Pour trouver une bonne réponse à cette mauvaise question, il est nécessaire de revenir un instant aux fondamentaux. Mauvaise question ? Oui, car la bonne interrogation est évidemment de connaitre l’impact de la pollution sur le climat, et particulièrement de savoir dans quel sens. Mais, outre que ce sujet a déjà été très savamment archi traité, l’auteur qui ne saurait répondre à cette bonne question, ne vise ici qu’à tenter d’apporter à chacun des intervenants sur cette bonne question des clés pour connaitre ses interlocuteurs.
Si la pollution avait pour effet de faire baisser la température du globe, tout le monde serait mobilisé pour lutter contre, sauf les industries polluantes. En effet, qui dans les pays du Nord, hormis les adeptes des sports d’hiver, est assez bête pour se plaindre des hivers plus doux, des demi-saisons printanières, des étés torrides ? Autrement dit, tout le monde voudrait empêcher cette maudite pollution, sauf les capitalistes, puisque la pollution est corrélée à la croissance, et la remise en cause de la croissance remettrait en cause le capitalisme pour lequel la croissance est vitale.
Dans le même ordre d’idées, si une lutte efficace contre la pollution avait pour effet de faire monter la température du globe sans freiner la croissance, tout le monde y serait favorable. Mais ça c’est la quadrature du cercle : on aurait la chaleur et la consommation. Que du bonheur !
Cela veut dire que les occidentaux ne sont pas opposés à un réchauffement climatique en soi, au contraire, mais seulement à la pollution, et encore, pas tous !
Les industriels de leur coté et sous cet angle, se divisent grossièrement en deux catégories : d’un coté les lobbyistes de l’autre les libertariens. Les premiers instrumentalisent l’Etat pour ponctionner les consommateurs et leur filer marchés et subventions. Les seconds veulent la mort de l’Etat, et sont pour cette raison opposés aux précédents. Leur but étant de combattre tout ce qui peut nuire à la libre production et circulation de la marchandise, ils nient tout impact de la pollution sur le climat, et sur ce plan sont les seuls.
Cachez cette pollution que je ne saurais voir, ou le bal des tartufes
Comment les lobbyistes ont-ils obtenu gain de cause ? En mettant de leur coté l’opinion publique. Comment ? En inventant un oxymore. L’on sait que l’oxymore est le sésame qui permet de dire une chose et son contraire, de tuer toute contestation, d’avoir le beurre et l’argent du beurre. De quel oxymore s’agit-il ?
L’expression « réchauffement climatique » est l’oxymore qui dit que le réchauffement secrètement espéré par les occidentaux pollueurs est le résultat de … la pollution ! Ainsi, ces lobbyistes pourront-ils obtenir des marchés polluants pour dépolluer, puisque telle sera la volonté des tartufes qui ne veulent pas voir la pollution, c’est-à-dire la maudite croissance. Ils pourront consommer à loisir, parcourir des milliers de km au volant de leurs 4x4, aller à l’autre bout du monde dans les jets longs courriers, tout cela la conscience tranquille : avec un peu de chance, si la lutte contre le réchauffement n’est pas efficace, ils feront des économies de chaudière en hiver. Hé hé, pas bête la guêpe !
Et c’est ainsi que l’on se retrouve avec quatre camps constitués :
- Le camp des lobbyistes. Leur credo : Oui au business vert.
- Le camp des ultras libéraux. Leur credo : Non au fascisme vert.
- Le camp des écologistes. Leur credo : Non à la croissance insoutenable.
- Le camp des irresponsables. Leur credo : oui au développement durable.
Pour résumer, les vrais écologistes sont accusés de faire le jeu des ultras libéraux puisqu’ils contestent avec eux la pensée dominante cependant que les idiots utiles font celui des lobbyistes en adoptant leurs oxymores. Rien de nouveau sous le soleil.
Précision ! un idiot utile est un activiste qui joue contre son camp et qui est d’autant plus utile qu’il n’est pas idiot, et réciproquement. La preuve en est que les plus intelligents d’entre eux déploient des trésors d’imagination et de pédagogie pour expliquer dans le même temps, pourquoi la terre se réchauffe, et pourquoi les ignares sont incapables de le comprendre, mais que eux l’ont bien compris : ils ont bien compris que quand le temps est frisquet, c’est la météo qui est capricieuse, et quand il fait chaud, c’est le climat qui reprend ses droits. C’est le GIEC qui l’a dit avec des arguments imparables d’experts incontestables es climatologie !
Un tout petit peu de considération technique
En 15 ans nous augmentons le CO2 fossile de 10 %. Soit ! Mais il faut relativiser : en effet, le pourcentage de vapeur d’eau dans l’air varie en dessous de 4 %. 10 % de CO2 en plus cela fait passer le rapport de « CO2 / vapeur d’eau » de 0.85 % à 0.95 %. Je ne crois pas que cela suffise à réchauffer significativement la planète mais en revanche, cela peut perturber le climat.
Par ailleurs, si les gaz à effet de serre (GES) augmentaient l’albédo des couches supérieures de l’atmosphère, c’est plus vraisemblablement vers un refroidissement que nous irions puisque moins de rayonnement solaire arriverait jusqu’à nous. En revanche, il est vraisemblable que la machine climatique pourrait s’emballer du fait que la proportion de GES inertes par rapport la vapeur d’eau (GES actif) augmenterait, telle une masse graisseuse par rapport à une masse musculaire.
Enfin pour expliquer la fonte de la banquise et des glaciers, je crois que l’impact de la pollution qui a pour effet de déposer une pellicule noirâtre sur les glaces n’a pas été suffisamment étudié.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais, ou le double langage des pays riches
Les 15 plus gros porte-conteneurs du monde polluent autant que l’ensemble du parc automobile mondial 30/9/09 : » Le transport maritime est responsable de 18 à 30% de la pollution mondiale par oxyde d’azote et de 9% de la pollution par oxyde de soufre. Les bateaux de transport utilisent un carburant de basse qualité qui contient environ 2000 fois plus de soufre que le diesel utilisé dans les voitures européenne et américaines…une recherche conjointe de l’agence NOAA et de l’Université Boulder du Colorado, selon laquelle la pollution des 90’000 bateaux de commerce à travers le monde (cargos, pétroliers et bateaux de croisière) est responsable de 60 000 morts chaque année, et entraîne des coûts de santé de 330 milliards de dollars. »