• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Campagne présidentielle et désinformation

Campagne présidentielle et désinformation

Alors que les manoeuvres de 2007 commencent, je m’interroge.

Les débuts de la campagne présidentielle sont limpides : plus que jamais les médias vont tenir un rôle décisif dans le choix des Français. Les partis vont mener pour la première fois des stratégies de communication sur Internet de grande ampleur avec des pôles de militants spécifiquement créés pour l’occasion. On pourra toujours dire que c’est inquiétant : l’affaire de la cassette de Mme Royal exposant ses vues sur l’emploi du temps des enseignants au collège montre que la manipulation et la désinformation sont au rendez-vous. Toutefois je me permets d’être optimiste : ce n’est pas comme si l’Internet avait été le vecteur d’une information biaisée par des partisans d’une seule personne ; la vérité, c’est que nous avons eu d’une part deux vidéos tronquées, issues de deux camps adversaires, chacune essayant d’établir une version sur ce qui était réellement important dans le discours de la candidate ; et d’autre part, nous avons eu droit à une vidéo complète qui permettait de voir clairement les supercheries militantes des deux premières. Voilà ce qu’il faut retenir de l’information sur Internet, de l’information libre : il se trouvera toujours quelqu’un d’intellectuellement honnête pour faire éclater le véritable déroulement des choses. Il y a débat justement parce que, malgré tout, il y a égalité des armes et que le public (les parties concernées mises à part) cherche à connaître les faits réels pour en tirer lui-même les conclusions qui s’imposent.

L’image, elle, ne ment pas

Malheureusement, ce qui est vrai de la Toile ne l’est pas des autres moyens de communication ; surtout, si l’audience de l’information citoyenne s’est considérablement élargie, elle reste en retrait par rapport aux canaux de diffusion classiques, j’ai nommé télévision, presse, radio. Il ne s’agit pas ici de dénoncer les cas flagrants de malhonnêteté tel le montage par Canal+ de la réponse du président Bush au sujet des causes de la guerre en Irak (http://www.youtube.com/watch?v=vuwHRY23-5U), car je préfère croire que de tels cas d’école de désinformation restent très rares. Ce sont des questions apparemment minimes qui m’amènent à me faire du souci : ce sont les "petites phrases". Ces sorties verbales, boutades ou autres, dont sont si friands les journalistes. Elles n’ont rien à voir avec le fond des choses mais sont tellement plus alléchantes et divertissantes au moment de remplir une grille de rédaction. Une phrase, un aparté qui ne respecte pas le politiquement correct, et tous les pourfendeurs de la langue de bois sont aux abois et relaient la citation pour nous mettre en garde contre ces troubles discours. Le problème, c’est qu’on n’a jamais droit à la citation exhaustive ; on nous la sert de la meilleure façon ; des professionnels se chargent d’en tirer la substantifique moelle pour nous éviter de mal comprendre.

Ou peut-être me trompé-je, et n’est-ce pas par déontologie mais pour un effet d’annonce garanti qu’il exécutent cette sélection. Personne ne pourra savoir complètement ce qui a été dit sans avoir accès à des sources alternatives. L’information est livrée en taille unique. Or si une petite phrase ne bouleverse pas un programme politique, elle suffit à discréditer son homme ; tout au moins aux yeux du public qui était visé par les journalistes quand ils ont opéré la simplification. On répare le mal une fois qu’il est fait. L’image dit la vérité de ce qu’elle montre, mais ne montre pas tout (cf. Royal et Bush).

Aujourd’hui Frêche, hier Sarkozy

Je ne conteste pas dans tous les cas cette reprise orientée des expressions utilisées par les hommes politiques. Dans le cas du point de détail de l’histoire de M. Le Pen, il se trouve que connaître le contexte (il s’agissait d’une discussion sur un livre traitant de la Seconde Guerre mondiale) ne change pas les conclusions à tirer du discours : volonté de provocation et surtout mensonge terrible. Mais, quoi qu’il en soit, il m’importe, à moi, de savoir exactement ce qui s’est dit, et dans quel contexte. J’aimerais par exemple savoir (plutôt que cela soit clairement expliqué) ce qu’a pu dire le président de l’éphémère Septimanie, pour pouvoir décider si cela est bien du racisme caractérisé, si je le condamne. Je ne veux pas qu’on me lise le mandat d’arrêt avant d’avoir les éléments. Car, décidément, je ne suis pas sot, et même si je le suis, je ne tiens pas à ce que l’on me prenne pour tel !

L’exemple qui m’amène à écrire cet article est celui, fameux s’il en est, des racailles de M. Sarkozy. Oui, il a employé le mot, mais il ne l’a pas invoqué, il reprenait le terme utilisé par une habitante exaspérée par délinquants. Les rédactions de France ont fait leur travail de manière à montrer que le président de l’UMP stigmatisait les jeunes des quartiers difficiles. Une fois qu’il y eut consensus médiatique sur le sens des mots, le ministre avait beau s’échiner à s’expliquer (voire à forcer le trait pour montrer qu’il ne s’agissait pas d’une maladresse mais que ce qu’il avait dit pouvait être dit), la jeunesse des cités était choquée (et il fallait la comprendre et la soutenir) car publiquement on lui avait fait comprendre que Sarko l’avait insultée. Comment ? En diffusant immédiatement des commentaires de désapprobation, des condamnations, des demandes d’excuses, des messages d’indignation de différents adversaires politiques du fautif. En fait, les médias ont créé un appel d’air pour déterminer le sens des propos de M. Sarkozy, de sorte qu’il soit impossible de comprendre différemment sa réplique ("-Vous en avez assez de ces racailles racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser !").

Le mot racailles ne signifiait pas jeune, ni jeune des banlieues dans la bouche du ministre ; il signifiait...racailles ! Ce qui veut dire délinquant, caïd, quelqu’un qui établit ses propres lois, se fait obéir par la peur, sans tenir compte de celles de la République. Cela, je suis capable de le comprendre, ceux qui ne l’ont pas compris sont de mauvaise foi, ou justement sont de trop bonne foi et n’ont fait que rapporter la version en vogue.

Pour 2007, j’espère qu’il y aura plus d’honnêteté, qu’on ne s’attardera pas sur des formules vides de sens, qu’on acceptera d’entendre ce qui est dit même si cela sort du conventionnel, car le discours républicain n’a pas à rester dans un carcan de bienséance. Les électeurs sont capables d’écouter et de comprendre ; ils ont tout à gagner à suivre les débats en version originale.


Moyenne des avis sur cet article :  4.24/5   (42 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • vienne (---.---.12.242) 29 novembre 2006 14:54

    Vous avez parfaitement raison et je dois dire que je passe maintenant pas mal de temps à décortiquer les news et à chercher des preuves sur le net tellement je me méfie des affirmations journalistiques, meute haletante et orientée. Rares sont les journalistes qui ne baignent pas totalement dans le jus idéologique de la pensée unique et qui font honnêtement leur métier.

    J’aimerais que quelqu’un se penche un jour sur l’établissement d’une statistique recensant les journalistes et leurs articles orientés : par exemple : combien d’articles positifs sur Royal, combien de critiques, combien sur Sarkozy, Bayrou, Le Pen etc. dans notre pays en l’espace d’un an... Désinformation et pensée unique apparaîtront ainsi au grand jour !


    • chantecler (---.---.237.15) 29 novembre 2006 17:15

      @ Pedro 12:la première vidéo m’a profondément déstabilisé,la seconde tronquée ne m’a pas convaincu,je ne connais pas la version entière:peux-tu m’expliquer ce qu’elle clarifie ? merci.


      • Pedro12 1er décembre 2006 15:10

        Si c’est bien de la vidéo de la déclaration de Mme Royal dont tu parles, voici le lien : http://www.youtube.com/watch?v=zdqK1dYLXdk


      • (---.---.86.190) 29 novembre 2006 17:23

        « Toutefois je me permets d’être optimiste : ce n’est pas comme si l’Internet avait été le vecteur d’une information biaisée par des partisans d’une seule personne... »

        Mais, depuis quelque temps, Yahoo ! Actualités pratique une sélection partisane et lobbyste des articles d’Agoravox. Sans doute, les modérateurs y sont pour quelque chose car ils retardent la publication d’articles qui dérangent. Mais la mise en scène autour de Ségolène Royal a été franchement scandaleuse, et de nombreuses ségolèneries reprises par Yahoo ! Actualités étaient franchement nulles et relevant d’une propagande plus servile que militante.

        Et si le Chi s’y met début 2007, on risque d’en voir d’encore plus gratinées.

        La Toile peut être très facilement noyautée par les mêmes groupes de pression qui contrôlent le presse conventionnelle ou la TV. S’il y a un avantage, c’est que, le volume d’information et de commentaires étant beaucoup plus grand, on peut arriver à trouver deux ou trois choses intéressantes si on cherche bien. Et, au moins, tout le monde qui a un accès internet peut y pondre son point de vue.

        Même dans les médias conventionnels, on peut parfois tomber sur une info intéressante. Par exemple, celle-ci :

        http://www.valeursactuelles.com/magazine/confidentiel/index.php?affiche=suivant&idaf=3628

        Valeurs Actuelles n° 3629 paru le 16 Juin 2006

        LES CONFIDENTIELS

        PS Schweitzer avec Ségolène ?

        La rumeur court le microcosme. Nommé par Jacques Chirac à la présidence de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et l’exclusion), Louis Schweitzer a, dit-on, pris fait et cause pour Ségolène Royal. Ancien président de Renault, il a notamment mis à disposition de la candidate socialiste son carnet d’adresses dans le milieu patronal. Sous le parrainage de celui qui est aussi l’ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius à Matignon, quelques discrètes rencontres ont ainsi eu lieu entre grands patrons et Ségolène Royal. D’où ses prises de position sur les 35 heures ?



        • CedricA CedricA 29 novembre 2006 18:07

          Les groupes de pression sur le net sont déjà lachés. On le voit dans un billet traitant d’un candidat, que ses partisants sont intervenus pour filtrer comme bon leur semble les commentaires : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16134

          Des propos particulièrement partisants notés à +53 et d’autre légèrement critique à -21. Pas facile à gérer les extrémistes...


          • chwizz (---.---.173.16) 29 novembre 2006 23:25

            agréable analyse sur la désinformation médiatique, avec les cas récents de freche et sarkozy... (pour royal, je ne me suis pas trop intéressé à cette affaire de cassette, je ne peux pas vraiment juger). Vous citez opportunément des politiciens de sensibilité différente ce qui témoigne bien de votre souci d’impartialité.

            Il est dommageable qu’en France les polémiques s’engagent trop souvent sur des propos tronqués/détournés/repris en dehors de leur contexte, et beaucoup y réagissent, sans même les avoir entendu parfois, d’après leurs propres à priori sans chercher à savoir ce qui a réellement été dit.

            Tout ceci révèle d’une part un certain parti pris des médias (qui décident de ce qui est un « dérapage » et de ce qui ne l’est pas), et d’autre part un certain abrutissement du débat public, à en juger par le grand intérêt que certains trouvent à disserter sur de fausses questions, ou la quasi-criminalisation d’opinions hors-cadre, ce qui a pour effet néfaste d’appauvrir les débats, souvent d’une indigence affligeante.


            • Serge LEFORT (---.---.17.167) 30 novembre 2006 01:18

              « [...] nous avons eu droit à une vidéo complète qui permettait de voir clairement les supercheries militantes des deux premières [...] »

              J’ai cherché partout, mais je n’ai jamais vu cette vidéo annoncée. Celle publiée sur le site de Marie-Ségolène Royale est amputée de la première phrase.

              J’en profite pour dire un mot de la mauvaise foi des partisans de MSR. L’auteur d’un blog, placé sous l’égide de l’EHESS, invite ses lecteurs au débat critique :

              Cette publication se veut un outil de médiation à la disposition des historiens de l’art et des archéologues, étudiants, enseignants, chercheurs pour favoriser l’appropriation critique du web comme environnement scientifique pour la documentation, l’étude et la recherche.
              [...]
              Un point de vue de départ qui demande à être nourri, interrogé, débattu grâce aux réactions, aux contributions que nous espérons susciter (cf. La Charte et Contacts) ARHV.

              Il néglige de préciser que, s’il accepte les louanges, il refuse les questions. Voici, à titre d’exemple, l’un des commentaires posté le 19 novembre et non publié à ce jour (ARHV) :

              Quelques remarques et questions à propos de cette analyse.

              1) « Si l’« intention de nuire » du ou des auteurs est attestée par l’anonymat, le choix des titres, voire celui du pseudonyme, l’a-peu-près qui caractérise la mise en ligne de la première version suggère d’en ramener les proportions intiales à un geste plus potache que politique. »
              • Il est contradictoire de dire dans la même phrase qu’il y aurait eu intention de nuire et qu’il s’agit d’un geste plus potache que politique.
              • Sur quelle preuve est-il possible d’affirmer que le ou les auteurs auraient eu l’intention de nuire ?
              • L’anonymat est une pratique courante. Sur le site de Ségolène Royale figure la vidéo mise en ligne sur Dailymotion sous le pseudonyme da93.

              2) « [...] tentant de légitimer la diffusion pirate. » plus loin « [...] document pirate (ici : oeuvre anonyme diffusée sans autorisation) [...] »
              • Les médias dominants ont qualifié la vidéo de pirate, en reprenant les arguments du camp de Marie-Ségolène Royal.
              • La vidéo n’est pas un document pirate. Elle fut enregistrée par le PS d’Angers avec l’accord de l’intéressée.
              • Sa diffusion pourrait être considérée comme pirate s’il était prouvé que l’intéressée n’a pas donné son accord.

              3) « A une semaine du scrutin qui va départager les compétiteurs, parce qu’il concerne une population importante au sein du parti, le contenu de la séquence est susceptible de peser concrètement sur le choix des militants. »
              • Que signifie l’expression « une population importante au sein du parti » ? Qui désigne-t-elle ?
              • Le mot militant semble impropre. Il s’agit plutôt d’adhérent. La différence est d’autant plus significative dans le contexte : 33% des adhérents sont des adhérents de la dernière heure.
              • Sur quelle preuve est-il possible d’affirmer que « la séquence est susceptible de peser concrètement sur le choix des militants » ?
              • Affirmation contradictoire d’ailleurs avec celle faite plus loin : « L’influence politique de la vidéo d’Angers est difficilement mesurable. »

              4) « La même Constance Baudry qui signale la vidéo dès le jeudi 9 novembre à 18h48 et fait du Monde le premier média généraliste à avoir mentionné son existence, avant même l’AFP (qui en informera ses clients le lendemain matin). »
              • Est-ce bien sûr ? Il convient de faire une différence entre les dépêches (payantes) que l’AFP livre en continu à ses clients et celles (gratuites) qu’elle-même ou que des clients mettent en ligne, Yahoo par exemple.
              • Il convient encore de préciser le lieu. Ainsi un message, posté dans ce bloc le samedi 18 novembre 2006 à 21:08 de México, s’affiche au dimanche 19 novembre 2006 à 04:08 (heure de Paris). ¡Ja Ja Ja !

              5) « La vidéo amateur possède encore d’autres traits séduisants. »
              • Sur quels éléments peut-on dire que cette vidéo fut tournée par un amateur ?
              • Un professionnel peut très bien adopter un « style amateur » pour des raisons techniques ou parce qu’il a voulu enregistrer l’événement sans le mettre en scène.

              6) « Il n’aura pourtant vu que deux minutes d’une réunion qui a duré toute une après-midi [...] »
              • Le PS a-t-il mis en ligne, comme il l’avait promis, l’intégrale de cette réunion ?
              • Cela serait d’autant plus intéressant sur le fond que cette vidéo n’a pas été formaté pour séduire les foules.

              7) « Un nouveau scénario en quatre temps est apparu [...] »
              • C’est un scénario plausible, mais il manque beaucoup d’éléments de preuve pour qu’il soit convainquant.
              • Pourquoi les médias dominants ont choisi de parler de cette vidéo et pas d’autres ?
              • Quelle furent leurs intentions, sachant que toute information est une sélection parmi des milliers d’autres ?
              • Comment ce choix s’articule-t-il avec la prise de position, très favorable pour Marie-Ségolène Royal, des médias dominants et des instituts de sondage ?

              Il est cocasse de constater que, s’il fuit le débat public, il sollicite les discussions privées :

              De : Andre Gunthert <[email protected]>
              Date : 14 novembre 2006 02:33:54 GMT-06:00
              À : [email protected]
              Objet : Rép : [Actualités de la recherche en histoire visuelle] Ségolène et les pirates

              Je vous ai fait une réponse à caractère général. Au cas où vous auriez envie de poursuivre la discussion sur ce point particulier, je vous propose de le faire en privé, pour ne pas troller le fil des commentaires, dont je souhaite qu’il demeure orienté sur l’angle médiatique.
              Cordialement,
              AG


              • CAMBRONNE (---.---.32.246) 30 novembre 2006 13:32

                A L’AUTEUR

                Merci d’avoir souligné le processus de désinformation en cours . Ne soyez pas optimiste cela ira en s’amplifiant y compris sur Agoravox où la mauvaise foi existe comme ailleurs .

                L’exemple que vous avez choisi à propos de Nicolas Sarkazy et des racailles est excellent . Il montre que la désinformation est efficace et qu’une fois partie elle ne peut plus s’arréter . Inutile d’aller dire à un jeune de banlieue que le ministre n’a pas dit ça on vous traitera de menteur .

                La désinformation est vieille comme le monde et ellle a encore de beaux jours devant elle .

                Atttention à vous , avec ce que vous avez écrit il est facile pour un bon manipulateur de faire de vous un soutien de Nicolas Sarkozy comme certain ont fait de monsieur KELLENBORN un soutien de Jen Marie Le Pen .

                Vive la république quand même .


                • reinette (---.---.143.80) 30 novembre 2006 17:26

                  Les dirigeants des transnationales se foutent pas mal de qui sera l’élu(e) de la prochaine élection présidentielle. Alimentant, sous le couvert de leurs frais professionnels, les différentes campagnes, de droite comme de gauche, ils dictent aux candidats le cadre de leurs élucubrations populistes. Tout ce qui leur importe est de pouvoir continuer la gestion de l’économie sans aucune entrave sociale. Il n’est point de semaine sans qu’on nous annonce la suppression de plusieurs milliers d’emplois.

                  Les travailleurs français ne seraient, si l’on en croit les analystes économiques ayant chapitre dans les médias institutionnels, pas assez concurrentiels, trop chers, trop peu productifs.

                  Il est vrai que si l’on fait la comparaison avec les travailleurs chinois, par exemple, travaillant 72 heures par semaine pour un salaire mensuel de 60 euros, même en travaillant au SMIG 39 heures par semaine, nos travailleurs pauvres ne peuvent tenir la comparaison, ils sont dans les choux !

                  Nous ne sommes pour ces crapules que des producteurs-consommateurs, et non des individus.

                  Si on fait la comparaison avec la société athénienne qu’ils prennnent comme modèle pour leur démocratie, les seuls citoyens véritables, qui ont accès aux décisions, sont les « entrepreneurs » ; nous autres, les travailleurs, n’étant considérés que comme les esclaves de l’époque.

                  LE SUFFRAGE UNIVERSEL N’EST QU’UN LEURRE CENSE NOUS FAIRE CROIRE QUE NOUS PARTICIPONS A NOTRE PROPRE EXPLOITATION, ALORS QUE LES CHOIX QU’ILS NOUS PROPOSENT NE NOUS LAISSENT AUCUNE CHANCE POUR RENVERSER LEUR SYSTEME DE DOMINATION, HORMIS LE PROCESSUS NATUREL D’UNE REVOLUTION SOCIALE !


                  • (---.---.33.160) 29 décembre 2006 19:07

                    Les Images du Berger le Bourg 12360 Sylvanès France 05 65 49 75 02 [email protected]

                     Bonjour ,

                    Je me permets de vous envoyer un lien vers mon site.

                    La photothèque Les images du berger est spécialisée sur le Sud - Aveyron.

                     http://www.lesimagesduberger.com

                    cordialement, http://agoravox.fr/smileys/tire_la_langue.png Eric TEISSEDRE


                    • Y. DESGREES 10 avril 2007 15:46

                      De la désinformation au sujet de deux mots qui ont fait couler beaucoup d’encre...

                      Des adversaires politiques et une presse complaisante, écrite et télévisée, citent régulièrement à l’envi les mots de « racaille » ou « Kärcher », prononcés par Nicolas Sarkozy il y a quelques mois. L’affaire n’est pas innocente, destinée à donner du président de l’UMP une image de peur, l’image d’un candidat fascisant qui aurait choisi par ces termes de stigmatiser globalement la population des banlieues.

                      Il n’est pas inutile de rappeler ici des faits qui ont été rapportés volontairement hors de leur contexte. Lors des évènements qui eurent lieu en 2005 dans les banlieues, le Ministre de l’Intérieur en visite à Argenteuil au cœur de la cité, fut interpellé par une femme « Débarrassez-nous de cette racaille ! » à laquelle il répondit « madame, la racaille du quartier, on va vous en débarrasser ». La télévision ne rapporta à l’époque que la réponse du ministre, se gardant de citer l’interpellation de la femme en question, non plus que la conversation avec les jeunes du quartier... donnant le sentiment de la part de Nicolas Sarkozy d’une stigmatisation de l’ensemble de ses habitants. Déjà, quelques mois auparavant, l’expression « nettoyer au Kärcher » avait été prononcée, hors micros et caméras, à la famille éprouvée du jeune Sidi Ahmed, mort à l’âge de onze ans d’une balle perdue, à La Courneuve. Le maire communiste de cette cité n’aurait rapporté intentionnellement le propos hors de son contexte, il est probable qu’il aurait aussi fait long feu...

                      Ces impostures volontaires, aujourd’hui reprises par de nombreux internautes, destinées à donner du candidat de l’UMP l’image d’un candidat dangereux, voire redoutable, fait hélas partie d’une certaine complaisance coupable en matière d’information de la part de médias en mal de sensationnel.

                      Le plus surprenant, le moins étonnant pour des téléspectateurs et lecteurs heureusement de plus en plus nombreux à ne plus s’en laisser conter, c’est de relire dans le quotidien « le Monde » du 13 juin 2002 les propos de Malek Boutih, alors président d’SOS-Racisme, aujourd’hui membre du comité de campagne de Ségolène Royal, interviewé sur la police des cités des banlieues : « Il faut remettre la police au travail, Le plus grand nombre de bavures n’est plus son fait, c’est la racaille qui tue le plus dans les cités ». Dans la même interview, à propos des jeunes casseurs : « les barbares des cités, il n’y a plus à tergiverser, il faut leur rentrer dedans, taper fort, les vaincre, reprendre le contrôle des territoires qui leur ont été abandonnés par des élus en mal de tranquillité ».

                      Il n’est pas dans notre intention d’accabler ici Malek Boutih ne faisant que répéter ce qu’il disait des jeunes casseurs des banlieues prêts en permanence à en découdre.

                      C’est alors que les mêmes propos tenus par un fils d’immigrés algériens, lesquels n’avaient donné lieu à aucune contestation, n’auraient pas la même dimension que ceux du Ministre de l’Intérieur d’alors, incomplètement et volontairement reproduits hors de leur contexte ?

                      Pour des raisons de politique politicienne, des opposants intellectuellement malhonnêtes ont ainsi tenté de travestir la vérité.

                      Il semble que ces mots de Nicolas Sarkozy dans son fameux discours de Nîmes « pour la France », le 6 mai 2006, illustrent bien cette utile mise au point : « Abîmée la politique quand le mensonge l’emporte sur la vérité. Détruite la politique lorsque l’on doit se défendre de misérables machinations, organisées par des officines cherchant à compromettre et des apprentis comploteurs cherchant à salir. Cette politique là ne doit pas avoir droit de cité dans notre République. C’est pourquoi, j’irai jusqu’au bout de l’exigence de vérité. »

                      Yves Desgrées du Loû


                      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 avril 2007 15:54

                        Commentaire utile d’autant plus qu’en réponse à la question « Pourquoi avez-vous fondé Agoravox ? », Carlo Revelli répondit (sur le forum du Nouvel Obs) :

                        « J’en avais marre de la désinformation ambiante sur certains sujets mais surtout car j’ai observé que j’étais pas le seul... smiley »

                        Azouz Begag lui aussi utilisa le terme « racaille » dans un article du Monde.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès