Bayrou, un Le Pen Light ?
Comme l’a révélé Marianne récemment, Bayrou est l’ennemi public n° 1 du château. Comme les initiés le savent, dès 2007 une cellule dirigée par l’intrigant Marleix, ce qui a été révélé par Le Monde, avec pour objectif torpiller au maximum la candidature à Pau du leader du Mouvement Démocrate. Par la suite comme l’avait prouvé le contenu d’une note de Dominique Paillé, toujours révélée par Le Monde, cette cellule avait continué son dur labeur en approchant les sénateurs UDF afin de les faire basculer dans leur giron.
Il faut se souvenir qu’après Robien, puis Charette, puis Morin ce fut au tour du bon sénateur de la Mayenne de dire qu’il allait récupérer l’UDF. Par parenthèse ce bon sénateur qui est, grâce à notre Guide, encore président de la commission des finances du sénat (raison pour laquelle il tire à boulets rouges sur Bayou, il faut bien rémunérer celui qui vous place ou proroge votre présidence), a eu une phrase extraordinaire : « oui j’ai voté le bouclier fiscal, mais quand je vois aujourd’hui son application je pense qu’il faut le modifier ». Enfin quelque chose du genre. Quelques éléments de réponse à cet âne : soit il est parfaitement incompétent car, étant président de la commission des finances, il est incapable de voir le applications d’une loi qu’il vote, une loi de finances bien sûr, pas n’importe quelle loi et on est en droit de se demander ce qu’il fait à la présidence de cette commission. Soit c’est un parfait faux cul qui s’est aplati devant le Pouvoir et maintenant trouve, en tout courage tout honneur, que cela remue un peu trop dans la rue et change son fusil d’épaule. Peut-être qu’il est comme Lagardère, non la fine lame celui des plus values d’EADS, qui dit préférer passer pour un imbécile que pour un malhonnête, mais l’orgueil du moyen sénateur de la Mayenne acceptera difficilement de passer pour un âne quand la presse à ses pieds lui cire les pompes et d’autant plus quand il dit du mal du Mouvement qui l’a fait prince. Ce petit rappel de la note de Maillé est pour dire que la défaite de Pau n’a pas eu l’effet escompté (comme l’a prouvé le dernier sondage d’Opinion Sarkoway qui place Bayrou devant tous et étant le seul positif, et le second en intention de vote avec le plus de réserve de voix tant chez les abstentionnistes que chez les électeurs des autres prétendants potentiels, tout en ayant dans son camp propre le plus haut score de satisfaction ce qui répond aux spécialistes qui disaient que les électeurs retourneraient dans leur camp respectif, ce qui n’est pas le cas) et que les manœuvres des Morin, Arthuis et autres Bourlanges n’ont pas été efficaces, mais alors pas du tout.
La stratégie du locataire de la lanterne n’est pas très compliquée. D’abord faire jaillir le postier comme un dauphin hors de l’eau (généralement il retombe c’est la loi de la pesanteur, et il se mouille c’est celle d’Archimède). Les habitués du Figaro auront remarqué que la Pravda n’y va pas en économie d’énergie. Articles nombreux et dithyrambiques, sondages où les bonnes questions donnent les bonnes réponses etc. Et ensuite c’est la mitrailleuse lourde qui s’en charge, notre bon et aimé Lefèbvre, monseigneur du bon mot et du mensonge répétitif, qui déclare à tort et à travers, ubi et orbi, que le leader incontesté est Besancenot. Leader de la gauche. Leader de l’opposition. Leader de chez price. Enfn tous les leaders de France et de Navarre, et d’Andorre (voir cette merveilleuse vidéo). Alors on emploie une bonne vieille technique : votre adversaire est un irresponsable populiste. Il fait en somme du « Le Pen Light ». Monsieur de la Villardière s’y était essayé lors de la campagne de 2007. Vous trouverez ses insinuations là :
Cette idée est donc remise au goût du jour. Par Alain Minc, reprenant le journaliste de M6+, mais souvenez-vous c’est le gouailleur Nanard qui avait fait sa charge lui aussi pendant la campagne de 2007 (il a été récompensé par 40 millions d’euros de dommages moraux, parler de moral en évoquant Tapie il y a de quoi faire un infarctus !) . Par ce démocrate de M6 qui à nouveau, lors de l’émission Pif Paf mi mars réitère ses accusations, et enfin par un rédacteur qui ici à Agoravox a parlé de Bayrou l’imposteur. Mais cela ne suffit pas. Un rédacteur, fidèle toutou du Lider Massimo, le minimo de l’intégrité intellectuelle mais pour un maxi prix (Rolex avant 50 ans, yacht, Brazil Brazil...), reprend le tout sur Le Post tout en citant l’échec universel qu’est cet hebdomadaire qui s’appelle Vendredi et qui cite soi-disant le meilleur du Web mais reprend cet article du rédacteur qui dénonce l’imposture supposée de Bayrou mais pas le mien (en fait jamais les miens). Ce qui prouve sa grande médiocrité ! Voici ici son innommable torchon de propagation de cette inique idée que Bayrou est un « Le Pen Light ».
On ne peux pas laisser passer une telle affirmation. A propos de populiste d’abord je vais reprendre la réponse de Jean-François Kahn, car il le fait bien mieux que moi. C’est un peu long mais cela en vaut la peine. C’était le 8 février 2009 à la Mutualité : Nous venons de recevoir deux dépêches indiquant que deux des principaux responsables de l’UMP, le chef actuel et le chef d’avant, c’est-à-dire Xavier Bertrand et Patrick Devedjian, Devedjian dont je pensais qu’il avait peut-être des problèmes plus urgents et plus graves à régler... mais enfin... ces deux-là ne pensent pas ce que je viens de vous dire, à savoir que l’élection au suffrage proportionnel est une élection où l’on peut se respecter et proposer ses idées sans être obligé de tuer l’autre.
Ils sont, en effet, déjà montés au créneau sans même attendre la fin de cette réunion pour nous tuer. Je constate, d’ailleurs, que ni l’un ni l’autre n’ont fait la moindre déclaration polémique à propos de la création du parti de O. Besancenot.
Ils ont d’ailleurs également oublié le PS, mais ont manifesté, en revanche, un acharnement absolument inouï contre cette réunion, contre le MoDem, contre son projet et contre son Président et, entre autres accusations, celle-là : le Président du MoDem est devenu populiste.
Je lis cette phrase de Xavier Bertrand : "C’est populiste de chercher à proposer des candidatures à des personnes uniquement pour leur notoriété". Cette attaque contre Nicolas Sarkozy est, à mon avis, outrée !…
(Rires…)
(Applaudissements…)
À présent, je voudrais parler sur le fond.
Oui, cela fait 35 ans que j’essaie de défendre les idées qui sont les nôtres. Mais j’ai eu aussi une fibre gaullienne, ce n’est pas contradictoire. Imaginez-vous, au moment de la grande époque du gaullisme, que les Gaullistes aient considéré que parler du peuple, que parler pour le peuple, c’était un pêché et que c’était du populisme ?!…
Ne croyez-vous pas que, quand on emploie ce mot-là, et surtout pour nous qualifier, cela prouve que l’on a un tel problème soi-même avec le peuple, avec le mécontentement du peuple, avec l’angoisse du peuple que c’est devenu une tare que de s’en réclamer et que le mot pour injurier, comme par hasard, celui que l’on trouve spontanément, c’est celui dans lequel il y a le mot "peuple".
Dernière remarque sur ce point. Cette façon de faire qui consiste à diaboliser l’adversaire et je dirais même, car certains mots ne sont pas innocents, à le "fasciser", qui l’a inventé ? Le mot « populiste », à l’origine, désignait l’idéologie que défendait Tolstoï en Russie, le grand Tolstoï, l’immense Tolstoï : c’était l’idéologie de ces Russes qui, sous le tsar, essayaient d’aller éduquer le peuple -un crime !- ou de certains aux Etats-Unis qui critiquaient la société oligarchique, un grand mouvement philosophique là-bas. Ce sont les Staliniens qui, à un certain moment, quand des personnes parlaient du peuple, quand les personnes ont voulu sortir d’un système capitaliste outré, etc., mais n’étaient pas pour autant inféodés au marxisme, au stalinisme, quand elles ont voulu, elles aussi, parler au peuple, mais autrement, ils ont dit : il faut inventer un mot pour diaboliser cela. Et ce sont eux qui ont inauguré l’utilisation du mot « populiste » pour diaboliser tous ceux qui veulent aller parler au peuple sans être inféodés à eux. C’est quand même extraordinaire !
Qui, ces derniers temps, a abusé de cette méthode terroriste ? Une petite gauche néo-soixante-huitarde et bobo. C’est pour cela qu’elle a perdu, car ce mépris a débouché sur le score de 2002. C’est cette manière de diaboliser le peuple qui a débouché sur la présence de Le Pen au second tour à la place de Jospin et je constate, donc, que l’UMP est bien partie, puisqu’elle reprend, à son compte, ce qu’il y avait de plus mauvais dans le langage de la gauche !
Venons en maintenant à l’expression « Le Pen Light » qui devrait se faire couvrir de cendre ceux qui la prononcent. « Le Pen Light » n’a pas de sens. C’est comme si on était mort lourd ou mort light. On est mort. Ou on est Le Pen, ou on n’est pas Le Pen. Dans ce discours ce que l’on cherche c’est une filiation. Mais avant cette filiation, c’est de dire qu’en fait ce n’est que la forme qui change, le vocabulaire et non le fond. La filiation est simple Bayrou = Le Pen = extrême droite = nazisme. C’est une filiation en gradation. Et on espère que le grade le plus ignoble rejaillisse sur ce que l’on veut faire croire pour le grade le moins prononcé. On ne peut accepter même à un degré minime cette supposée comparaison. Le Pen ici n’est même pas pris en tant que tel, homme politique français de droite extrême ; non mais en tant que symbole. Et en associant ce symbole à Bayrou on lui colle le reste. Et l’ignominie. Le light n’est qu’une ruse particulièrement indigne et inique. Pour Sarkozy tous les moyens sont bons, y compris les plus ignobles. On ne peut dans un combat politique user d’artifices aussi dégradants. Ils le sont pour ceux qui les utilisent. Sans faire dans la grandiloquence, on ne peut, en parlant de Bayrou, quoiqu’on pense de lui, faire le moindre, le plus petit rapprochement, même lointain, même par filiation, même par le light avec ce que fut la shoah et les autres exterminations que l’on oublie trop comme les tziganes. Les mots ont un sens. Et on a le devoir d’empêcher qu’ils ne dérapent.
Honte à monsieur de la Villardière, honte à ce pisse copie du Post, honte à Tapie, honte à Minc et honte à l’initiateur de tout le kaiser Sarkoko.
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