Baraka... !
Nizar Baraka
Il aura fallu attendre qu’un des plus éminents spécialistes de l’évident, un haut placé chez les experts de l’après coup, un Cicéron des visionnaires du présent, plus prompts à rentrer dans leurs petits souliers qu’à grande pompe dans les rangs de la vision royale dont ils brandissent l’étendard comme un nègre brandirait patte blanche dans un compte d’auteur, qu’un tintin chez les aztèques, autoproclamé gardien du temple du soleil où tant d’adeptes s’étripent pour y préserver leur petite place, le dise. Oui il aura fallu attendre tout ça pour qu’un émule de Lapalisse, se réveille un beau matin, et, sans prendre le temps de se coiffer tant l’affaire est urgente, s’en vienne entre deux courbettes et un grattage furibond du bas du dos nous annoncer, avec la morgue nécessaire aux sapiens élus, pantouflards de la chambre où ceux qui marchent debout passent leur temps à y dormir assis (lutter pour le bien-être du peuple c’est très fatigant...oué oué), que nous, peuple ô combien nécessaire à la croissance des paradis fiscaux, objets de leur foi ultralibéralement dévote, nous, peuple rampant « on demand » le temps d’une crise, traversons une grave remise en question de notre confiance.
Pourtant ça n’est pas faute d’avoir pris nos petites pilules, rouges, bleues et autres couleurs de l’artefact médicinal de la décompression sociale, nos spiritueux réservés uniquement aux étrangers que nous sommes devenus à notre même pas propre pays, nos volutes benjouines de la croyance mystique en la nation, nos tapis de prière pour une éternelle à l’absent. Oui ça n’est pas faute d’avoir essayé tout l’arsenal soporifique de la léthargie sociale, payé de notre propre poche et même pas remboursé par la sécu.
S’il avait un tant soit peu tendu l’oreille, entre deux siestes sur le siège moelleux grassement payé par le contribuable, il n’aurait certainement pas manqué d’entendre, à deux pâtés de raison, la complainte des bannis des grands chantiers de la nation pour se rendre compte que les marocains ont depuis longtemps dépassé le stade de la crise de confiance et qu’ils en sont à celui de demander réparation.
Oui l’heure est certes grave, mais plus pour eux, les premiers de cordée du règne du médiocre bête et servile qui ne faisant d’ombre à personne et ne menaçant aucun ordre établi n’ont fait jusqu’à présent que se vautrer et se prélasser dans les fauteuils en cuir du rotary club de la pensée à dividende. pour nous,les plumés de la nation, la gravité de l'heure est notre quotidien habitués que nous sommes...
Non seulement nous avons dû subir pendant plus de 60 ans la confiscation et la glaciation de la pensée par une palanquée de leurs pseudo clownosophes qui en plus de se planter systématiquement dans une impunité et une indulgence intellectuelle crasse, n’ont fait que se refiler leurs petites entreprises à phosphorer minable de père en fils, mais en plus aujourd’hui de s’en venir nous fader la fadeur tartignole des concierges de l’expertise sous vide.
Hélas, la force des médiocres étant qu’ils ne doutent de rien et n’ont honte de pas grand- chose, se mettent-ils à pulluler dans nos merdias tout en les polluant allègrement de leur sinistre bave.
Le chant des braves est pour l’instant contenu entre les murs bétonnés des abattoirs de conscience stades de foot mais pour combien de temps encore ?
Dans le risque de faire pléonasme n’est-il pas justifié de dire à Baraka...baraka !
nb : baraka en dialecte marocain veut aussi dire "ça suffit"
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