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Accueil du site > Tribune Libre > Bayrou, seul avec son armée de 77 000 anges

Bayrou, seul avec son armée de 77 000 anges

La loi sur les apparentements a tué le RPF de De Gaulle. Le scrutin majoritaire tuera-t-il les espoirs suscités par la candidature de François Bayrou ? Sans nouveau 1958 en perspective.

Au Zénith le 24 mai 2007, lançant la campagne du Mouvement démocrate, François Bayrou évoquait la IVe République ainsi : « En 1951, De Gaulle avait réussi à constituer un groupe parlementaire fort de plus de 100 députés et en quelques mois (...) presque tous ses députés ont rejoint le pouvoir de l’époque. » sans oublier de rappeler que De Gaulle allait revenir au pouvoir en 1958.

Comme toujours, les hommes politiques se grandissent en se comparant aux légendes du passé. Voulant évoquer les ralliements des députés UDF pour la majorité présidentielle, Bayrou voulait croire à son retour aux affaires en 2012, par la grande porte, après en avoir été privé depuis... 1997.

Si l’analogie n’est recevable que pour les partisans de François Bayrou, il me semblerait qu’elle mériterait d’être prise d’un autre point de vue.

L’arrivée de 121 députés RPF le 17 juin 1951, si cela peut être considéré aujourd’hui comme un large succès pour un parti qui venait de recueillir 22,3% des suffrages exprimés (plus de quatre millions de voix), n’en était pas moins un échec à la fois en voix (aux municipales de 1947, le RPF avait obtenu 35% des voix) et en sièges (De Gaulle comptait obtenir au moins 200 sièges).

En effet, pour endiguer la vague gaulliste, les partis de la Troisième Force (MRP, SFIO, radicaux, modérés) avaient in extremis voté la loi des apparentements, défavorisant les listes autonomes (le scrutin était alors proportionnel par grande circonscription) et avantageant sérieusement les partis gouvernementaux qui pouvaient s’allier, s’apparenter. Ainsi, les communistes et les gaullistes perdirent mécaniquement beaucoup de sièges en raison de cette loi opportuniste.

Pourquoi un tel rappel ?

Parce que 1951 vit justement le déclin du RPF constitué quatre ans plus tôt. Les élus RPF, constatant cet état de fait, prirent alors leur décision d’aller ou pas à la soupe, selon l’expression de De Gaulle.

Et si François Bayrou aime cette analogie, c’est parce qu’après cette décomposition, il y a eu 1958, et l’UDR devenant même par la suite hégémonique. Mais il oublie qu’il a fallu, avant qu’il y ait le 13 mai 1958, la quasi-désertion des pouvoirs publics en Algérie, et une crise politique et institutionnelle majeure à Paris. Rien de comparable avec la situation de cette fin de printemps 2007.

Je ne suis donc pas convaincu par la méthode actuelle de François Bayrou qui oublie deux éléments majeurs. On dit toujours que la politique est l’art de concilier le souhaitable et le réalisable. Ne pas prendre en compte la réalité politique est une sorte d’aveuglément qui ne préfigure rien de bon sur la capacité à gouverner.

J’en cite deux donc :

1. Nicolas Sarkozy est le nouveau président de la République.

Cela n’a échappé à personne sauf à François Bayrou et à Ségolène Royal. Je ne dis pas ici si c’est bon ou mauvais, mais c’est désormais un fait, et on pourra toujours le critiquer ou l’aduler, cela ne changera rien.

Sur cette base, cela signifie deux choses.

D’une part, toute ambition présidentielle est à remiser à plus tard, et si cela reste la priorité des deux malheureux candidats, c’est qu’ils considèrent qu’il n’y a rien à faire de constructif pour la France avant 2012. L’argument est souvent utilisé par l’UMP évidemment, mais doit l’être aussi par ceux qui veulent que les choses s’améliorent.

D’autre part, cette élection constitue une rupture par rapport aux deux précédentes présidences plutôt conservatrices et immobilistes. Ce n’est pas dû à Sarkozy lui-même, l’élection de Bayrou ou de Royal aurait constitué également une nouveauté dans ce besoin de changement. Mais Sarkozy, plus que les deux autres, a tout misé sur son image d’homme d’action : « Je ne suis pas là pour durer, je suis là pour agir très vite » a-til dit le 10 mai 2007 devant les députés UMP.

2. Le scrutin des élections législatives est majoritaire uninominal à deux tours.

Ce mode de scrutin, qui a l’avantage de créer de forte majorité (ce qui n’a rien à voir avec une absence de séparation des pouvoirs : aux partis majoritaires et à leurs députés de contrôler l’action du gouvernement), a évidemment la mauvaise conséquence de ne pas faire élire des députés qui refusent le jeu des alliances au second tour.

Tout comme la loi sur les apparentements, le scrutin majoritaire va sans doute porter un coup mortel aux ambitions législatives du Modem.

Il ne s’agit pas ici de juger de la pertinence d’une loi électorale. Jusqu’à maintenant, seul le Front national, ayant représenté jusqu’à 18% de l’électorat (en 2002) n’a jamais pu avoir une représentation parlementaire à la hauteur de son importance électorale. Et donc les discussions sur la pertinence d’un scrutin proportionnel étaient souvent parasitées par l’intérêt ou pas d’avoir des députés FN.

En 2007, le jeu est un peu différent puisque les principales victimes du scrutin majoritaire vont être les électeurs de François Bayrou.

Pourtant, cet extrême centrisme ne me paraît pas pertinent. En effet, la logique de la candidature et du discours développé au cours de la campagne présidentielle de François Bayrou était d’arriver au second tour de la présidentielle. Or, à ce stade-là, l’élection se bipolarise (forcément). Ce qui reste dans l’ambition de François Bayrou, c’est d’être la seule opposition "démocrate" à Nicolas Sarkozy à côté d’un PS laminé, ruiné, et détruit idéologiquement.

Beaucoup de mauvaises langues disaient à tort avant l’élection présidentielle que Bayrou serait incapable d’avoir des candidats dans chaque circonscription. C’était quand même bien mal connaître l’UDF, vieux parti d’élus locaux, très bien implanté dans les collectivités locales (à tous les échelons).

C’était donc depuis septembre 2006 que ces candidats UDF, bien rodés et bien formés, avaient commencé à labourer leurs circonscriptions (parfois bien avant même), certains contre des leaders historiques du centrisme ralliés à l’UMP (comme Méhaignerie).

On pouvait penser que les investitures aux législatives n’auraient donc posé aucun problème concret au Modem. Et pourtant, si.

Sans doute ébloui par ses presque 19% (un score très honorable) et par les nombreuses adhésions spontanées et rapides au Modem (récemment, 77 000 annoncées), François Bayrou s’est jeté dans une stratégie qui n’a de sens que pour lui : sa candidature en 2012, l’échec envisagé de Nicolas Sarkozy et la décomposition et la division du PS incapable de s’opposer comme depuis 2002.

Hélas, c’était bien amer pour ceux qui le soutenaient sans compter autour de lui : des élus qui se voyaient ainsi proposer une attitude spécifiquement suicidaire, et des citoyens, qui devaient alors attendre cinq ans avant de pouvoir imaginer une amélioration dans leur pays.

Le Modem répond évidemment à une attente nouvelle de l’engagement civique. Ses adhérents sont de nouveaux venus de la politique et beaucoup viennent de la gauche, déçus par les archaïsmes féodaux du PS. Sans doute. Je crains seulement que cette attente soit déçue au profit de la seule ambition présidentielle de Bayrou (qui est d’ailleurs respectable, puisque l’élection présidentielle est l’élément clef du système politique).

Dans cette perspective, c’était naturel que la majeure partie des députés UDF sortants (dont la sincérité ne peut être mise en cause car éprouvée à deux reprises : lors de la création de l’UMP et du débauchage des nombreux députés UDF de l’époque, et lors de la campagne présidentielle, loyaux et même zélateurs dans leur soutien à la candidature de François Bayrou) refusaient de s’embarquer dans une telle aventure.

Leur création d’un Nouveau Centre, leurs nombreuses candidatures artificielles (en mobilisant famille, collaborateurs etc.) ne sont que le résultat de la loi sur le financement des partis politiques et leur souhait de ne pas se fondre dans l’UMP (et donc d’avoir besoin de conforter matériellement leur autonomie). Il n’en reste pas moins que, politiquement, cette structure n’est qu’une coquille vide, qu’un instrument de parlementaires.

Du côté du Modem, il y a eu aussi beaucoup de confusion dans les candidatures. Plusieurs candidats UDF pressentis ont eux aussi renoncé à combattre sous les couleurs du Modem car ils s’estimaient dans la majorité présidentielle. Ce qui a donc nécessité de trouver rapidement des remplaçants. D’autres candidats Modem ont ouvertement affirmé qu’ils soutenaient la majorité présidentielle. D’autres encore, pourtant dans la ligne autonomiste, se sont vu écarter au profit d’autres impératifs (comme Quitterie Delmas au profit d’une candidature écologiste ralliée).

Si François Bayrou avait été logique avec son discours, il n’aurait pas dit qu’il ne voterait pas Sarkozy, il se serait tu. En choisissant son camp, il s’est décrédibilisé. Il voudrait prendre au PS le monopole de l’opposition à Sarkozy. Mais pour quoi faire ? Pour une ambition personnelle ou une ambition nationale ?

À mon sens, l’ambition nationale aurait été d’assumer l’efficacité dans la mise en œuvre de ses propres idées. Or, avec plus de 18%, soit plus de la moitié des 31% de Sarkozy, Bayrou aurait pu négocier dans un tel rapport de forces un véritable gouvernement UMP-UDF avec une considération forte apportée aux hommes et aux idées de l’UDF.

Pour cela, il aurait fallu se mouiller, risquer de se faire "arnaquer" (Sarkozy n’est pas un tendre), sans doute renoncer à ses ambitions présidentielles pour 2012 (l’UDF devenant un parti majoritaire comme l’UMP, donc sortant).

Mais au moins, Bayrou, l’UDF, les ministres UDF qui auraient été nommés dans cette configuration, auraient pu infléchir de façon décisive la politique du gouvernement sarkozyen. Notamment en matière de construction européenne, de décentralisation ou de déficits publics.

Au lieu de ça, l’isolationnisme forcé du Modem risque de le confiner à une sorte de grande secte dont l’unique gourou (les autres étant partis) serait François Bayrou.

Bayrou voulait rassembler tous les partis gouvernementaux. Il a concrètement divisé les centristes. Dommage de dilapider si vite un si grand capital de voix.


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39 réactions à cet article    


  • FrédéricLN FrédéricLN 1er juin 2007 13:37

    Bonjour,

    Réflexion certes intéressante mais qui comprend, me semble-t-il, deux gros trous :

    « des citoyens ... devaient alors attendre cinq ans avant de vouloir imaginer une amélioration dans leur pays » : c’est précisément l’inverse ! En créant un nouveau parti, de militants, nous sommes en position d’agir dans tout le pays dès les prochaines élections, les municipales début 2008.

    « Or, avec plus de 18%, soit plus de la moitié des 31% de Sarkozy, Bayrou aurait pu négocier dans un tel rapport de forces un véritable gouvernement UMP-UDF avec une considération forte apportée aux hommes et aux idées de l’UDF. »

    Il n’aurait rien pu négocier du tout ... d’ailleurs, Nicolas Sarkozy ne lui a proposé aucune négociation sur le fond, pas plus que Ségolène Royal. Chacun des deux a invité l’UDF à ... soutenir le projet de l’UMP (vs PS).

    Dans « considération forte », il y a une épithète qui « tue » ...


    • Fanfan la tulipe 1er juin 2007 14:07

      Bayrou sait très bien d’une part qie sarko est président et souhaite une certaine réussite jusqu’a quel point on ne saura pas. bayrou n’a pas donner de consigne de vote mais seulment son vote personnel, qui plus est ses députés morin and co on dits leur vote bien avant bayrou, donc oser dire qu’il a fait une bourde c’est une émorme connerie. Aussi oui le NC cherche des fonds pour être autonome face à l’ump mais saurait t’il ne pas plier devant lui tout en étant avec lui on ne sait pas. Qui plus est avec le systeme parlementaire de vote, seul le NC peut garantir des députés de tandance centriste et surtout un groupe contrairement au modem mais sans de réel electora donc pas une réelle représentativité des électeurs du centres au parlement. mais le modem par ses voix pourait si cela ce passe commaux présidentiell représenté une partie des électeurs mais sans députés. Et a ce point on se retrouve dans la limite de notre système démocratique, des électeurs non représentées et des députés non représentant d’électeur du centre, ce qui est paradoxal.

      Et en dernier point l’effet vague bleue avec un sondage d’au moins 410 députés pour la droite, donc un écrasement du pluralisme parlementaire dont la seule solution pour qu’elle existe est le désistemnt de la gauche ,dans les régions perdues d’avance, pour le modem, au soir du 1ere tour pour renforcer une opposition ( la gauche) mais aussi un contre pouvoir qui articulerait les extrèmes ( le modem et le NC) ce qui évitait au gvt de provoquer une pensée unique et donc eviter de provoquer des manifs dans les rues en cas de plantage magistral, (le CPE en est un bel exemple).

      Donc en fin de compte, cette législative est très compliquée et nous amène aux limites de nos capacités démocratiques, ce qui risque de remettre en cause notre systeme et d’amorcer enfin la proportionelle partielle, cet élément qui permettrait d’éviter dans le futur ce type de problème.


      • Inarius 1er juin 2007 14:13

        Bayrou va se faire massacrer financièrement Il n’aura aucun député ou presque, il n’aura aucune région, aucune municipalité ( ou presque encore un fois )

        Le temps va être bien long, pour celui qui se croyait déjà roi de france.

        Dommage qu’il ai eu la folie des grandeurs, à trop vouloir, trop vite, tout de suite, il s’est coupé ses propres ailes ( l’ensemble de son parti ) et ne remontera probablement jamais la pente. Dommage encore que ce site pro bayrou à fond, soit incapable d’ouvrir les yeux. Le « PS Laminé » a déjà connu une situation bien pire (1969, 1993), et a su se relever par la suite. Je ne crois pas à l’arrivée du MoDem comme parti majeur car, comme le FN il ne repose sur rien que sur 1 homme. Comme le FN, il refuse toute alliance, se condamnant à la solitude Ses idées ont filtré dans les 2 autres partis (jusqu’à quel point ? l’avenir le dira) mais sans cadre, avec 500 candidatures parachutées et inconnus 1 mois avant l’élection, le shéma est exactement le même que le front national ( c’est à dire faire élire un député sur des problèmes nationaux et sur des idées, et non sur une connaissance locale). Sans groupe parlementaire, le MoDem ne fera rien...et le PS gardera son rôle d’opposition. Bayrou devait gagner le 1er tour de l’élection présidentielle pour gagner son pari. Il l’a perdu. Maintenant il sait qu’il doit perdre les législatives c’est ce qu’il va faire.


        • JEanlOu JEanlOu 1er juin 2007 15:50

          @L’auteur

          Votre titre m’a beaucoup fait rire.


          • snoopy86 1er juin 2007 16:54

            @ Jeanlou

            Le titre m’a fait bien rire aussi...

            Combien restera-t’il d’anges quand viendra l’heure de payer la cotisation ?


          • L'Hérétique Anaxagore 1er juin 2007 20:17

            Je viens de payer la mienne aujourd’hui, et j’étais le 25 758ème, et encore, par internet !


          • Bill Bill 1er juin 2007 17:24

            Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte dans l’attitude de Bayrou. Il a joué perdant de par son attitude, et très rapidement Sarkozy a décidé de le couler. Le premier tour fini, et Bayrou ayant déclaré qu’il ne voterai pas pour lui, il (Sarkozy) a exprimé la volonté de créer un parti centriste (à l’ombre de l’UMP), manifestement pour le mettre dans l’embarras, et lui faire comprendre qu’il n’était rien sans l’UMP. Les accords aux législatives n’auront pas lieu cette année, ce qui va le mettre dans un véritable embarras.

            Et puis, il y a aussi un aspect financier, c’est la raison pour laquelle il y a toujours des candidats bidons dans tous les partis, pour faire 1 % des voix et empocher au moins pour le parti les 1.5€ par voix... Eh, oui, la politique, c’est aussi un tas de petits intérets mesquins, mais chut ! Ne parlons que d’idéaux républicains et de la merveilleuse fraternité qui doit tous nous unir smiley .

            Bill


            • hippo 1er juin 2007 17:35

              Il y a 3 erreurs dans le titre :

              • ce n’est pas une armée
              • ce ne sont pas des anges
              • Il eût fallu dire « 77.000 » à l’heure où je vous écris

              • michel 67 1er juin 2007 18:18

                Bayrou, est le seul chef que je connaisse qui à mené ses troupes à une défaite cuisante et qui avec une pirouette (même pas mal) comme les enfants fait croire que c’est le meilleur et le plus moralisateur. En plus entre les deux tours il se prend le droit de discuter avec Ségolène se croyant déjà calife à la place du calife. Au fait cet individu est ce qu’il est instit ? Agriculteur ? éleveur d’oies ? ou chef de parti ? (dernière hypothèse non)il devrait se recycler dans une maternelle la au moins il ne ferait plus de dégats


                • latours 1er juin 2007 18:56

                  A payé. 6 heures après l’ouverture en ligne du paiement, j’étais vers les 8300 ème.


                  • claude claude 1er juin 2007 19:11

                    @ l’auteur,

                    mais quel conservateur vous faites !

                    pourquoi en ce début de XXI° siècle on ne verrait pas l’apparition d’une nouvelle manière de faire de la politique ? quand on veut avancer, on n’a pas le choix qu’entre la droite et la gauche : il y a aussi le centre...

                    la bipolarité de la vie politique fait que les 2 camps s’affrontent sur des sujets qui parfois demandent une synergie d’opinion, et uniquement parce que c’est le parti adverse qui a proposé la loi.

                    si une troisième voie, voire une quatrième s’ouvre, il y aura possibilité d’élargir le champs des décisions, et d’utiliser toutes les ressources possibles. les forces en présence ne seront plus opposées, mais pourront être adversaires ou partenaires selon les sujets abordés.

                    bayrou permet d’achapper au dogmatisme étatique socialiste sans pour cela verser dans le libéralisme sauvage proposé par sarko et consorts...

                    au lieu d’appauvrir le paysage politique français, l’émergence de nouveaux courants de pensées politiques, donc de nouvelles solutions pour diriger la france, vont peut-être permettre de réformer le pays dans le bons sens.

                    de plus la vision de bayrou, n’est pas à court terme, mais à moyen et long terme. et je crois que son mouvement a de fortes chances de s’enraciner à partir des municipales et des cantonales... qui sont le terreau des legislatives et des sénatoriales.

                    attendons avant de hurler avec les loups, ce qu’il va advenir du modem, et essayer de ne pas enterrer la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! smiley


                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 1er juin 2007 20:21

                      J’ai soutenu justement cette rupture de la bipolarisation en faisant émerger un centre autonome.

                      Mais je m’appuie aussi sur un concept tout simple en politique, qui est le réalisme. La stratégie de Bayrou, très audacieuse d’ailleurs et bravo à lui pour cela, ne pouvait fonctionner que s’il se hissait au second tour.

                      Or, la mécanique institutionnelle actuelle, second tour présidentiel, et élections législatives au scrutin majoritaire, ne peut conforter, dans les faits, l’idéal de cette troisième voie à court terme.

                      La question était de savoir s’il fallait se saborder pour la bonne cause, et est-ce que cette bonne cause serait mieux entendue ainsi ? Mon avis est que non.

                      Dans cette aventure, qui est également collective (élus, militants, électeurs) et pas seulement personnelle, ce qui m’a le plus étonné est que précisément, cette question n’a pas été débattue ni en interne (cf réunion avec les députés UDF au lendemain du premier tour) ni en public au Conseil national du 10 mai devenu chambre d’enregistrement.

                      Cela ne me gêne pas que Bayrou se saborde, mais est-ce bien responsable que ses partisans se sabordent sans leur demander leur avis ? c’est donc tout à fait logique que la grande majorité d’entre eux ait refusé.

                      Je ne défends que des idées. Si Bayrou plonge dans le lac, je ne le suis pas, je reste à côté. Quitte éventuellement à l’aider à remonter sur la rive.


                    • laelia laelia 4 juin 2007 15:36

                      Sylvain, ... hou..hou... que nous fais-tu là ? On ne te reconnais pas ! Reviens sur Soutien Bayrou aussi, on ne t’y trouve plus.. et alors ami ? Je reposte ici aussi la devise de Philippe Morillon : Croire et oser et non subir " Subir, c’est ce que vont faire ceux qui suivent Sarko. Plus que jamais Démocrate et amicalement Une orchidée.


                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 juin 2007 21:20

                      À laelia,

                      On parle de « parti libre » et on refuserait les critiques ? La stratégie de François Bayrou ne me convaint pas, on verra bien dans l’avenir et j’espère avoir tort, mais je suis déçu de cette gauchisation du discours et des alliances. On a évoqué des désistements réciproques à Lyon ou en Rhône-Alpes.

                      http://rakotoarison.over-blog.com/article-6751628.html

                      Je voterai cependant pour le candidat du Modem afin de rester vigilant.

                      http://rakotoarison.over-blog.com/article-6760569.html

                      Cordialement.


                    • FrédéricLN FrédéricLN 8 juin 2007 11:19

                      @Sylvain : « cette question n’a pas été débattue ni en interne (cf réunion avec les députés UDF au lendemain du premier tour) ni en public au Conseil national du 10 mai devenu chambre d’enregistrement. »

                      Etes-vous sûr que nous parlons du même parti ???

                      L’indépendance de l’UDF vis-à-vis de tout autre parti avait fait l’objet d’un vote des militants demandé par Gilles de Robien : 92% pour (janvier 2006).

                      La création d’un « parti démocrate » a été annoncée par François Bayrou dans « Le Monde » début mars.

                      Le débat avec les députés UDF a duré 4 heures le mardi 24 avril et, d’après tous les échos et les fuites de presse, ils étaient unanimes ... (même si certains semblent avoir changé d’avis ensuite, disant qu’il aurait fallu entamer des négociations, et seulement avec M. Sarkozy : que ne l’avaient-ils dit plus tôt !).

                      Le Conseil National n’a rien « enregistré » mais voté, les opinions différentes ont pu se faire entendre, ce qui a toujours été le cas à l’UDF, en tout cas depuis que je connais ce parti (fin 2002).

                      Dans quel monde stalinien êtes-vous ???


                    • Patrick 1er juin 2007 19:49

                      Il est tentant d’être d’accord avec cet article, d’apparence pertinent. C’est loin d’être le cas en ce qui me concerne, car je le trouve quelque peu superficiel.
                      - Je ne connais en fait que de « bons » ou « mauvais » anges - ceci dit ici bien sûr avec beaucoup d’humour. Les anges « neutres », je ne connais pas. Si donc les 77.000 anges de M. Bayrou, dont je fais partie, sont supposés être « bons », où faut-il vous classer.
                      - Je crois qu’il y a quelque chose que vous n’avez pas très bien saisi dans la « dynamique » de monsieur Bayrou, la parole en quelque sorte qu’il incarne, qui correspond à une réalité profonde et à l’attente d’une quantité très importante de français, voire d’une majorité. Bien entendu cela passe par sa personne, mais pas seulement - ce que vous appelez et que d’autres appelent son « ambition personnelle ». Développer cette question demanderait quelque temps ; je préfère seulement l’évoquer ici. Je veux préciser succinctement :
                      - Bayrou n’a pas voulu « choisir un camp ». Il a dit la personne qu’il ne choisissait pas dans cette élection présidentielle, et il n’a pas voulu se « rallier » ni favoriser un « ralliement » à elle. Ce qui, dans une certaine mesure eut été anéantir la dynamique dont il était porteur. Allier l’âne et le boeuf n’était pas sa tasse de thé.
                      - Bayrou, qui est aussi par goût un historien, emploie des analogies de l’ordre de l’histoire, ainsi que vous l’avez souligné. Mais c’est vouloir jouer sur les mots que de vouloir dire autre chose que ce qu’il a évoqué, et qui suffit. C’est parfaitement sage et raisonnable.
                      - François Bayrou a dit exactement le contraire de ce que vous dites : Il a souhaité, très sincèrement, la réussite de Sarkosy. Il vient de dire, à l’occasion de son déplacement en Charente, que son objectif n’est pas la présidentielle de 2012. Alors quel est son programme ? That is the question, et vous n’y répondez pas. Voilà trop succinctement un écho à votre article - loin je le souhaite d’une trop grande superficialité. Et je me pose toujours la même question : Quel ange êtes-vous ? Je dis cela bien entendu avec quelque humour. Merci de le comprendre ainsi.


                      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 1er juin 2007 20:48

                        À Patrick.

                        Merci de votre commentaire.

                        Je ne sais pas si je suis un ange et encore moins un bon ou un mauvais, et je suppose que ce n’est pas le débat qui n’a rien à voir avec ma modeste condition d’observateur engagé.

                        J’ai observé autour de moi que ceux qui étaient attirés par le Modem n’étaient pas les mêmes que les sympathisants habituels de l’UDF. Je ne veux pas reprendre le discours langue de bois (et parfois de mauvaise foi) de députés UDF sortants disons ‘morinistes’, mais il est clair que Bayrou a changé de frontières et que cette évolution n’est pas du goût de tous ses (anciens) partisans.

                        Je critique surtout le choix stratégique (qui me paraît suicidaire) de ne pas prendre en compte le mode de scrutin actuel (les communistes ont bien moins d’état d’âme à ce sujet) : l’absence de groupe à l’Assemblée Nationale serait une catastrophe pour le Modem d’un point de vue financier (et ce ne seront pas les commissions occultes de grands groupes du CAC 40 qui pourraient l’aider !!!!!).

                        Par exemple, mettre des candidats Modem contre les députés UDF sortants, cela signifie qu’il n’y a plus de valeur commune partagée (quelle campagne présidentielle alors !) alors qu’il n’y a que désaccord sur la stratégie électorale. Bref, c’est avoir une stratégie de victimisation totale (tous ceux qui ne sont pas Modem sont des adversaires).

                        Catastrophe financière, cela veut dire AUCUN moyen dans les départements, dans les circonscriptions, dans les cantons : aucun local, aucun permanent de quelques heures par mois, aucun budget pour organiser des manifestations etc. Bref, aucune capacité de faire connaître ses idées, donc peu de chance de progresser (sur ses idées, et électoralement).

                        Je critique également le manque de débat avant de choisir cette stratégie. Un parti est une aventure collective, et il me peine d’observer que ici, c’était la décision de quelques individus.

                        J’ai, je pense, bien saisi la dynamique qui a donné un espoir à de nombreux citoyens (les adhésions au Modem le montrent bien). Mais comme tout espoir, il faut être à la hauteur et ne pas décevoir. En ne choisissant qu’une stratégie à optique 2012 (quoi qu’il en dise, son jeu est quand même assez clair), il va décevoir beaucoup de nouveaux venus de la politique.

                        Qu’il incarne personnellement cet espoir ne me paraît non seulement bon mais logique puisque cet espoir provient d’une candidature à l’élection présidentielle. Mais il s’est décrédibilisé en choisissant son camp : celui de l’opposition à Sarkozy, et c’est aussi une critique importante qui lui est faite.

                        Je ne voudrais pas que le Modem ne soit qu’un parti de protestation et d’opposition : beaucoup de ses idées ont été déjà reprises par Sarkozy et Royal.

                        Comme tout homme public, il préfère la réussite de tout gouvernement, mais chacun sait que les erreurs des uns pourraient être les opportunités des autres. Sarkozy a profité du non au référendum de 2005, et Bayrou voudrait bénéficier de l’impopularité que ne manquerait pas d’avoir Sarkozy au fil de sa présidence.

                        Ses 18% méritaient mieux.


                      • Patrick 1er juin 2007 23:03

                        A Sylvain, J’ai lu avec grand intérêt et attention la réponse que vous m’adressez. Je vous en remercie vivement. J’en ai perçu toute la « matérialité » si vous me permettez cette expression. Sans avoir jamais rencontré personnellement monsieur Bayrou, je me sens en très profonde affinité avec lui, allant me semble-t-il jusqu’au plus profond de sa pensée, plus nuancée qu’on l’imagine,la comprenant pour le moins et saisissant son discernement. Il est pour moi un homme « authentique », auquel on prête facilement des intentions qu’il n’a pas, avec l’évidence qu’on veut bien lui accorder. Donc je l’appuie totalement, sachant qu’il n’est pas un « tricheur », ni l’opportuniste que l’on dépeint trop fréquemment. Ce qui n’est pas dire qu’il n’en faut pas un peu. Croyez-vous qu’une telle authenticité se réalise d’un coup de baquette magique ? Ce n’est pas ce que la vie nous enseigne, tout ce que nous voyons tous les jours. Même un arbre élagué a encore de la vie. Monsieur Bayrou, me semble-t-il, est conscient de certains aspects que vous signalez, mais je ne le prends pas pour un idiot (pas plus que vous sans doute). Il n’a pas, j’en suis convaincu et assuré, les intentions que l’on veut lui prêter. A moins de se voiler la face, ce sont des choses qui se sentent. Qui, croyez-vous, peut être déçu par son message ? Les choses ne se passent pas comme cela. La critique, il est vrai, est facile et l’art difficile. Je reste sans doute sur le plan des généralités. Pertinente certes à un certain niveau votre analyse, mais aussi superficielle ! Puissiez-vous ouvrir aussi les yeux sur autre chose. C’est mon message à votre intention. Volontiers, devant des pensées comme la vôtre, je me permets de dire autre chose, et je suis frappé du bon sens, finalement, qui se dégage de beaucoup de commentaires. Cordialement. Patrick.


                        • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 2 juin 2007 13:48

                          Combien restera-t’il d’anges quand viendra l’heure de payer la cotisation ?

                          Le 30 mai (le jour-même de l’appel à cotisation) j’étais déjà le n° 15576... 3 jours plus tard Anaxagore est le 25 758ème... 25000 mecs en 3 jours !!! A 20 euros minimum (personnellement j’ai donné 30€) la cotisation ça va faire un joli trésor de guerre.


                          • manu 2 juin 2007 13:52

                            Bonne analyse politique, mais malheureusement que politique.

                            A la différence du PS et de l’UMP qui ont toujours eu une stratégie comptable calquée sur les « avantages » de la Cinquième république et le découpage pasquaien des circonscriptions, l’UDF à choisi quant à lui et ce depuis 98, année de l’arrivée de Bayrou à la tête de ce mouvement, de ce démarquer de l’Ex RPR, nouveau UMP (construit par Chirac pour étouffer les centristes), de ce démarquer du calcul politique pour se concentrer sur la dimension ’humaine’ de la politique.

                            La source des 18% de l’UDF aux présidentielles est essentiellement cette volonté de s’affranchir des partis traditionnels et l’investissement sur la « démocratie » plutôt que « l’autocratie ».

                            Si dans l’absolu, proposer entre les 2 tours, un « contrat » à l’UMP aurait sans doute permi un plus grand nombre de députés UDF à l’assemblée que ce que l’on attend aujourd’hui aurait tout bonnement été un sucide politique de Bayrou ET de l’UDF, qui aurait tout simplement perdu toute crédibilité de son électorat et serait devenu exactement la même « coquille vide » dont nous parle l’auteur.

                            Non seulement l’UDF reniait son combat dont Morin était l’un des plus ardents défenseurs, mais il serait redevenu la carpette qu’a été l’Udf pendant des décennies.

                            Au vue du grand stratège qu’est Sarkozy, il est complétement UTOPIQUE de croire que cet UDF « co-contractant » ait eu un quelconque poids pour infléchir la politique du gouvernenment. En quoi ne serait ce que 50 députés centriste aurait interdit à Sarkozy d’imposer ce qu’il a imposé aux « fraichement ralliés », à savoir un pacte signé leur interdisant de voter une motion de censure et leur obligeant à valider les budgets sociaux, même si en déséquilibre ou dangereux pour une partie de la population et creusant la dette pourtant cheval de bataille de ces ’ralliés’ ?

                            Sarkozy en aurait profité pour proposer le poste de premier ministre à Bayrou, signant son arrêt de mort et le bloquant tout comme Mitterand l’avait fait avec Rocard.

                            Sarkozy est tout sauf sucidaire. Il a toujours affiché sa volonté d’une gouvernance hégémonique et omnipotente. Son ouverture n’est pas un souci républicain mais une stratégie politique pour « tuer » le centre, là ou Chirac avait en parti échoué. Tout comme en économie le meilleur moyen pour contrôler un marché n’est pas de lutter contre son concurrent mais de l’avaler.

                            En faisant le choix préconisé par l’auteur de cet article le nouveau MODEM se coupait les jambes (son électorat) mais se coupait la tête (enfermement de Bayrou et verrouillage des élus centristes).

                            La Vième république est la loi du plus fort, jamais un parti minoritaire n’a pus faire changer de cap un gouvernement... la seule possibilité étant la cohabitation.

                            Cette analyse « comptable » n’est qu’une vue de l’esprit et n’aurait JAMAIS pu conduire à la conclusion évoquée ci dessus !


                            • vivelecentre 2 juin 2007 13:57

                              si vous y croyez !


                              • Reg68 3 juin 2007 02:19

                                Sauf que votre raisonnement ne s’ applique pas au MoDem. François Bayrou a délibérément choisi de faire de la politique autrement. C’ est à dire, sans les sempiternels calculs : "je te donne ça en échange de ceci (cantonale, municipale, etc). Vous restez dans l’ ancien schéma et c’ est là votre erreur. Les français se rendront bientôt compte de la réalité du pouvoir sans partage de Nicolas Sarkozy, y compris médiatique. Il se rendent aussi compte du courage de François Bayrou et du choix qu’ il a fait de ne pas répondre aux sirènes du pouvoir (ministère, etc.). Mitterrand a aussi eu une longue traversée du désert avant d’ accèder au pouvoir et ne disait-il pas : « Il faut laisser le temps au temps. » ?


                                • vivelecentre 3 juin 2007 19:20

                                  Bayrou sera peut etre elu de guerre lasse, à l’usure, au bout de la 10eme tentative !!!

                                  Plus serieusement, qui croit aujourd’hui que Bayrou est different d’un autre ?

                                  L’analyse de ses prises de positions politique, de sa posture ne conduit qu’a une seule evidence :

                                  L’opportunisme !

                                  Ce politicien , carrieriste politique depuis bientot 30 ans a decouvert un créneau et une invention nouvelle qui allait forcement s’imposer à tout autre !

                                  Ni droite, ni gauche il suffisait d’(ré)inventer le centre !! poncif, réutilisé à plusieurs reprises depuis Lecanuet pour essayer de recomposer la donne en sa faveur

                                  Il est vrai que la mediocrité de la classe politique favorise l’eclosion de chimere et du culte de l’homme providentiel

                                  D’autre candidat « constestaire » , republicain ou non, se sont retrouvé ainsi , revélation du grand public, en situation de troisieme homme, voir deuxieme dans la triste election de 2002 !

                                  Il faut reconnaitre à Bayrou , un certain melange d’habilité, de reniement et de discours musclés qui a pu un moment faire illusion .

                                  En effet, ce n’est pas à Le pen , pour une fois que l’on doit les formules chocs « d’apparteid politique, de ligne maginot, d’holocausme bipartiste » et d’autre encore, dont les veritables victimes ont pu etre choqués par la vulgarisation de ces termes,la moquerie et les attaques personnelles « compere et commere » et l’utilisation populisme des boucs emmisaires (enarques,medias, patronnat)

                                  Mais il y aura toujours de gens plein d’espoir pour lesquels il suffit de pretendre « faire la politique autrement » mais surtout sans jamais definir precisement ce que pourrait etre cet « autrement » et/ou ne pas demontrer sa capacité à mobilisé autour d’un projet fantomatique !!

                                  Le rejet de la classe politique permmettra toujours de croire de façon irrationnel qu’un « autrement » est possible, surout si cet « autrement » reste flou , indefini et hypothetique...


                                  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 juin 2007 02:04

                                    Sur le fond très mauvais article. Bien trop partisan et pas assez franc-tireur, bien trop... sarkozyste. Et même pas amusant ou un tant soit peu original. Comme si, malgré la victoire de Césarkozy, il fallait absolument éradiquer les restes de l’opposition ?!?

                                    Le style est, lui, scolaire, administratif et malhabile. Il louvoie maladroitement entre truismes et oxymores. L’auteur a visiblement oint son texte d’huile sacrée UMP.

                                    Un bel exercice de rhétorique « d’état de grâce ». Nous en reparlerons dans quelques mois.

                                    « Si on a des conneries à dire autant le faire avec humour », Pierre Dac.


                                    • Hervé Torchet 4 juin 2007 02:18

                                      Article trop tactique qui fait l’impasse sur le principal fait de la présidentielle : Bayrou avait raison. Il dénonçait l’hyperconcentration des pouvoirs, la collusion des puissances économiques, médiatiques et politiques, il avait raison ; il redoutait une politique économique dépensière et dangereuse pour le pays, il avait raison. On peut le traiter d’opportuniste et d’ambitieux, mais on oublie alors que ce qu’il défend, c’est la vérité et le bien du pays.

                                      Qu’on ne dise pas que Bayrou aurait pu influer en quoi que ce soit sur Sarkozy en cas d’alliance : tout le monde sait que c’est faux.


                                      • Hervé Torchet 4 juin 2007 02:26

                                        J’ajoute que la récupération du cas de Quitterie Delmas par un adversaire du MoDem est à l’avenant de la bassesse dont font preuve Sarkozy et ses amis. Que l’on songe au fait d’avoir présenté en face du député Gérard Vignoble l’homme même qui lui avait sauvé la vie (l’obligeant moralement à se retirer) et au degré d’ignominie que cette manoeuvre atteint, et on n’aura guère de peine à dénoncer l’instrumentalisation du cas de Quitterie Delmas.

                                        Celle-ci a fait l’objet d’une injustice manifeste qui constitue une absurdité pour son parti, mais elle a décidé de réagir en femme politique et responsable, c’est-à-dire en présentant une liste de candidats aux élections internes du MoDem, appuyée sur un véritable courant d’idée dont chacun mesurera l’ampleur et la vérité.


                                      • vivelecentre 4 juin 2007 06:52

                                        mauvaise fois sans borne des modemistes....

                                        Les investitures du modem ont été decidé au dernier moment ! le canddiat Ump etait déjà investi ! La situation est exactement inverse !


                                      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 juin 2007 21:11

                                        Bonsoir Hervé,

                                        Je suis un peu peiné que tu me prennes pour un « adversaire du Modem » alors que je vais quand même voter pour son candidat, même si je suis contre une stratégie qui me paraît suicidaire.

                                        http://rakotoarison.over-blog.com/article-6760569.html

                                        Tu as beau dire que Bayrou avait raison (je suis sur le fond d’accord avec toi), la réalité politique et électorale, c’est que c’est Nicolas Sarkozy qui a été élu et pas François Bayrou. Les électeurs sont ce qu’ils sont mais c’est un fait.

                                        Je ne connais pas Quitterie Delmas mais je pense qu’elle aurait été une bonne candidate sans doute, et je ne vois pas en quoi j’ai « récupéré » sa non-candidature.

                                        Ce qui me trouble, c’est qu’on parle déjà de luttes internes d’appareil et de divisions alors que le message initial était de rassembler toutes les bonnes volontés. Rien finalement de nouveau dans la pratique politique. Ce discours ne me convient pas mais ce n’est pas une raison pour aller adhérer à l’UMP.

                                        Cordialement.


                                      • FrédéricLN FrédéricLN 8 juin 2007 11:23

                                        "mauvaise fois sans borne des modemistes.... Les investitures du modem ont été decidé au dernier moment ! le canddiat Ump etait déjà investi ! La situation est exactement inverse !"

                                        Mauvaise information, pour le moins, du commentateur ...

                                        Le candidat UMP a été changé de circonscription à la dernière minute pour laisser sa circonscription précédente à un PSLE sortant, M. Vercamer.

                                        Changé de circonscription et envoyé dans celle de son ami et patient, donc, l’UDF Gérard Vignoble.

                                        Ceci dit, le candidat UMP a dit (à ma connaissance) que, si M. Vignoble avait maintenu sa candidature, c’est lui-même qui aurait retiré la sienne. Pourquoi est-ce l’inverse qui s’est passé, je l’ignore.


                                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juin 2007 07:30

                                        Vous oubliez, dans votre enthousiasme sarkosien mal dissimulé, une loi de la politique : celui qui est élu dans une fonction de dirigeant omni-présent et suractif devient immédiatement une cible unique pour tous les mécontentements.

                                        Et ceux-ci seront au rendez-vous au regard de la politique fiscale de droite extrême de NS au profit des plus favorisés. Le risque majeur de la manière monarchique ou bonapartiste de NS d’exercer le pouvoir en 2012 est qu’il devienne la victime de toutes les désillusions, et cela d’autant plus qu’il a pu faire illusion...

                                        Lire à ce sujet l’excellent article de Thomas Piketty dans Libération


                                        • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 juin 2007 20:20

                                          Je ne suis pas dupe mais je préfère adopter une attitude de vigilance positive plutôt que d’ « entrer en résistance » qui reprend un vocabulaire qui me paraît inopportun. Résister à quoi ? à une dictature ?

                                          Au même titre qu’après la victoire de François Mitterrand en 1981, il fallait laisser faire pour voir de quoi il était capable, je pense que le débat présidentiel est clos et qu’il faut maintenant observer ce que Nicolas Sarkozy va faire, au-delà de ses déclarations d’intention.

                                          Cela n’empêche pas de rester vigilant.


                                        • Voltaire Voltaire 4 juin 2007 10:36

                                          L’article ne manque pas d’intérêt.

                                          D’un point de vue strictement tactique, l’auteur a ainsi raison quand il défend l’idée que François Bayrou aurait pu « négocier » à son avantage et à celui de son parti un positionnement moins critique àl’égard de Nicolas Sarkozy.

                                          A l’instar de certains UDF, j’avais aussi pensé qu’il aurait dû, entre les deux tours, mettre sur la table une série de conditions sur des valeurs et des actions, comme base de discussion avec les deux candidats. Cela lui aurait permis de sortir la tête haute soit d’un échec dans la négociation, soit d’un ralliement basé sur un compromis favorable.

                                          Avec le recul, je commence à penser que finalement, François Bayrou a eu raison. Son analyse était basée sur le fait que de très nombreux français sont fatigués du mécanisme politique actuel, qui n’a pas su s’adapter àl’évolution de notre société. En un mot, la démocratie, telle que nous la pratiquons, est un système qui a été perverti ou s’est essoufflé. C’est la raison pour laquelle il a insisté sur la nécessité de réformer les institutions, lutté contre le mélange du pouvoir et des médias, sur le rôle d’internet. C’est aussi la raison pour laquelle désir d’avenir a eu tant de succès, même si ces débats participatifs ont finalement été détourné de leur objectif initial. C’est enfin la raison pour laquelle le MoDem rencontre un succès aussi étonnant, dont les médias ne réalisent pas la portée sociologique.

                                          J’ajouterai un dernier argument, qui n’a rien de représentatif, mais qui illustre qu’un phénomène profond se déroule sous nos yeux.

                                          J’étais samedi parti faire quelques courses au Leclerc du coin. Deux partisans du candidat local du MoDem (qui se présente contre Patrick Ollier, le président de l’assemblée nationale...), tractent à l’entrée. Un jeune garçon à vélo (6-7 ans) demande un tract, et va le porter à son père, 25-28 ans, métis, qui discute avec des amis de la cité d’à côté. Son père commence alors à lui expliquer qui est ce candidat, qui est Bayrou etc...

                                          Jamais, vraiment jamais, je n’aurais pensé possible cette scène avec un candidat de l’ancienne UDF. Quoique l’on puisse penser de François Bayrou, il a acquis un respect immense de la part de certaines couches de la population qui s’étaient détournées de la vie poltique ; Rien que pour cela, son attitude, qui tranche si fortement avec les pratiques anciennes, aura été un bienfait pour la démocratie, qui perdait des électeurs à chaque élection.

                                          Et finalement, si le MoDem parvient à franchir sa crise de jeunesse, il n’est pas dit que son échec annoncé ne se transforme en surprenant succès.

                                          NB : il me semble qu’étant donné le système de financement politique, c’est plus le nombre de voix recueillies aux élections législatives que le nombre de député qui contera vraiment pour ce parti, même si un groupe parlementaire permet d’avoir des moyens supplémentaires. Et on parle d’un groupe possible PRG, Verts, MoDem, PC pour permettre techniquement à ces députés de travailler (quoique j’ai quelques doutes sur la possibilité de mettre ensemble des députés PC et MoDem...).


                                          • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 juin 2007 20:39

                                            Merci Voltaire de ce long commentaire.

                                            Certes, l’avenir dira (facilement) si l’isolationnisme du Modem était une bonne chose ou pas.

                                            Ce que je réfute, c’est le renversement des alliances uniquement pour s’opposer à Nicolas Sarkozy alors qu’il me paraît plus proche des thèses centristes que la gauche marxiste du PS et des Verts (dont les éléments les plus modérés rejoignent d’ailleurs le Modem).

                                            Sans doute le grand succès par internet des adhésions au Modem a aveuglé sur l’impérieuse nécessité non seulement d’avoir une stratégie réaliste mais aussi une écoute des élus (la décision de François Bayrou de dire qu’il ne voterait pas Nicolas Sarkozy en a surpris plus d’un alors que beaucoup pensaient qu’il ne prendrait position ni d’un côté ni de l’autre, c’est d’ailleurs la principale critique de Hervé Morin).

                                            À propos du financement, il y a effectivement une part dépendant du nombre de voix, mais aussi une part dépendant du nombre de sièges, sachant qu’il y a à la clef une dotation annuelle (si mes souvenirs sont bons) de 44 000 euros par député, et les moyens matériels dont bénéficie un groupe parlementaire (bureaux, personnel etc.) ne sont pas négligeables pour un parti national qui veut gouverner.


                                          • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 juin 2007 21:02

                                            À propos d’un groupe « technique » rassemblant Modem, PRG, MRC, Verts et peut-être PCF, ce serait franchement étonnant de le voir créer alors que les députés UDF sortants qui seraient réélus avec l’étiquette « Nouveau Centre » affiliés à l’UMP seraient considérés comme des pestiférés (pourtant beaucoup plus proches idéologiquement du Modem que les Verts, le MRC et évidemment le PCF)...

                                            Cette suggestion provenait des Verts.

                                            On a l’impression de rêver parfois.


                                          • CAMBRONNE CAMBRONNE 4 juin 2007 10:36

                                            BRAVO A L’AUTEUR

                                            Article remarquable et comme de bien entendu sabré sans pitié .

                                            Analyse extrèmement lucide que les élections de dimanche prochain vont confirmer sans aucun doute .

                                            Monsieur REBOUL parle du danger de l’égémonisme et il a raison mais que peut on à la politique de gribouille de Bayrou et à la politique suicidaire du PS .

                                            Oui nous aurions besoin d’une bonne opposition afin d’éviter que les seules enceintes de discussion se trouvent dans la rue .

                                            Vous n’allez pas me demander Monsieur Reboul de voter Socialiste ou MODEM pour équilibrer .Je compte sur vous et vos frêres en pensée .

                                            Les électeurs de Nicolas Sarkozy voteront UMP et UDF ancienne formule . Point barre .

                                            Vive la république quand même .


                                            • vivelecentre 8 juin 2007 07:52

                                              lu sur un site du modem :

                                              «  »"Le fait que le MoDem soit au JO ne veut peut-être pas dire que l’on puisse faire payer les cotises parce qu’il n’y a pas de statuts donc pas de Président, ni de trésorier... cette page prise sur bayrou.fr était prête mais pas dispo sur le site et je me demande si elle pouvait être mise en ligne, même par un candidat, je lui fais un mail

                                              Je ne pense pas qu’ils enverraient ce genre de chose à un candidat si lui même ne pouvait pas transmettre cette info pour qu’on puisse s’en servir.

                                              Du moment qu’un parti a le droit de se faire financer, il a un trésorier. D’autre part, IL ne faut pas oublier que l’udf fait partie intégrante du modem, que le modem n’est pas laché totalement dans la nature. Les statuts qui régissent pour le moment le modem sont ceux de l’udf (udf modem) . En automne, on saura si l’udf restera une composante du modem ou se fondera dans le modem. Tout porte à croire que l’on pourra cotiser pour l’udf d’une part, sans être modem, et cotiser pour le modem et l’udf, si on veut être udf modem, et cotiser pour le modem uniquement pour être jsute modem.

                                              En conclusion, je pense , pour ma part, que le trésorier du modem doit être michel mercier , trésorier actuel de l’udf. «  »"

                                              en pleine confusion, l’improvisation complete, le caffouillage habituel de Bayrou !

                                              Le modem qui n’a pas encore de statut et de bureau elu ( donc ni secretaire ni tresorier ) encaisse les nouvelles cotisations et peut importe pour ceux qui ont automatiquement été transferé de feu(? ?) Udf !

                                              Ils auront l’immense avantage de cotiser deux fois !

                                              Heureusement que les français ont eu le bon sens de ne pas envoyer ce brouillon à la tête de la maison France.....


                                              • FrédéricLN FrédéricLN 8 juin 2007 11:26

                                                « Un site du Modem » ? pourquoi pas le journal officiel !

                                                Mieux vaudrait citer votre source quand vous rapportez des citations pareilles ...


                                              • vivelecentre 10 juin 2007 07:29

                                                je vous l’ai dit. Source le Modem !

                                                copié collé sur le site du modem !

                                                sujet traité notament en long et en large sur leur forum !


                                              • Thomas Thomas 11 juin 2007 15:33

                                                Bayrou a fait un pari qu’il a largement perdu.

                                                Mais sans ce pari, il serait vraisemblablement resté dans une position d’UDF inféodée à l’UMP. Le MoDem risque d’être mort-né, le « nouveau centre » va prendre la place de l’ancienne UDF et tout redeviendra comme avant.

                                                Qui ne risque rien n’a rien ! Ce qui est le plus criticable, ce n’est pas d’échouer, c’est de ne rien tenter.

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