Ben Laden : ça ne s’est pas passé comme on l’a dit...
Ceux qui me connaissent ailleurs savent ce que je pense du nuage de fumée médiatique qui a accompagné la disparition de Ben Laden. J'ai commis un bon nombre de textes parlant de "farce complète" sur le sujet. Hier, j'ai reçu un soutien de poids en la personne de celui qui avait dénoncé jadis le massacre de MyLai, ce qui lui avait valu le prix Pulitzer. Selon lui, qui avait déjà sonné l'alarme en octobre 2013, en effet, "l'histoire de la Maison-Blanche aurait pu être écrite par Lewis Caroll" : c'est dire comment Obama l'avait tirée de son chapeau ! Empêtré dans le vieux mensonge de son prédécesseur, le président américain a en effet délivré une version tout aussi mensongère de la fin du leader tant recherché, selon Hersh. Notons donc dans son propos ce qu'il y a avant tout à retenir, qui recoupe ce que j'ai déjà aussi abordé à plusieurs reprises.
L'une de mes séries, parue en mai 2012, s'intitulait "Les américains et L'ISI ont toujours su où était Ben Laden (1)". Car pour moi, les nombreux contacts entre les généraux US et les chefs de l'ISI pakistanaise, dans les semaines qui ont procédé l'assaut avaient rêvélé une connivence évidente entre la CIA et les services secrets pakistanais. J'avais établi une chronologie de ces rendez-vous à répétition en fin de série (N°22 et 23). Or aujourd'hui, voici ce que nous dit Hersh : « La Maison Blanche maintient que la mission était une affaire 100% américaine, et que les généraux de l’armée pakistanaise et ses services secrets n’ont pas été mis au courant du raid à l’avance. C’est faux, tout comme beaucoup d’autres éléments de la version de l’administration Obama. » Selon lui, les américains avaient appris dès 2006 la localisation de Ben Laden (ici en photo en 1996, dix ans avant). La date est importante, car c'est au même moment que le président du moment, G.W.Bush, avait déclaré devant Fred Barnes, l'éditeur du très conservateur Weekly Standard que "Ben Laden ne correspond pas à la stratégie de l'administration pour combattre le terrorisme. " Un moyen de ne plus déjà y prêter attention : ils savaient déjà qu'il était déjà devenu... inopérant. Mais il s'en servaient tous les jours comme repoussoir pour se mettre en évidence ; via SITE Group, notamment !
Au lendemain du 11 Septembre, le même Bush avait affirmé "qu'il serait attrapé de toutes les façons possibles". Le même jour, en 2006, il avait dit avec l'aplomb qui le caractérisait pour mentir qu'"il doit se cacher dans une de ces caves, là"... que ça fait longtemps qu'on a plus d'information à son sujet".. Aussi, dans cette optique sa capture "ne devait pas accaparer toutes les ressources américaines" : il justifiait ainsi le peu d'empressement à le capturer qu'avaient constaté les américains, pourtant gavés de propagande nationaliste. Bref, alors que l'on avait donc réellement déjà localisé Ben Laden, il y a maintenant presque dix ans, l'homme présenté par ce même Bush comme celui le plus recherché au monde... ne l'était donc plus, activement recherché. D'où sortaient alors ces messages incendiaires, mystère : la vidéo vite abandonnée au profit de messages audios, puis une vidéo manifestement trafiquée... bref il ne servait plus à rien mais parlait encore. "C'est une personne qui a été marginalisée, son groupe détruit"... ajoutait-il, le sourire en coin, en ajoutant : "je ne sais pas où il est". Bel aveu ! Le même Bush savait très bien à quoi s'en tenir pour les années à venir : dans le même interview, il avait répondu que Ben Laden, un jour où l'autre "sera attrapé par un président"... sans spécifier lequel. Ce ne serait pas lui, au successeur de récolter la patate chaude : parlez donc d'un cadeau !!!
Pour Hersh, de le retrouver ainsi au Pakistan était en effet impensable pour beaucoup :"est-ce que pour Ben Laden, cible d'une chasse à l'homme internationale massive, de se cacher dans une station balnéaire à 40 miles d'Islamabad serait le meilleur endroit pour vivre et commander les opérations d'al-Qaïda ? "Il se cachait à l'air libre" ont dit les américains"... A Abbottabad, ou à une trentaine de bornes à peine, à Nathai Gali, on y faisait en effet... du ski !!! L'homme le plus recherché du monde, décrit comme se terrant dans une cave, habitant dans une station de ski !!!
Ben Laden aurait donc été caché à l'insu des autorités pakistanaises, selon Obama ; Pour Hersh, c'est tout bonnement impossible. Le 19 mars 2014, Carlotta Gall dans le New York Times Magazine avait pourtant donné le nom d'un des pakistanais qui le savait, et pas le moindre :
le général Ahmed Shuja Pasha, le directeur de l'ISI. Selon Hersh, Gall l'aurait appris d'un vieux renard du journalisme d'investigation et des renseignements, appelé Imtiaz Gul, un indépendant, le responsable du Center for Research and Security Studies (CRSS) qui y avait déjà fait allusion dans son livre "Pakistan : Before and after Osama", sorti en 2012, l'année qui avait suivi l'opération d'Abbottabad. L'homme avait aussi rédigé The Al Qaeda Connection". En février 2014, Asad Durrani, ancien général pakistanais avait déjà entrouvert la porte en disant que "c'était possible", en effet qu'il puisse s'y cacher. C'est par lui que Hersh avait obtenu la confirmation qu'il attendait. Selon le journaliste, Pasha et lui avaient été prévenus à l'avance de l'intervention, laissant arriver les hélicoptères sans les intercepter. Et là, ça devient intéressant, car on peut alors songer à un événement qui avait intrigué tout le monde, au lendemain du raid...
C'est l'affaire du drôle de bout d'hélicoptère laissé sur place, sur le muret du fameux potager de la villa où se terrait Ben Laden (il y errait en Stetson, avaient essayé de nous fourguer les "story tellers "tel Nicolas Schmidle, fils du Lieutenant General Robert E. Schmidle, le "tsar" du Cyber Command, comme ça il n'était pas reconnaissable de satellite avait-on pu lire comme ineptie de propagande). Souvenez-vous : même les plus férus des spécialistes (on songe à The Aviationist, qui avait commis une belle infographie du modèle supposé (2) !) avaient eu du mal à déterminer quel avait été le modèle qui avait servi aux Navy Seals. L'engin nous avait été abondamment décrit comme "furtif", car ainsi, on avait l'explication toute faite de comment il aurait pu arriver là sans se faire repérer. Les vestiges laissés sur place, cette queue et ce rotor avaient un drôle d'aspect : pas de trappes de visites de répertoriées, pas de panneaux de métal jointifs, aucun sigle ni marque, même discrets, et une hélice pour le moins étrange. Or, aujourd'hui, le fait d'apprendre qu'il n'y avait aucune raison à envoyer un hélicoptère furtif remet en cause ce qu'on a pu en dire. C'est un bête H-60 classique qui s'est écrasé (j'en avais retrouvé le moyeu de rotor principal) ; mais on serait alors venu le lendemain déposer cet élément théâtral, dont l'évacuation avait été abondamment photographiée et filmée, afin d'appuyer le fait qu'il n'y avait pas connivence entre la CIA et l'ISI.
En prime, on avait appris que les chinois avaient payé très cher pour obtenir le bout de moulin en carton-pâte, persuadés pouvoir ainsi copier la furtivité en peu de temps... Ça avaitd'ailleurs marché avec tout le monde... et moi le premier, je vous l'avoue. Rappelons ici que le Pakistan a son "bollywood", appelé Lollywood, sa star Sultan Rahi, le rambo local, et des studios qui savent travailler habilement le bois, le stuc, la toile et les matières plastiques (quand des vedettes de ses studios ne se retrouvent pas condamnées à 26 ans de prison pour blasphème, l'acteur Rahi ayant fait construire sa propre mosquée dans ses studios).
Une arrivée prévue et discutée à plusieurs reprises entre bons amis désireux de se passer d'un troisième. Dans ses modalités les plus terre à terre, comme de penser à éteindre tout le quartier, le soir même, alors que ça n'était pas arrivé depuis longtemps, comme l'avaient fait remarquer les voisins. De longues discussions avec le Pakistan, et pas que pour un problème d'éclairage de quartier : des concessions auraient été accordées en échange de leur aide. La principale étant la poursuite de l'aide militaire... avec les pots de vins qui vont avec, bien sûr. A condition de garder le secret, selon Hersh :« Nous étions très réticents, mais cela devait être fait, pas pour un enrichissement personnel, mais parce que tous les programmes d’aide américains auraient été coupés. Ils ont dit qu’ils allaient nous affamer si nous ne l’autorisions pas [le raid] et l’accord a été donné alors que Ahmed Shuja Pasha [le directeur général des services secrets pakistanais] était à Washington. L’accord ne prévoyait pas seulement de garder les robinets ouverts, on avait dit à Pasha qu’il y aurait plus de choses pour nous. » Sachant ce que les américains eux-mêmes savaient grâce à la NSA sur Le Pakistan, et son arsenal militaire, (nucléaire) on peut tout craindre. Parmi les choses en commun... les assassinats ciblés par drones, dont la liste était visiblement partagée depuis des années... Les pakistanais ont en effet fait tuer des opposants par des drones US !!! Ce qu'a fini par reconnaître Musharaf : "dans un communiqué (...), le bureau de M. Musharraf a souligné que « pendant neuf années de son règne, il y avait moins de 10 frappes de drones, qui tous ciblaient des militants ciblés, et quelques-unes d'entre elles étaient des opérations conjointes entre [les] États-Unis et le Pakistan dans des endroits qui étaient pas accessible aux forces terrestres du Pakistan "... ces relations troubles, je les avais évoquées dès le 4 avril 2008. La base de Predators était celle de Shamsi. Les américains la quitteront en décembre 2011, après une bavure mémorable.
Où je suis moins le Pulitzer, c'est sur l'intermédiaire choisi pour faire plier les pakistanais : avec la puissance de feu informatique de la NSA, ce qu'il décrit semble en effet plutôt inutile : « En août 2010, raconte Seymour Hersh, un ancien officier des services secrets pakistanais a approché Jonathan Bank, alors chef du bureau de la CIA à l’ambassade américaine d’Islamabad. Il a proposé de dire à la CIA où trouver Ben Laden en échange de la récompense que Washington avait offerte en 2001. Les Américains auraient alors versé 25 millions de dollars à cet homme pour avoir « brisé le secret » de la localisation de Ben Laden. Il serait à présent consultant à Washington pour la CIA" ajoute Slate... Or Bank, cela aussi me rappelle quelque chose : c'est le chef de la CIA d'Islamabad qui avait été obligé de déguerpir du pays en décembre 2010, après que l'ISI en ait révélé le nom. Cela devient plus complexe, car on ne comprend pas pourquoi deux services secrets en accord arriveraient à ainsi se chamailler. Ne reste que la solution de la fausse prise de bec, pour pouvoir rapatrier Bank et son informateur en même temps... Bank avait été cité par un journaliste pakistanais anti-drone , Karim Khan ; dont deux membres de sa famille avaient été tués par une attaque de drone, justement !!! Les deux étant pourtant des employés du gouvernement !!!
A ce moment là, le malaise entre les deux pays était patent ! Les rencontres se mutltiplient pourtant : le 8 avril, le général pakistanais Ashfaq Parvez Kayani rencontre le chef du Centcom US, le général James Mattis , remplaçant de Petraeus pour l'Asie Centrale et le Moyen-Orient. Rien ne filtre. Le 18, l'amiral Mullen visite le Pakistan et accuse l'ISI de liens avec le réseau qui a tué Richard Pearl : la pression monte. Or entretemps, le lieutenant-colonel Michael Shavers, un porte-parole militaire américain à Islamabad, avoue que des soldats américainss patrouillaient avec des pakistanais : il y a plus que des drones entre eux. Le 20 avril (à peine 11 jours avant le raid !!!), l'amiral Mike Mullen, après sa déclaration incendiaire, encore lui, rencontre de nouveau le général Khalid Shameem Wynne et le général Kayani. Le 26 avril, (à peine 5 jours avant le raid !!!) : Le général Petraeus, pressenti pour diriger la CIA à la place de Léon Panetta, rencontre le général Kayani. Le 28 avril, Obama nomme le général Petraeus à la tête de la CIA. le 29 avril, Barack Obama signe l'ordre d'attaquer la villa d'Abbottabad. Les pakistanais ont donné leur accord : il passeront certes aux yeux du monde pour des incompétents n'ayant pas détecté des hélicoptères, mais la fable du modèle furtif fera passer la pilule.
Sur l'opération elle-même, Hersh nous apprend peu, ou qu'on ne sache déjà. En revanche, sur la manipulation, il met le paquet. Car il y a autre chose à apprendre encore de ce brûlot qui met à mal les mensonges de l'administration Obama, guère plus reluisants que ceux de son prédécesseur. D'abord que le storytelling du fameux "messager" (al-Kuwaiti) était bien du flanc complet. Le film Zero Dark Thirty pouvait s'effondrer une deuxième fois : il n'y a jamais eu de porteurs de papiers à la villa d'Abbottabad... où Ben Laden disposait d'une méga antenne de communication satellitaire, dans une maison entièrement câblée en Ethernet comme j'ai pu le décrire (on avait découvert les torons de câbles lors de la destruction au buldozer de la villa, qui détenait bien trop de secrets). C'est une dénonciation d'une personne de haut rang de l'ISI qui est selon Hersh à l'origine de la localisation : adieu GPS tracking, écoute de téléphonie satellitaire, bref, tous les gadgets du film fait sur commande par la CIA.... c'est une maison louée juste à côté de la villa et remplie d'employés pakistanais appointés par la CIA qui avait relevé les habitudes de la cible, pour Hersh.
Le temps de prendre des notes et de trouver une preuve ADN pour convaincre Obama, et c'était plié : la preuve viendra via la fausse campagne de vaccinations des enfants résidants dans la villa. Restait les saoudiens à convaincre, qui savaient tout depuis le début aussi, confirme Hersh. Ce que tous savaient, en tout cas, c'est que depuis 2006,déjà, Ben Laden ne servait déjà plus à rien et ne dirigeait plus rien. C'est là ou on ressort les cassettes de Rita Katz, qui en 2007, pour donner un coup de main à l'élection de McCain, était allée jusqu'à repeindre la barbe du reclus en noir... pour en faire une menace mondiale refaite à neuf... avec du vieux. Vive Photoshop !!!
Mais vient alors le must. Celui qui résidait était un homme dont la santé laisser à désirer depuis des années. Un médecin de l'armée envoyé par l'ISI, "Amir Aziz", venu le visiter, avait fait un rapport inquiétant sur son état de santé véritable. On avait affaire à un invalide complet, explique Hersh. Le fringuant leader qui menaçait le monde n'était plus qu'une ombre (on s'en doutait depuis 2002, avec ces dialyses qu devaient l'exténuer). Un pré-cadavre, en quelque sorte. De le dire lui avait rapporté : c'est le fameux Aziz qui a reçu les 25 millions de dollars prévus par le FBI pour sa capture, selon Hersh. "Gardien" en quelque sorte d'un mort-vivant, littéralement capturé en 2002 par l'ISI et obligé désormais de composer avec. "La villa de ben Laden était à moins de deux miles de l'Académie militaire du Pakistan, et un quartier général du bataillon de combat de l'armée pakistanaise était à un autre mile ou pas plus loin. Abbottabad est à moins de 15 minutes en hélicoptère de Tarbela Ghazi, une base importante pour les opérations clandestines de l'ISI où ceux qui gardent arsenal nucléaire du Pakistan sont formés. C'est pourquoi l'ISI avait mis là ben Laden à Abbottabad, en premier lieu"a dit le fonctionnaire à la retraite, pour le maintenir sous surveillance constante".
C'est à Tarbela Ghazi que l'opération autorisée par les parkistanais avait été préparée, avec des Seals de présents. Pasha et Kayani, mis au courant, avaient longuement discuté pour qu'à aucun moment leur nom ne soit cité. Au départ, selon le plan prévu en commun, on devait annoncer 7 jours après l'opération que Ben Laden aurait été tué par une attaque de drone. La seule demande des officiels de l'ISI étant que toutes les personnes présentes dans la villa soient tuées, sauf les femmes et les enfants. Les photos des corps montrés, ceux des propriétaire et d'un assistant, seront achetées directement à l'ISI par l'agence Reuters !
Dès le 4 mai (3 jours après l'opération, à Washington, contre toute attente, annonce qu'il maintient son aide financière militaire au Pakistan. On fait comme si tout allait bien et tout continuait comme avant... L'annonce est l'occasion d'un vrai festival de langue de bois : "le Congrès américain a débloqué 20 milliards de dollars pour le Pakistan sous forme d'aides directes et d'aides militaires pour aider en partie Islamabad à lutter contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre. Toutefois, ces aides subissent un contrôle strict du fait que Oussama Ben Laden se cachait au Pakistan depuis plusieurs années. Le chef de la CIA Leon Panetta a déclaré mardi que les Etats-Unis avaient tenu le Pakistan à l'écart du raid lancé contre Ben Laden, par crainte que ce dernier ne donne l'alerte. Dirigées respectivement par Syed Athar Ali, secrétaire pakistanais à la Défense, et Michèle Flournoye
, sous-secrétaire américain à la Défense, les deux délégations ont déclaré que la récente opération anti-terroriste qui a abouti à la mort de Ben Laden démontrait l'importance de la coopération dans les efforts des deux pays de combattre le terrorisme." difficile d'imaginer que toutes les rencontres qui ont précédé le raid aient toutes évité le sujet ! Les pakistanais peuvent pavoiser : ils se sont débarrassés de leur encombrant allié... et ont empli à nouveau leur tirelire militaire !
Le crash du BlackHawk en plein milieu de la cour fichera le beau plan par terre. Les explosions des grenades pour en faire flamber les vestiges réveilleront tout le quartier, obligeant américains et pakistanais à vite réécrire une autre version que celle prévue tranquillement 7 jours après. Selon Hersh, ce soir-là il n'y avait pas un seul garde dans la villa : ils étaient tous déjà partis. Pas un coup de feu n'a été tiré par les habitants, avant qu'on ne découvre Ben Laden à l'étage supérieur. Un officiel de l'ISI guidait sur place les Navy Seals (il ne dit pas comment il est venu). Ben Laden avait été promptement tué, alors qu'il ne portait aucune arme et que personne n'avait tiré dans la villa. L'hélicoptère restant, selon Hersh n'emportera aucun ordinateur : les Navy Seals, aidés par l'ISI, repartiront en effet en bus, venus sur place !!! On ne testera même pas l'ADN du corps, selon Hersh, et personne ne sait ce qu'il en est advenu, laissé aux gens de l'ISI, ou emporté. Obama fera circuler abondamment le gag comme quoi il avait offert un mètre ruban à McRaven pour mesurer Ben Laden qui faisait ses 1,94m, car il n'avait rien prévu pour l'authentifier. L'idée était de tuer, pas de jouer au docteur ou au croque-mort. Pour assurer les arrières, Obama demandera expressément que pas un des Seals ayant participé ne parle de l'événement. Les premiers à le faire, pourtant... verseront tous dans la version officielle, en effectuant des variantes sur le nombre de balles tirées, sans plus. On n'embarquera que peu d'éléments de la villa, des papiers, surtout : je vous ai déjà parlé du rapport du Combating Terrrorism Centre de West Point, qui décrivait un Ben Laden sans plus d'illusions, et sans grand pouvoir. Un zombie. On n'avait donc rien emporté, donc de la villa ou presque, nous dit Hersh : comment donc cet engin avait-il donc pu atterrir là... un musée de la CIA, sachant que ce n'était pas du tout la sienne, un modèle plus court... (une aks74u) tout est décidément faux, dans cette histoire !!!
Ben Laden selon Hersh ne dirigeait plus rien ou presque. Celui qui est présenté comme l'organisateur du raid, l'amiral William McRaven viendra bien sûr raconter le contraire."Ce qui m’a étonné, c’est de me rendre compte que, en dépit de tout ce que vous croyez, il avait la haute main sur son organisation. Au fil des années, s’était répandue l’idée qu’il n’était plus qu’une figure symbolique. C’était faux. Il a toujours gardé les commandes et la gestion de son organisation au jour le jour". Hier encore, on ressorti des "documents" saisis dans la villa censés montrer la même chose : il faut à tout prix continuer à faire croire à un individu resté important, alors qu'il ne l'était plus depuis belle lurette ! De quoi occuper 15 secondes du JT pour entretenir la flamme... avec des journalistes se faisant à nouveau embarquer bêtement dans la propagande US...
On se trouvera aussi un autre faire-valoir, pour masquer le rôle de Aziz. On dégottera donc Shakil Afridi, médecin de 48 ans ayant parfois aidé la CIA, "offert comme agneau de sacrifice" selon Hersh, à l'ISI : chargé de la découverte de l'ADN, à la place de Aziz. L'homme a hérité depuis de 33 ans de prison : il ne risque pas d'expliquer tout de suite comment ça s'est passé. Une fois les storytellers ayant tenté de présenter quelque chose de lisible (et non pas de risible, comme plusieurs des versions de Shmidle dont celle évoquant "Geronimo" !), on a commencé à tout déblayer et tout effacer, dans la grande tradition de la CIA.
En juin 2013, selon un rapport du Pentagone, l'amiral McRaven a ordonné que tous les fichiers glanés par les militaires sur Abottabad soient transférés à la CIA, pour y être protégés des requêtes de la FOIA, (les demandes des citoyens lambda) par une "exemption opérationelle" sortie du placard : il y visait spécialement la cérémonie d'ensevelissement à bord de l'USS Vinson... qui n'a jamais eu lieue. Personne n'a eu le droit de l'évoquer depuis. Sur les 5000 marins à bord, pas un n'a vu la scène ! Ce que confirmera le contre amiral Samuel Perez, commandant du porte avions. Les marins affirmant que tout ce qu'ils en savaient provenait de la presse, car à bord ils n'avaient rien vu de la soi-disant cérémonie. Certains Seals ont néanmoins déclaré que des morceaux du corps, emporté dans un sac, et qui avait reçu plusieurs balles, auraient été dispersés d'hélicoptère au dessus des montagnes de l'Hindu Kush... ("ventilé" façon Bernard Blier) mais en tout cas, il n'a jamais été balancé en mer, c'est sûr !
Le 6 août qui suit, deux mois après le crash de l'hélicoptère d'Abbottabad,, on annonce étrangement un autre crash mystérieux dont on n'aura aucune photo, ou si peu, ayant provoqué la mort de 22 Navy Seals (sur 38 occupants décédés !). Une opération appelée " Extortion 17". Plusieurs auraient participé au raid contre Ben Laden (ce n'est plus sûr aujourd'hui !). Pour certains, on attendu avant de présenter ainsi l'échec du raid et la perte complète d'un hélicoptère et de
plusieurs hommes. Un père, Charles Strange (ici à droite), avait reçu son fils Michael incinéré, alors qu'il ne l'avait pas souhaité et qu'il avait pu voir avant la photo de son corps : 17 corps l'avaient été également. Une dame était intervenue sur le net avec une autre théorie, pour disculper la CIA : la vengeance des islamistes : elle s'appelait Pamela Geller !!! Aujourd'hui même, dès le texte de Seymour Hersh paru, Obama a fait savoir que ça ne lui plaisait pas trop : "Il y a trop d'inexactitudes et d'affirmations sans fondement dans cet article pour y répondre point par point", a affirmé Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC)". Ce qui évite d'avoir à pointer les soi-disantes "erreurs"... du texte. On imagine mal Obama venir dire qu'il ne s'est rien passé sur le porte-avions Vinson, en effet, car il serait obligé de nous ressortir le cadavre manquant de cette gigantesque farce... il ne s'est effectivement rien passé de ce qui a été dit à bord ! Comme l'opération d'Abbottabad ne s'est pas passée dut tout comme on a pu le dire !
le (long) document de Hersh :
http://www.lrb.co.uk/v37/n10/seymour-m-hersh/the-killing-of-osama-bin-laden
(1) La voici. Les deux derniers (22 et 23) contiennent la time-line des opérations menant au raid.
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (I)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (II)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (III)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (IV)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (V)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (VI)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (VII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (VIII)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (IX)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (X)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XI)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XIII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XIV)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XV)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (XVI)
Les américains et l'ISI ot toujours su où était Ben Laden (XVII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XVIII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XIX)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XX)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XXI)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XXII)
Les américains et l'ISI ont toujours su où était Ben Laden (XXIII)
lire aussi :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-on-nous-prend-vraiment-93556
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-ou-comment-tirer-le-93194
http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/seal-team-six-zero-dark-thirty-ou-124590
(2) se méfier des hoax, comme ceux de Steve Douglas, qui adore retoucher ses images... à partir des images des hélicoptères en carton d'Hollywood.
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