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Accueil du site > Tribune Libre > Ce qui manque à Bayrou. Ce qu’il peut faire sien

Ce qui manque à Bayrou. Ce qu’il peut faire sien

Francois Bayrou prétend dépasser le traditionnel clivage droite-gauche. Pourtant cette thématique reste largement absente de sa campagne en ce qui concerne les questions d’ordre économique, ceci malgré la pertinence d’un renouvellement dans ce domaine.

Ainsi, à force de persévérance et d’ambition mais aussi d’incompréhension et de sourires, le Rastignac du Béarn est en train de creuser peu à peu son sillon dans la capitale.

A l’image du champ politique dans son ensemble, et malgré ce qu’en disent ceux qui clament haut et fort que le clivage droite-gauche commandera à Bayrou de prendre parti pour le second tour et donc de rentrer dans les clous que les lignes idéologiques imposeraient à tous, l’effet Bayrou illustre les questions que notre époque posent aux catégories préétablies.

On fait mine de croire que le discours du prof de lettres - ni droite-ni gauche - est iconoclaste ou bien qu’il pourrait tout au plus faire un écho lointain à celui de De Gaulle en 1958, dans un contexte soi-disant incomparable. Néanmoins l’actualité politique récente de part et d’autre de l’échiquier politique révèle combien tout ça est plus trouble et complexe qu’on ne voudrait nous le laisser croire. Les électeurs du PC sont partis chez Le Pen depuis longtemps, Ségolène défend sur la famille et l’éducation des positions qui laissent la droite modérée perplexe. La potion de libéralisme décomplexé prônée par une frange de l’UMP rebute celle restée fidèle au centralisme jacobin teinté de paternalisme gaullien. Sarkozy, qui claironnait que le centriste devrait tôt ou tard choisir entre lui et Royal, se drape désormais dans les draps de l’ouverture et prétend dépasser les clivages etc, etc, etc. Plus clairement et de manière plus novatrice encore, l’écologie, grâce à Nicolas Hulot, est apparue comme un enjeu politique majeur et un nouvel axe structurant irréductible aux questions d’appartenance à une droite ou à une gauche essentialisées.

Voir l’histoire comme la longue procession à travers les âges d’un combat entre la droite et la gauche, dont on pourrait retracer les positions et les programmes de manière rectiligne et stable, confine à la réinterprétation de celle-ci à l’aune des critères contemporains. Autant dire à un contresens totalement improductif et certainement incapable d’imaginer la manière dont il nous faut penser demain. Il faut redire aux oublieux que Marx a écrit des diatribes contre les fonctionnaires que Mme Thatcher elle-même ne s’est jamais permises et que le tiers-état ne s’est jamais posé la question de savoir s’il était de gauche ou de droite en ces termes.

La vérité c’est donc plus certainement que la droite et la gauche n’existent que comme représentations simplificatrices et changeantes d’aspirations politiques, économiques et sociales mouvantes, voire paradoxales. L’acte fondateur de notre République porte en lui cette ambiguïté fondamentale puisque derrière le souvenir entretenu du peuple prenant la Bastille transparaît l’affirmation du rôle politique de la bourgeoisie et finalement la révolution, érigée en symbole de la rébellion des opprimés aura surtout consacré l’avènement des structures politiques et sociales propices au développement accéléré du capitalisme.

Aujourd’hui, Bayrou prétend donc s’approprier le rôle de celui qui redéfinit les catégories selon lesquelles il convient de penser la politique et, au-delà, notre monde. C’est en soi une ambition salvatrice que tout homme politique ou intellectuel devrait se proposer de poursuivre au lieu de se complaire dans l’invocation infantile de glorieux aînés, de Marx à Jaurès en passant par de Gaulle, en se persuadant qu’ils vous choisiraient vous ou vos idées.

Pourtant, et sans vouloir porter de jugement sur la capacité personnelle ou stratégique de son avocat à plaider cette cause, il semble qu’un aspect essentiel de cette partition soit resté tristement inaudible. Il s’agit de l’économie. L’économie qui s’entend au sens le plus large parce qu’elle affecte notamment les modalités d’encadrement légal de la production, de la consommation et de leur interaction, la fiscalité, les conditions de l’Etat providence, la prospective stratégique, la recherche et développement et par conséquent l’enseignement, la recherche publique et l’Europe dans laquelle tout ceci prend place.

En effet, le duo Sarko-Ségo que Bayrou se propose de renvoyer dos à dos organise - pour ce qu’on en entend à ce jour - sa réflexion (sic) économique sur des bases archaïques qui témoignent assez bien du manque de culture de nos classes dirigeantes dans ce domaine et de l’incompréhension que celui-ci suscite en retour. Le débat se résume au sempiternel "moins d’impôts plus d’impôt", "plus de marché versus plus d’Etat" et son corollaire "plus de compétition contre plus de monopole public" et, dans les grands jours, à quelques considérations sur le degré souhaitable de décentralisation. Cette dernière répondant souvent au moins autant à des calculs politiques liés au délicat financement du budget national (Ah ! la dette...) qu’à une volonté d’adaptation et d’efficacité économique optimale pour le bien-être de la population.
Pourtant, depuis peu, un nouveau sujet de dispute idéologique apparemment propice au dépassement des barrières des partis apparaît autour de la valeur travail dont on entend surtout les connotations morales, voire religieuses (la bonne vieille éthique du capitalisme fécondée par la morale protestante). Le « je ne ferai rien qui puisse décourager le travail » de Madame répondant au « Travaillons plus pour gagner plus » de Monsieur.

Pourtant, chacun comprend aisément que le jeu économique dans lequel nous prenons tous les jours davantage place depuis au moins 25 ans pose des défis à la réflexion et à l’action auxquels les concepts et les réflexes des deux candidats principaux ne sont pas en mesure de répondre. Plutôt sont-ils les cache-misère qui perpétueront l’incapacité de notre pays à embrasser la modernité.

A l’heure ou Nicolas Sarkozy prétend mettre la France au goût du jour de l’économie mondiale, il n’est pas acquis que celui-ci la comprenne mieux que son adversaire du PS. Le magazine The Economist, qui se demandait récemment s’il fallait une Margaret Thatcher à la France, a omis de se poser la question du contexte de l’époque : en vérité, les politiques de celle-ci seraient largement obsolètes à l’heure de la nouvelle économie, dont seuls les plus myopes ont prononcé l’oraison funèbre avec l’éclatement de la bulle internet.

Le marché fait de plus en plus place aux réseaux et la concurrence va de pair avec la collaboration, les limites de l’entreprise s’estompent sous l’impact de la technologie, de la mobilité généralisée, des trajectoires professionnelles, les entreprises à travers les marques et leur management deviennent des microsystèmes politiques et s’ouvrent sur des questions qui, hier, restaient à leur porte. Les « externalités » engendrées par les synergies entre universités, entreprises et institutions locales sont devenus les atouts majeurs d’une économie ouverte mais ne sont pas solubles dans Smith ni Marx, même pas Keynes. La mesure de la performance, quant à elle, peut intégrer des critères environnementaux et sociaux, autant dans les comptes publics que privés.
Ainsi la régulation sociale de tels bouleversements ne saurait passer par les schémas du fordisme pas plus que ceux du capitalisme du XIXe. Comme on le voit, là aussi le refus des clivages ossifiés devrait pouvoir transparaître.

Malheureusement, les recherches qui ont inspiré des politiques hétérodoxes et efficaces, surtout en Scandinavie, restent trop souvent ignorées dans notre pays et il y a fort à parier que ceci perdurera avec ceux des candidats qui doivent répondre de leurs engagements à des partis où les conservatismes de toute nature sont la règle. Dans le meilleur des cas, ces politiques originales sont résumées laconiquement par les termes vagues de « flexi-sécurité », à l’image du désormais fameux modèle danois, pour mieux cacher la variété et l’ampleur des transformations que ce modèle requiert pour être efficace.

Devant ce vide, Bayrou, dont la doxa en matière économique reste à préciser afin de dépasser l’anecdotique dont il gratifie les médias à ce jour, serait assez légitime pour s’approprier le sujet en proposant, comme il le fait sur d’autres thèmes, de dépasser les inerties ou les impasses de « l’UMPS » afin de promouvoir une alternative nécessaire.

Dans cette perspective, et alors que Christian Blanc s’en est allé proposer ses « écosystèmes de croissance » ailleurs, on ne saurait que trop lui conseiller de prendre rapidement contact avec l’un des seuls politiques francais qui a compris la nature et la portée des enjeux aussi bien technologiques, sociaux et institutionnels qu’économiques qui se profilent : le professeur Strauss-Kahn...

Enfin, en attendant un signe de ce dernier, l’entourage de M. Bayrou devrait lui conseiller rapidement quelques ouvrages dans le domaine, qui bien que certainement assez éloignés d’un Pessoa stylistiquement parlant, pourraient lui être tout aussi utiles au cours des prochaines semaines.


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17 réactions à cet article    


  • toto1701 (---.---.128.211) 12 février 2007 13:17

    « on ne saurait que trop lui conseiller de prendre rapidement contact avec l’un des seuls politiques francais qui a compris la nature et la portée des enjeux autant technologiques, sociaux et institutionnels qu’économique qui se profilent, le professeur Strauss-Kahn... »ce sera fait une fois qu’il sera élu président


    • Realgar (---.---.106.6) 12 février 2007 13:19

      Bayrou ne trompera plus personne dès qu’il dévoilera un projet et arrêtera de jouer à Calimero pour être le « candidat des gentils ». Alors, tout le monde se rappellera que Bayrou est de droite, qu’il a été ministre de Juppé et Balladur, qu’il a fait la loi Falloux, qu’il a voté pendant 4 ans le budget UMP et que tous les UDF se barrent avec Sarko maintenant...


      • ol (---.---.103.155) 12 février 2007 14:18

        Bayrou n’a pas voté le budget du gouvernement ces 4 dernières années. En ce qui concerne la loi Falloux, que Fabius ressort à chacune de ses interventions (peut-être n’a t-il aucun argument supplémentaire), il s’est expliqué dimanche dernier. Franchement il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un cannard. Surtout quand on regarde les autres nombreuses réformes de bon sens qu’il a permis de mettre en place par la concertation avec les enseignants, les parents d’élèves, et les syndicats.


      • ol (---.---.103.155) 12 février 2007 14:21

        Et en ce qui concerne son projet, on comprend pourquoi il attend avant de le dévoiler complètement : Il s’est fait piller toutes ses idées pour la campagne de 2002. Il avait dévoilé son programme en septemre 2001.


      • Fred (---.---.20.123) 13 février 2007 14:08

        Aller hop, je remet une piqure de rappel pour ceux qui ressortent systématiquement les mêmes arguments vils pour critiquer Bayrou. Je reconnais qu’il n’est pas évident de trouver des défauts à cette homme. Il est le rare politique presque irréprochable malgré plusieurs années d’expériences dans le sacerdos politique :

        -  ?->1) « Bayrou est-il ’de droite’ ? »

        Non, pas plus qu’il n’est ’de gauche’. Le ’centre’ est un courant politique à part entière depuis très longtemps. Ce qui est vrai c’est que l’UDF s’est, dans un passé récent, allié avec le RPR. Il est bien normal qu’un parti modéré et tolérant fasse des alliances lorsqu’il est minoritaire. C’est une preuve de dialogue et d’ouverture d’esprit dans le but de voir ses idées un minimum représentées. On ne renie pas ses valeurs à essayer de faire valoir ses propositions quand on est minoritaire. Les verts et le PC se sont eux aussi alliés « à perte » avec le PS et personne ne s’en est offusqué.

        Qu’aurais-tu reproché à François Bayrou s’il etait resté bêtement arquebouté sur ses principes comme le font les extrêmes ? Quelqu’un comme Le Pen par exemple ne sera jamais élu car il n’a aucune tolérance républicaine, il rejette catégoriquement que l’on pense ne serait-ce qu’un peu différemment de lui ; même dans son propre camp. Donc aucune alliance n’est possible avec lui. Le 82,5% à Chirac en est la preuve.

        -  ?->2) « Si Bayrou n’est pas de droite, alors pourquoi certains de ses amis partent à l’UMP pour rejoindre Sarkozy ? »

        Effectivement les plus « à droite » décident de rejoindre Sarkozy. François Bayrou « ne les retient pas ». Cependant il est incorrect d’en faire une preuve du fait que Bayrou serait de droite. Justement cela est le résultat d’un petit « nettoyage »naturel de l’UDF. « Petit » car malgré les pressions de l’UMP et les promesses de circonscriptions ou de ministères, le hold-up n’a pas fonctionné comme prévu sur l’UDF. Les valeurs centristes y sont plus solidement enracinées que prévu.

        L’entente de centre-droit a été rompue depuis 5 ans quand l’UMP, ex-RPR, est devenue une machine hégémoniste essayant de tout aspirer autours d’elle. Ce mouvement ignore ainsi la tradition française de pluralisme politique au profit d’un bipartisme à l’américaine, plus facile à contrôler financièrement et idéologiquement. On nous prend vraiment pour des « veaux ».

        Alors ils nous font croire à l’UMP que le centre « c’est rien », que l’UDF est une dissidence de la droite. Je constate que cela fonctionne dans l’esprit de beaucoup de personnes. Alors je le dis une fois pour toute : c’est historiquement et idéologiquement faux, je vais le démontrer plus loin.

        En fin de compte, ce que l’UMP n’a pas compris c’est que toute cette mascarade monopolistique a servit la cause de l’UDF. Cela a permit à François Bayrou de faire « recentrage » salvateur vers les valeurs historiques de son mouvement. Ainsi il y a une certaine défection des plus ’droitiers’ qui s’éloigne naturellement de l’UDF alors que la gauche sociale démocrate s’en rapproche !

        -  ?->3) « C’est bien gentil tout ça, mais alors c’est quoi ces fameuses valeurs du ’centre’ ? »

        C’est penser qu’un pays républicain a autant besoin d’idées de droite que d’idées de gauche. Non pas le cadre d’une alternance de « tricotage-détricotage », mais dans le cadre d’un équilibre humaniste pour l’intérêt général :

        * Idées de droite : ’ordre’ et ’libre entreprise’ pour amener paix, espoir et émulation. * Idées de gauche : ’justice’ et ’social’ pour fausser l’ordre naturel qui veut que le fort écrase le faible et impose sa loi. * A cela s’ajoute les idées du centre par tradition : ’tolérance’ et ’humilité’, d’où l’engagement précoce et visionnaire des centristes pour une Europe forte dès la fin de la guerre ! Je rappelle que les papas Français de l’Union Européenne étaient « centristes » : Robert Schuman et Jean Monnet. Après 4 ans d’occupation Nazie, il fallait être pragmatique, avoir du cran et de la tolérance pour imaginer l’Europe d’aujourd’hui à cette époque encore troublée ! C’est aussi ça le centrisme : la vision humaniste de l’avenir.

        Il n’y a d’ailleurs que les gens utopiques qui s’imaginent que faire pencher la balance droite/gauche à fond d’un côté (déséquilibre) apporterait une société meilleure :

        « A GAUCHE TOUTE » : Beaucoup croient encore sincèrement que faire pencher la balance « à gauche toute » est nécessaire, comme Monsieur Besancenot par exemple ! Ils ont tord, car un système 100% à gauche ne peut fonctionner qu’avec l’axiome suivant : « tout le monde est gentil et respectueux ... » Or vous le savez : ce n’est pas le cas ! L’Homme est d’abord un animal, il est « un loup pour l’Homme ». D’ailleurs regardez ce qui s’est passé à l’Est : le système communiste, pourtant parfait sur le papier, s’est retrouvé victime de la mauvaise volonté humaine. Il manquait quelque chose pour motiver le peuple. Quand aux dirigeants, comme Ceucescu en Roumanie, ils ont fini par pervertir à leur unique profit un système autrefois en avance sur de nombreuses questions : droit des femmes, éducation, culture. Je ne vais pas rappeler tous les exemples éculés de communismes ayant « foiré ». Par contre je fais remarquer que même les communistes chinois ont compris qu’il ne s’en sortirai jamais « à gauche toute ».

        « A DROITE TOUTE » : d’autres, comme Monsieur Sarkozy, s’imaginent que faire pencher la balance « à droite toute » peut aider le pays. Comme je vous ai expliqué au début, il y a deux aspects dans cette vision : liberté d’entreprise et ordre Dans le premier cas, on nous explique qu’il faut « que tout soit possible en France », il faut « libérer le travail ». C’est marrant en forçant un peu le trait on pourrait y voir un remake de Mai68 avec son lot d’égoïsmes individuels et le fameux « il est interdit d’interdire ». La seule conséquence de cet extrémisme de la liberté ne serait en fait que la « démission annoncée de l’état » face aux marchés financiers. Deuxième aspect : on nous explique chez Sarkozy - mais aussi chez Le Pen - qu’il faut « de l’ordre » dans cette société. Bon très bien, on est pas abruti, on sait tous qu’il en faut. Les plus avisés d’entre vous connaissent même la fameuse « Pyramide des besoins » du psychologue Maslow. Elle nous explique que la sécurité est le premier pré requis à tout accomplissement humain. Mais pour le reste messieurs Sarkozy et Le Pen ? Je n’entend plus parler de régulation « sociale » ni même de « loi » ! Tout ce que j’entend à propos du ’social’ c’est qu’il s’agit « d’assistanat de la gauche ». Quand à ’loi’, j’entend dire sans contrepartie que « les juges font mal leur travail ». Il faut bien comprendre que ces remises en questions de l’indépendance des valeurs de gauche sont très graves ! Car si on met de « l’ordre » sans faire prévaloir les deux ingrédients que sont la « loi et le »social", ça ne marchera jamais. L’histoire le prouve : JA-MAIS !

        Pour moi le seul vrai bon candidat est celui qui sera capable de trouver ce juste équilibre entre toutes ces valeurs républicaines de droite comme de gauche. Cette synthèse est à mon avis clairement portée dans le programme de François Bayrou que vous pourrez lire en toute objectivité ici : ********************************** http://www.bayrou.fr/propositions/ **********************************


      • suzanne.quentin (---.---.247.81) 12 février 2007 15:50

        Plutôt que de se focaliser uniquement ces dernières années sur un positionnement plutôt que sur du fond, il eut en effet été intéressant que Bayrou porte un peu plus d’attention à aux propositions de Christian Blanc en matière d’économie de la connaissance. Ce n’est pas faute, de la part de Christian Blanc, de lui avoir proposé de travailler sur ces sujets. Aucun retour ... la forme plus que le fond. Et cela se ressent cruellement aujourd’hui dans les propositions en la matière de François Bayrou.


        • Olivier Pierret (---.---.102.13) 12 février 2007 16:00

          Christian Blanc c’est pas celui qui a plombé Air France, puis qui est passé à l’UDF car l’UMP ne lui a pas donné de circonscription, avant de retourner sa veste pour Sarkozy parce que Bayrou, en fait, ça craint un peu trop ? smiley

          Finalement, certaines « personnalités » issues de « la société civile » sont au moins aussi carriéristes que les hommes politiques « traditionnels »


          • ohnil ohnil 12 février 2007 18:06

            Ce raisonnement pourrait tenir si la situation était aussi saine que veulent nous le faire croire les économistes.

            Seulement, ce n’est pas le cas. L’économie française (comme une bonne partie de l’économie mondiale) est en cours de désagrégation !


            • Cl4ud3 (---.---.217.103) 12 février 2007 18:11

              escusez moi, mais je n’ai rien compris à la démonstration de l’auteur.

              ce qui m’interpelle, c’est que tout tient de la théorie politique : socialiste, libérale, troskyste, nationaliste..., mais quelle est vraiment la place du citoyen dans chacun des programmes ? il me semble que celui Bayrou est celui le prend le plus en compte.

              bonne journée.

              ps : pour un rastignac, il est un peu sur le retour car dans le cas contraire, il avance à la vitesse d’un escargot au galop...


              • Charles Pa. (---.---.184.158) 12 février 2007 19:37

                idnca, vous demandez à François Bayrou : « ... de dépasser les inerties ou les impasses de « l’UMPS » afin de promouvoir une alternative nécessaire. »

                Mais !... Cette alternative, elle figure dans son projet présidentiel...

                C’est même la grande PRIORITÉ de François Bayrou : Faire la guerre aux DÉFICITS et à la DETTE. (plus de 1,000 milliards d’euros)

                François Bayrou a prévu d’ inscrire dans la Constitution l’interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement.

                Et c’est une alternative courageuse puisque François Bayrou donne la priorité à la réduction du déficit public plutôt qu’à la baisse des impôts.

                Pour ceux qui sont intéressés par les propositions de François Bayrou, en attendant le programme définitif, vous pouvez consultez son site de campagne aux rubriques : dette publique, impôt,... http://www.bayrou.fr/index.html


                • idnca (---.---.38.2) 13 février 2007 13:43

                  Mon propos n’est pas de nier la volonté de F. Bayrou de promouvoir une alternative mais plutôt de regretter qu’il n’applique pas de manière plus appuyée cette stratégie légitime au domaine économique. S’il ne s’agit pas comme le fait très justement remarquer Voltaire ci-dessous de proposer un catalogue de mesures, il serait nécessaire qu’un homme politique majeur prenne enfin le temps de faire un peu de pédagogie sur les grands enjeux économiques contemporains car de mon point de vue une grande partie des problèmes de la France réside dans notre incapacité à les comprendre. Schématiquement, c’est donc en offrant une vision de la France comme économie de la connaissance, au-delà du débat socialisme-néolibéralisme, que la candidature de Bayrou prendra tout son sens.


                • Voltaire Voltaire 13 février 2007 09:45

                  Une excellente analyse.

                  Si l’on peut considérer qu’effectivement le système économique que préconise François Bayrou s’apparente assez à celui en vigueur dans les pays du nord de l’Europe (encourgement à la liberté d’entreprendre, mais niveau de taxes suffisant pour assurer une solidarité effective), sa formation ne lui permet pas d’aller très loin concrèrement en matière de propositions. Nénamoins, j’ai noté des progrès sensibles ces derniers temps, en faveur de l’innovation (thème central chez Strauss-Kahn), et son projet de création de deux emplois sans charges (sauf corisations retraites) est aussi intéressant.

                  Je pense qu’il devrait creuser un peu plus ce sujet, mais souvenons-nous qu’il est candidat au poste de président de la république, pas de ministre de l’économie. Il est important de se souvenir qu’ le rôle d’un président est d’impulser les poliques, de donner les grands axes, de proposer une vision de la société et une méthode de gouvernement, pas de rentrer dans les détails comme le souhaitent les journalistes. Je trouve ridicue cette demande pour des programmes détaillés, il ne faut pas dépouiller le parlement et le premier ministre de leurs prérogatives. Quelques exemples significatifs et représentatifs des politiques proposées dans les grands domaines d’action de l’Etat me suffisent amplement pour illustrer la direction proposée.


                  • saloon (---.---.111.74) 13 février 2007 10:14

                    J’ajouterais pour répondre à Voltaire que Bayrou est le seul qui se pose la question de la place du Président de la République dans les institutions. Et qui veuille augmenter le pouvoir et la représentativité du Parlement, qui est après tout le représentant du peuple.


                    • (---.---.27.17) 14 février 2007 17:00

                      Bayrou représente la vraie droite ,humaine et libérale , Gaulliste et moderne ,et les electeurs de droite voteront Bayrou et pas pour le candidat de « l’Union Pour la Magouille »

                      Bayrou sera au second tour qu’on se le dise !


                      • Jef (---.---.51.41) 14 février 2007 18:56

                        Décidément, c’est la Bayroumania !

                        Je vous invite à dépasser dans vos analyses les seules élections présidentielles et à ne pas oublier les élections législatives de juin prochain.

                        J’essaie de démontrer, sous le même pseudo Jef, dans un commentaire d’un autre article sur Bayrou présent sur ce site (« François Bayrou de Condorcet ? »)pourquoi l’alternative Bayrou risque de conduire la France à une impasse : je n’ai pas le courage de le recopier in extenso ici.

                        Si ça vous dit, retrouvez-le, on pourra éventuellement prolonger le dialogue et la réflexion...


                        • Jef (---.---.128.82) 14 février 2007 20:29

                          J’ai oublié que je pouvais en faire un « copier-coller » :alors le voici.

                          Belle démonstaration mais l’alternative Bayrou me paraît être une impasse.

                          Car vous oubliez de prolonger votre scénario.

                          Imaginons Bayrou Président au soir du 6 mai.Il a battu Royal, Sarkozy ou Le Pen.Peu importe...

                          5 semaines plus tard, les élections législatives : et c’est là que tout va se jouer.

                          La « surface politique » centriste est bien mince : Bayrou manque d’hommes et de réseaux à lui.

                          Inévitablement, c’est une opposition frontale « gauche contre droite » classique qui va se jouer : une vraie bataille, chacun des deux camps voulant s’adjuger la meilleure part à l’Assemblée et le meilleur rapport de force au sein du futur gouvernement Bayrou.

                          Et notre homme sera dépassé par ce combat : il n’a pas l’envergure d’un De gaulle qui avait pu opérer un ralliement de camps opposés dans les années 50, sur sa seule personne.

                          1) Imaginons qu’au soir du deuxième tour des législatives, le 17 juin, la droite l’emporte : compte tenu du poids de l’UMP dans cette victoire, Bayrou serait contraint de nommer comme Premier ministre un vrai représentant de celle-ci : Sarkozy par exemple.

                          Et tous les électeurs centristes , de droite modérée et de gauche qui auraient cru en l’originalité de sa démarche pourraient alors s’écrier : « Quoi ? Tout ça pour ça ? »

                          2) Imaginons un deuxième scénario : le soir du 17 juin, c’est la gauche qui l’emporte. Compte tenu du poids majeur du PS dans cette victoire, notre nouveau Président serait contraint de nommer comme Premier Ministre un vrai représentant de celle-ci : au choix : Hollande ou Royal.

                          Et tous les sympathisants du centre , de la droite modérée et de la droite « dure » criraient à la trahison !

                          De fait, dans un cas comme dans l’autre, Bayrou se retrouverait avec de véritables gouvernements de cohabitation, sans véritable pouvoir, il serait vite déconsidéré aux yeux du plus grand nombre et la France se retrouverait vite ingouvernable.

                          La France serait inévitablement dirigée par une droite ou une gauche « classiques »,Bayrou étant relégué aux fonctions honorifiques : inauguration des chrysanthèmes, remise de médailles, représentation de la France à l’étranger....

                          L’« alternative Bayrou » n’aurait été que de la poudre de perlimpinpin.

                          C’est pourquoi, de grâce, cessez tous de vous focaliser sur les seules élections présidentielles !

                          Ce seront peut-être bien les élections législatives de juin 2007 qui crééront la surprise : et même avec l’élection de Sarkozy ou de Royal.

                          Je veux dire : dans le sens d’un retournement de l’électorat entre les présidentielles et les législatives,cet électorat capricieux refusant d’accorder son entière confiance à un seul homme (ou une seule femme) et content de lui mettre 5 ans de cohabitation dans l’aile !

                          P.S : je ne roule pour personne, j’ai été un moment séduit par le courage et la démarche de Bayrou, j’ai une sensibilité de gauche modérée, je ne suis guère convaincu par Royal, mais si au bout du compte ma problématique se résume à : « comment faire pour nous éviter Sarkozy ou Le Pen que je considère tous deux comme dangereux ? »...alors je pourrai bien me résoudre à voter Royal par défaut dès le premier tour.

                          Et mon analyse intègre totalement ce qui est trop souvent oublié ici : les élections législatives.

                          ...Au risque, je sais, comme je viens de le démontrer, que même avec Royal Présidente ce pourrait être bien la droite de Sarkozy qui pourrait se retrouver aux manettes !

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                          commentaire constructif ? 0 > François Bayrou de Condorcet ?


                          • yquem (---.---.67.7) 22 février 2007 14:17

                            Il n’est pas évident de comprendre l’engouement pour la candidature Bayrou (qui est une réalité) pour ceux qui sont formatés dans le clivage droite/ « gauche ». Quelques rappels :
                            -  En 81 on élit un président sur un vrai programme socialiste (il y avait encore une gauche)Et en 83, changement de cap vers une politique libérale ( réalités économiques, europe,etc...) Les électeurs déçus envoient une majorité de droite à l’Assemblée, c’est la 1e cohabitation Mitterand-Chirac
                            -  En 95 on élit un président de droite. Les électeurs déçus provoquent, par leurs votes , la 2e cohabitation Chirac-Jospin. Quelques avancées mais on soigne toujours autant le libéralisme qui devient ultra voire néo ( le préfixe ne change rien à la réalité, on invoque l’inéluctabilité de la mondialisation ,en négligeant que cette mondialisation a toutes les caractéristiques d’un « fanatisme du marché » (Cf Stiglitz)
                            -  En 2002, affolement général, les bricolages électoraux du passé , de droite et de gauche nous produisent le second tour Chirac-Le Pen.Tout le monde se tourne vers Chirac qui est élu. Bayrou propose un gouvernement d’union nationale, ce qui relève de la logique et qui témoigne de son évolution et de son sens de l’intérêt national . Mais à part lui, qui d’autre ? Dans une belle unanimité les deux grands partis campent sur leurs intérêts de boutique : c’est eux ou nous !
                            -  En 2004 : La Constitution européenne : La droite et la « gauche », ou plutôt la droite et le PS appellent comme un seul homme (soutenus massivement par les appareils d’états, économiques et Médiatiques) à voter OUI. Le peuple Français devient rétif, il vote massivement NON. Rien ne change pour autant : dans cette campagne même, cet évènement majeur, lourd de signification pourtant , est totalement ignoré par les deux candidats de « référence ». Les problèmes s’aggravent : boulimique par essence , le patronat en veut toujours plus ; on délocalise, on flexibilise, on privatise, on licencie.. ; mais les profits des acteurs influents de l’économie sont florissants .

                            Mais surtout, ce qui devient insupportable, c’est la connivence de tout ce « beau monde » médiatique, économique, politique (UMP ou PS) qui veut nous imposer une bipolarisation pour que rien ne change, pour que leurs intérêts de personne ou de lobby soit préservés.

                            C’est cette réalité qui me conduira à voter Bayrou : je n’ai pas la naïveté de croire qu’il va tout résoudre au mieux, mais :

                            1) j’apprécie qu’il dénonce(depuis plusieurs années) la confiscation de tous les pouvoirs par l’obédience UMP et la lutte des clans au sein de l’appareil d’état 2) J’apprécie qu’il se pose le problème du fonctionnement des institutions et qu’il dénonce le manque de démocratie de leurs fonctionnements :le parlement n’est pas représentatif de la nation ,il ne joue même plus son rôle (c’est le gouvernement non élu qui propose les lois et les écrits !), pire des décisions qui engagent l’avenir du pays sont prises en dehors des élus ( négociations avec la Turquie, utilisation du 49-3, etc...) 3) Il s’élève contre l’imbrication des milieux économiques, politiques (droite et gauche)et médias qui met en péril la nécessaire séparation des pouvoirs (ex : Dassault,élu du « peuple », actionnaire d’un grand groupe de presse et... fournisseur de l’état , et tant d’autres !) 4) Les mesures qu’il propose sont réalistes et le plus souvent intéressantes ( lisez ses écrits)

                            Alors qu’il soit de droite ou de gauche, peu me chaut !Pourquoi ne pas essayer ce Bayrou-là ? Je pense que s’il est élu, sa base politique s’élargira considérablement et suscitera des vocations (On sens d’ailleurs déjà quelques frémissements dans ce domaines !)

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