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Accueil du site > Tribune Libre > Cancer ! Et je me Marre !

Cancer ! Et je me Marre !

Éjaculation Rétrograde - Jouissances Multigrades

… Et ca commence comme ça : pendant quelques temps - 1 mois ou 2 tu te sens crevé, crevassé ; patraque mais presque. Alors, un pote, une potesse, ton chien, les goélands qui passent au dessus de ta tête te disent tous en cœur :

- Va voir un toubib parce qu’on dirait con que t’es enceinte ! T’as le teint-tain brouillé… Avec tout le monde mon Milou.

Ouais…

Surtout que t’es un mec. Enfin, t’en étais un entier jusqu’à…

- Monsieur, après moult palpations de votre testicule gauche je veux vous avertir que vous avez un cancer du testicule !

S’exclame blouse blanche la tête dans le guidon qui passe la ligne d’arrivée au sprint en battant Armstrong à plat de couture.

Merde d’alors ! Un cancer de la couille, ça c’est couillu - ça ! 

Faut s’asseoir et digérer le message. – 1 Testicule = membre actif du service 3 pièces = grimper aux rideaux avec les dames et en chœurs svp = les petits zenfants qui gambadent partout, partout = branlettes les jours sans, s’en, sent, cent…

- Il serait souhaitable que lundi nous vous opérions, car, les risques de métastases…

Blablabla, et blabla-blop de crotte de nez de prostate sur un plateau de merdouille ; des gens passent et la caravane Vanne en Bretagne…

Bref, le mec fait son taf et toi ben tu bois la tasse en réalisant qu’ils et qu’elles vont te couper une roubignole mon polignolito du politburo ! Lundi, t’en perds une, et ils te raseront - Gratos.

Apparemment pour ces charcutier spécialistes des abats, ya pas d’lézard ; En une heure c’est bouclave. Ton pauvre bijou cancérieux et si rieuse que je me marre ! Surnage dans le seau prêt à être jeté aux zor…. « Queue », déjà les clebs se pourlèchent ! T’veux même pas y penser !

Donc ! Voilà ! T’émerge des limbes du croquemort et mitaine avec une douleur là en bas à hurler les hauts de vole au vent à un pâtissier maitre des queues. La première chose que tu faitasses ? C’est… De te te tâtâniser… Te Tâter ! Pas au niveau des opinions banane, non, au niveau de… Et là oh surprise divine, elle est toujours là mademoiselle de Gauche, celle qui pendouille plus bas… Pourtant, après quelques machin chose… L’est bien trop fermasse la bougrassecivette rasée de près ce matin ? Comme une boule de pétanque qu’aurait raccourcie au lavage, comme une balle de golf ? Comme ??? Et tu réalises soudain qu’ils t’ont collé une prothèse…

Se sont pas fait chier les Doc’s ; Zont cambriolés une bille de roulement volée sur les roues du scooter du mec responsable des livraisons d’organes à implanter de l’hosto ; enfin c’est comme ça que tu le sens…

Et toi brave lecteur, opéré de frais, de fraichement de glande, tu vas te trimbaler jusqu’à la fin de tes jours avec ce roulement à bille balochant de ci de là… Ca n’a rien de Rolling Stones…

Soyons sport

Le cancer du testicule c’est un truc sérieux, ya 1 mecton sur 50.000 qui a ça. Imagine juste pour voir comme ça comme ça fout les boules (ahahahahah !) de choper le crabe sur mademoiselle-gauche.

Tu remplies de mecs jeunes le Parc des Princes à Paris (50.000 places), et tu demandes à tous les hooligans, les supporters, les nazis, les néo, les baufs ; bref, tous ceux qui ont deux trucs ballotant de sortir… Et toi tu restes tout seul… Mec, tu dois vraiment te sentir SEUL non ? 

Ya le vent qui s’engouffre entre les travées de sièges vides fantossomatiques et qui sifflent la mélopée sinistre ; d’une tôle sur le toit qui tape et résonne métalliquant hoquète ses miasmes d’un bruit de gong rouillé glissant l’entre deux portes à serrures obsolètes. Les papiers gras se roulent et s’enroule sous la bise grassaillante ; les remugles disent « tu es celui élu, tu es celui qui meure à cette heure ; T’es le connard choisi !

ET TOI T’es tout SEUL, comme ça à jamais…

La souffrance est LA chose qui ne se partage pas ; elle est égoïste ; elle va te prendre ; elle est complète, cohérente-sincère sans aucune concession, elle va te sucer, TE bouffer et te pourrituriser comme un amas DE VIE.

LES FAITS !

Suite à un cancer du testicule, avec une chirurgie pour traquer la métastase, on coupe on coupe, et bien sûr souvent (80%) on coupe les nerfs qui permettent au cerveau de dire aux couilles d’envoyer le « liquide » par là… Au lieu de là ; ça retourne dans la vessie. D’où le nom de :

« Ejaculation rétrograde » :

- Aujourd’hui vous aurez appris quelque chose : rétrograde ne veut pas dire seulement demeuré – conservateur - ça veut dire aussi « ce qui retourne » 

- Chez l'homme, une éjaculation au cours de laquelle le sperme, au lieu de sortir normalement par le méat urétral situé à l'extrémité de la verge, prend un chemin rétrograde et est renvoyé en arrière vers la vessie. »

Étiologie

L'éjaculation rétrograde se retrouve (entre autres) :

- Après chirurgie pelvienne et surtout dans le cas de cancer testiculaire, colique, ou rectal pendant l’ablation des ganglions lymphatiques.

Il faut signaler que cette opération n’a rien à voir avec la vasectomie. Un autre chapitre passionnant de l’histoire de la biroute/ des routes - des hommes peut s’ouvrir dès maintenant.

Alors pourquoi ?

Ce titre en deux parties/ Éjaculation Rétrograde - Jouissances Multigrades

Parce que l’avantage de ne plus fonctionner « normal » fait que tu ne souffriras plus jamais d’éjaculation précoce, plus jamais de ce « trop plein », tu vas devenir endurant bien plus que n’importe quel con de star masculine du X, tu vas devenir un coup d’ENFER !!! Dame Nature avait pensé à tout et tu connaitras la : Jouissance Multigrade.

Cet envoi est adressé à vous frères hommes. Les femmes connaissant si peu nos soucis de plomberies, et pourtant, ya à dire… Et à écrire !

Voila, je voulais raconter une histoire de tuyauterie à mes amis et puis j’ai toujours rêvé d’être plombier, de visser, emboiter des tuyaux ; Pas vous ?

Georges Zeter. Juin/2011


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23 réactions à cet article    


  • jeannine 1er juillet 2011 13:48

    oui, c’est une facon de voir le cancer...


    • Loatse Loatse 1er juillet 2011 15:04

      Hello georges,

      article courageux, couillu (je maintiens) , sans concession... du lourd quoi !

      Quelle arme que l’auto dérision et là, je dois reconnaitre que tu es passé maître... j’en suis toute éblouie ;)


      « Se sont pas fait chier les Doc’s ; Zont cambriolés une bille de roulement volée sur les roues du scooter du mec responsable des livraisons d’organes à implanter de l’hosto... »

      MDR !

      C’est l’histoire d’un « crabe » qui n’avait pas le sens de l’humour ; du coup, il ne pouvait que capituler et se rendre...

      c’est ce que j’aurais fait à sa place, tu es trop fort !

      Gros bisous,
      loatse



       


      • jeannine 1er juillet 2011 15:39

        tsétsé que toi j’taime !!!!


      • Clojea Clojea 1er juillet 2011 15:18

        Oui, c’est une façon de réagir face à cette maladie difficile qui touche beaucoup de monde. C’est bien de le prendre avec une certaine dérision, car tout le monde ne le ferait pas.


        • jeannine 1er juillet 2011 15:38

          et surtout il est jamais dit qu’il sagisse de moi...


        • ottomatic 1er juillet 2011 15:42

          Bon courage au l’auteur...


          • easy easy 1er juillet 2011 17:14

            J’ai écrit un commentaire qui n’est pas passé.
            Ai-je été censuré ?


            • jeannine 1er juillet 2011 17:16

              et moi je n’ai pas le pouvoir de la savoir...


            • brieli67 1er juillet 2011 17:23

              DSK !!! Et je me marre......

              ils ont choise du Sénégal ou du Ghana qu’importe

              du maître 4 vingts !!!

              Pôvres petits choux !


              • brieli67 1er juillet 2011 17:24

                pour Remettre en état

                En France giboyeuse et industrieuse, il devait bien avoir 50.ooo petits savoyards.

                Le cancer de la couille, première maladie professionnelle.

                Mal de Pott, des confrères.--- Dans certains services, au chevet du malade lors de la grande visite du mandarin- professeur , le crabe est alors évoqué sous le couvert de potager, de gros légumes , de pots de vin....... 

                nb : Armstrong n’a jamais eu de K - séminome....prétexte pour se faire des injections d’hormones mâles pour retrouver sa virilité 

                hmmmmm ! les Rocky Mountain Oysters

                à 2,50 roros  en ces temps de crise, .......

                Bonn" App !!


                • brieli67 1er juillet 2011 17:26

                  pour Remettre en état

                  En France giboyeuse et industrieuse, il devait bien avoir 50.ooo petits savoyards.

                  Le cancer de la couille, première maladie professionnelle.

                  Mal de Pott, des confrères.--- Dans certains services, au chevet du malade lors de la grande visite du mandarin- professeur , le crabe est alors évoqué sous le couvert de potager, de gros légumes , de pots de vin....... 

                  nb : Armstrong n’a jamais eu de K - séminome....prétexte pour se faire des injections d’hormones mâles pour retrouver sa virilité 

                  hmmmmm ! les Rocky Mountain Oysters

                  à 2,50 roros  en ces temps de crise, .......

                  Bonn" App !!


                  • Loatse Loatse 1er juillet 2011 17:41

                    Je voudrai rajouter quelque chose

                    C’est un article plein de pudeur.. finalement il est plus facile de parle de sexe que du cancer et de cela que ca engendre comme boulersements dans la vie d’un malade et de son entourage...

                    On est là se sentant impuissant, ne sachant que faire que dire... alors on prend des conseils de peur d’être maladroit et de pas pouvoir soutenir efficacement celui qui souffre...

                    et là, les conseils sont pour la plupart : il ne faut pas en parler ! (s’enquérir de la souffrance, de la peur du malade) et orienter les conversations sur autre chose... distraire, papoter pour ne rien dire, sourire, faire le pitre, se montrer fort !

                    En ce qui me concerne, confrontée à cela dans ma vie (des proches), j’ai eu tout faux là... j’ai pleuré comme une madeleine, ait materné (bon faut dire aussi que je suis plutot mère poule de nature :) ait fait le clown pour faire rire... enfin un méli mélo qui m’a laissé oscillante entre culpabilité de ne pas être à la hauteur et questionnement permanent lorsque ma spontanéité prenait le dessus...

                    et trouver ces bon dieu de mots pour faire comprendre à l’autre que l’on peut entendre les aveux d’abattement, d’effroi et de colère qu’il ressent... qu’il peut les exprimer et qu’il n’a pas à les réprimer pour « nous épargner » parce que dans cette p... de société le mot d’ordre est « souffre en silence », soit positif, ne pleure pas, ne crie pas.. tait tes émotions !

                    Des sociétés ou on ne crie pas, on ne hurle pas sa colère, on ne met pas en mots ce qui vous bouffe émotionnellement mais qui finit par s’exprimer en maux.. ne servent pas l’humain mais un modèle qui nie de plus en plus notre nature profonde...

                    Ne dis t’on pas d’une femme qui vient de perdre son mari et qui, stoique en apparence ne laisse couler que quelques larmes vite essuyées : quelle dignité !!!

                    et l’on s’étonne que les gens aillent mal !








                    • easy easy 1er juillet 2011 18:55

                      Plus les situations nous surprennent, plus nous affichons, dès que c’est possible, le temps de rassembler un peu nos esprits, une attitude standard.

                      En Occident, tout étant standardisé , nos attitudes aussi le sont. Ce sont même les attitudes à adopter au moment des surprises qui sont les plus standardisées puisque c’est là qu’elles nous sont le plus utiles pour adosser notre contenance.
                      Et notre conformité aux standards dans ces moments là est particulièrement examinée par tous ceux qui chercheraient à juger notre attitude.

                      Alors qu’un choc provoque une perdition et qu’on devrait trouver normal que la personne choquée fasse des choses incroyables, c’est précisément ce qu’on lui interdit en ne reconnaissant valides que les attitudes standards.

                      A un enterrement, marcher lentement, tête baissée, en silence, lunettes noires, foulard noir pour les femmes, vêtements sombres pour tous, mains croisées sur le devant, etc. voilà le standard. Courir pied nus, les cheveux défaits, en slip, tourner comme un fou autour du trou creusé, insulter tout le monde, casser des choses, quand on a son fiancé à enterrer d’être tombé sous les balles dans quelque guerre au loin, ça ne se fait pas.

                      La dignité toute standard d’une veuve démontre qu’elle encaisse et les moins proches n’ont alors rien d’autre à encaisser que leur moindre douleur, s’il en ressentent vraiment une.

                      Et puis il y a une question de préséance. Il est convenu de considérer que la veuve est celle qui souffre le plus, puis les enfants du soldat, puis les oncles, puis les amis...Ce standard fait que si la personne considérée comme la plus malheureuse reste très sobre, tous les autres peuvent se contenter d’un snif.
                      Alors que si la veuve court dans tous les sens en s’arrachant les cheveux, les autres, pour ne pas paraître indifférents, se sentiront obligés de sortir les grandes eaux.
                      Il faut donc s’aligner sur l’attitude de la veuve et ne surtout pas en faire plus qu’elle. Ce serait très mal vu.


                      « Les grande douleurs sont muettes » étant l’assertion qui permet d’entériner cette codification.


                      De toutes manières, si nous vivons en société c’est parce qu’elle comporte quelque chose que nous, les individus, n’avons pas. Elle est immortelle et peut rester bien plus optimiste que nous. Jouer le jeu de la société implique donc de participer à sa sérénité en affichant cette sérénité à titre individuel. Par effet collectif, mimétique et feed back, par projection et introjection, chacun trouve très souvent des raisons d’espérer en voyant la sérénité de sa société. Après un bombardement, se retrouver tous au marché, est rassurant.

                      Celui qui expose sa panique ou son hystérie est mal vu.


                      Au contraire, pour les manifestations et les révolutions, c’est l’attitude inverse qu’il faut afficher.



                      La standardisation dévore l’humain plus que n’importe quoi d’autre.

                      Lorsque les médias n’existaient pas, chacun avait deux ou trois fois dans sa vie à assister à un enterrement ou à l’annonce d’un cancer. Chacun relevait le standard selon ces trois expériences. 
                      Il y avait alors des standards d’attitude mais fondés sur de petits échantillons peu médiatisés et en Alsace on ne savait pas comment les Bretonnes pleuraient leurs marins disparus.
                      Il restait de la place entre la standardisation sociale et l’improvisation individuelle, au moins folklorique ou régionale ;


                      De nos jours, avec les médias, cinémas et vidéos servis à tous à travers la planète, chacun a vu des milliers de fois des scènes de ce genre. Les standards s’en dégagent d’autant plus. Si des millions de gens réagissent comme ça c’est qu’il faut vraiment réagir comme ça sinon je vais passer pour cinglé et je vais me faire jeter.


                      Gagner au Loto est un choc. Mais comme nous avons vu comment les gens réagissaient, nous ferions comme eux si ça nous arrivait.

                      Sortir les briquets dans un concert, lever les bras et ls balancer, standard.
                      Promener son enfant en poussette quand on est un père, OK mais en tenue décontractée, pas en costard, standard. Pour une femme sous l’effet d’une bonne surprise, sauter au cou de son chéri en levant une jambe, standard...
                      Les manières de rire, de pleurer, de grimacer, de dire ouille quand on se cogne, toute la grammaire théâtrale est standardisée mais au niveau mondial désormais.

                      La place accordée à la spontanéité ou improvisation individuelle est donc réduite d’autant.


                    • George L. ZETER Georges ZETER 2 juillet 2011 00:25

                      Cher easy, je viens juste de rentrer et découvre ta réponse... C’est brillant, merci, tu viens de m’ouvrir un pan...
                      La chanson de geste en nos société policées. Merci pour ton intelligence ; j’ose croire qu’en mettant en ligne je voudrais faire penser, et toi en me répondant tu m’as interpelé.
                      MERCI
                      George


                    • Deli 1er juillet 2011 18:27

                      Bonjour,
                      ayant personnellement été opéré d’un seminome « D »... je vous comprends parfaitement.
                      J’étais père seulement depuis 1 mois quand l’on m’a annoncé cette mauvaise nouvelle. Ca a été relativement violant à encaisser du coup.
                      J’ai donc été opéré un 24décembre... date du premier reveillon de noël de ma fille. (ca fais plus mal au cœur qu’au(x) couille(s)).
                      Je tiens à dire aux hommes de ne pas hésiter à aller cher le toubib. (moi perso j’ai trainer ca mais j’ai eu enormement de chance...). Car oui, cela n’arrive pas qu’aux autres...et oui l’on a de très bons professionnels de la santé en France.
                       Je ne voulais pas montrais me crainte à mon entourage (surement par fierté).
                      Très sincèrement (j’ai la chance d’avoir une femme formidable) cela n’a pas changé beaucoup de chose au niveau de ma vie intime. (1 / 2 mois d’abstinence max.)
                      L’on m’a proposé de me mettre une prothèse. (couille en silicon) J’ai refusé. (tolérance / du cancer, je n’ai pas de maitresses, je ne voyais donc pas l’intérêt.)
                      Si je le souhaite je peux m’en faire poser une gratuitement, j’ai un bon....
                      Je dois avouer qu’étant fidèle je ne sais pas comment les femmes réagiraient / à ce fait.
                      Malgrè tout je ne suis pas un mutilé cela ne choque pas. (être rasé complétement a cet endroit ca ca m’a choqué bien plus, visuellement parlant bien sur)...
                      En ce qui concerne le fait d’être plus ou moins performant qu’avant ... je n’ai vu aucune différence.
                      Les jours ou l’excitation, plus période d’abstinence, ca vient plus vite que les autres fois...ce que je veux dire c’est que le fait d’avoir eu cette maladie ne change rien bien heureusement.
                      Après faut-il en parler...Le cancer en général fait que les gens ne vous regard plus vraiment pareil. Certains son compatissent, d’autre « dégouté » mais les meilleurs (la famille, les vrai amis, les gens ouverts d’esprit...) en rigole avec vous. J’ai eu droit à pas mal de question d’hommes et de femmes de mon entourage... Il faut en parler cela démystifie la maladie, et les blagues partent de tous va...de moi le premier...
                      Enfin je voulais apporter mon témoignage...j’espère que ma lecture ne vous pique pas trop les yeux.


                      • jeannine 1er juillet 2011 18:53

                        au contraire, ne sommes nous pas en forum !!!


                      • Deli 1er juillet 2011 18:59

                        Je fais énormément de fautes, j’ai une syntaxe plus que moyenne.
                        Mais je tenais à m’exprimer sur ce sujet...qui me tiens forcément à coeur ...


                      • easy easy 1er juillet 2011 19:35


                        Bon, avec le témoignage de Deli en plus, on se retrouve devant des hommes qui ont perdu un testicule disons à 30 ans.
                        30 ans après s’étre senti entier et fier de sa paire.
                        Choc bien entendu.


                        Autre est le cas de garçons qui grandissent avec une anomalie testiculaire. Dans leur cas, il peut n’y avoir aucune menace mortelle, pas de choc violent mais quelle douleur permanente de devoir grandir, devenir un homme en n’étant pas dans la norme !




                        Dans la langue française, il y a le singulier et le pluriel.
                        Il y a le genre qui sépare tout en masculin et féminin
                        Et puis il y a les conjugaisons des verbes selon les temps et modes.

                        En France, tous ceux à qui il manque un bras, une jambe, une oreille...se retrouvent face à des expressions comme « gare à tes couilles » « haut-les-mains » « les yeux dans les yeux »

                        La langue, qui exprime notre profond normalisme, blesse et piège constamment tous ceux qui ne collent pas à ces expressions.


                        Une culture normaliste ne se voit pas que dans sa langue. Ca se voit partout. Par exemple dans l’art statuaire ou pictural.

                        Ici, nous serons allés très très loin dans la représentation des corps, des superbes corps, exécutés de manière semblant réaliste. Nus ces corps, complètement nus. Et nous sommes allés jusqu’à représenter des parties de corps. Des têtes, des bustes, des troncs, des phallus 
                        Et bien entendu les images pub...

                        Très standard le corps puisque les mesures de longueur étaient basées dessus.

                        Ce doit être très dur de vivre dans une telle société quand on ne colle pas de naissance, ou plus adulte, à ces standards. Ce doit être pénible de chausser du 52, d’être indécis du point de vue de sa sexualité.



                        Au Vietnam, il n’y a pas de singulier/pluriel, pas de conjugaison et les genres séparent le règne animal du règne végétal et minéral 

                        Avant la colonisation, il n’y avait aucune sorte de représentation de nus et encore moins de partie de corps isolée et certainement pas de sexe détaché. Aucun trophée animal, pas de cuir, pas de parties animales portées sur soi, aucun maquillage, tatouage..

                        Au Vietnam, on peut écrire un livre entier sur Kim sans que jamais on ne sache s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille. Et cela sans prendre aucune précaution particulière. (Une jeune auteure française s’était fait remarquer en réussissant le tour de force d’écrire un livre en JE sans jamais dévoiler son sexe. Que de précautions elle a dû prendre !)

                        Au Vietnam, on pourrait n’avoir qu’un testicule, qu’un sein, on ne se retrouverait jamais piégé par la langue aussi bien écrite que parlée.
                        Et puis de toutes manières, avant l’arrivée des Jésuites et des colons, il ne venait à l’esprit de personne de considérer les gens isolément, de séparer des choses que la nature ne sépare pas. Même l’âme des ancêtres, leur présence, est constamment avec les gens, dans leur maison. Là-bas, on ne se sépare ni des morts, ni des infirmes, ni des idiots.




                        • Deli 1er juillet 2011 19:54

                          27ans disons...

                          Et oui, l’expression « tu me les casses » ne prend plus tout son sens avec moi. Pourtant j’avais le réflexe de le dire souvent... ...Et je le dis toujours autant....(oui, la maladie ne change pas une grenouille en princesse...un con reste un con...)

                          Rien qu’une petite phrase ainsi, peut jeter un tel froid...vous n’imaginez pas.

                          "En France, tous ceux à qui il manque un bras, une jambe, une oreille...se retrouvent face à des expressions comme "gare à tes couilles«  »haut-les-mains«  »les yeux dans les yeux«  »
                          Au lycée un camarde avait comme sobriquet « mono-couille »...je vous laisse deviner pourquoi.
                          Je ne peux m’empêche d’y repenser, je me dis que si j’avais été à sa place...et bien je n’aurais plus rien à cette heure de très virile...je suis un chanceux en somme !!!!

                          Il faut savoir tourner ses défauts en avantages.

                          Il est vrai que l’on vie dans une société ou le regard de l’autre a une place importante dans nos comportements. (moi cela ne se voit pas, c’est une certaine chance).

                          Votre raisonnement me fais penser à un clip relativement connu : The Prodigy - Smack My Bitch Up.


                        • easy easy 1er juillet 2011 20:51

                          Ah ! Merci Deli

                          Je me disais bien que je ratais quelque chose de majeur. C’était la superbe expression « Tu me casses les couilles ».


                          Alors, vous les adultes qui êtes devenus mono après avoir largement utilisé ces expressions, vous devez évidemment les regarder et regarder ceux qui les prononcent, avec une sorte d’amusement relatif.

                          Mais un garçon qui n’en a jamais eu deux et qui entend ça à longueur de temps, qui ne peux pas savoir qu’il y en a d’autres comme lui (alors qu’on sait tous qu’il y a des aveugles ou des tétraplégiques) se sent forcément très seul sans jamais pouvoir le dire.


                          Je vous ai montré qu’il y a des différences étonnantes entre le français et le vietnamien. Peut-être voyez-vous mieux à quel point notre langue est dure sur le fond quand elle semble si douce sur la forme.
                          Une expression comme « tu me casses les couilles » devrait en toute logique, être rectifiée en « Tu me casses la couille » si elle est prononcée par un mono en français.

                          Or il ne le fait pas.
                          C’est très sciemment, qu’il dit « les couilles » alors qu’il sait très bien n’en avoir qu’une.

                          A quoi conduit alors ce mensonge on ne peut plus actif ? Peut-être le plus actif des mensonges ? Car un aveugle qui porte des lunettes noires ne ment pas trop sur son infirmité. Et une femme qui porte de faux seins ne ment pas de manière très active non plus. Une jambe en plastique non plus.

                          Dire de vive et intelligible voix « les couilles » quand on n’en a qu’une, pose, à mon sens, un sacré problème. Mais c’est bien entendu à vous de nous en parler.



                          Il y a un gouffre entre le français et le vietnamien.
                          Le français est donc normaliste. Il est séparatiste aussi.
                          Par exemple
                          Ici on dit un Français, un Italien, un Vietnamien.
                          Ainsi, à part le « un » qui ne vaut que comme indication de quantité et de genre à la fois, rien ne relie ces 3 individus. Ils ne semblent rien avoir de commun. On dirait que chacun ne se définit que par sa nationalité.

                          De la même façon, ici on dit « un aveugle », « un fou » « un infirme » Et là encore, on ne voit rien de commun avec « un Français » ou « un normal » . Ils sont tous les trois définis uniquement par une certaine caractéristique.

                          En France, il est très facile de séparer totalement les individus puisque rien ne les réunit dans leur désignation

                          En vietnamien, on dit « personne française » « personne paralysée » « personne aveugle » « personne sénégalaise » « personne folle »
                          Ca change considérablement la façon de voir les êtres humains ey ça rend beaucoup plus incongru le concept de séparation ou de rejet.


                           


                        • Annie 1er juillet 2011 20:10

                          Un article finalement courageux. Je ne suis pas sure qu’une femme ait pu parler d’une amputation du sein avec autant de légèreté. Cela n’étant pas du tout une critique, mais je ne crois pas que j’aurai pu le faire.
                          Je voulais simplement ajouter que le prognostic du cancer du testicule, qui touche en majorité les jeunes est très bon. C’est vrai que rien n’est simple et qu’il peut y avoir des complications, mais en général, c’est un bon cancer s’il est détecté à temps. Des mots qui sont dûrs à écrire parce que le cancer, le mauvais, a endeuillé un membre de ma famille de 50 ans il y a moins d’un mois.


                          • jeannine 2 juillet 2011 01:31

                            mon frere est mort comme ça


                            • Loatse Loatse 2 juillet 2011 12:38

                              Tous mes oncles et tantes sont partis comme ça... sauf mon père.. Une sorte de géotrouvetou qui a installé dans sa cave une machine à mouvement perpétuel d’une dizaine de mètre de long avec des contrepoids qui pèsent comme un ane mort, des machins et des bidules récupérés à droite à gauche et qui forment un ensemble hétéroclite et surprenant...

                              Bref, celui ci un jour se voit lui aussi attaqué par le crabe..Hopital, traitement, désolation dans la famille en le voyant fondre jour après jour...

                              Le traitement échoue.. Tout le monde pense que c’est la fin.. C’est alors qu’un professeur (grand ponte respecté et craint de tous dans son service) passe le voir..

                              Mon père épuisé ouvre un oeil, les oreilles et entend le grand homme lui présenter « le menu »...c’est à dire « le traitement de la dernière chance »...

                              Le ras le bol s’empare alors de l’auteur de mes jours, celui ci se redresse soudain sur son lit et déclare, en pétard, tout de go :

                              « Y’en a marre de vos conneries et de vos traitements de m..... Moi je me casse d’ici !! joignant le geste à la parole avec son bras...

                              L’autre devient tout pâle croyant que mon père lui avait fait un »bras d’honneur« et voilà que les deux en viennent presque à se battre... :)))

                              Retour à la maison donc.... et guérison complète...

                              (attention : ce n’est pas un exemple à suivre.... :)

                              @Easy

                              J’apprécie énormément vos façons de voir les choses et votre lucidité sur nos automatismes et formatages... vous êtes ce que l’on appele un »être éveillé" :)

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