. Résultat : section du sphincter anal et une lésion du rectum de dix cm de profondeur. Une blessure qui lui vaut, à ce stade, soixante jours d’interruption totale de travail et peut-être un handicap à vie.
Ce fait divers est révélateur d’un système. La violence, le racisme, la chasse aux jeunes des quartiers populaires sont hélas monnaie courante. Ce qui ne fait que nourrir la peur et la méfiance de nombre de nos concitoyens à l’égard de la police qui est pourtant censée protéger l’ensemble des citoyens conformément à la devise « liberté, égalité, fraternité ».
Les travailleurs en lutte ont eu lors de la bataille contre la loi El Khomri l’occasion de constater à leurs dépens que la violence policière, encouragée par un gouvernement Valls tenté par la stratégie de la tension, devient de plus en plus préoccupante. Avec l’utilisation de provocateurs irresponsables et manipulés. Des camarades de la CGT avaient osé dénoncé ces violences policières dans une affiche qui fut attaquée par tous les médias bourgeois, Philippe Martinez lui-même ayant lâché ces camarades… Et aujourd’hui, plus de 1000 cégétistes sont poursuivies dans le cadre de véritables procès en criminalisation de l’action syndicale.
La fascisation de la société, la course galopante vers un État policier, ont des conséquences gravissimes. Comme dans l’affaire du viol du jeune Théo à Aulnay, comme pendant les luttes sociales.
Outre le terreau social sur le quel s’épanouit la délinquance (chômage de masse, ségrégations sociales et ethniques, communautarisme, misère matérielle et culturelle, délabrement organisé des services publics…), la volonté de plus en plus affirmée par la réaction et par la social-démocratie de briser la résistance multiforme des masses et de la jeunesse amène les pouvoirs bourgeois LR et PS à faire de la police une garde prétorienne au service des riches et tournée contre les pauvres. Pas étonnant alors si les idées pourries du FN pénètrent majoritairement la police malgré la résistance des policiers républicains. Pas étonnant non plus que désormais, sans aucune sanction du ministère de l’Intérieur, des policiers violent la loi en réunion en manifestant en uniforme devant des tribunaux, en bafouant la séparation des pouvoirs, en utilisant des véhicules d’Etat, tout cela pendant les heures de service et en faisant clignoter leur gyrophares : c’est de cette manière que germent les coups d’Etat… Or, si des travailleurs en lutte contre une délocalisation industrielle, si des profs, des hospitaliers, des dockers, des agents d’EDF, des routiers salariés ou des chauffeurs « Uber » défendant leurs intérêts vitaux faisaient le dixième de ce que font ces policiers, ils finiraient aussitôt en prison, si ce n’est préalablement matraqués et licenciés. Le deux poids deux mesures de cette « République » maastrichtienne indigne de la Révolution française est proprement révoltant !
Pour autant, le PRCF n’a jamais pratiqué la démagogie primaire du « mort aux vaches ! », et pas davantage l’obséquieux « J’ai embrassé un flic » du repenti idéologique Renaud. Dans une société socialiste aussi, il faudra du maintien de l’ordre, même si l’insécurité est bien plus faible à Cuba socialiste – qui ne vit pas sous l’état d’urgence permanent – qu’elle ne l’est aux USA, où deux millions de citoyens sont en permanence sous les verrous. En outre nous sommes aussi révoltés que tout un chacun par les lâches agressions perpétrées contre des policiers surveillant un carrefour. Nous saluons de même l’héroïsme d’authentiques policiers républicains comme celui qui a perdu la vie en courant au devant des massacreurs de Charlie Hebdo, ou celui qui a écarté seul des incendiaires d’une voiture en feu. Pour autant nous ne marchons pas dans l’éloge permanent et a priori de la « police républicaine » que veulent imposer les dirigeants du Parti socialiste de Valls à Cazeneuve en passant par Hamon : l’expression « police républicaine » n’est pas un titre dû, il doit se mériter au quotidien.
Dans l’immédiat, la lumière doit être faite sur les actes barbares perpétrés contre Théo ; les sales types qui se livrent à de tels abus en se couvrant d’un insigne tricolore méritent un châtiment exemplaire.
Justice pour Théo ainsi que pour Adama Traoré, halte à l’État policier à l’américaine et au racisme d’État, à bas la fascisation d’État et les politiques capitalistes et maastrichtiennes qui en sont le terreau permanent. Citoyens et travailleurs, veillez, notre pays brunit à vue d’œil ! Et ce n’est pas la « France en ordre » de la xénophobe Le Pen, la rupture thatchérienne de l’indécent et cupidissime Fillon, pas plus que la France hyper-américanisée de Macron ou que le PS réchappé de Hamon, qui peuvent y remédier, bien au contraire.
Union, action, franche insoumission au MEDEF, à l’UE et au Parti Maastrichtien Unique à leur service.