Cécile Duflot pour la dépénalisation du cannabis : pêche malsaine aux voix et mépris de la jeunesse
Cécile Duflot, par-delà ce fond de commerce qui l’a conduite à l’état de ministre, un catastrophisme et une écologie de la peur alimentant une idéologie folle de la décroissance au moment ou l’absence de croissance crée des millions de pauvres en France et dans le monde, elle vient de nous rappeler dans toute sa splendeur ce que sont les verts : d’irresponsables opportunistes.
EELV souhaite, et ce n’est pas une révélation, la dépénalisation du cannabis, ce que vient de nous remettre en mémoire à grand bruit la ministre. Son argumentaire, stopper les trafics de drogue et conduire une véritable politique de prévention des risques. Une lamentable argumentation sur laquelle nous reviendrons, qui ne tient pas un instant pour justifier de faire de l’œil à une jeunesse qu’elle flatte du côté des faiblesses auxquelles cette société sans projet et qui se vide de ses valeurs invite, à s’anesthésier, à se réfugier dans la médiocrité des petites plaisirs artificiels. On pourrait plutôt attendre des politiques qui sont l’exemple de la Nation tout autre chose : Qu’on encourage la jeunesse à l’idéal de la justice, à s’emparer de ses possibles, à conquérir l’avenir pour y prendre consciemment toute sa place. Il n‘y a en réalité aucun ambition pour elle derrière cette démarche, que de la déconsidération à la réduire à cette caractéristique qu’on lui prête, que se droguer serait son idéal.
Il n’y a vraiment rien de révolutionnaire dans cet appel à la banalisation du cannabis, qu’une volonté sans vergogne de conquérir à tout prix un vote jeune en faveur des verts, à la veille du premier tour des législatives. C’est le juste reflet d’un opportunisme politique qui se donne la bonne conscience qu’il s’agirait là d’une nouvelle liberté à conquérir, encourageant en réalité la jeunesse à ce qu’elle contribue elle-même à annihiler sa faculté à se révolter dans ce refuge individualiste qui rajoute une couche à sa désespérance. Le « pétard », symbole de liberté ? Non ! Plus simplement, un des attributs du prêt à porter de l’exclusion ou un symptôme d’un malaise de société. La jeunesse vaut bien mieux que cela !
La réalité des effets désastreux du cannabis : ce qu’on ne veut pas voir !
On sait que l’usage du cannabis est l’un de nos plus importants problèmes au regard de l’importance que prend aujourd’hui l’échec scolaire chez les adolescents, que d’aucuns ne veulent surtout pas voir. La consommation régulière de ce produit, même faible, entraîne une diminution de l‘attention, de la concentration qui lentement entame les facultés, creuse l’écart avec les autres, sape la confiance en soi, exclut. Le cannabis participe de l’exclusion de dizaines de milliers de jeunes déjà en difficulté qui n’ont pas besoin de cela. L’usage de cette drogue crée combien de drames familiaux terribles que connaissent bien les professionnels de la protection de l’enfance, qui ne sont pas aidés par ce discours qui procède par sa banalisation à l’incitation à en consommer. Il y a quelque chose d’impardonnable dans cet appel, une insulte à tous ceux qui, loin des beaux quartiers, de ce parti écolo-bobo, souffre des injustices sociales, des inégalités de toutes sortes et qui auraient besoin de se sentir mieux considérés au lieu d’être poussés à la facilité, au laisser-aller qui n’a rien de bon pour ceux qui n’ont pour eux que leur capacité à réussir à l’école pour s’en sortir.
Il y a un cynisme incroyable à prétendre défendre la dépénalisation pour mieux prévenir les risques associés à la consommation de ce produit, c’est tout simplement se fiche du monde ! On se rappelle la façon dont encore récemment à propos de la journée mondiale contre le tabac on parlait de chasse aux fumeurs comme s’il s’agissait de criminels, parce que cela coûterait cher à la collectivité en raison du nombre de cancers qui s’y réfèrent. Rien de comparable pour le cannabis, qui pourtant selon les études très sérieuses du milieu médical comporte des risques bien plus grand en termes de santé publique, sans parler de son coût social que l’on n’évoque quasiment jamais. Quiconque a déjà consommé ce genre de produit sait parfaitement que fumer une cigarette avant d’entrer en cours n’aura aucune incidence sur la capacité à le suivre, alors qu’un joint altérera l’état mental en y nuisant.
Selon la revue "60 millions de consommateurs" qui a effectué des tests et diffusé les résultats en mars 2006, fumer un joint fait absorber six à sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone (CO) que fumer une cigarette, ainsi que deux fois plus de benzène et trois fois plus de toluène. Fumer trois joints tous les jours fait courir les mêmes risques de cancers ou de maladies cardiovasculaires que fumer un paquet de cigarettes par jour. Une étude Néo-Zélandaise arrive au même résultat avec un joint par jour.
Mieux encore, le Professeur Jean Costentin, de l’Unité Neuropsychopharmacologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rouen, Membre titulaire des Académies nationales de Médecine et de Pharmacie, démystifie l’idée de « drogue douce » et d’absence de risques ici, dans un article intitulé « Pourquoi la consommation de cannabis est dangereuse » :
« Selon l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies, la France est le pays de l’Union Européenne le plus touché (en % de la population) par la toxicomanie au cannabis : 1,5 million de Français en sont des consommateurs réguliers. Un consommateur régulier est celui qui fume au moins un joint tous les trois jours. Cette fréquence d’usage peut paraître insignifiante, elle est pourtant importante car, de toutes les drogues, le THC est le seul à se stocker durablement dans le cerveau et les autres masses riches en lipides de l’organisme. Avec une telle fréquence de consommation, le consommateur s’inflige en permanence une imprégnation de THC. Exprimé trivialement, « le réservoir est si grand que le consommateur, n’a pas besoin de repasser souvent à la pompe ». Mais alors pourquoi 500.000 Français consomment ils quotidiennement un ou plusieurs, voire de très nombreux joints ? C’est en raison de l’installation d’une tolérance qui les oblige à multiplier les prises et à accroître les doses, pour tenter de maintenir la permanence des effets recherchés.
(…) Précisons que le cannabis actuellement en circulation est de 4 à 10 fois plus riche en THC que les produits d’antan, à partir desquels a été édifiée la mythologie naturaliste des « chichon », « moquette », « herbe », « fumette », « beuh »…
(…) L’existence d’une conjonction entre la consommation de cannabis et l’induction de troubles psychotiques est désormais établie, tant pour l’entrée dans la schizophrénie que pour l’aggravation de celle-ci quand elle a débuté. On sait aussi la résistance au traitement antipsychotique des schizophrènes qui poursuivent leur consommation de cannabis. Une société sans cannabis compterait 15% de schizophrènes en moins. Pour
(…) Enfin, le cannabis constitue un sas d’entrée dans l’héroïnomanie. Tous les héroïnomanes en France (environ 200.000) sont « passés » par le cannabis. Les relations entre les systèmes endocannabinoïdes et les systèmes endorphinergiques expliquent cette relation. La « préparation » par l’addiction cannabique permet au cannabinomane de percevoir d’emblée, sur un mode exceptionnellement intense, les effets de récompense de l’héroïne, faisant qu’il n’a de cesse d’en consommer à nouveau. L’addiction au cannabis démultiplie le plaisir des premières injections d’héroïne.
(…) J’ invite les jeunes à se demander si les risques qu’ils prendraient à consommer du cannabis seraient à la mesure du plaisir qu’ils en éprouveraient ; je leur rappellerais que si le plaisir est souvent présent aux premières rencontres avec cette drogue, il s’efface ensuite, faisant place alors à un besoin tyrannique, l’addiction ; terme qui se traduit par : servitude, asservissement, dépendance. »
La dépénalisation n’arrête pas le trafic mais banalise son usage : il faut dire non et réagir !
Quant à l’affirmation selon laquelle il y aurait un recul de la criminalité lié au trafic c’est un leurre, si on regarde ce qui se passe dans les pays qui ont dépénalisé. Nulle part cela n’a donner les résultats escomptés et pour cause, le cannabis est une drogue et il en existe d’autres, le trafic à largement de quoi continuer à se développer en favorisant du coup bien plus encore des produits aux effets supérieurs souvent rendus dans ce mouvement de remplacement meilleur marché, comme le prix descendant de la cocaïne en témoigne. On utilise ainsi les réseaux du cannabis pour faire une place à d’autres drogues ne changeant rien au problème du trafic criminel en cause, bien au contraire.
L’idée selon laquelle le cannabis dépénalisé supprimerait le trafic qui y est relatif, suppose que l’Etat se transforme en dealer officiel détenant ici un monopole, pour rendre malade et abrutir la jeunesse qu’il est censé protéger et envers laquelle il a aussi pour mission de procurer les moyens d’un avenir. On ne peut à ce point confondre les rôles et les valeurs, à moins de perdre tout sens de la morale et de l’exemple que doit donner l’Etat, cette synthèse de l’intérêt général et du bien commun. Sans compter avec quelle dépréciation du politique comme si la crise de ce côté ne suffisait pas.
On sait que dans tous les pays qui ont dépénalisé l’usage du cannabis celui-ci a été banalisé, situation on ne peu plus favorable à la généralisation de ce phénomène et au final une belle catastrophe pour la société.
A quand un discours responsable sur le cannabis de la part des pouvoirs publics, partant en guerre contre le cannabis en le désignant comme un mal au même titre que n’importe quelle autre drogue ? Ce serait enfin le début d’une véritable volonté de prévention par-delà l’aspect répressif. Le préalable en serait de rompre avec l’image de tolérance que certains aiment à cultiver, particulièrement dans les médias, en faisant passer les effets d’évasion de cette drogue comme entrant dans l‘ordre des aspirations qui identifient la jeunesse. Un holdup en réalité qui lui est promis sur sa liberté et son droit à la vie : vie droguée, vie volée.
Ce qu’il faudrait demander au gouvernement, c’est une campagne de large sensibilisation qui soit à la mesure des risques qui sont le propre de cette drogue et des autres, en arrêtant de laisser croire qu’il y aurait des drogues douces et d’autres dures, qui est une façon d’encourager la consommation du cannabis comme un moindre mal.
La raison et la politique indissociables d’une jeunesse à l’idéal d’un monde plus juste
Il faut revenir aux fondements de notre culture, à ce que nous apprend à ce propos l’Odyssée à travers ce que nous en dit déjà Ulysse, lors de l’une des épreuves qu’il traverse dans son voyage de retour de Troie vers Ithaque. Emporté par des vents funestes, il arrive en vue des terres des Lotophages, qui se nourrissent de fleurs, spécialement du lotos. Après avoir pris des vivres, Ulysse envoya auprès des Lotophages plusieurs hommes pour les reconnaître.
“Ceux-ci (les lotophages)
Leur firent manger du lotos au cours de leur repas ;
Or quiconque avait goûté le fruit doux comme miel
Ne voulait plus ni revenir ni donner de nouvelles.
Ils s’obstinaient à rester là, parmi les Lotophages,
A se repaître de lotos, dans l’oubli du retour.
(Od, IX vers 92-97).
Ulysse intervient alors en contraignant au retour ceux qui avaient perdu toute volonté, toute conscience. La crainte de l’oubli de soi est clairement énoncée, face à l’attirance de ce “fruit doux comme le miel”, dont on ne parvient pas par sa propre volonté à s’émanciper une fois que l’on y a goûté. Cet aspect du récit est construit sur l’idée que la conscience est tout, et que la perdre est la fin de toute existence, car elle est pour les Grecs aux fondements de cet homme agent de son histoire qui fait la cité. Le citoyen en est la pierre angulaire : celui qui fait les lois auxquelles il obéit. C’est en ce sens que le politique est notre liberté, a fortiori celle de la jeunesse qui contient en elle les promesses de lendemains meilleurs avec l’idéal d’un monde plus juste. Tout le contraire du petit plaisir égoïste et médiocre que promet le cannabis et du cynisme d’un ministre qui ramène la politique à un écran de fumée.
Guylain Chevrier.
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