Castration politique !
C'était avant l'affaire Nafissatou Diallo et avant Me Too. C'était en 2002, l'année ou Sandrine Rousseau obtenait son doctorat en économie industrielle. En ce temps-là, au parti socialiste aidé par la complicité silencieuse des médias, tout le monde savait l'attirance obsessionnelle de DSK pour les femmes. Les citoyens ne savaient pas grand-chose de la face cachée de personnalité de celui qui deviendra un paria. Idem pour Sandrine Rousseau qui aujourd'hui combat le patriarcat par la radicalité jusqu'à la caricature de l'entrecôte, et pourquoi pas la merguez comme symbole phallique à griller. Cependant, les violences faites aux femmes sont de vrais sujets et aucune femme n'est à l'abri d'une agression sexiste ou sexuelle, comme aucun homme d'une dénonciation justifiée ou pas. L'écrivaine Tristane Banon, victime d'une tentative de viol, n'est qu'une des nombreuses proies des « chimpanzé(s) en rut », une espèce de mâle dominant aucunement en voie de disparition. Ce n'est que plusieurs années après, en 2011, que la jeune femme qui avait 23 ans à l'époque des faits, osera parler de son agression qui est toujours niée par DSK. Pourquoi des révélations si tardivement ? Sa mère, Anne Mansouret, conseillère générale PS de l'Eure, dira, « Je regrette d'avoir dissuadé ma fille de porter plainte contre DSK. C'était délicat pour des raisons familiales et amicales », voire peut-être en souvenir de relations plus intimes !
Selon Banon et d'après le parquet de Paris, DSK est un agresseur sexuel sauvé par la prescription."
Selon DSK, "aucun acte d'agression, aucune violence". "La version qui a été présentée (part Tristane Banon) est une version imaginaire, calomnieuse...", mais alors qui croire ?
Dans l'affaire du Sofitel de New York, là encore DSK revendique seulement la "faute morale", autrement "Naffisatou Diallo a menti sur tout,". Finalement, à l'entendre, on croirait que c'est lui DSK qui serait la victime d'une machination des femmes. Qu'en penserait le dieu romain Fascinus...
Petit entracte documentaire pour simplement se souvenir que la domination masculine est une longue histoire. Ci-dessous, amulette phallique (fascinum) que l'on portait dans l'Antiquité romaine pour se prémunir des mauvais sorts. Il est la représentation en bronze du phallus divin donc tout-puissant.
Wikipédia
Plus loin encore dans le passé, des chercheurs prétendent que les hommes préhistoriques préféraient les petites femmes, plus faciles à dominer que les grandes qui auraient été aussi musclées que les hommes à cette époque lointaine.
Revenons au présent pour nous intéresser au cas Bayou suspecté d'être sujet à des "comportements de nature à briser la santé morale des femmes". Ce qui est également une faute grave, puisque certains comportements et pas seulement les coups, peuvent provoquer un traumatisme psychologique important et durable chez la victime. Or, dans le cas de DSK, on sait qu'il y a eu une relation inapropriée non tarifée, selon lui. Passons sur les détails lus dans la presse. Là encore, c'est donc parole contre parole, avec à l'arrivée un gros chèque et le retrait politique définitif de l'ex patron du FMI. Par contre, dans le cas Bayou, nous ne savons rien sur ce comportement considéré destructeur de la santé morale de sa compagne d'alors. Mais, nous savons que Sandrine Rousseau a invité l'ex relation du secrétaire national des écolos sur son canapé. L'analyse de l'écoféministe est sans pitié pour le député d'EELV, il y a bien faute morale ! La présomption d'innocence est donc piétinée comme un vulgaire paillasson. La preuve de la culpabilité du secrétaire national serait la tentative de suicide de son ex compagne. Certes, il faut écouter une femme, mais ne ment-elle jamais ? Ne faut-il pas vérifier ses dires en respectant la présomption d'innocence de son ex partenaire ? Oui, un retrait provisoire peut être requis en attendant les résultats de l'enquête interne du parti, mais avant d'accuser quelqu'un de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes", une grande prudence s'impose.
Sinon, la situation pourrait s'apparenter à une castration politique non dénuée d'arrière-pensées politiciennes, et c'est Sandrine Rousseau qui tiendrait le couteau. En attendant le congrès d’Europe Écologie-Les Verts, la Nupes a les deux pieds dedans et ça ne sent pas bon pour la suite.
Photo - SAMEER AL-DOUMY / AFP
Dessin - Charlie Hebdo
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