Bibracte au mont Beuvray ? Les archéologues ont-ils abusé de la crédulité de l’ancien président de la République, François Mitterrand ?
La réponse est oui. Le ministère de la Culture a-t-il fait preuve de légèreté et d'incompétence ? La réponse est oui. Est-il coupable d'avoir persévéré dans son erreur de localisation ? La réponse est trois fois oui.
30.10.81. Alors que le site d'Alésia est contesté, je (lieutenant-colonel Mourey) prends position en faveur d'Alise-Ste-Reine, mais ne sont retenues, ni mes idées sur la bataille (cf. Le Monde du 11/11/81), ni mes idées sur la Gaule.
Le 18 septembre 1985, le Président de la République fait sa première grande visite officielle au site, entouré de nombreux ministres dont celui de la Culture, Jack Lang. Le mont Beuvray est déclaré "site national". Sur la plaque commémorative, on inscrit la phrase suivante : « Ici s'est faite l'union des chefs gaulois autour de Vercingétorix, »... tragique erreur ! A l'issue de son allocution dans laquelle il appelle les Français à la cohésion nationale, François Mitterrand se recueille face à la grande plaine de l'Histoire comme il aimait le faire depuis la roche de Solutré.
On rêve de parures dorées. On affirme que les fouilles laissent augurer de très importantes découvertes. On s'engage devant l'opinion à la tenir au courant avec la plus grande célérité et sans restriction aucune. A Autun, on déclare : « Le mont Beuvray sera peut-être le plus grand site de l'Occident. »(cf. articles "pleine page" du journal de Saône-et-Loire).
1.3.93. J'envoie mon "Histoire de Bibracte, le bouclier éduen" au Ministre de l'Education Nationale (C.N.R.S.), M. J. Lang, ainsi qu'au Ministre de la Culture (Sous-direction de l'Archéologie), M. J. Lang. J'y explique, preuves à l'appui, que Bibracte ne peut se trouver qu'à Mont-Saint-Vincent, ancienne place forte des comtes de Chalon et que le mont Beuvray n'est que le site boïen de Gorgobina. On me répond que mon ouvrage a été placé dans la bibliothèque de ce service. Sous-directrice de l'Archéologie, Mme Wanda Diebolt y écrit que M. Grenier de Monner est chargé de suivre l'affaire, sous-entendu... en rédigeant les réponses ''langue de bois'' aux lettres que j'envoie aux autorités ... ou de les mettre au panier. Cet administrateur étant également chargé de rédiger un statut en faveur de la profession d'archéologues. En outre, la construction d'un musée archéologique européen au mont Beuvray devait marquer le point culminant d’un projet de grande envergure au bénéfice d’une archéologie française en quête de reconnaissance nationale et internationale (Archéologie de la France, éditions de la Réunion des musées nationaux 1989, préface de M. Jack Lang).
9.6.93. J'envoie au nouveau Ministre de la Culture (cabinet du Ministre) mon "Bouclier éduen" avec un ensemble de documents. Enfin, une réponse encourageante ! Le nouveau ministre, Jacques Toubon, me remercie par lettre en date du 2.9.93... de l'avoir mis en garde.
27.6.93. François Mitterrand, accompagné de son labrador et entouré de nombreuses personnalités, s'est rendu ce 26 juin sur le site du mont Beuvray, avec Jacques Toubon, ministre de la Culture. La journaliste note que la visite s'est faite sans fausse note... mais sans discours aussi (les deux savaient).
20.04.95. J'envoie mon Histoire de Bibracte, l'épée flamboyante, au président de la République, à son domicile privé. Par carte postée le 10.5.95, François Mitterrand me remercie de mon envoi. Je ne sais pas si mon premier ouvrage lui a été remis.
15.05.95 - Le Président de la République accorde au Monde une interview (édition du 29 août), dans lequel il met en exergue l'importance de l'Histoire, véritable culture de l'homme politique, mais il rejette sur l'historien la responsabilité de l'interprétation.
Témoignages en ma faveur.
11.11.81. Pour le lieutenant-colonel Mourey, Alésia est bien à Alise. Journal Le Monde.
Sept. Oct. 1993. Un militaire professionnel. Revue ''Armée et Défense''.
Avril 1994. Un latiniste comme il n’en existe plus guère dans la société militaire française contemporaine. Revue Le Casoar.
10.05.95. Je vous en remercie vivement. Signé François Mitterrand, Président de la République.
4.06.95. Qualité d’une écriture qui offre une vision neuve et cohérente d’une civilisation abusivement maintenue dans les oubliettes de l’histoire. Jean-Philippe Mestre, grand journaliste au Progrès de Lyon.
20.11.95. Important travail de recherche et de documentation. Signé Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture.
22.05.96. Il est bon que des officiers revisitent l’histoire des historiens. Premier ministre, signé Marceau Long, Président du Haut conseil à l’intégration.
8.08.96. Riche contenu de cette œuvre. Idem.
27.12.96. M. Jacques Chirac m’a confié le soin de vous transmettre ses compliments pour l’important travail d’érudition… soyez assuré qu’il a été bien pris connaissance des réflexions dont vous avez tenu à faire part au Chef de l’Etat. Annie Lhéritier, Chef de cabinet du Président de la République.
18.08.97. Soyez assuré qu’il a bien été pris connaissance de vos ouvrages. Idem.
27.03.03. Clarté des séquences historiques… Minutie et enthousiasme… étude remarquable. La Ministre déléguée à la recherche, signé Claudie Haigneré.
30.05.03. Passion et érudition… je vous félicite… éclairage pertinent… merci de nous faire partager vos connaissances. Idem.
À ma demande, plusieurs députés posent une question écrite aux ministres de la Culture qui ont succédé à Jacques Toubon. Publiées au journal officiel, les réponses sont typiques de la langue de bois.
Wikipédia vole au secours des archéologues du mont Beuvray et m'étrille (en italiques).
Il n'y a pas de problème. Il faut différencier d'une part les avis scientifiques qui sont unanimes depuis très longtemps... et les amateurs plus ou moins éclairés ou illuminés qui se piquent de délocaliser n'importe quel site parce qu'ils pensent lire César en Latin. Le principal publiciste qui s'obstine à déplacer Bibracte aujourd'hui encore se proclame historien, mais n'a aucune reconnaissance et aucun titre universitaire ou autre, et se pique par ailleurs de placer la naissance du christiannisme en Bourgogne et l'Atlantide en Auvergne...
... Le caractère extrêmement confidentiel de ces rêveries (pour rester gentil) en dehors de quelques sites internet et d'échos très locaux, exigent que ces hypothèses ne soient mentionnées qu'en passant... Le mont Beuvray est un des oppidum les mieux connus aujourd'hui - même s'il reste beaucoup à fouiller - et il s'agit clairement d'une capitale, il suffit de penser qu'on y trouve des choses aussi exceptionnelle que le bassin.
Un simple bassin construit en pierre qui témoignerait de l'arrivée d'une civilisation romaine dans une Gaule qui ne construisait qu'en bois ? Je rêve ! Non, vraiment, il y a de quoi se tirer une balle face à une telle absurdité.
Que Gorgobina n'ait pas été identifiée n'est pas un mystère, on est loin d'avoir mis un nom sur toutes les bourgades et tous les oppida de la Gaule !Luscianusbeneditus 17 mai 2007 à 21:13 (CEST)
Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Vous vous êtes inventé, Monsieur Mourey, une histoire parallèle pseudo-scientifique où vous placez les églises romanes dans la Gaule protohistorique sans considération aucune des textes...
Où sont les textes de fondation des plus anciennes ? Dans quel cartulaire ? En revanche, voyez la carte de Peutinger de l'empereur Julien (IVème siècle) ; toutes les cités des Gaules ont déjà leur basilique. Leur double porche y sont clairement évoquées dans leurs vignettes...
... des méthodes et de la réalité archéologique, où vous fantasmez le petit village du Mont-Saint-Vincent en métropole gauloise et un autre petit village auvergnat en Gergovie et en même temps en Atlantide... Vous vous inventez aussi une linguistique et des traductions latines pour satisfaire ces rêveries. Je serai franc : personne dans la communauté scientifique ne vous répond car personne n'a à perdre de temps avec ces absurdités. Tout cela n'a aucune rigueur et n'a pas à être discuté sur WP car il s'agit de TI : travail inédit sans reconnaissance scientifique aucune. A votre demande[1] un député, sans doute bien naïf sur le sujet, a posé cette question saugrenue à l'assemblée nationale, cela ne change rien aux réalités scientifiques et la réponse de la ministre n'a bien sûr aucune importance de ce point de vue, elle ne saurait remplacer des publications scientifique... WP
... J'ai supprimé les liens renvoyant aux sites mentionnant les écrits de E. Mourey : n'étant publiés qu'à compte d'auteur ils relèvent du travail inédit (ils sont par ailleurs totalement irrecevables du point de vue scientifique). Luscianusbeneditus 7 juin 2007 à 21:19 (CEST)
L'affaire est pourtant très simple.
Il suffit de faire vérifier par des professeurs qualifiés les traductions que je donne des textes anciens. En effet, les traducteurs des siècles derniers avaient surtout le souci de faire oeuvre littéraire. Pour la localisation des lieux, ils faisaient confiance aux archéologues et aux érudits locaux, allant jusqu'à adapter leurs traductions. C'est ainsi que Bibracte a été placée, dans un premier temps à Autun, puis au mont Beuvray quand on y a trouvé des vestiges plus anciens.
Funeste choix ! La déesse qu'on espérait y trouver, c'est à Mont-Saint-Vincent qu'elle se trouvait... aujourd'hui au musée Denon de Chalon-sur-Saône. De style proche-orientale, elle est coiffée de l'oppidum ovale dont les ruines subsistent sur la croupe de Mont-Saint-Vincent. Ses deux seins symbolisent la fertilité de la cité.
Bref, s'il est une chose qu'on ne peut pas reprocher à François Mitterrand, c'est son attachement au Morvan. Ce n'est un secret pour personne ; l'homme aimait la nature, la culture, l'histoire, et en particulier l'archéologie car c'est la science de la recherche des origines. Hélas ! Il aurait fallu, avant de lancer l'affaire, que les responsables du projet aient fait retraduire très sérieusement les textes antiques par des professeurs qualifiés de façon à s'assurer qu'il s'agissait bien de la capitale des Éduens "lesquels avaient la prépondérance en Gaule" (DBG VI,12).... ce qu'ils n'ont pas fait.
Après l'absurdité de la polémique sur la localisation d'Alésia, replonger dans l'absurdité avec celles de Bibracte et de Gergovie, en vérité, il faut vraiment le faire. MM. les Anglais, tirez les premiers !
Gergovie : Évidemment, il faut, là aussi, traduire correctement le texte. Dans le vocabulaire militaire de César, une "collis" n'est pas une colline mais une pente. Sur la gauche de la photo, vous voyez un "mons", un mont très élevé aux accès difficiles. Vous voyez une tour, celle de la ville qui y est "posée". Ruines des remparts toujours là. Tour toujours debout. À droite, vous voyez le plateau allongé, au dos plat, étroit et boisé. Tout cela est parfaitement décrit par César ; et on ose dire qu'il n'est pas précis. C'est à se taper la tête contre les murs. Rien à voir avec Merdogne, Corent et autres affabulations.
Même aveuglement pour l'explication de la bataille. On fait escalader le mur de la ville par trois légionnaires alors qu'il s'agit de trois manipules de peut-être 100 combattants chacun. On est incapable d'expliquer le fantastique affrontement dont l'enjeu fut la porte de l'oppidum aux hautes murailles. On évoque bien le valeureux centurion qui essayait d'enfoncer la porte mais on dit qu'il ne tua que deux Gaulois alors qu'une bonne traduction dit qu'il tuait les Gaulois deux par deux (pour s'ouvrir le passage)... risible !
Bibracte : Mais le pompon, c'est Bibracte, une histoire tellement rocambolesque que ç'en est à mourir de rire ou à pleurer. Cela commence avec un marchand de vin qui invente l'archéologie régionale en découvrant au mont Beuvray d'importants débris d'amphores... traces des beuveries, selon certains archéologues, auxquelles se livraient les honorables citoyens de la cité, fameuse Bibracte dont parle César... sur un mont Beuvray pelé, perdu dans les forêts de hêtres... une capitale dont il est dit qu'elle aurait été la soeur de Rome... je rêve ! L'affaire continue avec un marchand de tissus que les archéologues vénèrent comme le père de l'archéologie française moderne alors que l'intéressé aurait certainement corrigé ses thèses erronées s'il n'était pas mort prématurément au combat.
Problème de traduction, là encore. Oser dire que Strabon raconte n'importe quoi quand il écrit que les Éduens, c'est-à-dire Bibracte, se trouvaient entre l'Arar et le "Dubis", quelle arrogance ! Quelle stupidité de la part de soi-disant érudits ! Strabon n'a jamais dit que Bibracte se trouvait entre la Saône et le Dubis/Doubs, mais entre la Saône et la Dubis/Dheune, ce qui exclut le mont Beuvray qui se trouve au-delà. Quant à la traduction de l'affaire helvète, c'est un véritable poème. C'est à croire que nos brillants professeurs de faculté ont trafiqué leurs traductions pour les accorder avec les thèses saugrenues des archéologues.
Tout est perdu, même l'honneur, quand on pense que les auteurs de cette mystification ont réussi à faire venir sur le site jusqu'à un président de la République pour qu'il y fasse un grand discours européen à la gloire des Celtes ; c'est à se rouler par terre de rire. On a touché, ce jour-là, le fond du ridicule. La presse locale a fait pleines pages de l'évènement mais, aujourd'hui, honteuse, veut l'oublier. Car, ici, en Bourgogne, les personnes bien informées savent bien que le mont Beuvray est une planche pourrie mais on fait comme si...
Au député Christophe Siruge qui, à ma demande, l'interroge sur le bien-fondé de la localisation de l'oppidum de Bibracte au mont Beuvray, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, répond, en langue de bois, au JO du 11/6/2013, que les questionnements relatifs à la stricte identification de Bibracte au site du Mont Beuvray s'avèrent d'un intérêt accessoire. On est à la limite de la forfaiture.
Faut-il évoquer l'incroyable comédie du tombeau de l'ancien président de la République pour lequel son épouse avait acheté un bout de terrain sur ce mont pelé où tout gèle en hiver ; le journaliste Christophe Barbier en a fait un livre mais il n'a rien compris.
Bref, depuis la disparition de François Mitterrand, aucun ministre n'a osé gravir le mont, sauf M. Montebourg, mais c'est un cas. Seul, le ministre de la Culture du Burkina Faso. Aux dernières nouvelles, c'est peut-être d'Afrique qu'on aurait reçu, avant les Romains, la civilisation avec l'art de cuire les briques dans des fours.
Et ça continue... Uxellodunum... mais revenons à Bibracte...
M. le Ministre ne répond pas ; son directeur du patrimoine ne me croit pas (''Cette localisation, déjà identifiée au 19 ème siècle, a depuis été incontestablement confirmée par les recherches archéologiques menées sans relâche depuis 1985"... signé Philippe Barbat, 2 mai 2019).
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Dansons la Carmagnole, vive le son, vive le son,
Dansons la Carmagnole,
Vive le son du canon !
Emile Mourey, 12 décembre 2019
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