Un 24ème suicide à France
Télécom ! On tient désormais une comptabilité et c’est bien ! Des
employés se rassemblent aussi devant leur entreprise pour dire leur peine et
leur révolte. C’est heureux ! Mais pourquoi a-t-il fallu attendre si
longtemps avant de commencer à protester, dans l’attente de
riposter ? Comment ça se passe dans les autres entreprises ? France
Télécom serait-elle un cas unique. Renault n’a-t-il pas connu récemment de
pareilles tragédies ?
On avoue ne pas connaître soi-même d’expérience les méthodes de l’entreprise privée, mais seulement celles du service public. Ce n’est pas pour autant qu’on puisse les ignorer. Car si ce qu’on a vu dans le public n’est sans doute rien par rapport à ce qui se passe dans le privé,ça en donne tout de même une petite idée.
Voici vingt-cinq ans qu’on assiste impuissant à la destruction méthodique des conditions de travail dans l’Éducation nationale où il arrive aussi que certains se suicident. Et si on a décidé d’en partir, c’est qu’on a acquis la preuve quedes administrateurs aux méthodes de voyous étaient au pouvoir, avaient les mains libres, de l’administration centrale jusqu’à l’administration locale d’un établissement, et étaient prêts à tout – on dit bien à tout – , en toute impunité, pour écarter toute personne qui se met en travers de leur route. Plusieurs facteurs ont concouru à ce désastre.
1- Le démantèlement du contre-pouvoir syndical
Le premier d’entre eux, semble-t-il, est le démantèlement du contre-pouvoir syndical avec l’arrivée de la Gauche au pouvoir en mai 1981. Les syndicats ont été littéralement domestiqués. Les permanents se sont vu offrir des postes dans les cabinets ministériels. L’un d’eux, secrétaire général de la FEN, Henry, est même devenu « Ministre du Temps libre », un autre, secrétaire national de la CFDT, Chérèque, ministre délégué à l’aménagement du territoire. Kaspar, successeur de Maire à la tête de la CFDT, a été envoyé comme ministre plénipotentiaire à l’ambassade de France à Washington. Monique Vuaillat qui a quitté très tôt sa classe pour être permanente à partir de 1971 jusqu’à devenir secrétaire générale du SNES, a reçu la légion d’honneur le 11 décembre 2001 des mains de Jack Lang. Celui-ci, dans son dernier livre, « Demain comme hier », paru aux éditions Fayard, avoue, en expert, que les décorations « (sont) un détestable instrument d’allégeance au pouvoir ». Cette symbiose entre pouvoir et contre-pouvoir a détruit le contre-pouvoir.
2- La course individuelle à la faveur
Pour ceux qui assistent à cette débandade, le cauchemar commence. Ils ont beau tenter de se regrouper pour faire face à un pouvoir qui sait pouvoir compter sur l’appui des délégués syndicaux, ils restent ultra-minoritaires : ils ne rencontrent aucune solidarité quand ils se font attaquer. Les « chers collègues » détournent le regard. Mieux, ils prêtent main-forte aux administrateurs-voyous, dans la Manche ou en Seine Saint-Denis ; ils vont même jusqu’à signer une pétition contre un des leurs, comme dans le Gard ou en Alsace pour en demander quasiment son exclusion. Chacun est, en effet, à la recherche auprès de l’autorité de faveurs dont il sait pertinemment que par le droit seul il en serait privé. En somme, si les syndicats sont devenus ce qu’ils sont, c’est aussi parce que la grande majorité des enseignants a préféré la courtisanerie à la défense d’un rapport de forces qui avait un temps prévalu avant l’arrivée de la Gauche au pouvoir.
3- Une déréglementation générale d’abord par la violation de la loi
Du coup, la déréglementation qui commence dans les années 80 peut s’opérer sans craindre de susciter d’opposition sérieuse. Elle a commencé à l’Éducation nationale par la violation tranquille de la loi, car Dieu sait si l’École publique s’est édifiée sur une forêt de textes depuis sa création : le fameux Recueil des Lois et Règlements (RLR) remplissait plusieurs étagères d’une armoire avant d’être présenté en CDRom.
Qu’importe ! L’administration ignore superbement ces textes quand ils contrarient ses intérêts momentanés : des mutations se font selon son caprice, des promotions aussi : la fameuse grille indiciaire hors-classe inventée par le ministre Jospin en 1989 pour accroître la rémunération des « meilleurs », est à la discrétion des recteurs, qui peuvent s’opposer à la promotion d’un candidat même s’il a les points nécessaires. De leur côté, les conditions minimales nécessaires à l’acte d’enseigner ne sont pas réunies dans certains établissements : les petites frappes sont curieusement défendues, alors qu’elles ne représentent qu’un nombre infime par établissement ; un humanitarisme extravagant les classe abusivement dans la catégorie des « élèves en difficulté » ; les professeurs attaqués, en revanche, ne sont pas protégés comme l’exige la loi du 13 juillet 1983 qui organise leur statut. Depuis la loi du 12 avril 2000 adopté par le gouvernement Jospin-Chirac, la victime ne peut plus obtenir copie de la lettre de dénonciation qui la met en cause. Or, de l’aveu même d’un inspecteur d’académie du Gard, en novembre 2000, il arrivait déjà dans son service une cinquantaine de lettres de dénonciation par semaine !
4- Une destruction planifiée du service public d’éducation
On ne comprend pas cette mansuétude d’un côté ni cette brutalité de l’autre, jusqu’à ce qu’on découvre le projet de démantèlement cette fois du service public d’Éducation pour faciliter sa privatisation à venir. Le rapport de 1996 de l’OCDE intitulé « La faisabilité politique de l’ajustement » finit par ouvrir les yeux. Sous ce titre aussi abscons pour le non-initié que l’était l’expression « La solution finale » en 1942, se cache la méthode conseillée pour dégrader de façon inégale sur le territoire la qualité de l’enseignement dans les établissements, « éviter une coalition des mécontentements » (page 32) et amener les parents qui le peuvent à fuir le service public vers le privé.
Le rapportvise, lit-on, à « (procurer) une information utile pour les gouvernements qui souhaitent minimiser les risques de troubles » (Page 7). Le principe en est le suivant : « Si on diminue les dépenses de fonctionnement, est-il écrit avec cynisme, page 30, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnements aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves et d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. » Ainsi détruit-on les Lettres classiques pour les remplacer par du sport !
5- La traque de l’opposant sans défense
Ceux qui osent dire non sont impitoyablement combattus par tous les moyens pour les briser ou les faire fuir : selon la formule répandue, « on fait donner les parents », c’est-à-dire qu’on les lance à leurs trousses en diffusant secrètement sur ces professeurs de fausses rumeurs ; des fautes de service imaginaires leur sont aussi imputées pour justifier une sanction inique, comme celle qui frappe toujours Roland Veuillet, déplacé d’office de Nîmesà Lyon depuis six ans pour une faute inexistante selon le Conseil Supérieur de la Fonction Publique. Mais on s’en fiche !
Un recteur, William Marois, auteur de cette sanction, s’est particulièrement illustré à Montpellier le 2 mai 2002, entre les deux tours de la présidentielle. Il a signé une circulaire de 36 pages qui est un hypocrite bréviaire du petit inquisiteur administratif, appelé sans rire « Aide aux personnels en difficulté ». Les voies recommandées sont la justice et la psychiatrie ; les chefs d’établissement doivent savoir traquer des déviances aussi évidentes qu’… « une difficulté d’adaptation », « un isolement excessif », « une hyperactivité et dépendance au travail » ou encore « un refus d’obéissance ». Il est demandé d’anonymer les témoignages accusateurs ; la protection statutaire qui est obligatoire selon la loi, ne devient plus qu’une possibilité. L’administration se moque littéralement du respect des droits de la personne et donne l’exemple !
Pour la besogne, il semble qu’on recrute de préférence des administrateurs parfaitement incultes. Il faut voir un chef d’établissement trôner à son bureau sans craindre le ridicule sous « la dictée de Mérimée » dans un cadre qu’il a jugé digne d’accrocher au mur, comme le nec plus ultra de la culture ! Ces gens, ravis de leur promotion sociale inespérée, n’ont rien à refuser à leurs bienfaiteurs et supérieurs hiérarchiques.
La justice qui, un temps,a pu être un recours, n’en est plus un. Elle est d’abord trop lente. De toute façon, à quoi sert d’obtenir l’annulation pour illégalité d’une sanction comme un blâme, deux ans et demi plus tard ? Le mal est fait ! La calomnie s’est répandue et il en reste toujours quelque chose. La victime, écoeurée, si elle a tenu le coup, peut avoir préféré fuir cette jungle où ni l’honnêteté ni le droit ne la protègent.Et puis, tout l’appareil judiciaire a fini par être pris en mains par le pouvoir politique depuis que, de Mitterrand à Chirac, les présidents de la République ont été assiégés de procédures dont il a fallu les protéger. Il est vain d’espérer de gagner en justice quand on attaque une autorité !
À qui la faute ?
On imagine aisément que dans le privé, ce peut être bien pis avec cette menace de licenciement à tout moment. Mais, on le voit,dans le public qui copie les méthodes du privé, ce n’est déjà pas si mal. Seulement, la faute à qui ? Au capitalisme ultra-libéral triomphant, au méthodes managériales ? Sans doute. Mais les premiers concernés, les employés, qu’ils soient ou non fonctionnaires, n’ont-ils pas contribué par leur individualisme forcené – fût-il encouragé – à faire leur propre malheur qui aujourd’hui éclate au grand jour. Qui pouvait imaginer un instant que des employés dispersés comme les grains de sable tiendraient tête aux caprices de directions bien décidées à tout pour parvenir à leurs fins ? Elles n’ont plus personne devant elles. Elles auraient tort de se gêner !
Ça fait en tout cas des heureux. On n’a jamais tant entendu parler dans les médias du mal-être dans l’entreprise par les psychologues ou psychiatres qui ont trouvé une clientèle de rêve. Mais qui peut croire que la solution est dans la psychothérapie ou les médicaments anti-dépresseurs ? La solution est d’abord politique.Montesquieu l’a martelé dans « L’esprit des lois » (1748) : seul le pouvoir arrête le pouvoir, sinon il s’étend aussi loin qu’il ne rencontre pas d’obstacle. C’est bien un contre-pouvoir qu’il s’agit de reconstruire, si l’on veut que la vie en entreprise, publique ou privée, soit seulement vivable. Mais qui est prêt à abandonner la course individuelle à la faveur pour exiger le respect d’un minimum de règles de droit ? Paul Villach
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Bon article. Mais je ne comprends pas pourquoi vous l’illustrez avec des bottes de carottes. Ceci me rappelle une histoire du regretté Pierre Desproges.
Comment faire cuire des carottes sans feu ni électricité ? C’est simple. Prenez neuf carottes. Alignez-les sur la table. Puis vous en enlevez une : les carottes sont qu’huit !
L’illustration n’est peut-être pas très heureuse, mais c’est l’illustration de la course individuelle aux faveurs, symbolisées par les carottes... Paul Villach
Nicolas Sarkozy n’est il pas, lui aussi un travailleur harcelé avec des conditions de travail qui se dégradent constament ?
Et tous ses harceleurs ne sont-ils pas ceux qui protestent avec virulence et raison cojntre le harcelement moral et le sress au travail ? Il y a des jours où on devrait réfléchir avant d’écrire... cela éviterait bien des souffrances.
Vous avez souligné l’une des raisons majeures de la déliquescence sociale actuelle des entreprises : l’individiualisme forcené qui prévaut, encouragé par l’affaiblissement des syndicats, par la promotion du modèle anglo-saxon laissant croire à chacun qu’il est fort si sa volonté le veut, et par la précarisation de l’emploi qui rend les salariés craintifs et serviles.
Les employés (même individuels) sont pourtant beaucoup plus forts qu’ils ne l’imaginent face à des chefs souvent veules, mais ils n’en ont pas conscience, préférant trop souvent céder sans combattre. Jusqu’à la déliquescence totale du lien social.
Dommage que chaque début de paragraphe soit pollué !
Cette volonté systématique de détruire la représentation sociale avec brutalité fût appliquée par Thatcher, la Grande-Bretagne devint un pays du Tiers Monde, juste perfusé par une économie basée sur son autosuffisance pétrolière et sa place boursière, sans emplois. Ce n’est pas l’individualisme qui prévaut, l’individu en situation de précarité essaie simplement de sauver sa peau ! Les syndicats pourraient paralyser des usines ... qui sont en chômage technique, le patronat ne demande que ça. Seuls les syndicats de service public ont une capacité de nuisance mais ils nuisent plus à l’usager qu’au patron (l’Etat ou les collectivités territoriales). Exception notable les grèves de 1995 qui ont emporté l’adhésion des usagers, sans-doute animés par le désir de se débarrasser d’un Juppé hautain et méprisant. Effectivement le peuple est plus fort que ceux qui tentent de l’asservir, le salut viendra sans-doute de la rue mais il est encore trop tôt.
Votre article me fait penser à une réunion politique organisée par un syndicaliste à un an de la retraite, qui expliquait ainsi sa future candidature à un mandat politique.
« les syndicats se sont trompés sur les revendications salariales ; Pendant longtemps nos principales revendications portaient sur des augmentations en pourcentage des rémunérations pour tous : c’était une erreur dramatique, car on a creusé les inégalités. Aujourd’hui, il faut changer d’attitude et favoriser les petits salaires.. en effet 3% pour quelqu’un qui a le SMIC n’est pas la même chose que 3% pour un autre qui en gagne le triple. ...... je me présente donc. etc ....etc .... ».
Seulement il le dit à un an de la retraite après une vie de délégation syndicale. ce n’est peut être plus son problème.....
Vous terminez en parlant de la nécessité de reconstruction d’un contre pouvoir. Bien sûr, mais il faut donc savoir que plus un contrepouvoir grandit plus il devient un pouvoir qui nécessite lui même un contre pouvoir.
Ainsi les questions du pouvoir et du contrepouvoir se rejoignent et relèvent du combat démocratique au sein même de leur administration. Ce n’est pas suffisant de demander un contrepouvoir il faut aussi se poser la question de l’organisation interne de ce contre pouvoir.
Demander des syndicats forts n’est pas un gage de reconquête sociale , il faut des syndicats démocratiquement organisés , qui seront ainsi aptes à demander le respect des règles de droit.
Bon début d’article, les suicides chez FT comme auparavant chez PSA ou Renault constituent un énorme scandale, les syndicats se laissent parfois acheter quoique Thibault ne semble pas à vendre mais on l’a vu avec Notat que d’ailleurs vous ne citez pas. Blondel était en 1995 prêt à collaborer mais il mena la vie dur à Juppé, par dépit. Mais pourquoi tout à coup ce dérappage vers vos vieilles lunes ? Il ne manque plus que l’allusion coutumière au père beau pour que vous retombiez dans votre propre caricature ! Quant à l’individualisme forcené, il est apparu avec le libéralisme débridé et son corollaire que constituent les années chômage. Même si certains leaders syndicaux ont par le passé cédé aux sirènes du pouvoir, avouez que ce n’est pas la course à la faveur qui anime les salariés mais la peur du lendemain tout simplement.
La déclaration de Lombard ...« cette mode du suicide... » révélait déjà ce profond cynisme et ce mépris de l’humain dans nos sociétés à dominante libérale.Mais que dire de J.F.Copé ( patron des députés UMP ) ,élu de la nation, ( donc qui se veut à l’écoute de la « France d’en bas ? ) déclarant... » Si ce qu’on nous en dit est exact ( à propos du management de la direction de France-Télécom ) c’est fou !« Et il en rajoute en précisant que les règles de management sont ... » TRES TROUBLANTES.« C’est peu dire !!! Copé ne savait pas...Copé découvre la lune !Copé vit hors des réalités dans une tour d’ivoire où les difficultés du quotidien,les problèmes, les souffrances du » bon peuple " ne sont pas connues ni même supposées...et encore moins prises en compte.Du haut de ce lieu protégé il a les yeux rivés sur les courbes de profits du Cac 40...et en ce domaine tout va très bien !
La cause profonde de cet état de fait est la privatisation des services publics malgré l’opposition d’une grande majorité des français. Le gouvernement privatise tout les services publics au détriment des français qu’ils soient consommateurs ou employés mais uniquement au bénéfice de fonds de pension américains véritables vampires n’hésitant pas à presser les entreprises comme des citrons puis à les mettre à la poubelle. Alors bien sûr pour extraire un maximum de bénéfices le plus vite possible il faut pressurer les employés à outrance en les humiliant au besoin peu importe les conséquences…Nos dirigeants politiques nous impose ce système prédateur et inhumain, comble du cynisme sous prétexte d’Europe ou de mondialisation. Refusons l’installation de ce système qui nie les droits de l’homme, comment peut on une seule seconde envisager l’avenir de nos enfants dans ce gouffre sombre d’avidité sans foi ni loi qui utilise des méthodes mafieuse afin de s’enrichir...
Incroyablement con ,un must dans le genre .As tu étudié les statistiques un jour ou as tu tout oublié.C’est un outil mathématique qui a ses règles qui sont parfois un peu dure à comprendre mais avec du travail ! Puis il y a l’intelligence du coeur, mais ça c’est inné.
Bwaarfff !! Trop gros... passera pas... Trop énauuuurmes vos interventions, le troll est trop gros et trop poilu. Mais je vous prie de continuer, pas tout les jours que l’on à l’occasion de se battre les flancs de rire.
@ l’auteur, Merci pour votre article qui démontre la dégradation des conditions de travail. L’Education Nationale est effectivement trés touchée. Si l’on a le malheur d’y travailler et suite à une longue maladie, d’être handicapé, il n’y a aucun reclassement possibles si on n’est pas prof. Alors qu’il n’y a pas que des professeurs dans l’EN. non, il y a aussi des médecins ; des infirmières des secrétaires ; des agents administratifs.... Les compétences des catégories C sont passés au Conseil général ou régional. Mais il reste néanmoins beaucoup d’autres catégories de personnel dont on se moque éperdument ; Le reclassement n’est prévu dans la loi de 1918, car au retour de la guerre certains enseignants ne pouvaient plus assurer leur poste devant des élèves. Mais pour les autres il n’y a rien. S’ils sont malades ils n’ont qu’à ne pas travailler. Il est pourtant prouver que conserver un emploi permet de conserver sa dignité. L’administration va alors enclencher le même processus que décrit plus haut pour se débarrasser de la personne gênante qui oserait dire tout haute ce que les autres disent tout bas. Elle pose problème, elle est handicapée, on veut bien lui reconnaitre ce statut, car cela permet de toucher des dividendes de l’Etat et de montrer que ’lon suit la loi sur l’intégration des personnes handicapées , mais on ne lui permet pas de travailler de façon décente. Par contre on les autorise à passer des concours mais comme ils sont dans une autre catégorie on va diminuer leur salaire.... (repartir à zéro) Il est difficile de trouver sa place en plus lorsque l’Etat décide pour son personnel alors que l’aménagement des locaux se fait par une autre administration. (conseil général ou régional ou mairie).
Nous sommes en train de vivre une situation assez catastrophique dans le système public. Actuellement , on privatise à tout va. On a beau jeu de le faire car pour mettre la population dans la poche , et éviter de la voir se retourner contre le pouvoir ; on va pendant des mois faire un réel matraquage médiatique sur les « avantages » du travail. Un fonctionnaire n’est même pas certain d’avoir la sécurité de l’emploi maintenant. C’est un leurre. Avec les « chefs » décrits dans l’article, une persone génante va être mutée ou virée. Bel et bien. Ou encore on va lui faire subir de telles pressions qu’elle va finir par craquer et partir. A ce moment là , le fonctionnaire n’aura pas droit au chomage. En attendant, samedi, j’irai voter pour essayer de sauver la poste de la privatisation. soyons au moins en concordance avec nos idées.
Sauf que ni la poste ni france telecom n embauchent plus de fonctionnaires depuis belle lurette, ceux-ci commencent à être largement minoritaires. Et les employés dits contractuels subissent les inconvénients sans même avoir l’avantage de l’emploi à vie.
La chose est dite par l’auteur et l’ensemble des intervenants : Voila la cause de tous les mots :LA PRIVATISATION .
BON , vous ne trouvez pas que cela suffit de dire des conneries . Vous ne vous demandez pas pourquoi la France n’arrive jamais à réagir quand les Américains le font .
C’est au contraire ce coté fonctionnaire pépère qui a permis à des générations de français de se la couler douce qui est la cause de tous les mots . Le changement de rythme est insupportable et c’est là que le bât blesse .
Vous vous rendez compte , muter ces pauvres gens tous les trois ans ! Et alors, c’est ce qu’il m’est arrivé pendant toute ma carrière militaire !
La notation et l’avancement au mérite , même chose ! On n’est pas forcèment d’accord avec son noteur mais on peut toujours en discuter . et pourquoi faudrait il empècher les meilleurs de se détacher du lot comme ce serait confortable .
Ceux qui disent que seuls les fayots s’en tirent sont en général des aigris qui ne s’estiment pas reconnu selon leurs mérites .
En un mot mon cher Paul aujourd’hui vous nous avez fait un festival de ce qui plombe la France et si on vous suivait on serait foutus définitivement .
Moins un pays a de fonctionnaires mieux il se porte ! et privatisons la poste et la SNCF le plus vite possible .
Quant au phénomène particulier de France télécom , je pense qu’il faudrait faire des recherches suplémentaires avant de crier haro sur le patron ; Sans faire du conspirationisme , cette entreprise qui avait fort bien réussi sa mutation en gène plus d’un et quelques infiltrés chargés de saper le moral ne seraient pas pour m’étonner .
Cambronne ce n’est pas parce-que vous avez subi la mutation tous les 3 ans qu’il faut la souhaiter à tout le monde ! Quoique dans l’Armée c’est souvent la reproduction des mêmes schémas : j’en ai chié alors je vais vous en faire chier. L’Armée est un endroit où on apprend le mensonge et l’hypocrisie, au minimum pour ne pas être embêté au pire pour avoir de l’avancement.
Effectivement Lombard qu iest aux manettes depuis le départ de Breton, donc au moins 5 ans n’y est sans doute pour rien. Le respect des victimes commande qu’il démissionne.
Vous êtes un imbécile et votre jugement sur l’Armée est le signe d’une méconnaissance totale et d’un racisme exacerbé .
Je peux vous affirmer et vous n’êtes même pas obligé de me croire que j’ai toujours su envoyer mes supérieurs sur les roses quand je l’estimais nécessaire . C’est encore un des rares endroits ou on peut s’exprimer . Pour avoir aussi travaillé dans le privé et ensuite dans le cadre d’un tribunal je peux vous affirmer que l’hypocrisie n’est pas où vous la situez .
Cambronne je comprends le sens de votre pseudo dans la mesure où vous maniez superbement l’insulte. Il est bien connu que l’Armée est un lieu de tolérance et qu’on s’y syndique bien volontiers. Allez, retournez dans la tranchée dont on n’aurait jamais dû vous extraire. Je parle certes d’une Armée qui a 25 ans mais je ne suis pas si sûr qu’elle ait tant évolué.
Dire que vous êtes un imbécile n’est pas une insulte mais une simple constatation à la suite de vos propos manquant de nuance et parfaitement insultants au demeurant .
Se faire traiter d’hypocrite et de lèche cul ce n’est pas rien !
Je ne sais rien de vous et ne peux vous attaquer sur votre profession . allez, dites moi tout et je saurai si vous appartenez à un corps de métier génial et sans tache , il doit bien y en avoir un ....
Cambronne Je travaille dans le privé, précisément le secteur auquel mon pseudo fait référence. Allez-y attaquez-moi ! J’ai connu l’Armée comme Scientifique du Contingent - statut relativement protégé - mais j’ai été l’observateur de pratiques franchement pas jolies jolies. En même temps l’Armée était un refuge voire même une mère nourricière pour les cas sociaux, je ne suis pas sûr que ce soit encore le cas de nos jours. Je n’ai pas dit que vous étiez à l’image de l’institution que vous défendez , je ne vous insulte pas personnellement. Bien cordialement.
Vous savez ; l’armée c’est vaste et non monolythique . Je parie que vous n’avez pas du voir beaucoup de soldats dans votre service mais des militaires ; La nuance n’est pas mince .
Cambronne je ne sais pas si ma vie intéresse tout le monde mais j’ai vécu parmi les 2 catégories. D’un côté des classes chez les chasseurs en Allemagne - et vous savez leur réputation - ensuite la vie d’un Etat Major de Corps d’Armée avec des gradés de toutes armes. Il est clair que les militaires m’ont parus plus intelligents que les « soldats » qui ne pensaient qu’à vérifier l’état de rangement des armoires, les lits au carré et voyaient des moutons dans les canons de fusil. Quoique j’ai apprécié les marches en forêt, 40 km entre le Donon et Saverne, de nuit avec le poste et l’antenne derrière, le sac à dos devant. Les soldats jappaient au départ et pleuraient à l’arrivée. Et oui nous jeunes diplômés sobres et non fumeurs étions bien plus endurants qu’eux. Seul le colonel qui avait fait le trajet en voiture était plus gaillard que moi ...
Excellente analyse, Paul ! Votre article a notamment le mérite de replacer toutes ces dérives dans une cohérence d’ensemble, de l’OCDE jusqu’au terrain. Ce qui signifie d’ailleurs qu’il ne s’agit pas tant de dérives que d’une volonté réelle, selon un plan orchestré. Pour ceux qui veulent en savoir davantage sur les suicides dans l’Education nationale, il faut lire l’ouvrage de Véronique Bouzou : « Ces profs qu’on assassine » (Jean-Claude Gawsewitch, 2009).
Je prépare par ailleurs un livre spécifiquement sur le harcèlement moral dans l’Education nationale, et je souhaiterais réunir des témoignages. Les personnes intéressées peuvent me contacter à cette adresse :
A l’heure où on parle des « méthodes de management » dans le privé et de leurs ravages, il est essentiel de prendre la mesure des situations qui existent également dans le secteur public. Comme l’indique très bien l’article, certains administrateurs peuvent s’arranger comme ils le veulent avec la loi, sans contre-pouvoir. La pyramide institutionnelle ressemble à cet égard à une féodalité, avec son lot d’arbitraire.
avant pour faire tourner une entreprise , y’avait la carotte et le baton ! de nos jours , les batons sont plus nombreux et les carottes ne sont plus les mêmes !
D’accord avec vous pour trouver curieux ce procédé de focalisation sur les suicides à France télécom afin d ’essayer d’empêcher l’évolution de la poste . A tous ceux qui voient des complots partout réveillez vous .
J’ai entendu la postière dans le petit bureau de poste de mon village évoquer la situation à France télécom en disant ; « vous verrez ça va faire comme à france télécom » Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de lui répondre qu’elle avait de la chance car son bureau étant au rez de chaussée elle ne se ferait pas mal en sautant par la fenêtre . silence réprobateur de la très nombreuse clientèle (trois personnes ).
Touche pas à ma poste ! Si justement touchons y : Entre les grèves, l’ordinateur en panne , les maladies de la postière et puis le jour ou il ya de la neige etc etc ce truc ne fonctionne pas bien .
Ma postière est le modèle de base de sa corporation : Pas méchante , pas franchement désagréable( cela prouve quand même qu’on a réussi à améliorer ce point ) , mais n’ayant strictement rien à foutre du service public (service du public) sauf si on entend cela au sens du service du secteur public .
Voila , c’est dit , ces gens là me gonflent depuis toujours . comme les enseignants d’ailleurs . Du public bien entendu , car dans le privé cela va beaucoup mieux . Faites l’expérience et vous verrez .
De quoi se faire flinguer , hein ? Pas franchement consensuel ni politiquement correct !
Merde Cambronne on va être presque d’accord ! Le service public n’a hélàs pas grand-chose à foutre du public et c’est pas peu dire. Ce faisant il programme sa propre disparition lors de la mise en concurrence prônée par Bruxelles. Ca me fait mal de l’écrire mais le service UPS ou DHL est 100 fois meilleur que celui de la poste. Concernant la téléphonie on ne peut pas dire que le service soit meilleur depuis que c’est privatisé, avez-vous essayé de contacter le SAV d’Orange ? Dans les agences on vend mais on ne dépanne pas ! Débrouillez-vous avec le plateforme téléphonique ... Comme vous le dites la postière n’est pas franchement désagréable mais l’Education Nationale est sans doute le dernier service public où on se paye royalement la tête du client. Ceci-dit compte-tenu de l’excès de demande par rapport à l’offre je ne suis pas sûr que l’enseignement privé soit en général plus à l’écoute, ce ne semble plus être le cas.
Mais oui , nous sommes d’accord sur l’essentiel . Si vous avez un peu de bouteille vous pouvez vous souvenir des PTT .(petit travailleur tranquille)
a l’époque le téléphone était public et c’était le 22 à asnière . ensuite le téléphone est sorti du package postal au grand bénéfice de tout le monde ; Puis ce fut la privatisation et cette boite poussièreuse est devenue une grande entreprise .
Je ne suis pas à Orange et j’ai résilié mon abonnement à France télécom !
SFR neuf , tout ça marche plutôt bien , je ne me plains pas .
Regardez aussi le Fret français . Les syndicats cheminots font tout pour le casser . il sera un jour assuré par du privé .
Des suicides dus aux restructurations,
aux pertes d’emploi ?
Un peu trop rapide comme explication.
Ce qui mène à ce geste irréversible
est bien trop complexe et dépend de tout un parcours de vie dans sa
globalité.
Cependant, ces difficultés
supplémentaires deviennent des déclencheurs irrémédiables :
pression sociale, familiale, carcan morale, perte affective, d’estime
de soi, du sens, de repères, culture ultra individualiste et puis
surtout cet immense manque de solidarité entre les personnes qui
existe dans la société actuelle et notamment au sein des
entreprises.
En règle général quand le bateau
coule, c’est souvent la logique du « chacun pour soi »
qui l’emporte et l’hypocrisie la plus assumée devient facilement
acceptable.
Mais le travail serait il donc le seul
moyen de donner un sens à sa vie ? Ce modèle assené depuis des
décennies est il donc le seul qui vaille la peine ? « famille,
travail, patrie ».
Ne méritons nous pas des alternatives,
ou sommes nous incapable de les mettre en place et de rejeter le
dictat de cette pensée unique ?
Je suis frappé du coût hallucinant pour la sécurité sociale de toutes ces nouvelles techniques de management qui consistent , en résumé , à dire aux salariés : « vous n’êtes pas des collaborateurs , mais des concurrents » . Le public est maintenant à la même enseigne que le privé .
Lorsque le lieu de travail n’est plus un lieu dans lequel on se contente de travailler avec les autres dans le but de réaliser un but commun, mais une espèce de jungle dans laquelle il faut affronter des humiliations à longueur de journée , et dans laquelle chaque collaborateur est un ennemi potentiel caché derrière son sourire de façade , l’on devient très rapidement malade psychiquement, et la vie devient un enfer .
L’on voit de plus en plus de malades quasiment détruits mentalement , qui ne peuvent pas démissionner de leur travail sauf à être privés d’allocations de chômage , mais qui sont malades de peur à l’idée d’y retourner . Quand il y a un médecin du travail compréhensif , ils peuvent être mis inapte au poste de travail , ce qui aboutit le plus souvent à un licenciement donnant droit au chômage . Sinon , il y a accumulation d’arrêts de travail prolongés , de consultations psychiatriques etc ...tout cela étant bien sûr ruineux pour la sécu .
Le premier conseil que je donne à ces patients est de se syndiquer, malgré la faiblesse actuelle de syndicats . Il y avait une célèbre affiche du XIXème siècle qui montrait un tout petit ouvrier non syndiqué à côté de son patron, et un tout petit patron à coté de son ouvrier syndiqué . Je pense que cette affiche reste en partie vraie , malgré la faiblesse actuelle des syndicats .
votre article est excellent, j’aurais toutefois une petite remarque a faire
il existe un signe avant coureur de la dégradation du travail dans ces entreprises, et ce signe est visible par tous, c’est la dégradation du service à l’usagé (au client, pardon)
que ce soit l’éducation nationale, FT, EDF, les banques, à chaque fois on s’aperçoit que les premières victimes sont les clients. Et même tres souvent ce sont les clients les plus faibles (personnes âgées, chômeurs, etc) qui sont « manipulés » par les employés pour répondre aux exigences du patron. Alors c’est vrai que parmi ces collaborateurs, ce sont les plus honnêtes qui trinquent les premiers. Avant on avait sa conscience, alors on démissionnait et on retrouvait une place le lendemain, aujourd’hui avec la précarité, on avale son honneur, mais bon au bout d’un moment, ca explose Pendant ce temps-là, ceux qui ont moins de scrupules et une bonne dose d’égoïsme, continuent leur carrière sans etat d’âme, mais en continuant a s’assoir sur le client et à abuser de sa naïveté en collant a tour de bras des monceaux de services inutiles (voir couteuses) mais rapportant une bonne prime en fin de mois.
@l’auteur...vous avez surement dû abuser du cône d’intericonicité pour écrire un tel tissu de bêtise.... Juste une question simple c’est quoi le taux de suicide chez Bouygues, à la RATP, ou chez Veolia....Combien pour 100 000 salariés ? Dites-moi mon brave c’est combien ?...Et puis ensuite dites-moi si c’est statistiquement différent, je parle là de science, pas de croyance, de ces 16 cas/année pleine qui se sont produits chez FT.... Ok les salariés de FT ne sont pas un échantilllon représentatif de la population des salariés français mais le taux de suicide en France est de 19 pour 100000 toutes catégories CSP confondues...alors 16 par chez FT c’est largement en-dessous de la ’norme« ...même compte tenu du biais de recrutement....Juste un rappel, au cours des années précédentes le nombre de suicides fut autrement plus élevé et personne n’a couiné !...Alors pourquoi un tel bruit médiatique aujourd’hui ?.... Vos tentatives d’explications sont ridicules...les mutations forcées à 200km ça fait bien rire...moi j’ai fait France, Mauritanie, Sénégal, Bénin, France, Cameroun, Madagascar, Kenya, Algérie....tout les 3 ans et je n’en suis pas mort.... Que le pouvoir ait acheté les représentants syndicaux de la FEN à la CFDT ne devrait pas vous surprendre, ces gugusses sont corrompus jusqu’à la moelle.... Quant à votre comparaison entre la »solution finale" et la dégradation des conditions d’enseignement, rien que pour cela vous méritez non seulement un point Godwin mais aussi que l’on vous pète les dents pour avoir oser une telle indécence....
Votre malhonnêteté n’a d’égal que votre violence verbale. Cela suffit à montrer que mon article vous secoue. Il faut une singulière mauvaise foi pour oser faire croire que j’aurais mis en parallèle un génocide et la destruction programmée du service public d’Éducation, ou alors être proprement imbécile.
Je ne fais que mettre en évidence la même technique de langage codé, intelligible des seuls initiés quand on veut cacher quelque chose d’inavouable : dans les deux cas on est en présence d’une périphrase et d’un euphémisme qui masquent ce qu’ils désignent.
Mais cette subtilité, je suppose, dépasse vos capacités intellectuelles ! Paul Villach
Vous oubliez des employés qui jusqu’à pas si longtemps voyaient comme seule évolution de carrière, une promotion liée à un poste de management ou encadrement ou cadre ...
Or le « management » est un poste qui nécessite certes des qualités professionnelles au métier, mais surtout des qualités humaines, de communication et surtout un mental d’acier ....
Quand le PDG de France Télécom voulait mettre fin à la « pêche aux moules ».
Une vidéo mise en ligne par le site Mediapart montre Didier Lombard mettant la pression sur ses équipes, le 20 janvier dernier. Ceux des salariés qui « ne sont pas à Paris, qui pensent que la pêche aux moules c’est merveilleux... eh bien c’est fini », lance-t-il notamment, alors que la série des suicides a déjà commencé.
Le 20 janvier dernier, la pression était déjà palpable chez France Telecom, comme en témoigne une vidéo, dénichée vendredi 2 octobre par le site internet Mediapart, qui y consacre un article. Alors qu’il remet devant ses équipes les Orange Labs Awards (des trophées de l’entreprise récompensant les meilleures innovations technologiques), Didier Lombard, le patron d’Orange France Télécom qui fait aujourd’hui la une des médias depuis la série de suicides de salariés de France Télécom, s’adresse en ces termes à ses salariés : « On sait pas bien ce qui va se passer. Il va falloir qu’on s’adapte à la réalité qui va se présenter vers nous avec une rapidité encore plus grande. »
Et de lancer, comme un avertissement : « Ceux qui pensent qu’ils vont pouvoir continuer à être sur leur sillon et pas s’en faire tranquille, se trompent. »
Ce n’est pas tout : ceux des salariés de France Télécom qui « ne sont pas à Paris, qui pensent que la pêche aux moules c’est merveilleux... eh bien c’est fini », ajoute Didier Lombard.
Une petite phrase qu’il explicite : « Même s’ils resteront aussi nombreux, il y aura autant de crédits, autant d’activités, il va falloir qu’on s’adapte aux sujets tels qu’ils sont sur la table aujourd’hui, et pas ceux qu’on a rêvés il y a vingt ans. »
Un porte-parole de la direction d’Orange, contacté par Mediapart vendredi, a cherché à nuancer ces déclarations du PDG de France Télécom, tenues lors de cette réunion privée, et dont les images n’étaient pas destinées à la diffusion en dehors du groupe : « C’est un homme qui s’adresse à des chercheurs du centre de recherche de Lannion, dont lui-même est issu », a-t-il expliqué. Il s’agissait « d’une blague entre camarades de Polytechnique. La pêche aux moules est une allusion à la Bretagne, il ne s’agissait pas de stigmatiser les fonctionnaires ».
Reste que la diffusion de cette vidéo ne va pas arranger les affaires de Didier Lombard, en pleine polémique sur le stress au travail et les restructurations brutales de France Télécom. Sur les 24 suicides recensés depuis 18 mois dans l’entreprise, un technicien de ce centre de recherches et de développement de Lannion s’est donné la mort dans la nuit du 29 au 30 août, rappelle Mediapart.