Ces jeunes couples que la finance internationale envoie au casse-pipe de la spéculation immobilière
Le 17 mai 2011, Alexandre Mirlicourtois (https://www.xerficanal.com/) publie une vidéo intitulée : « Décélération de l’économie mondiale ». Nous y trouvons cette phrase :
« En fait, seuls les pays d’Europe du Nord, Allemagne en tête, les plus directement branchés sur le commerce international, parviennent encore à maintenir une trajectoire de croissance forte. »

Quant à la France, l’affaire est plus délicate, cependant…
« Il y a toujours des raisons d’espérer. »
Prenons-la, alors, dans sa situation intérieure, et tout spécialement à travers l’immobilier qui fait l’objet de la vidéo suivante (31 mai 2011) :
« Immobilier – Paris et les régions stars creusent l’écart »
Ayant commencé par cette phrase : « Le marché de l’immobilier est attaqué de tous les côtés », Alexandre Mirlicourtois se récrie bientôt :
« DES marchés au pluriel ! Car l’expression « LE marché de l’immobilier » est clairement un abus de langage. Un simple retour sur 2010 suffit pour s’en convaincre. Il montre combien l’immobilier est constitué de marchés locaux, géographiquement limités. »
Ici apparaît un graphique qui – une fois souligné qu’il force un peu le trait en ne retenant que la moitié supérieure des pourcentages – n’en paraît pas moins très significatif… Alexandre Mirlicourtois le commente de la façon suivante, tout en faisant référence ensuite à un autre graphique que je ne reprends pas ici :
« […] la hausse des prix a été en moyenne de 6,3% en France l’année dernière. Une moyenne sans véritable sens puisque les prix se sont élevés de 5,6% en province mais ont bondi de 7,5% en Ile de France et de 10,5% à Paris. Mais même la moyenne parisienne manque de pertinence ! Dans ce marché globalement en hausse, les augmentations ont atteint, comme vous pouvez le découvrir, 8% dans le 7e ou le 14e arrondissement pour grimper jusqu’à 15% dans le 2e arrondissement, soit quasiment un rapport de 1 à 2. »
Il y a donc une France qui gagne, et une autre France qui gagne moins… Et puis peut-être y en a-t-il une autre encore qui y perd… Qui perd quoi ?… Un peu de sa vie, ainsi que nous allons le voir avec Alexandre Mirlicourtois lui-même qui nous le dira tout net…
Mais approfondissons encore un peu cette course à la richesse… croissante qui montre bien que l’Europe n’est pas une si mauvaise affaire pour certains détenteurs d’un patrimoine immobilier aliénable, et non pas simplement résidentiel (les lettres capitales sont celles de la transcription écrite de la vidéo) :
« Cette tendance à l’EPARPILLEMENT se retrouve aussi dans des villes comme Lyon. Lyon avec des écarts encore plus impressionnants ; du simple au triple cette fois-ci. 2011, comme 2010, sera donc une année très HETEROGENE dans l’immobilier. Et les écarts vont se creuser. »
Jusqu’à ce que la corde casse… Mais laquelle ?… Celle qui enchaîne aux aléas de l’investissement immobilier les jeunes couples fondateurs de foyer, par exemple… En effet, Alexandre Mirlicourtois nous met en garde, alors que nous sommes désormais en présence des miracles de la hausse ciblée… Pour que tout cela s’échafaude, il est nécessaire que se trouve, tout en bas, quelques soutiers… courageux et costauds :
« Il est vrai qu’il faut aujourd’hui une vie entière d’épargne pour acheter son habitation. »
Ce qui ne peut que secouer, à être dit comme cela !… Quant au graphique – qui remonte, comme on le voit, jusqu’en 1965 -, il nous donnerait même un peu le tournis…
« Sur longue période, comme vous pouvez le voir, le prix d’un logement représente en moyenne 2,7 années de revenus. En 2010, il en fallait plus de 4. »
Et, par en dessous, il y aurait donc des « sans-domicile-fixe » ?…
Cependant, Alexandre Mircourtois n’a pas tort de s’amuser de ce que serait un retour à la norme des années 1965-2000… Une vraie révolution… Tout le monde chez soi… Et boum !
« Un simple retour dans le couloir « normal » des fluctuations et c’est une chute instantanée de 21% des prix. Retrouver la moyenne de long terme et c’est un effondrement de 35%. »
Ce qu’à Dieu ne plaise !… se disent les très gros investisseurs de la grande bourgeoisie internationale qui comptent bien que Paris sera toujours Paris !… En effet, sur cette jeunesse laborieuse qui va trinquer tout au long de ses meilleures années d’adulte, c’est un monde quelquefois très lointain qui s’appuie avec délices… Pour le mesurer, reprenons le raisonnement d’Alexandre Mirlicourtois et appliquons-le à ce que je viens d’écrire :
« […] car deux logiques s’affrontent et il est ABSOLUMENT impératif de distinguer deux marchés : l’un purement résidentiel, l’autre patrimonial. Le premier, le « résidentiel pur », c’est celui des primo accédants et des classes moyennes. Sur ce marché, l’environnement économique et financier des accédants potentiels s’est détérioré depuis plusieurs mois. Pouvoir d’achat attaqué par l’inflation, marché du travail dégradé, prix inaccessibles en raison des hausses passées, même du côté des taux d’intérêt, la tendance n’est plus bonne. »
Prenons la question du niveau des taux d’intérêt :
« La tendance est à la remontée et les meilleurs taux s’éloignent. »
Certes, il y avait une petite ficelle qui aidait à faire tenir la chose sur sa base…
« De même, l’allongement de la durée des prêts bute sur des seuils difficilement franchissables. Cet allongement avait pourtant permis aux ménages de digérer l’essentiel de la hausse des prix. »
Et la couleuvre avait donc bien été avalée… Mais les bons moments sont toujours plutôt courts…
« Plus que jamais la pierre apparait comme une valeur refuge d’autant plus que l’inflation a fait son retour. Les hauts revenus français ? mais pas seulement. La vallée des Alpes, le Luberon, la Côte d’Azur, les meilleurs arrondissements de Paris, de Lyon ou de Marseille font partie également des lieux privilégiés par les étrangers fortunés. A Paris, les riches étrangers n’hésitent pas à débourser plus de 10 000 euros le mètre carré pour s’offrir un pied-à-terre aux Tuileries ou place des Vosges. L’immobilier de prestige en France est fait par la demande étrangère. »
Mais où donc a pu glisser cette victoire soviétique de 1945, à laquelle la France avait tout de même fini par se trouver associée ?… Où ont glissé les travailleuses et travailleurs de la production, qu’ils soient allemands ou d’autres pays d’Europe ? Quelle place pour leurs enfants ?… Quels outils de production seront laissés à ceux-ci pour qu’ils ne soient pas très vite poussés à la rue par un crédit impayé et impayable ?…
NB. Cet article est le sixième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
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