Bayrou : après Produire, Instruire
Nous ne pouvons que nous demander comment les Français peuvent départager les candidats en toute connaissance de cause. Même si Internet existe, ce n'est qu'un miroir déformant où les plus actifs, les plus militants ont une audience sans proportion avec ce qu'ils représentent parmi l'ensemble des Français. Sans jugement sur Mélenchon, car ce n'est pas ici le débat, il suffit de voir qu'il est à 8 % environ dans les sondages et ici à 23,7 % soit 3 fois son score potentiel réel et Bayrou n'est qu'à 7,6 soit un peu plus de la moitié, ce qui fait un écart déformant de plus de 5 fois. Il ne s'agit là que de vote bien sûr, et non de l'ensemble des lecteurs. Mais surtout, c'est la télévision et la radio, sans compter les grands journaux qui se divisent aujourd'hui en deux catégories : les pro Sarkozy et les pro Hollande, or ces journaux ne sont soumis à aucune règle. Mais ils ont en commun qu'ils favorisent, en plus, pour ces deux catégories les deux candidats par une accumulation d'articles invraisemblables. Jusqu'à 3 ou 4 en une pour Sarkozy, et beaucoup plus si nous y ajoutons toues les ministres et caciques UMP, sur Le Figaro. Il y a non seulement la quantité mais le contenu, avec tous les bruits de couloir, les insinuations, les analyses bidonnées. Et ceci joue à plein en ce moment.

Samedi, lors d'une réunion programmatique à la maison de la Chimie Bayrou a proposé une trentaine d'orientations pour l'éducation. Nous l'avons vu, le CSA a comptabilisé que France 2 avait offert à Hollande près de 40 % de temps d'antenne. C'est énorme. Hier soir, samedi, alors que le moins que l'on puisse dire c'est que ce que dit Bayrou sur l'éducation est d'un intérêt certain pour éclairer le choix des électeurs, pas un mot dans les grands titres. Il faut ajouter que le mot Instruire est le deuxième du triptyque Produire, Instruire et Construire. C'est un pilier des plus importants, ce n'est pas un détail, ni dans le programme, ni pour les Français. Donc non seulement pas un mot dans les titres à France 2 alors que Hollande a bénéficié de 40 % de temps d'antenne en janvier et que l'équité voudrait qu'il y ait un rétablissement en faveur des défavorisés, mais en plus une phrase tirée du contexte, qui n'a rien à voir avec le thème dans laquelle, Bayrou prédit la catastrophe si le programme de François Hollande était appliqué - un bon petit coup politicard, car, certes il l'a dit, mais ceci n'est pas le sujet principal car ceci n'est absolument pas nouveau, cette phase ne nous apprend rien car il le dit depuis que le PS a sorti son programme, donc rien de nouveau sous le soleil, mais bien une petite phrase pour le plomber - ensuite juste un passage filmé de moins d'une minute. L'information est ensuite noyée par un reportage de plus de 3 mn sur Poutou et Arthaud qui à eux deux représentent 1 % des intentions de vote. Or on ne peut qu'être parfaitement d'accord que l'on fasse ce reportage, il pouvait être passé à 13 heures car le temps d'antenne étant réduit à 35 mn pour les informations, il est encore plus réduit pour la politique et si France 2 disposait dans ce journal de 4 mn, elles auraient dû être consacrée à Bayrou pour la double raison du déficit et de l'intérêt majeur de ces propositions. Car en plus du déficit du temps d'antenne, il y a ensuite quand on le donne et pour quel sujet. Si on le répartit entre pleine heure d'écoute pour l'un et dans les périodes creuses pour l'autre, si on donne la parole pour un point essentiel du programme pour l'un et si on ne relève que la petite phrase pour l'autre, alors on biaise l'information à nouveau.
Ainsi, il y a ce problème. Mais il y en a un autre. Nous électeurs, nous devrions choisir à partir de quelques critères : le candidat est-il crédible ou non, constant ou non, rassembleur ou diviseur, et quelles sont les mesures préconisées dans les domaines essentiels ?
Nous aurions au total deux types de critères pour choisir : la personnalité et le programme. Libre à chacun de nous de donner la prépondérance à la personnalité et son histoire personnelle ou au programme. Il me paraît impossible que nous en aimions ou apprécions ou en sommes d'accord avec, et dans l'une et dans l'autre, 100 %.
Mais pour faire le choix parmi les programmes, encore faudrait-il que les relais d'opinions nous fassent ce qui est leur métier, des articles point par point, relever les incohérences, les aspects divergents et convergents. Malheureusement ce n'est pas ce qu'ils font. Ils ne font que des analyses politiciennes, et au lieu de nous porter vers le haut, ils nous entraînent vers le bas.
Lorsque l'on est, comme moi, engagé, on a forcément une pente naturelle. De Hollande j'ai remarqué des contradictions difficilement niables, et de son programme je ne connais que les grandes lignes, donc je ne me permets que des critiques de ce que je connais, mais je préfère plutôt défendre les positions de Bayrou. Cependant, il y en a de Bayrou que je n'apprécie pas, comme récemment sa défense du statut d'auto-entrepreneur que j'avais fortement critiqué, et je crois à raison, car les faits ont démonté son échec patent pour un coût astronomique, et je n'ai pas changé d'avis, même si Bayrou le défend, et je l'ai dit au MoDem. Si Hollande propose la suppression de la Cour de Justice de la République, je suis pour à 100 %.
Donc que font les journalistes ? Parlent-ils du programme Instruire dans le fond ? Non, ils disent que Bayrou visent les électeurs de l'Education Nationale car 30% auraient voté pour lui en 2007. Peut-on voir plus par le petit bout de la lorgnette que cela ? Donc tous ceux qui ont travaillé à ce programme, l'engagement de Bayrou pour l'Education, depuis qu'il est en culottes courtes quand il faisait de l'alphabétisation, lors qu'il fut par deux fois président de l'institut contre l'illettrisme dans les années 90, le fait que déjà en 2007 il proposait que pas un enfant ne devait entrer en sixième sans savoir ni lire ni écrire, rien de tout cela ne compte. Non. Pour ces journalistes, il ne s'agit que d'un coup électoral. En fait ce n'est qu'un procès d'intention et c'est terriblement insultant pour tous ceux qui ont préparé ce programme. C'est considérer que tout le monde n'est que politicard. En fait ils font la projection de leur monde à eux. Ils ne sont plus journalistes, ils ne sont que des avatars des politiques les plus politiciens. Et ils ne sont pas à une contradiction près - ce qui m'amuse du reste c'est que cela va donner du mal à ceux qui disent que Bayrou n'est ni à gauche, ni à gauche - puisqu'ils n'ont eu de cesse de nous prouver que Bayrou droitisait son discours - ce qui est factuellement faux, car ce qu'il dit aujourd'hui était déjà écrit en août dans Etat d'urgence avant la campagne et son évolution - et ils affirment sans même regarder par dessus leur épaule ce qu'ils ont dit hier, donc le contraire aujourd'hui : Bayrou veut satisfaire les enseignants majoritairement à gauche. Selon eux il serait donc suicidaire, car il ne pourrait être présent au second tour qu'en étant un candidat de substitution à droite battant Hollande à la place de Sarkozy. Mais il faudrait qu'ils choisissent : ou Bayrou se droitise et il n'est - comme le crient beaucoup ici - qu'un sous-marin de Sarkozy - ce qui est à mourir de rire quand il a été couronné le plus anti-sarkosiste primaire de tous et que dans tous ses discours, tous ses discours, il répète inlassablement, que ce quinquennat a été catastrophique - ou il se gauchise pour les enseignants. Je sais déjà une réponse : il navigue. Mais ça c'est pour ceux qui n'ont qu'un œil et qui avancent à cloche pied, qui sont si sclérosés qu'ils sont incapables d'imaginer que l'on pusse avoir des idées variées suivant les sujets, eux n'ont pas d'idées, ils n'ont que des mots : droite/gauche. La dialectique, ce qui est sa définition. Le monde n'est pas en couleur, il est en noir et blanc. J'aimerais bien savoir, s'ils ont plusieurs enfants, comment ils les voient. Comment ils arrivent à appréhender que l'un aime le bleu et l'autre le rouge, que l'un aime le sucre et l'autre le sel, mais que les deux aiment le Seigneur des anneaux, nager, par exemple. Ils doivent avoir de sacrés problèmes car selon eux soit ils sont du côté de ceux qui aiment le sel soit de ceux qui aiment le sucre, mais ne peuvent tous deux aimer la natation. Cela serait trop étrange. Font-ils alors partie de la même famille ? Vont-ils ostraciser l'un ou l'autre ? Le bânir ?
Bayrou a donc proposé, à l'issue d'une journée de mise en place, une trentaine d'orientations pour l'Education Nationale. C'est lui qui a instauré le thème Produire en France. Et juste au passage, j'ai mis ci-dessous pour les plus sceptiques, ceux qui ricanent, ceux qui glosent, ceux qui sont si péremptoires comme quoi ce n'est qu'utopie, une image comparative. A gauche la plus grande partie d'une brique de lait distribuée par une des plus grandes chaînes de magasins française, jusqu'à, je suppose, la troisième semaine de janvier 2012 et à droite la même brique mais distribuée après. La différence ? Toute simple : Producteurs français. En réfléchissant un tout petit peu on y voit sans aucune contestation possible ce que cette idée a fait comme chemin. Cette chaîne a donc décidé - pour vendre, non ?- de modifier tout le paquet visuel de sa brique de lait. Ceci a des conséquence importantes : d'une part tous les acheteurs de cette chaîne vont voir que cette idée a progressé, cela va donc agir sur eux en plus de leur possible motivation préexistence, et ensuite cela va agir sur les concurrents et c'est exactement le genre d'entraînement auquel a pensé Bayrou. Son idée est donc la bonne.
Instruire n'est pas une lubie électorale chez Bayrou, elle vient de loin. Elle était déjà centrale - avec la dette - en 2007. Depuis si longtemps que cela fait partie de lui, - et n'a-t-il pas été enseignant ? - il a à cœur de considérer que l'instruction est l'essentiel de ce qui peut dans la société, donner une chance à tous. Si vous vous souvenez il s'est battu cotre la libéralisation de la carte scolaire. Il s'est battu car il voulait et veut que ce soit la même école d'excellence partout en France alors qu'en libérant la carte scolaire on en fait qu'accroître les inégalités. En fait Bayrou est dans l'état d'esprit de Jules Ferry, même si cela en fait rigoler plus d'un. Il a toujours défendu cette idée que l'instruction est un droit et que cette instruction devait être la meilleure qui soit. Pour tous. Et gratuite.
J'en vois venir beaucoup : et la loi Falloux ? et qu'est-ce qu'il a fait quand il était ministre de l'Education Nationale entre 1993 et 1997 ?
Il y a une légende bien ancrée comme quoi il n'aurait rien fait. Pour l'UMP il n'a fait que plier devant les syndicats, un lâche et un mou. Pour la bonne gauche c'est un suppôt catholique de la défense du privé.
Tout d'abord, quand il était ministre de l'Education Nationale, il a réglé, à l'époque, le problème du voile à l'école, par juste une circulaire et c'est la raison pour laquelle il a voté contre la loi concernant ce problème au sein des établissements scolaires en pensant que pour le peu de cas qu'il y avait une loi était stigmatisante et inadaptée, et que ce qu'il avait fait avait réglé le problème sans drames. Mais, ce que l'on sait moins, c'est qu'il avait engagé en même temps une action avec les assistance sociales pour qu'elles aillent expliquer auprès des familles la raison de cette règle de la laïcité à l'école. Le traitement par circulaire de septembre 1994 du voile islamique à l'école, avant la loi, c'est donc lui : « Lʼécole est, par excellence, le lieu dʼéducation et dʼintégration où tous les enfants se retrouvent pour apprendre à vivre ensemble et à se respecter. À la porte de lʼécole doivent sʼarrêter toutes les discriminations, quʼelles soient de sexe, de culture ou de religion. Cet idéal laïc et national est la substance même de lʼécole de la République et le fondement du devoir dʼéducation civique qui est le sien. Cʼest pourquoi il nʼest pas possible dʼaccepter à lʼécole la présence et la multiplication de signes si ostentatoires que leur signification est précisément de séparer certains des élèves des règles de vie commune de lʼécole. » « En quelques mois, ce que jʼespérais sʼest vérifié. Le nombre des voiles a été divisé par dix. Sans quʼune seule fois les jeunes musulmanes, comme croyantes, ne soient injuriées ou blessées ». Mais qu'a-t-il fait d'autre ? Le baccalauréat actuel, c'est lui. Les langues vivantes dans le primaire c'est lui. La semestrialisation à l'Université, c'est lui. Le semestre d'orientation à l'Université la première année, c'est lui. Les universités de professionnalisation technologique, c'est lui. La validation des acquis, c'est lui. Les études dirigées avec accompagnement des professeurs pour les 6é et 5é, c'est lui. La réforme des classes préparatoires, c'est lui. Une question alors : Pourquoi quand Jospin est arrivé au pouvoir n'a-t-il pas fait réformer tout ce qui est encore valable aujourd'hui depuis 15 ans ? Et une autre question : pourquoi comme l'ont montré toues les sondages la cote de satisfaction de Bayrou auprès des parents d'élèves fut-elle la plus élevée de tous les ministres, de ses prédécesseurs et de ses successeurs ? Mêmes sondages pour tous. Pourquoi ? On revisite le passé avec les yeux d'aujourd'hui et de façon partisane, mais à l'époque ce n'est pas du tout l'avis des parents d'élèves.
Venons en à la loi Falloux. Il y en a qui ont des slogans faciles à la place de la réflexion. Un d'eux est le suivant : à école privée, financement privé. Cela paraît si juste que peu discutent ou alors se sentent en porte-à-faux. Ce n'est pas mon cas. Je ne me sens absolument pas en porte-à-faux et ce sont les inventeurs de cette formule qui ont un véritable problème et avec la démocratie et avec la République. La République doit fournir à tous ses enfants une éducation gratuite et obligatoire. Il n'est nulle part indiqué que cette éducation soit d'Etat. Ceci est un premier point. Ensuite j'aimerais bien savoir si tous les prosélytes de cette formule vont chez le médecin. Et s'ils vont chez le médecin, libéral, s'ils payent l'intégralité de la consultation (privée) sans en être remboursés (assimilable à l'Etat). Je ne parle pas là des dépassements d'honoraire, non du simple médecin libéral. Ils trouvent tout à fait normal qu'ils soient remboursés car ils ont cotisé, tout simplement. Ils ont cotisé, ils choisissent leur médecin et sont remboursés. Je ne les entends ni dire A médecin privé, financements privés, ni ne les vois refuser les remboursements. Alors ce qu'ils trouvent juste et normal pour eux et leur médecin, ne le trouvent pas normal pour l'Education Nationale. Or tout Français qui paye des impôts directs (IR) et indirects (TVA) a droit, un droit absolu, à le même montant financier par enfant. Dans ce système des enfants de familles défavorisés qui ne payent pas d'IR, qui même par leur TVA acquittée ne payent pas 10 % du coût de l'enseignement de leur enfant ont le droit à cette éducation. C'est juste. Un autre Français qui par ses impôts directs et indirects payent cinq fois le coût de l'éducation de ses enfants a le droit à ce même enseignement pour ses enfants, même s'il surpaye cet enseignement. Ensuite que cette somme identique par enfant soit allouée à un établissement public ou privé n'est pas du ressort de l'Etat mais de la liberté individuelle. Ou alors nous sommes dans un état totalitaire. Il ne s'agit nullement là de favoriser le privé, qui serait de donner plus - et cela serait parfaitement injuste et si des parents veulent des écoles hors de prix c'est leur affaire - mais d'être équitable et de donner par enfant la même chose. Comme on rembourse pour chacun la même chose y compris pour un malade de longue durée qui dans sa vie n'aura jamais cotisé suffisamment pour payer un pour cent des dépenses qu'il fait. Et cela est la solidarité, et cela est la justice. Les tenants du slogan à école privée fond privés sont anti-républicains et anti-démocrates. Ce sont par ailleurs des idéologues. Dans la loi Falloux qui a été déclarée anticonstitutionnelle - ce qui est un mauvais point pour Bayrou - a rassemblée dans la rue entre 800 000 et un million de Français, quand Bayrou a décidé de s'en occuper. Il s'agissait seulement de permettre aux municipalités de faire des travaux de rénovation pour des établissements qui tombaient en ruine. Oh le grand scandale ! Eviter que des toits tombent sur la tête des élèves était le scandale du siècle ! En plus ces dogmatiques anti-privé oublient sans doute que nombre de ces écoles sont sous-contrat ce qui leur impose de respecter le programme de l'Education Nationale. Ceci est donc un procès facile, de mauvaise foi. De plus Bayrou a reconnu qu'il avait commis une erreur dans sa démarche car la loi fut anti-constitutionnelle et qu'il n'avait pas assez ni consulté ni expliqué.
Que propose Bayrou ?
Vous aurez en fin d'article les 30 orientation pour Instruire.
Bayrou veut redonner du lustre à l'Education Nationale afin d'en refaire une des premières au monde en agissant par le pragmatisme et la confiance. Il veut redonner confiance aux Français dans leur école en voulant en faire un sanctuaire de calme et de respect. Il veut que les Français en respectant à nouveau les enseignants et en leur faisant ainsi confiance leur redonne un goût à leur métier. Pour cela il veut agir à plusieurs niveaux. Par exemple, en diminuant toute la paperasserie pour donner plus de temps aux enseignants, il veut faire entrer à l'école d'anciens professeurs pour apporter leur aide et arrondir leur retraite ainsi que des étudiants avec une bourse, il veut diminuer le temps scolaire et permettre aux enfants de faire leur devoirs sur place (et aidés comme vu plus haut). Pour que les Français retrouvent cette confiance il faudra un contrat d'objectif avec les enseignants afin que la sanctuarisation de ce ministère (il ne sera pas touché par les économies) ait en compensation des résultats. Il fera faire une étude afin d'appliquer au niveau national, loin de tout dogme, les méthodes pédagogiques qui réussissent le mieux. Pour la charge en élèves des classes il propose une modification importante : dans les classes de meilleur niveau il y aura plus d'élèves que dans les classes à moins bon niveau. Au plus jeune âge il propose que 50 % du temps soit réservés à l'apprentissage de l'écrit, tout comme, non seulement aucun élève ne pourra arriver en sixième sans maîtriser la lecture et l'écriture, mais il y aura du rattrapage pour les autres. Faire ainsi le meilleur enseignement possible dans une ambiance calme et respectueuse devrait avoir pour corolaire de ramener au public beaucoup de ceux qui l'ont fui et de ceux qui se ruinent en cours particuliers. Une autre idée est la création - idée et non une imposition, une voie de réflexion - d'un baccalauréat d'excellence qui n'impose plus le choix entre la voie scientifique et celle litterraire.
Pour finir Bayrou voit l'importance du numérique dans l'éducation, l'importance d'apprendre les codes de vie en société afin d'éviter les incompréhensions et les violences, l'incursion au sein de l'école d'étudiants en médecine afin de tenter de régler les problèmes de drogue et d'alcoolisme des jeunes, regarder de plus près comment améliorer l'accueil des handicapés, l'ouverture des établissements pour des cours du soir et enfin, ailleurs, il avait évoqué, cette fois-ci pour le contenu, un éveil et un enseignement à et de l'écologie.
Comme dit plus haut vous pouvez lire l'intégralité des orientations, ce qui ne me paraît pas un effort insurmontable et qui est une base pour critiquer ce qui est le rôle du débat démocratique et non de faire du délit de sale gueule ou du procès d'intention.
Dans la vidéo ci-dessous Bayrou développe les raisons qui l'ont amené à faire ces orientations en collaboration avec une centaine de contributeurs.
1- Il faut un contrat de progrès entre l’école et la nation. Ce contrat doit garantir les moyens existants, et préciser les objectifs que la nation assigne à l’école. Le progrès que nous nous assignons, il doit être vérifiable. C’est pourquoi je fixe un objectif : que dans les cinq ans, l’école française entre dans les dix premiers du classement international pour la compréhension de l’écrit, le calcul, les connaissances scientifiques, et la lutte contre les disparités sociales.
2- Au lieu d’être dans la « réformite », il faut un plan de progrès continu, inscrit dans le long terme. Pour vraiment changer les choses, il faut cesser d’aller en fausses « réformes » en fausses « réformes », qui ne changent rien sur le fond, mais déstabilisent perpétuellement l’éducation nationale et le moral, la confiance professionnelle des enseignants et des parents. C’est de la fausse monnaie.
3- Refaire de l’école un lieu d’où la violence est exclue et où le respect est la règle.
4- Il faut restaurer la confiance de la nation dans ses enseignants. Je ne suis pas pour qu’on remette en cause le décret des années 50 qui définit le statut des enseignants. La définition du temps de travail est légitime. Il peut être réaménagé sur la base du volontariat, on peut faciliter si on le souhaite une présence plus longue dans l’établissement, par exemple en construisant des bureaux, mais les procès doivent cesser.
5- Les concours de recrutement nationaux sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré. Ils sont anonymes, ils sont justes, ils permettent de juger de la qualité d’une génération de candidats. Ils font partie de la fierté des corps d’enseignants en leur garantissant une légitimité.
6- La reconstruction d’une année de formation, en alternance avec l’exercice dans la classe, est impérative et étroitement liée au contrat de progrès de l’éducation nationale. Il s’agit du moyen de familiariser les enseignants recrutés et débutants avec l’expérience de leurs collègues plus expérimentés et assurés. Il s’agit d’armer les jeunes enseignants et de leur faire gagner des années d’expérience.
7- La notation pédagogique des enseignants doit être assurée par des évaluateurs (corps d’inspection ou autres) expérimentés, de la même qualification au moins, de la même discipline et non par le chef d’établissement étranger à la discipline enseignée. Au demeurant, il n’y a rien à changer. Le chef d’établissement évalue déjà les capacités et les qualités des enseignants, individuellement, et son évaluation représente 40% de la note attribuée. J’ajoute que plus on trouvera d’éléments objectifs pour assurer l’évaluation, et plus j’approuverai.
8- Arrêter avec les surcharges administratives, la multiplication de réunions, l’avalanche des livrets de compétences. À l’école, comme dans tous les autres secteurs d’activité, la surcharge paperassière étouffe, asphyxie, et ne sert à rien. Idem avec les circulaires de toute nature !
9- D’abord les bases et les bases d’abord ! Il n’est aucune chance de réussite pour un élève qui n’a pas la maîtrise des fondamentaux. Je proposerai que tant que cela est nécessaire 50 % du temps scolaire à l’école primaire soit consacré à la maîtrise de l’écrit, comme on dit actif et passif, et à la langue française, en sa beauté à découvrir, à ce qu’elle peut exprimer de nuances, de richesses, en son vocabulaire. C’est un bagage pour la vie.
10- Les principales difficultés des élèves très jeunes sont psychoaffectives. Elles ne sont pas, la plupart du temps, d’ordre pédagogique ou de l’ordre des « capacités » comme on dit. Les repérer tôt, par une formation et un réseau adapté, c’est donner une chance de les résoudre, soit au sein de l’école, soit plus souvent encore auprès des pédopsychiatres.
11- Le premier lieu de l’éducation, c’est la famille. Favoriser la mise en place « d’écoles de parents » associatives pour aider ceux qui ont des difficultés à accompagner leurs enfants.
12- La question des méthodes pédagogiques doit être tranchée non pas par l’idéologie, mais par l’évaluation des résultats. Ne croyez pas que comme tous les parents et tous les enseignants, je n’ai pas une opinion que je crois solide et nourrie par l’expérience. Par exemple, je pense que la question des méthodes de lecture devrait être tranchée depuis longtemps : en effet le clavier, avec lequel désormais toute personne vit, le clavier ce n’est pas global, c’est lettre par lettre. Et donc du son à la lettre, de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, cela me paraît devoir être la démarche désormais indiscutable. C’est une opinion personnelle, je la trouve pertinente. Mais ce n’est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d’apprentissage. C’est à la classe, aux résultats effectifs, à condition qu’aucune méthode ne se voie exclue pour raisons idéologiques.
13- Aucun élève ne doit entrer au collège sans qu’il soit garanti qu’il maîtrise la lecture et l’écriture. S’il est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l’écrit. Le but n’est pas d’exclure, mais d’intégrer les élèves qui, autrement, seront perdus dans leur scolarité.
14- Pour prévenir ces échecs, il faut penser le nombre d’élèves par classe en fonction de la réalité de la classe. À classe difficile, petit nombre d’élèves, à classe équilibrée et de bon niveau, plus grand nombre d’élèves.
15- Le collège doit être diversifié. Il est normal et juste que la nation veuille garantir un bagage à tous les enfants. Mais ce bagage de connaissances et de méthode ne peut être apporté dans l’uniformité. Pour un certain nombre d’élèves, en situation de rejet de l’école, un « collège hors les murs », avec des pédagogies adaptées, doit permettre une reconstruction et le retour, s’ils le souhaitent, à la voie classique.
16- Dans chaque discipline, le « apprendre à apprendre » et le retour assidu aux bases doivent servir de socle. Les programmes doivent être écrits avec les enseignants en imposant la faisabilité sans précipitation, et la simplicité. Je propose qu’un débat parlementaire permette d’exposer à la nation le principe des programmes et leur lisibilité. 17- Informer les élèves sur ce qu’ils ne maîtrisent pas : les codes de comportement, d’habillement, de langage, les chemins de la confiance en soi.
18- Les rythmes scolaires doivent être reconstruits. Il n’est pas normal que l’école française soit celle qui concentre le plus d’heures sur le moins de jours de classe. Les horaires des élèves, devoirs compris, ne doivent pas dépasser une charge horaire d’une trentaine d’heures par semaine, ce qui veut dire un allègement des horaires pour un grand nombre d’élèves. Les heures ainsi gagnées seront utiles aux enseignants pour le travail en commun, aux établissements pour des programmes au choix.
19- Les devoirs doivent être faits dans le cadre de l’établissement, sous la surveillance de tuteurs, les enseignants de l’établissement s’ils le souhaitent, des enseignants à la retraite, des étudiants qui recevront une bourse pour se familiariser ainsi avec l’enseignement et servir de « grands frères », de tuteurs et d’appui aux élèves plus jeunes. Ces bourses de tutorat doivent être offertes à coût réduit, aisément accessibles. Elles pourront être offertes, en complément de leur retraite, à des enseignants qui voudront encore servir. Elles accroîtront la présence des adultes dans les établissements.
20- Donner aux chefs d’établissement des possibilités nouvelles : recrutement direct des remplaçants, gestion d’un volume d’heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe.
21- L’enseignement professionnel doit reposer non pas sur l’élimination mais sur la vocation, par la découverte des métiers, par l’alternance ou l’apprentissage.
22- Information sur les métiers tout au long du collège, découverte des entreprises et des chantiers, pour que les élèves découvrent ce que sont ces activités qu’ils n’ont jamais rencontrées. C’était déjà l’idée du stage en 3e que nous avons créé en 1995.
23- Un plan de développement de l’apprentissage et de l’alternance. Question : qu'est-ce qui bloque ? Pour les entreprises, du côté de l’éducation, destination de la taxe d’apprentissage.
24- Contre la double pénurie de scientifiques et de littéraires, réfléchir à l’organisation des baccalauréats, notamment la réflexion sur un baccalauréat d’excellence générale, à la fois littéraire et scientifique.
25- Refonder l’articulation entre enseignement secondaire et enseignement supérieur, c’est une clé pour lutter contre l’échec des premiers cycles à l’université. L’université, c’est la connaissance que l’on se construit autant qu’on la reçoit, c’est la recherche, dès les premières années, c’est un exercice d’autonomie. Il faut former à cette autonomie en terminale, refondée en une véritable « propédeutique ».
26- L’orientation, c’est une ardente obligation. On doit y préparer tout au long de l’enseignement secondaire et d’abord à l’entrée de l’université, par une information objective sur les sorties d’étude dans la formation considérée.
27- Assurer la scolarisation des enfants en situation de handicap. Des progrès ont été faits. Mais des obstacles demeurent. Beaucoup d’enseignants se sentent démunis. Cette question sera abordée dans le cadre d’une conférence nationale sur le handicap.
28- Plan santé, addictions, cannabis, alcool, mobilisation des étudiants en médecine dans tous les établissements scolaires de l’enseignement secondaire.
29- Réflexion générale sur l’éducation numérique. Très importante pour l’avenir. Il n’y a pas d’éducation entièrement dématérialisée, et déshumanisée, mais les ressources du e-learning sont pour l’avenir un immense enrichissement des possibilités de formation et de découverte.
30- Ouvrir les établissements en dehors des heures de cours à la demande d’éducation de la société. Une « école du soir », à la demande, avec une contribution modeste des apprenants, doit être ouverte dans tous les établissements du second degré. L’initiative viendra de la demande de
Il nous reste un peu moins de trois mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.
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- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine, Squarcini, Courroye, Ceccaldi Raynaud, fils Tibéri …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Bourgi, Richard, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros, les 4 X 4 Nissan de Megève
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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