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Accueil du site > Tribune Libre > AVAAZ, cyber-actions et cybermanifs

AVAAZ, cyber-actions et cybermanifs

Nous vivons des temps épiques où des forces titanesques sont au combat et exigent que nous prenions place dans la lutte. Porteurs d’une demande de changement radical des règles du jeu mondial au nom des 99 %, les OWS et autres Indignés affrontent avec détermination et courage les violences des gouvernements démocratiques d’Occident. Qu’ils soient ou non l’ultime espoir de faire dérailler l’Empire, les 99 % auraient tout intérêt à les soutenir puisque, cela devrait être assez évident pour tous, le combat des Indignés pour la démocratie réelle et contre la toute-puissance de l’argent est aussi le nôtre, aussi flou et controversable qu’il soit encore. Leur apporter notre soutien signifie les rejoindre. L’idéal, serait que ce soit dans la rue, en se déclarant Indigné(e) à leur côté. Mais si nous n’avons pas le cœur à cela, sommes-nous pour autant condamnés ? A défaut de la rue, ne pourrions-nous les rejoindre dans le cyberespace ? Quelles sont les offres sérieuses de cyber-actions actuelles ? C’est ce que nous allons examiner en portant une attention critique à cette organisation en vogue qu’est Avaaz, afin de mettre en avant l’intérêt que pourrait représenter de véritables cybermanifestations citoyennes, non seulement pour le soutien immédiat aux OWS mais aussi, à plus long terme, pour le renouveau démocratique que nous appelons tous de nos vœux.

Les cyber-actions, nous connaissons tous très bien. Pour l’essentiel, cela va consister en (a) l’utilisation d’e-mails pour interpeller des politiciens comme des hauts responsables quelconques, ou en b) des pétitions que l’on peut signer en ligne
 
On pourrait questionner ces formes d’action sous le rapport de la visibilité et de l’impact réel mais il ne faudrait pas oublier que les formes d’action traditionnelles se heurtent aux mêmes difficultés.
Car, plus que jamais, les médias ne véhiculent que ce qui leur convient. De sorte que même des manifestations monstres, comme il y en a eu il y a quelques années aux USA concernant la légalisation des drogues, peuvent être complètement passées sous silence.
 
De fait, c’est bien le problème que rencontrent actuellement les OWS et autres Indignés : ils n’ont qu’une médiocre visibilité médiatique.
 
C’est pour de toutes autres raisons que les Adbusters, initiateurs du mouvement OWS, ont adressé aux cyber-actions et à l’activisme internet en général (baptisé pour la circonstance « clicktivisme  ») une critique très dure. Celle-ci visait avant tout la récupération des organisations de cyberaction par une forme de logique « audimat » aux effets désastreux.
 
Selon les Adbusters, ces organisations se sont laissées gagner par la logique et les techniques marketing qui sous couvert de démocratie contribueraient à la « domestication » des militants par a) l’avachissement inhérent au fait de croire que cliquer ici ou là constitue une forme suffisante d’action politique ou citoyenne et par b) l’affadissement de revendications soigneusement polies au travers de sondages d’opinion.
 
De fait, ce qui m’a incité à rédiger ce papier, c’est que j’ai reçu d’Avaaz un questionnaire destiné à définir son agenda 2012. Cette organisation de cyberactions est, en effet, engagée sur une multitude de fronts et se targue d’opérer « démocratiquement », en suivant les orientations de sa large base d’adhérents « de fait » — puisque signer une quelconque pétition d’Avaaz fait automatiquement de vous un adhérent.Pour ma part, j’ai participé depuis deux, trois ans à bon nombre de leurs actions, généralement basées sur une pétition en ligne avec une importante activité sur le terrain pour la mettre en valeur.
 
A première vue, avec plus de dix millions de membres, c’est un succès peu contestable. L’impact médiatique paraît aussi réel que la réussite des actions. On pourrait être tenté de suivre ce mouvement les yeux fermés en se demandant ce que les Adbusters peuvent bien y trouver à redire.
 
Tout cela est tellement progressiste (contre la discrimination et la victimisation des femmes, des homosexuels), écologique (contre le réchauffement climatique, le nucléaire, les OGM, la chasse aux baleines ou aux dauphins, la destruction de la nature en Amazonie ou ailleurs), humanitaire (famine au Soudan, et dans le monde), pacifiste (contre les armes nucléaires, contre la guerre en Irak) droidelomiste (défense du Tibet, contre la torture), libertaire (sauver l’Internet en France et ailleurs, droit aux médecines douces, soutien à Wikileaks, arrêt de la guerre à la drogue), démocratique (soutien aux printemps arabes), de bonne politique (contre la corruption, en Inde, en France, en Angleterre, contre les lobbies de Bruxelles, ou ceux des médias) et même polémique (pour une enquête sur la guerre à la terreur de Bush, pour un soutien à la flottille d’aide à Gaza, pour la reconnaissance de la Palestine comme Etat à l’ONU, contre les colonisations en Palestine), etc. !
 
Néanmoins, il ne faut pas chercher bien loin pour commencer à se poser des questions. Nul besoin pour cela de scruter le pedigree des géniteurs, Res Publica et MoveOn (ce dernier étant soupçonné de financement par Georges Soros).
Non, il suffit d’ouvrir les oreilles et les yeux pour repérer un certain nombre d’indices qui, bien que fragiles et parcellaires, esquissent un portrait un peu moins lisse qu’attendu... :
1) Pour commencer, il faut entendre le témoignage d’un ancien collaborateur d’Avaaz dont les propos recoupent parfaitement les critiques des Adbusters : marketing, opacité de l’organisation et de son fonctionnement. Ses questions insistantes lui vaudront pour toute réponse l’idée que Avaaz « mène des campagnes opportunistes en fonction de l’air du temps et  ne veut pas perdre du temps comme les organisations traditionnelles à réaliser des analyses poussées qui sont une perte de temps... »
2) Puis entendre ce que dit ce post d’un « citoyen engagé » au sujet du brillant CV du directeur exécutif ici en V.O : « Avaaz a été créé par Ricken Patel un anglo-canadien passé par la fondation Rockefeller, la fondation Bill Gates, consultant pour l’ONU — bref un agent du système mondial. A priori sûrement pas un révolutionnaire citoyen dans l’âme. La fondation Rockefeller apprend à manipuler des foules et nul doute que ce Ricken Patel en est devenu un expert. ». Dans le même registre, on pourra lire le forum du site cyberacteur.org.
3) Ensuite, il faut ouvrir les yeux sur l’étrange absence d’historicité des sites d’Avaaz. Vous pourrez constater qu’à partir de la page d’accueil, vous n’avez que l’actualité immédiate des actions, l’autocongratulation de première fraîcheur et l’appel aux dons ! Aucun plan du site, aucun outil de recherche et donc aucun accès aux anciennes pages qui permettraient de s’informer et de juger le plus objectivement possible de l’ensemble du répertoire des actions passées. Seuls des aperçus publicitaires très calibrés sont proposés dans la section « temps forts  ». Pour qui veut recoller les morceaux, il faut s’appuyer, comme je le fais, sur ce que la mémoire collective d’Internet a à offrir. Les millions de membres d’Avaaz apparaissent donc délibérément cantonnés à la réaction immédiate à une actualité brûlante traitée à coup de date-butoirs et de délais comptabilisés en heures plutôt qu’en jour. Tout se passe comme si Avaaz tentait avant tout de susciter chez chacun un réflexe citoyen dans le plus mauvais sens du terme, c’est-à-dire, celui qui fait appel à la moelle épinière et pas au cerveau.
4) A l’instar du prix Nobel de la paix Obama, Avaaz se présente comme pacifiste afin de légitimer d’autant mieux ses appels à la guerre. L’invitation à soutenir la demande à l’ONU d’une zone d’exclusion aérienne en Lybie était un parfait exemple de rhétorique impériale faite de démonisation et de médiamensonges. Il est sûr qu’Avaaz n’a pas ici perdu de temps en « analyses poussées ». Le texte, véritable copié-collé made in Pentagone est assurément l’expression d’un « opportunisme » fonction de « l’air du temps ». C’est lui qui m’a mis la puce à l’oreille après m’avoir pris au piège.
5) Comme le même type de rhétorique est utilisé actuellement vis-à-vis de la Syrie, on pourrait se demander (dans un accès de fièvre complotiste induit par Thierry Meyssan et/ou Michel Collon) si la finalité d’Avaaz ne serait pas avant tout de susciter un large soutien populaire pour les coups tordus de l’Empire ? Est-ce que Avaaz n’aurait pas pour stratégie — comme le dit si bien non666 au sujet de Wikipedia en particulier et des médias en général — de nous mobiliser sur « 99% de choses sures et éprouvées pour pouvoir vendre le 1% de Version Officielle qui les arrange » ? Après avoir bâti la confiance de ses membres via un grand nombre de pétitions très consensuelles, Avaaz pourrait ensuite les amener à suivre plus aisément des actions aussi contestables que celles concernant la Libye ou la Syrie. Ce serait un détournement très fin mais très efficace de la démocratie participative.
6) Un facteur supplémentaire à prendre en compte, c’est le caractère vague, informe et donc assez inefficace des actions qui visent directement l’Empire. On pourrait dès lors penser qu’elles sont là avant tout pour dédouaner Avaaz de tout soupçon de collusion. Les OWS ont ainsi été soutenus par une déclaration langue de bois qui n’engageait à rien et qui était donc un parfait support de projection pour toutes les personnes de bonne volonté. La pétition visait le million de participants. L’objectif n’a pas été atteint. Elle est à l’heure où j’écris enlisée à 810.315 avec environ une nouvelle signature par heure. Si, de manière fort improbable, cet apport se maintenait, le million de signataires sera atteint dans 22 ans. Wall Street peut dormir tranquille. Il fera chaud avant qu'Avaaz ne demande la fin du système des réserves fractionnaires et la pleine souveraineté populaire sur la création monétaire.
7) Même à partir du seul contenu auto-promotionnel du site on pourrait penser qu’Avaaz est une vitrine officielle de la CIA. On peut en effet y lire que a) les activistes libyens (que l’on sait liés à Al Qaida) ont été équipés en matériel de communication et soutenus par Avaaz et que b) les médias alignés (CNN, BBC, Al Jazeera etc.), tambours des guerres de l’Empire, ont été directement alimentés par l’intermédiaire d’Avaaz. Un e-mail promotionnel d’Avaaz, outre qu’il précise les sommes en million de dollars engagées, fait en particulier mention de maisons secrètes destinées à protéger des dizaines d’opposants syriens. Sérieusement, qui peut mettre en œuvre des planques comme cela à part la CIA ? La pétition contre la torture en Syrie est visiblement du même tonneau : « si nous agissons maintenant, nous pouvons faire du sacrifice de Manhal la goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui force le monde entier à se retourner contre le régime d'Assad ». Tout est dit. En Syrie, un individu supposément torturé doit amener la chute du régime quand, en même temps, les U.S.A s’autorisent la torture comme bonne pratique anti-terroriste sans qu’Avaaz n’y trouve rien à redire.
8) Dans le contenu auto-promotionnel évoqué ci-dessus, Avaaz annonce 30.000 donateurs (pour donner du poids) alors que son appel aux dons en page d’accueil en mentionne seulement 10.000 (pour faire pauvres courageux qui ont besoin d’aide). Il en ressort une impression de communication tendancieuse, qui induit plus qu’elle n’informe véritablement. Dans ce registre « grosse ficelle », le meilleur c’est sans doute le fait que la pétition contre la torture en Syrie s’appuie prétendument sur un nouveau rapport « terrible » qu’Avaaz vient de « publier » mais qui est introuvable alors qu’il porte accusation de crimes contre l’humanité. On se croirait dans « Dark City  » (ancêtre de Matrix), avec des décors qui semblent de plus en plus en carton pâte. Tout aussi significatif dans ce registre, c’est le fait que le texte des pétitions, outre son caractère vague, attrape-tout et inoffensif vis-à-vis de l’Empire, pourrait aussi changer en cours de route ou varier de l’e-mail d’appel à la page de signature sur le site comme cela semble avoir été le cas pour la pétition demandant un moratoire sur les OGM  !
9) Enfin, si on se risque à une lecture symboliste, on doit observer que le logo d’Avaaz représente la Pangée, l’ancêtre unique de nos continents avant qu’ils ne se distancient les uns des autres avec la dérive des continents. Pangée veut dire « Toute la Terre ». Dans le contexte actuel de mondialisation et d’instauration d’un Nouvel Ordre Mondial cela n’est pas forcément innocent surtout si on observe que les couleurs d’Avaaz sont aussi celles d’Israël. Or, la capitale, Jérusalem est la ville dont Jacques Attali, qui n’est pas forcément le plus mal renseigné d’entre nous, disait (sur la très sérieuse chaîne TV du Sénat) qu’il était envisagé qu’elle devienne capitale planétaire d’un gouvernement mondial... !
 
Conclusion : si l’on a Avaaz en tête, il semble aussi tentant d’adhérer à la critique que les Adbusters font du clicktivisme que de rester malgré tout séduit par le pouvoir d’influence dont attestent les nombreux succès de cette organisation.
 
Dès lors que faire ? Dans l’hypothèse où Avaaz serait bien un des plus récents instruments de l’Empire pour téléguider la populace vers une bienpensance politiquement correcte qui, toujours, passera à côté des véritables enjeux, faudrait-il s’interdire d’en faire usage, même ponctuellement, lorsque l’action proposée est d’une valeur peu contestable ? Par exemple, en Inde, venant à l’appui d’un large mouvement populaire, Avaaz a soutenu avec pétition et e-mails la grève de la faim de Anna Hazare qui exigeait un projet de loi anti-corruption. Le succès n’est pas venu d’Avaaz seulement, mais le fait de participer y a certainement contribué. Pour ma part, je l’avoue, je ne m’interdis pas encore de participer à des actions de cette nature, mais je ne saurais dire si c’est vraiment un bon choix.
 
Au demeurant, peu importe, Avaaz sert seulement ici à mettre le problème en contexte. La vraie question est de savoir si on accepte l’idée que nos luttes contre le système puissent se trouver renforcées par un usage lucide d’outils en provenance du système lui-même, comme Internet.
 
 Pour ma part, il me semble que, sur le fond, les Adbusters ont tort et qu’il n’y a pas à s’interdire de chercher à mobiliser les citoyens du monde dans le cyberespace. Dans cette perspective, bien sûr, on peut et on doit regarder d’emblée au-delà d’Avaaz, de son opacité et de ses probables manipulations, mais dans quelle direction ? Telle est la question.
 
Peut-on se satisfaire de l’offre de sites comme cyberacteurs.org qui, honnête autant que modeste, annonce quelque 50.000 abonnés avec des cyberactions qui peinent à atteindre la dizaine de milliers de participants (comme pour le moratoire sur l’extraction du gaz de schistes par exemple).
 
Même si son austérité et le caractère peu ostentatoire de son autopromotion rassurent sur la foncière honnêteté de la démarche, il est difficile de ne pas se questionner sur son efficacité. Face aux enjeux formidables de la crise actuelle, quel impact peut espérer le cyber-citoyen qui joint sa voix à une pétition ou cyberaction par e-mails dont il peut seulement espérer que le nombre de participants sera, au mieux, de cinq ou dix mille ? De fait, aucun groupe d’Indignés n’a cherché à mobiliser de ce côté. Indignes, il semble, selon les archives de Cyberacteur, que ce soit seulement les propos déformés du président Ahmadinejad qui le soient. Comme quoi, même sans lien direct avec l’Empire, on peut le servir à l’insu de son plein gré. Ne serait-ce qu’en dispersant l’action militante dans une multitude de directions ayant bien peu de chance d’atteindre le cœur du système ; sur ce point, la critique des Adbusters est particulièrement juste.
 
Au final, comprenant que les sites de cyberaction ayant actuellement pignon sur rue ne peuvent être, au mieux, que progressistes (humanistes, droidelomistes, écologistes, climatistes, minoritistes, etc.) donc utiles, certes, mais pas révolutionnaires, le citoyen qui ne se satisfait pas de la bonne conscience qui vient de la cyber(bonne)action peut difficilement échapper à la perplexité.
 
Même le relatif succès de la pétition des robindesbois.org laisse sceptique lorsqu’on comprend que son meilleur héraut est actuellement un certain Nicolas Sarkozy, qui fait actuellement cavalier seul pour la mise en place de la taxe Tobin sur les transactions financières. Ponctionner une, deux ou trois centaines de milliards de dollars sur le dos de la finance mondiale, c’est mieux que de fourrer de la graisse dans le cul des rassasiés (délicieux proverbe arabe), mais cela va-t-il changer le cours de la mondialisation ? Les nations occidentales étranglées par leurs dettes qui n’ont de souveraines que le nom, trahies par des gouvernants issus des cercles de l’Empire, vont-elles pour autant échapper à leur mise en esclavage programmée ? Il serait naïf de le croire !
 
Faudrait-il, comme les Adbusters, en conclure, qu’hors de la rue, point de salut ? Personnellement, je ne le pense pas. La rue ne suffit pas, elle ne suffit plus. Nous le voyons bien avec les OWS qui, non seulement peinent à rassembler, mais aussi à « occuper » l’espace public tant les violences étatiques et le silence médiatique contribuent à les faire disparaître de l’attention du public et donc de la réalité pure et simple.
 
Internet pourrait offrir un formidable espace de repli. Mais j’ai peur que la perspective négative des Adbusters sur le clicktivisme ne fasse que renforcer l’apparente indécision des OWS et autres Indignés. En effet, on a beau être admiratif devant le fourmillement de tentatives spontanées de la part des militants pour rassembler dans le cyberespace, l’absolue démocratie des OWS, sans leaders ou porte-paroles attitrés, fait qu’au final qu’ils ressemblent de plus en plus à ces bancs de poissons dont l’indécision croit avec la taille au point que l’éthologue allemand et prix Nobel Konrad Lorenz disait qu’à les observer, on en venait à perdre foi en la démocratie [1].
 
J’espère vraiment me tromper. Je voudrais sincèrement croire que la rue peut seule renverser le pouvoir de l’Empire dont, à l’évidence, nos gouvernements ne sont plus que des courroies de transmission, des guignols de l’info au sens littéral. Mais je ne le peux pas. Cela, pour toutes les raisons maladroitement présentées ici et et qui se résument à l’idée qu’il nous faut rassembler, rassembler encore, rassembler les 99% avec les Indignés sachant que cela ne peut se faire dans la rue, parce qu’il n’y a pas assez de désespoir, de lucidité ou tout simplement de monde pour donner à chacun le courage de s’aventurer sur le bitume au risque de tout perdre.
 
Tant qu’il en est encore temps, tant qu’Internet est en accès libre, le rassemblement devrait être recherché dans le cyberespace car c’est là qu’il a le plus de chance d’être massif. Car, il faut le marteler, un rassemblement énorme, monstrueux et obstiné est la condition sine qua non de la visibilité sans laquelle il n’est pas de réussite. L’échec des gigantesques manifs anglaises, italiennes et espagnoles contre la guerre en Irak est une leçon qu’il ne faut pas oublier. Il nous faut viser bien au-delà du million de manifestants. Tout bien pesé, il me semble que seule une cybermanif permanente puisse sérieusement laisser espérer cela de la part des 99%.
 
Nous étudierons en détail ce qu'est une cybermanif efficace dans la seconde partie de l'article.


[1] Voir « L’agression, une histoire naturelle du mal » à la page 140 dans la version anglaise

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17 réactions à cet article    


  • PhilVite PhilVite 16 janvier 2012 11:18

    Je partage votre malaise face au cas Avaaz. Je suis maintenant très circonspect lorsque je reçois leurs emails. Le doute c’est insinué et un sentiment de manipulation vient systématiquement troubler le message. Est-ce justifié ? Internet rend-il parano ?


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 16 janvier 2012 12:12

      « Internet rend-il parano  ? »

      Ce n’est pas être parano que de ne plus faire confiance non à tout le monde, mais avant tout à ses gouvernants ou aux « hommes de pouvoir » dans quelque domaine que ce soit.

      Pour ma part, j’y verrai plutôt un signe d’intelligence smiley


    • Le citoyen engagé Le citoyen engagé 16 janvier 2012 13:15

      Avaaz est au service de l’empire americano-sioniste tout simplement.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 16 janvier 2012 14:49

      @ citoyen engagé

      Les éléments que je pointe sembleraient aller dans ce sens.

      Il resterait à s’accorder sur ce qu’il faut entendre par empire américano-sioniste.

      Pour ma part, je suis volontiers les analyses d’Alain Soral,
      tant dans son excellent petit livre : « Comprendre l’Empire »
      que dans ses entretiens vidéo mensuels
      sur son site Egalité & Réconciliation.


    • oj 16 janvier 2012 11:45

      Quant a interpeller les dirigeants , chacun peut le faire de chez soi en envoyant des Emails sur les sites des ministeres et institutions, comme moi.

      c’est utile car ca leur donne la temperature dans l’esprit des citoyens et parfois ils répondent.


      • Malika 16 janvier 2012 17:40

        En découvrant l’introduction de cet article, j’ai cru qu’il promouvait la sortie d’un film du genre « Star wars »...et puis petit à petit je me suis rendue compte que cela était très sérieux !

        Je dois dire que cette idée de « cybermanif » est très excitante et je m’étonne que personne n’y avait songé avant cela.
        Il me semble qu’il y a ici matière à faire changer les choses réellement ! J’ai hâte de lire la suite de cet article.

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 16 janvier 2012 17:51

          Merci Malika,

          Oui, je le reconnais, je suis porté un peu à l’emphase parfois, et ce n’est pas forcément bon car cela peut effaroucher ;

          Pourtant comme mes posts précédents le montrent, je crois vraiment que l’enjeu est tel que parler de temps épiques et de forces titanesques n’est pas exagéré.

          Je crois que nous sommes bel et bien dans des temps apocalyptiques et Star Wars à côté, c’est presque trop lisse.

          Il va nous falloir choisir un camp et les cybermanifs peuvent nous aider à cela.
          Merci de soutenir cette idée.


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 17 janvier 2012 13:16

          @ Nicole CHEVERNEY

          Merci pour votre message.
          Vous pensez que les conditions de la révolution sont réunies.
          Je ne serais pas loin de le penser aussi,
          Même si mon attention se porte sur d’autres facteurs que ceux que vous mettez en avant.

          En tout cas, une chose est sûre, nous sommes en parfait accord sur la nécessité d’une solide organisation.

          C’est là que je rejoins vos vues pessimistes, car il est clair que d’organisation nous n’en avons point et tout ceux qui durant tant d’années nous l’ont jouée « révolution permanente » sur tous les tons semblent aux abonnés absents.

          Où ils sont les maos, les trotskystes, les anars ? Avec les Indignés ? J’ai peur que non car il y a eu un changement de paradigme. Les OWS croient en l’auto-organisation.

          Autant dire qu’ils croient au Père Noël ou au fil à couper le beurre pour abattre Wall Street.

          L’auto-organisation, j’y ai passé des années dedans.
          C’est très simple à comprendre : c’est comme la vie, il y a un déchet ENORME car ça marche via un processus de sélection.

          Nous n’avons ni les troupes, ni le temps.

          D’où l’idée qu’il nous faut un catalyseur, et selon moi, cela pourrait être une cybermanif unitaire, internationale pour demander la fin du système financier actuel tout à l’avantage des banques au détriment des peuples.


        • sinique sinique 16 janvier 2012 19:42

          Quand nous commencerons vraiment à « les » gêner , nous verrons le cyber espace d’expression se verrouiller gentiment mais sûrement ... Ce sera le signe que le coup a porté , mais savoir aussi que la prochaine fois il nous faudra varier l’angle d’attaque , être hyper réactifs, attentifs à garder un coup d’avance .... Lorsqu ’ une manif-bitume gêne , elle est interdite !!!  et si on passe outre , ça cogne d’entrée de « jeu » !! En fait , je pense que c’est la nature de la réponse à une manif qui montre si elle a été efficace .

          Quand à la télé , on voit et on entend comment nos « représentants » ( si , si , il parait qu’ils nous représentent  ) , sont brocardés , injuriés , moqués , on se dit : quelle liberté de ton !! Tu parles ! Juste de la poudre aux yeux de plus en plus aveuglante pour masquer grossièrement le fait que nous perdons de plus en plus nos vrais choix démocratiques dans la plupart des domaines . 
          Oui , je crois , sans aucune parano , qu’Avaaz fait partie de ce décor démocratique façon 1984 .
          En fait , sitôt qu’une action fonctionne , il faudrait au sommet de son succès en trouver une d’un autre type pour la suivante et éviter ainsi que cette dernière ne se fasse infiltrer par les petits malins en face  

          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 17 janvier 2012 13:28

            Bonjour sinique

            Nous sommes bien d’accord.
            Il s’agit bien de ce jeu là, digne d’un roman de John Le Carré, tout en entourloupe à tous les étages.

            C’est bien pourquoi j’ai, dans un premier temps, tenté de constituer une sorte de « collège » démocratique avec des enseignants « indignés » lors des manifs de 2008.

            Le site est en sommeil, mais peut-être que les volontaires ne demandent qu’à être « réveillés » comme un tire un barbouze hors de sa « couverture » pour l’ « activer ».

            Mais j’avoue qu’à présent je ne pense pas avoir les épaules assez large pour ce genre d’exercice.
            Je compte davantage sur la dissémination de l’idée de cybermanif avec l’espoir qu’elle tombera dans de bonnes mains, du genre « Anonymous » par exemple.

            Mais dans cette « comédie des erreurs » à la Shakespeare, qui se cache derrière les Anymous ?

            A un certain moment, il nous faudra faire confiance et jouer notre destin sur un coup de dés.

            De fait, déjà les élections présidentielles, ça y ressemble pas mal car la pièce tombe presque toujours sur la tranche et c’est des poussières ici ou là qui font la différence.

            Quand en plus, il n’y a pas de différence entre les côtés pile et face, on sait que les dès sont pipés.

            Bref, faisons déjà ce que nous avons à faire et espérons que le Ciel fera le reste !


          • Lucadeparis Lucadeparis 17 janvier 2012 01:15

            Dès l’introduction on lit « gouvernements démocratiques » et « renouveau démocratique ». Je trouve cela dommage de rester conforme à la novlangue de l’oligarchie, et même inquiétant alors que le rédacteur est un fidèle auditeur d’Etienne Chouard qui critique radicalement l’abus de langage dont on est victime depuis environ 1840 à propos de ce qu’est la démocratie. Comme l’a écrit Simone Weil, « nous n’avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à la démocratie. » (Note sur la suppression générale des partis politiques, Climats, 2006, p. 33).

            Avaaz apparaît comme ce que j’appelle un « bac à sable » : un terrain de jeu cathartique pour canaliser les protestations, et amortir et absorber leur énergie ; ainsi que le sont des syndicats infiltrés ou achetés par des ploutocrates.

            Quant aux cybermanifestations, faites surtout par ceux qui n’ont pas le « cœur » (c’est-à-dire le courage) à faire plus, elles peuvent avoir un impact, plus ou moins selon les thèmes, mais elles sont comme la « demande unique » à trouver des Indignés : des demandes faites à autrui en toute hétéronomie, appliquées plus ou moins selon les caprices des dieux qui nous gouvernent.
            Je suppute une relation entre l’usage biaisé reproduit dans l’introduction du mot « démocratie » et le fait de ne pas envisager une construction autonome de la démocratie, par un parti démocratique qui grignoterait les votes pour les partis aristo-oligarchiques afin d’instaurer une toute autre constitution de la réalité sociale.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 17 janvier 2012 13:34

              Hello Luca,

              Oui, tu as raison, il y a de la naïveté dans mes usages de la notion de démocratie. Mais je n’ai pas d’exemple où l’orthodoxie ait fait avancer le monde.
              L’important me semble être de s’entendre sur le fond et d’aller dans la même direction.

              Oui, Avaaz est un défouloir de bonne conscience et c’est précisément cela que certains tendraient à reprocher aux cybermanifs sans voir qu’il pourrait en aller de même pour ceux qui défilent dans la rue.

              Quant à ton refus de l’hétéronomie, imagine seulement que Gandhi ait pensé comme toi. Penses-tu qu’il aurait obtenu l’indépendance de l’Inde s’il ne l’avait demandée comme il l’a demandée ?


            • Lucadeparis Lucadeparis 17 janvier 2012 22:10

              Si depuis 1840, l’oligarchie a utilisé de travers le mot « démocratie », c’est bien qu’elle a trouvé de l’efficacité dans cette manipulation, comme dans tous les exemples de novlangue.

              Je répète cette citation d’Albert Camus qui avait écrit que « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » (dans « Sur une philosophie de l’expression », publié en 1944 dans Poésie 44 (Albert Camus, Œuvres complètes, tome I, La Pléiade, p. 908).

              Je ne refuse pas l’hétéronomie de la demande. Il n’y a pas d’exclusivité et les diverses actions dans le même sens peuvent se renforcer.

              Je mets en avant que les actions autonomes sont plus gratifiantes (boucler soi-même les cycles, dirais-tu ? S’occuper de ce qui dépend de nous, diraient les stoïciens).

              Il y a tant de fois où les demandes même de la majorité à l’autorité ne sont pas satisfaites (« Écrivez nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer. », disait Coluche) qu’il est bien de défricher nous-mêmes un itinéraire bis.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 18 janvier 2012 02:25

              Je trouve ce distinguo auto/hétéro peut important lorsqu’il est question de pouvoir.

              Le lobby représenté par l’AIPAC aux USA est-il dans l’auto ou dans l’hétéro ?

              Son pouvoir est tel que quand Netanyhou demande Bush au téléphone, il le fera venir à n’importe quel moment, même quand il donne un conférence.

              Auto/hétéro c’est bien mignon, mais au bout du compte, ce qui importe c’est de savoir qui a barre sur qui.

              Je maintiens que constituer un parti en espérant l’amener au pouvoir est une oeuvre de très longue haleine et pas forcément réaliste quand le système est en train d’évoluer à la vitesse grand V vers une forme de totalitarisme à la novlangue « démocratique », je suis d’accord.

              Peu d’espoir d’aboutir de ce côté. Il nous faut une bonne révolution, je crois.


            • Kobalt 28 janvier 2012 21:54

              Je crois que le piège le plus grand est d’utiliser les armes de l’ennemi : « On ne résout pas un conflit avec la même partie du cerveau que celle qui sert à créer le conflit » (Albert Einstein).

              D’abord il faut cesser de penser en terme de quantité, de démocratie, de droits de l’homme et de toute cette idéologie qui a été l’outil principal de l’asservissement de l’être humain. Evidemment le cyber-espace fait partie de cet arsenal. Quand on est sur la toile, on ne peut pas être vraiment là. Internet c’est une façon de déporter la réalité dans un espace inoffensif. Ce n’est pas grâce à internet que le pouvoir actuel s’est mis en place. Mais la toile est le nouvel opium du peuple par lequel il ne fait que désinvestir sa réalité quotidienne. Un écran d’illusions.

               

              Aller dans la rue ? Je n’y crois pas plus.

              Les mouvements de masse n’ont  jamais rien apporté de bien, ni dans la rue, ni sur le net.

              Tous ces mouvements « révolutionnaires » et contestataires, par ailleurs complètement justifiés,  ne servent hélas qu’à la toute-puissance, car ils ne proposent rien d’autres : ils utilisent exactement la même pensée que celle qui nous asservit.

               

              C’est au niveau des idées fondamentales qu’il faut agir.

              La première idée à changer est celle de la liberté. La pensée ne peut pas se fonder sur un tel concept, car c’est précisément le dogme qui permet la servitude la plus totale. L’asservissement dans lequel l’Occident s’est volontairement mis repose sur la paralysie de la pensée, par le rabâchage d’un mythe qui empêche de penser.

              Une pensée digne de la raison ne peut émerger que d’une limite, c’est-à-dire de l’interdit.

              Qui est prêt à accepter ça ? Personne. Et probablement pas plus les « révolutionnaires » que les autres. Mais peu importe car nous n’aurons plus le choix. Quand on hypothèque, et qu’on hypothèque sur les hypothèques, vient un jour où la dette ne peut plus être reportée.

               

              Pris dans le délire de la non limite, nous serons incapables de changer quoi que ce soit par nous-mêmes, car une limite ne peut s’imposer que de l’extérieure. Elle ne peut pas être le fruit ni d’une pensée ni d’une réflexion, puisque la pensée et la réflexion on besoin d’un butoir causal pour advenir. Une chose ne peut pas être antérieure à ce qui lui donne naissance. Cette inversion de la logique, au fondement de l’esprit humain, est la clé du pouvoir actuel de « l’Empire » qui a réussi à démanteler les fondements du bon sens. Elle est voilée par le masque de la démocratie, légitimée par le scientisme, et promue par la soi-disant nécessité économique. Qu’est-ce que la démocratie quand la dé-raison a pris possession de tout un chacun ?

               

              Que faire alors ?

              Attendre qu’une limite extérieure nous ramène à la raison. Je n’en vois pas d’autres que celles que la nature va nous renvoyer. Car oui, la nature de l’homme (et de son environnement) n’est pas sans limite.

               

              En attendant, je pense qu’il serait bien plus courageux et plus utile d’adresser plus souvent la parole à son voisin ou à la personne qui se trouve assise à côté de soi dans le bus, que d’entretenir le délire de l’ubiquité en cliquant de ci de là sur internet. C’est dans le rapport direct à l’autre, dans la proximité, que l’on pourra changer quelque chose (en soi d’abord), mais pas avec des méga systèmes de prise en charge. Laissons-les à ceux qui les ont et qui les maîtrisent, et développons plutôt ce qui leur échappe.

               

               

              PS : Ce petit texte spontané ne vise pas à démontrer quoi que ce soit, mais simplement à ouvrir une piste différente de ce que l’on lit et dit partout. Il s’inspire néanmoins (librement) de nombreux auteurs, dont le plus significatif (peu aimé, bien qu’il soit incontournable) est Pierre Legendre.

               

               


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 29 janvier 2012 08:06

                Je ne connais pas Pierre Legendre.
                Mais je suis sûr d’une chose. Même si votre tentative est bien intentionnée, elle n’est pas réussie.
                Vous parlez des limites en ayant l’air de dire que personne n’est prêt à commencer par ça.
                Que nenni !
                L’interdit de la violence, la plupart d’entre nous est prêt à y consentir.
                Une pensée peut naître de là, donc une action légitime, et par exemple, le mouvement OWS y est enraciné.

                Vous dites qu’il ne faut pas se servir des armes de l’ennemi ? Et le judo vous connaissez ?
                Le principe est de le renverser par ses propres forces.
                Car toutes choses n’a de sens qu’en fonction du contexte où on se tient. Changez le contexte, vous changez la chose.
                Nous sommes le contexte, nous pouvons changer le texte.

                Parlez à son voisin dans le bus ? C’est bien mignon mais s’il aime son silence ?
                Pour ma part, je dirais plutôt qu’il suffit d’être prêt à répondre à ses tentatives de communication à notre adresse plutôt que de feindre de les ignorer.
                Il ne faudrait pas que nul se fasse obligation de parler dans le bus comme on le fait dans les soirées mondaines.

                La liberté n’est pas un concept vendu par le système. La liberté c’est ce que nous voulons tous autant que nous sommes à notre manière.

                Le système lui nous vend l’illusion de la liberté par le système électoral qui n’est que le moyen d’instaurarer la ploutocratie, il se base certes sur notre désir de liberté pour son marketing mais il fait pareil avec notre désir sexuel. Diriez-vous que ce dernier est une création du système ? Vous ne le pouvez pas même si le système s’en sert.

                Bref, votre conception me paraît pour le moment une tentative de « distinction » bien peu aboutie même s’il s’y trouve des pistes intéressantes (la limite). Elle a surtout le défaut d’être pour les temps actuels profondément désespérante, inclinant à l’inaction ou à la broutille quand il est temps de se lever.


              • simplesanstete 4 juin 2016 12:16

                @Luc-Laurent Salvador
                Rebonjour de sur l’autre fil.....4 ans plus tard, l’alpha et l’oméga est la connaissance, en ce sens Soral a fait une grande avancée dans sa propagation avec des limites de cequ’il peut éditer légalement. Les mythes nous mitent en nous impressionnant, il y a eu les casses dogmes des surréaliste maintenant c’est les casses mythes, le surréalisme cad le cinéma c’est maintenant, en fait le système c’est le virtuel, ça tient à des images qui compenses une ABSENCE de rapport dit social, toujours les SARL !

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