• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Cantona, tapin de luxe pour la Fondation Abbé Pierre

Cantona, tapin de luxe pour la Fondation Abbé Pierre

Quelle tristesse ! Quel écoeurement ! Sous l’impulsion choquante de son Délégué général, Patrick Doutreligne – pas de CV gratuit disponible sur le Net –, la Fondation Abbé Pierre, cette fois, a touché le fond. Elle a vendu son âme au diable, à ce cancer qui ronge la société et l’ensemble des médias d’aujourd’hui : le marketing populiste et l’effet d’annonce, les deux soubrettes dévouées du monde capitaliste et ultra-libéral.

Structure créée en 1988 par Henri Grouès, dit l’Abbé Pierre, l’homme charismatique, puissant, sincère et bouleversant du terrible Hiver 54, la Fondation tout autant que son fondateur occupe à juste titre une place particulière dans le cœur de beaucoup de Français, catholiques ou non. Après la fantastique association Emmaüs lancée en 49, la Fondation Abbé Pierre s’est spécialisée dans la lutte contre le mal logement, qui touche actuellement près de 10 millions de personnes en France, dont 600.000 enfants. Le combat est des plus grands, des plus nobles, dans cette société française qui maltraite les plus faibles et les plus pauvres, et j’ai toujours considéré cette mission, comme celle des Restos du Cœur, comme étant l’un des derniers îlots d’humanité dans cette Vème République qui n’en finit pas de crever dans ses hypocrisies, ses mensonges criminels et ses absurdités.

Mais voilà, les temps changent. Cinq ans déjà ce mois-ci que l’Abbé Pierre s’en est allé, avec son cœur énorme et son vieux bâton de pèlerin. Les vrais hommes et les vraies femmes des combats altruistes disparaissent peu à peu pour laisser place aujourd’hui à une nouvelles race, celle des managers, des gérants, des représentants rémunérés de grandes causes humanitaires, amateurs de Prix et de médailles. En novembre 2007, six mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, Patrick Doutreligne accepte d’être fait Chevalier de la Légion d’Honneur – l’une des rares infos dont on dispose gratuitement sur sa personne publique – sans exiger, contrairement à l’Abbé Pierre en 93, la moindre contrepartie en faveur de son noble combat. Dont acte.

Aujourd’hui, Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre donc, sort le grand jeu marketing, et le reconnaît d’ailleurs volontiers, avec une naïveté déconcertante. Plutôt que de mener une vraie lutte politique sur le terrain en faveur du mal logement – occupation des milliers d’appartements vacants, manifestations massives, condamnations actives et nominatives des propriétaires “indélicats”, des marchands de sommeil, mobilisations constantes et interpellations directes du gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat, des communes qui ne respectent pas la loi des 20% de logements sociaux, etc. –, on préfère inviter Éric Cantona, le clown de service des grandes causes populistes, le jumeau poétique de Jean-Claude Van Damme, le spectaculaire footballeur reconverti dans le business de l’image rebelle. Ainsi, avec la complicité peu étonnante du journal Libération, voici le grand philosophe engagé des planches et de la luzerne en pleine page à la une de ce fleuron fané de la presse nationale, jouant sur la vague des jérémiades à la mode : “Je cherche 500 signatures…”.

Comme Patrick Doutreligne l’explique dans Libération :
Il fallait un aiguillon comme Eric Cantona pour redonner au logement la place qu’il mérite dans cette campagne. (sic). […] Quand on lui a proposé de faire quasiment acte de candidature à l’élection présidentielle, il a rigolé. Il nous a dit : "D’accord, mais ne faites pas durer le suspense trop longtemps."
Ah, le rire de ce bon blagueur d’Eric Cantona, parrain de la Fondation Abbé Pierre, au même titre que d’autres grands humanistes engagés comme Jean Reno ou Marie-Christine Barrault…

Bon dieu ! Comment en est-on arrivé là, à ce degré d’idiotie, de mépris des pauvres, des victimes du capitalisme et des incompétences des partis politiques – UMP et PS confondus –, à ce degré de cynisme à peine voilé ?

La Fondation Abbé-Pierre réclame la construction de 150.000 vrais logements sociaux par an pendant cinq ans, un encadrement rigoureux des loyers, une prévention maximale des expulsions locatives, un accès au logement des plus pauvres, eh bien, qu’elle se batte avec dignité et efficacité sur le terrain politique, et seulement sur le terrain politique, au lieu de se compromettre ainsi dans la société écervelée du spectacle et le Buzz sans lendemain, hormis pour Cantona le bienheureux, bien sûr.

L’Abbé Pierre doit se retourner dans sa tombe. Surtout après avoir entendu le Délégué général de sa précieuse Fondation, Patrick Doutreligne, comparer sa parole fébrile et habitée de l’Hiver 54 avec celle de ce pathétique footballeur qui, comme Zidane ou Chabal, ou tant d’autres has been – bientôt Candeloro, Morandini ? Pour Attali, c’est déjà réglé –, ne sait plus quoi faire d’épatant pour vendre son image au grand public. 

Vivant aujourd’hui à des milliers de kilomètres de la France, après avoir été expulsé de mon logement par les banques et jeté à la rue par le surendettement, j’appelle tous les donateurs de la Fondation Abbé Pierre, dont je faisais partie autrefois, à exiger la démission immédiate de Monsieur Doutreligne qui, après des campagnes de racolage de plus en plus déviantes, coûteuses et imbéciles, vient de traîner aujourd’hui les hautes fonctions qu’il occupe et sa Légion d’Honneur dans la boue infâme du show-business médiatique à la Sarkozy !

Monsieur Doutreligne, arrêtez de prendre les gens pour des cons ! La misère est votre gagne-pain, soit, mais respectez les pauvres en ne les prenant pas pour des écervelés !


Moyenne des avis sur cet article :  2.04/5   (50 votes)




Réagissez à l'article

36 réactions à cet article    


  • Yvance77 11 janvier 2012 09:04

    Salut,

    Comme vous méconnaissez Cantona. Certes ce n’est pas Dieu le père, mère Thérésa ou Gandhi... mais le gars en a.

    2corché vif, il n’a pas hésité à mettre en parenthèse sa carrière de foot et de la stopper, car il était contre l’attitude d’un certain Bernard Tapie dans le milieu du ballon rond. Et c’est pas donner à beaucoup d’avoir cette classe.

    Il s’est par ailleurs toujours investi vis à vis des moins bien lotis, et cela aussi l’on ne peut pas lui enlever.

    Alors cela n’en fera pas un saint, ni un as de la langue de pute politicienne, mais son message doit être entendu, et il devrait être soutenu, car l’homme reste honnete


    • spartacus1 spartacus1 11 janvier 2012 10:47

      Moi, je ne comprends pas l’attitude de Cantona.

      Parce qu’enfin, il n’y a plus de SDF en France. Souvenez-vous de ce qu’à dit Sarko le 18 décembre 2006 à Charleville-Mézière :
      "Je veux, si je suis élu président de la République, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid. Parce que le droit à l’hébergement, je vais vous le dire, c’est une obligation humaine. Mes chers amis, comprenez le bien : si on est plus choqués quand quelqu’un n’a pas un toit lorsqu’il fait froid et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société qui s’en trouvera remis en cause."

      Sarko ayant été élu depuis plus de 2 ans, il n’y a donc plus de SDF en France. CQFD.
      E. Cantona se trompe donc de combat, il devrait au contraire soutenir Sarko dans ces efforts pour mettre au point une taxe sur les transactions financières, à faire une SCOP chez SeaFrance, à ne pas privatiser Gaz de France, à être le président du pouvoir d’achat, etc, etc.

      Pour ceux qui n’auraient pas compris, à lire au deuxième degré.


    • orage mécanique orage mécanique 11 janvier 2012 09:39

      Que va retirer Cantona à part des coups ?
      Au moins, il essaye
      et comme à chaque fois dans ce genre d’action, on aura tous les « c’est moi qui est tout compris » faire la leçon et distribuer les bons points.

      Après, la fondation Abbé Pierre ça fait longtemps qu’elle n’a plus rien à voir avec l’hiver 54, les marchands du temple ont prit relais sous couvert de faire le « bien », et à tous les niveaux de l’organisation . La société humaine est ainsi fait qu’elle ne s’organise pas autour des plus vertueux.


      • Gabriel Gabriel 11 janvier 2012 09:54

        En voilà un qui se sert de sa notoriété pour un juste combat, moi je dis bravo Eric ! Que ceux qui critiquent, regardent ce qu’ils font ou ne font pas pour les autres avant de juger ! 


        • Fergus Fergus 11 janvier 2012 11:10

          Bonjour, Gabriel.

          Entièrement d’accord.

          Cantona, avec son côté mauvais garçon brut de décoffrage, me fait penser à cet autre mal aimé du sport : le tennisman Mac Enroe dont les coups de gueule et la mauvaise humeur sont restés célèbres. Mais tandis que l’on adulait Connors, celui-là même qui faisait payer à prix d’or ses exhibitions caritatives au point d’en essorer le bénéfice, Mac Enroe, toute star du tennis qu’il était, donnait de sa personne gratuitement auprès des jeunes sportifs dans les quartiers populaires.

          Cantona est de la lignée des Mac Enroe, pas des Connors, et c’est pourquoi le mot « tapin » employé par l’auteur de l’article, outre qu’il est insultant, semble totalement déplacé.


        • appoline appoline 11 janvier 2012 13:21

          Cantona ne fait que se défendre quand il est attaqué et il a raison. Il y a tant de lopettes dans les médias et le sport, qu’il ne faut pas critiquer ceux qui veulent que ça bouge.


        • LE CHAT LE CHAT 11 janvier 2012 10:06

          une bouffonerie de plus , comme celle du retrait de l’argent des banques pendant que sa compagne faisait la pub de LCL  !  smiley  smiley  smiley


          • Christophe Leclaire 11 janvier 2012 10:16

            Bonjour LE CHAT,
            C’est bien de cela dont il s’agit. Des coups de gueule médiatiques, et derrière, du vent !
            Et les médias serviles, éleveurs d’opinions consuméristes, s’emparent de son image pour vendre du papier. Bravo Libé. La grande mission de la Fondation Abbé Pierre mérite autre chose de plus digne que cette farce médiatique. Pauvre presse, pauvre monde...


          • LE CHAT LE CHAT 11 janvier 2012 10:23

            Oui , à prendre avec autant de sérieux que l’antiracisme chèrement tarifé de Lilian Thuram !  smiley  smiley


          • Robert GIL ROBERT GIL 11 janvier 2012 10:12

            j’aime bien Cantona, mais j’espere qu’il ne finira pas comme Martin Hirch dans un gouvernement de droite.


            • Hijack Hijack 11 janvier 2012 19:00

              Aucun risque !!!


            • tikhomir 11 janvier 2012 10:52

              "Plutôt que de mener une vraie lutte politique sur le terrain en faveur du mal logement – occupation des milliers d’appartements vacants, manifestations massives, condamnations actives et nominatives des propriétaires “indélicats”« 

              Je ne pense pas que notre bien aimé abbé Pierre cautionnerait ce genre de pratiques...

              Pour Eric Cantonna et les signatures, je ne sais pas, je dirais »pourquoi pas ?", je trouve que c’est mieux que ce que vous nous proposez (cf. ci-dessus). Après, est-ce qu’Eric Cantonna est la bonne personne pour faire ça ? Je n’en sais rien.


              • King Al Batar King Al Batar 11 janvier 2012 11:02

                A l’auteur,
                Ettoi tu tapine pour qui espèce de sombre crétin ?
                Combien de politicien ont parlé du mal logement de manière objective dans leur programme.
                Qu’un mec reconnu jette un poil de couille dans la soupe infecte qu’est la politique aujourd’hui ca me fait plaisir.
                Le mec a rien a y gagner, a part se faire critiquer par des footballeurs, et se faire traiter d’abruti par les candidats...
                Mais ca tu dois être trop con pour le comprendre...


                • King Al Batar King Al Batar 11 janvier 2012 16:59

                  C’est quoi « le sale boulot » ?????
                  Celui de flatter son ego. Celui de rayer le parquet avec ses dents. Celui d’avoir des « dossiers » qui finalement ne sont jamais reglé.
                  Si le « sale boulot » comme tu l’appelle, c’est faire en sorte que chacun puisse avoir un toit, permet moi de te dire que les politiques que tu admires tant font très salement leur « sale boulot » !!!!!


                • le journal de personne le journal de personne 11 janvier 2012 11:27


                  Guevara à Cantona…
                  J’ai visionné moi aussi la vidéo de Canto.
                  Qu’est-ce qu’il dit en gros ?
                  Primo : les banques et les banquiers sont la cause de tous nos maux.
                  Secundo : les banques ne vivent que de nos dépôts
                  Tertio : pour se débarrasser du fléau, il suffit de leur retirer nos dépôts.
                  Guevara a écrit à Cantona :
                  Salut mon frère…
                  Je me retourne dans ma tombe en me disant que le 7ème jour, Dieu aurait mieux fait de créer des cantos, au lieu d’un dimanche pour manchots.
                  J’étais banquier, je sais de quoi tu veux parler.
                  Tu voudrais que tous les vrais citoyens retirent leur confiance à toutes les banques en reprenant leurs billes, pour mettre à genoux les banquiers qui nous ont traîné dans la boue. Pour que tout le système financier s’écroule d’un coup. Que l’économie réelle refasse enfin surface et que cessent l’arrogance et la suffisance de ceux qui se font du blé à nos dépens.
                  O mon frère, je partage ta rage et ton courage mais… parce qu’il y a un Mais, si je me permets, tu confonds le remède et le poison…
                  Pour te le dire autrement, qu’est-ce qu’un ballon ?
                  Ce n’est pas avec ça que tu t’es fait un nom ? Mais avec ta façon de l’utiliser, de shooter dedans…
                  Quand le ballon passe à côté, ce n’est pas le ballon que tu vas incriminer mais le pied qui l’a frappé, caressé ou lifté…
                  Moi, l’ex-banquier, l’éternel damné, je peux t’en dire autant de la banque et des banquiers.
                  Ok tous les braves gens vont retirer leur argent au guichet, et après leur retrait, combien de temps peuvent-ils durer ?
                  Pour te faire sourire, je te dirais 90 minutes chrono… pour que les pratiquants de l’injure ne retrouvent plus rien dans leurs chaussures…
                  La banque n’est pas le fondement de l’édifice, loin s’en faut, c’est nous le fondement… les hommes !
                  Et pour te renvoyer la balle, si nous retirons nos sous, nous serons les premiers à subir le contre coup… c’est comme si, nous déclarions forfait.
                  Ce que nous n’avons jamais fait. Parce que nous sommes quelque part, des rebelles avant d’être des manivelles…
                  J’ai largué Fidel, comme tu as largué Henri Michel, parce que quitte à se prendre le mur, nous préférons le faire seuls, sans entraîner ni aliéner personne.
                  On ne va pas reprendre les armes, tu as raison, ni faire sauter la banque, c’est moi qui ai raison…
                  ON VA CHANGER DE BANQUE. CHANGER LA BANQUE pour cesser de banquer pour les requins du monde entier.
                  Pour commencer, on va créer le 7 décembre une nouvelle banque… NOTRE BANQUE !
                  Une banque qui n’aura qu’un objet : défendre nos intérêts.
                  Une banque qui accorde ses crédits à ceux qui n’ont pas d’autre crédit que leur envie de créer des entreprises, des débouchés, des marchés.
                  Une banque citoyenne.
                  Et gooooooooooooooooooooal !!!Et le tour est joué !!!
                  Tu appelles ça comment déjà ?
                  Un lob ? Le ballon est passé au-dessus des adversaires…
                  Pour finir dans les filets de la petite ménagère !
                  Au diable mon frère…
                  Je suis citoyen du monde entier… mais j’aime tes red devils !

                  http://www.lejournaldepersonne.com/2011/04/quand-on-a-guevara/


                  • CHRISTIAN LARIVIERE feutre vengeur 11 janvier 2012 11:52

                    Je me réjouis qu’Éric Cantona prenne son bâton de pèlerin et demande aux partis politiques de s’engager concrètement contre le mal-logement.

                    Bien avant qu’il ne crée les « Restos du Coeur, en 1985,(109 millions de repas équilibrés distribués par l’association -2010/2011), comment Coluche était-il jugé ?

                     »Un humoriste trublion plein de contradictions« , un »grossier provocateur" ...
                    Dénigré puis craint, et enfin admiré pour son investissement personnel dans une cause humanitaire, n’oublions pas que son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 1981 avait plus qu’inquiété les équipes de campagne des principaux candidats.

                    Que Cantona, prenant exemple sur le « clown à salopette », prenne conscience des énormes défaillances gouvernementales en matière de logements, qu’il interpelle les responsables et décideurs, que la sphère politique s’en inquiète ... Cela ne peut que me réjouir !
                    Après tout, qu’a-t-il à y gagner ?

                    (Je rappelle qu’il ne s’est pas déclaré candidat : la Fondation Abbé-Pierre a confirmé mardi la candidature - médiatique et non politique - d’Eric Cantona qui cherche bien 500 signatures, non pour la présidentielle, mais pour que le logement soit une priorité", explique Patrick Doutreligne, délégué général de l’association.)


                    • francesca2 francesca2 11 janvier 2012 12:04

                      Après tout, qu’a-t-il à y gagner ?

                      Un coup de pub extraordinaire, la construction de sa légende,
                      une popularité immense, une christification déjà en marche...Santo Subito !

                      A part ça, et là vous avez raison, rien.


                    • King Al Batar King Al Batar 11 janvier 2012 14:30

                      Je pense que quand on se fait surnommer le King depuis 20 ans, qu’on a fait chanter la marseillaise à 80 000 anglais, et qu’on a été élu meilleur joueur de Manchester United de tous les temps (devant Beckham) par les supporters, on est déjà une légende...


                    • francesca2 francesca2 11 janvier 2012 15:41

                      Oui, sur les terrains de foot. Mais il n’y a pas que le foot dans la vie.


                    • King Al Batar King Al Batar 11 janvier 2012 17:02

                      JE ne pense pas qu’un mec qui ait pu, comme lui, récolter une gloire largement méritée pour un talent hors norme puisse se satisfaire d’un fausse gloire qu’il aurait acquis en trompant les gens...
                      Quand y a des millions de personnes qui vous admire pour ce que vous savez faire ou ce que vous avez su faire. Je ne vois pas l’interet de faire semblant de savoir faire autre chose, pour vous faire admirer encore plus. La pente serait plus que glissante en plus....


                    • francesca2 francesca2 11 janvier 2012 20:08

                      Mais c’est que l’humain est irrationnel, et ce que Cantona fait est de l’humanitaire de façade, un coup de com.
                      Il n’y a pas si longtemps la bataille de Cantona était d’éliminer la faim dans le monde, face caméra il disait qu’un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes.
                      Or maintenant il n’en parle plus... peut-être que le monde entier mange à sa faim aujourd’hui ?
                      Ensuite le gag des banques, hier les mal logés...

                      Cette profusion de justes causes abandonnées après quelques mois ne vous met pas un peu mal l’aise ? Vous ne voyez toujours pas la différence avec Coluche ?


                    • Annie 11 janvier 2012 21:15

                      Francesca, vous avez raison. Entre les personnes qui souffrent de la faim (1 sur 7 selon les estimations), celles qui vivent avec moins d’un dollar par jour (je ne me souviens plus des statistiques), ou toutes celles qui succombent à des maladies transmissibles et évitables comme le paludisme ou la tuberculose, la souffrance des autres est devenue une mode, totalement déconnectée de la réalité. Avec ses champions, et en fait Cantona ne me semble pas pire qu’un autre, mais pas meilleur non plus. Autant je voudrai changer les choses, autant je ne vois aucune autre alternative. Dire que je me sens mal à l’aise serait un euphémisme, je hais le système dans lequel nous vivons.


                    • francesca2 francesca2 11 janvier 2012 21:57

                      Annie, je crois que pour une fois nous sommes sur la même longueur d’onde, je partage totalement votre commentaire -et votre ecoeurement- plus bas.

                      mais ce qui me met tout de même en rogne : non seulement le recours aux célébrités pour que nous nous sentions concernés par des causes qui devraient être une priorité pour tout un chacun (sinon, à quoi bon ?) mais en plus des imposteurs...


                    • révolté révolté 11 janvier 2012 12:51

                      « grands humanistes engagés comme Jean Reno »...

                      On parle bien de la même personne là ?
                      Celle qui était assise à la table du nabot au « Fouquet’s » le soir de son sacre... ???
                      Le pote du jaquouille qui a une résidence en corse protégée et surveillée avec nos impôts ?

                      Tous 2 potes de la pire crevure qu’a connu la france depuis le XVI ème siècle... !!!


                      • King Al Batar King Al Batar 11 janvier 2012 17:23

                        La différence, ce que vous n’arrivez meme plus a comprendre tellement votre jalousie vous etouffe.
                        C’est qu’entre un politicien, coluche ou Cantona, il y a une différence de souche. Les politiciens sont tous des fils de bourgeois, élevé à nous la mettre (et profond en ce moment) mais visiblement vous adoooooorez ca....
                        Et des mecs comme Coluche, ou Canto (attention je n’elève pas le second au rang du premier pour l’instant) qui effectivement ont de l’argent (ce que vous n’avez pas et qui cause votre jalousie maladive) mais sont des enfants du peuple, des fils de pauvre et qui à un moment donné, par sincérité, essaye d’aider les autres et de faire prendre conscience.
                        C’est quand même amusant que vous critiquiez le comportement des uns, les né pauvre devenus riches, qui veulent aider, et que les fils de riches, formatés à vous beurer la raie, ceux la vous respectez leur travail...


                      • amipb amipb 12 janvier 2012 07:27

                        Sur ce point, alchimie a raison.

                        Le problème ne vient pas de la « souche », bourgeois ou pas, énarque ou pas, mais de ce qu’il y a dans le coeur de la personne.


                      • Tiaphael Tiaphael 11 janvier 2012 15:01

                        Que les sans-emploi ne trouvent pas de logement décents on s’en doute, ce qu’on réalise moins c’est que les mal-logés finissent pas perdre leurs emplois aussi. Et on sait que l’habitat est un facteur d’insécurité. On sait que le mal logement est autant une cause qu’un effet, alors ils attendent quoi ?


                        Canto fait pas la manche, il demande aux maires de le soutenir pour créer une dynamique et que les pouvoirs politiques aient une vraie volonté de lutter contre le mal-logement. Parce que justement on ne peux pas compter que sur la générosité des gens, c’est ce qu’a hurlé dans le désert l’Abbé Pierre pendant des lustres. Que ce soit Canto ou un autre qui reprenne le mégaphone qu’est-ce qu’on s’en fout tant que ça bouge ?

                        • easy easy 11 janvier 2012 15:25

                          Vous prouvez, avec d’autres, que la défiance a gagné les esprits.

                          Alors qu’en cet hiver qui commence fort doucement, il aurait été l’occasion de parler des cas où l’hiver est rude, de parler de celui de 1954, de rappeler qu’il avait été possible de mobiliser beaucoup de gens (Beaucoup c’est seulement beaucoup, ça ne veut pas forcément dire 90% de la population), de rappeler le chemin de l’Abbé Pierre et de citer surtout le cas très peu connu d’Hélène Larmier, la propriétaire du luxueux hôtel Rochester qui l’avait mis à la disposition d’Emmaüs.
                          Quand on tape « Hélène Larmier » sur Google, il sort 5 occurrences la concernant. Quand on tape Loana, il en sort 3 millions d’occurrences.



                          L’idéal serait bien entendu que chacun ait sa maison. Mais comme ce n’est pas le cas et en attendant que ça le soit, les coups de main, les actions ponctuelles en dépannage, sont cruciales. 
                          De toutes manières, en rapport à toutes les sortes de cataclysmes qui peuvent à tout instant survenir, jamais on ne pourra se passer du principe du coup de main ponctuel.
                          Au delà de la question de la véritable construction de logements, nous devrions toujours cultiver le principe du coup de main ponctuel.

                          Il m’apparaît qu’avant 1950, la masse des gens ne s’exprimait qu’en cercles restreints et quelque peu spécialisés. Bidochon ne n’exprimait que devant ses collègues ouvriers, ses camarades de bistro, sa famille, c’était à peu près tout. Les Bidochons considéraient donc assez clairement qu’il revenait aux patrons et politiques de penser les grandes organisations et qu’eux, les basiques, avaient à se consacrer à la sphère du coup de main, de la solidarité de proximité. A l’échelle de la paroisse, de la mine, du syndicat.
                          La démarcation des rôles et responsabilités était telle que les masses pouvaient facilement interpeler les Grands sur leurs manquements étatiques (d’où les grèves, les manifestations et le turn over des gouvernements) et les Grands pouvaient aussi facilement interpeler les gueux sur leurs manquements à la solidarité de proximité (A commencer par l’endroit des tranchées)


                          Puis tout s’est de plus en plus médiatisé et internationalisé à la fois.
                          La confusion des rôles est apparue, l’épisode de l’hiver 54 marquant ce virage.

                          Les Grands sont allés à se soucier de plus en plus de leur solidarité de caste de Grands, se sont sentis de moins en moins responsables des problèmes étatiques pendant que les gueux se sont sentis de moins en moins responsables des problèmes de proximité et se mêlant de plus de plus de grande politique.

                          Aec Internet, nous voilà rendus en un contexte où tous les Bidochons d’expriment face à 60 millions de Français et où les Grands en sont à traiter les gueux un à un, de pauvre con ici, de fouilleur de poche là.

                          Désormais, dès qu’un Bidochon voit une personne tomber d’un escalier, son réflexe est moins d’aller lui porter secours qu’à ouvrir un topic sur la Toile pour reprocher à l’Etat ses manquements.
                          On va désormais bien moins à protéger directement une personne matraquée par la Police qu’à en filmer la scène pour la répandre sur le Net.
                          Tenir son rôle de citoyen revient devient désormais à buzzer de quelque misère.



                          Sans prétendre que plus personne n’opère seul, avec ses deux bras, face à la chute d’un voisin de palier, il ressort, du fait de l’importance de la médiatisation qu’avait découverte l’Abbé, que chacun a l’impression que son devoir ou rôle consiste surtout à tirer sur la sonnette d’alarme.
                          A se demander alors si ce geste suffit et qui, au bout de la ligne sera vraiment en mesure de réagir efficacement.



                          Dans le coup de l’hiver 54, il s’était donc produit deux faits d’importance, en termes de réaction d’urgence. Le premier c’est qu’un gueux s’était emparé du micro pour y tirer une sonnette d’alarme, cette action ayant été hyper admirée et suivie de millions d’autres selon la même mécanique. Le second était ce qu’avait fait Hélène Larmier qui avait consenti à bousiller sa fortune et la réputation de son hôtel pour le consacrer à un coup de main d’urgence, cette action n’ayant intéressé personne, personne ne s’en souvenant.

                          Au bilan, ce n’est pas l’entreprise ultra personnelle d’une Hélène Larmier qui a été valorisée mais celle d’un tireur d’alarme.


                          Je ne propose pas de considérer que de ces deux personnages, l’un était inutile et l’autre utile. Posons qu’ils aient constitué, par leur collaboration, la paire utile. 

                          Et aujourd’hui, on en est où ?
                          Des tireurs d’alarme, j’en vois passer 40 par jour rien que sur ce site qui tous interpellent l’Etat. Mais où sont les Hélène Larmier ?
                          Des Brigitte offrant leur demeure à des animaux, j’en aurais plutôt vu de plus en plus depuis 60 ans. Mais des Hélène Larmier offrant abri à des êtres humains, je n’en ai plus vu aucune. 


                          Ainsi, on peut trouver assez facilement des disciples de l’Abbé (Lui ayant consacré toute sa vie à la charité, les autres s’y consacrant ponctuellement), on peut trouver des Coluche ou des Cantona prenant bâton de pélerin pour alerter mais on ne trouve plus personne pour offrir ses propres murs en dépannage.

                          (Les lois protégeant les locataires ainsi que celles interdisant d’héberger des sans-papiers, toutes pondues depuis 54, rendant l’offre d’hébergement provisoire très périlleuse)



                          Si demain survenait un cataclysme, nous irions immédiatement et uniquement vers quelque clavier encore en état de fonctionner.


                          • restezgroupir44 restezgroupir44 11 janvier 2012 15:53

                            Je ne sait pas pour vous autres mais pour moi Cantona m’a ouvert les yeux et depuis j’enc*** les banquiers tous les débuts de mois et avec l’argent physique je dépense moins qu’avec la carte des banksters, rien que pour celà chapeau Eric.

                            Même si nous n’avons pas été très nombreux a pratiquer cette méthode elle a au moins le mérite d’exister et tant pis pour ceux qui se font pigeonner,pister par leurs banksters.

                             smiley 


                            • anty 11 janvier 2012 17:28

                              Il faut des hommes comme E.Cantona.


                              • anty 11 janvier 2012 17:50

                                Les hommes doivent se pencher sur ce qui ne va pas dans un pays il ne faut pas attendre que nos élus surpayés le fassent trop heureux de se faire oubliés pendant le quinquennat. 


                                • foufouille foufouille 11 janvier 2012 18:45

                                  bon coup de gueule
                                  le mec s’est gave des annees


                                  • Ronald Thatcher rienafoutiste 11 janvier 2012 19:05

                                    à mesure que les ballons d’or passent, les vieilles gloires du foot se sentent oubliées et hurlent à la lune leur désespoir d’être dilué dans le monde... Henri Leconte en médiateur de voisins belliqueux me fais autant pitié, c’est dur l’anonymat pour une luciole !


                                    • Annie 11 janvier 2012 19:45

                                      Que ce soit Cantona ou un autre, quelle importance ?? Parce que ce qu’y importe vraiment, c’est que la question du logement sans Cantona n’intéressera pas grand monde tandis qu’avec Cantona, elle aura l’avantage d’intéresser plus de gens. Ce n’est pas Cantona sincère ou pas sincère qu’il faut critiquer, ou un autre, mais nous, qui sommes devenus des crétins parce que nous ne donnerons à l’unicef que parce que Mia Farrow ou une autre en est l’ambassadrice. C’est de nous dont je désespère, pas de Cantona.


                                      • Tiaphael Tiaphael 13 janvier 2012 08:55

                                        c’est bien ce que je voulais dire Annie. Que ce soit Canto ou un autre, la personne aura le droit à un procès d’intention, alors qu’évidemment c’est le message qui compte moins que son porteur.


                                      • rototo 21 janvier 2012 16:57

                                        Je suis pro-Cantona mais c’est vrai que dans le monde du show biz actuel il est courant de voir des coups de com « parfois tres bien élaborés » ou du brassage de vent « anti-systeme » qui au final ne font rien avancer a part redorer leur image people. je pense que l’article de l’auteur apporte aussi des contre vérités qui valent leur pesant de cacaouettes qui méritent au moins le fait de pouvoir poser des «  ? » sur certains points.

                                        Finalement on en sait rien des réelles intentions de Cantona , meme si pour l instant il n’y a pas vraiment de raisons de se méfier de lui.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès