Ces riches que l’on aime bien
Ils sont vilains. On les taxe un peu plus pour le bien de la nation et les voilà qui se carapatent pour se chauffer à un autre soleil. Johnny, Michel Houellebecq, Jo-Wilfried Tsonga, et maintenant Depardieu se barrent, et la France déteste encore plus ses riches. Que cache ce cliché ?
Ce serait une des nombreuses tares du français moyen : il ne nourrit pas pour ses riches une sympathie démesurée. C’est culturel parait-il, ancré dans les mentalités nationales. Si aux Etats-Unis les self made men sont admirés, et si certains n’hésitent pas à reverser une partie de leurs gains à la société qui leur a permis de faire fortune, voilà qui est beaucoup moins évident en France.
Le cliché est alimenté dans les deux sens. Le départ de Depardieu dans une petite bourgade de Belgique est largement relayé par les médias, et pas dans les termes les plus nuancés. Michel Sardou enfonce le clou en faisant preuve d’un moralisme plutôt agaçant. Il « ne juge pas », mais quand même, ce n’est pas très très bien de s’en aller comme ça et de ne pas honorer le patriotisme fiscal dont doit faire preuve tout bon citoyen qui se respecte. De quoi irriter les plus fortunés, qui se sentent personae non gratae.
Un stéréotype assez grossier finalement, car la haine du français ne repose pas forcément sur un mauvais sentiment, mais plutôt sur une volonté de justice sociale. En vérité, que n’aiment pas les français ? Ce n’est pas la richesse dans l’absolu, ce n’est pas le volume du compte en banque, c’est le cynisme et l’égoïsme nauséabonds qui accompagnent parfois certaines fortunes.
Le français n’est pas universellement et par principe contre les riches. Certaines personnalités du monde des affaires et du show business, implantées ou non en France, ont l’amour presque inconditionnel des mangeurs de baguette parce qu’elles consacrent une partie de leur temps et de leur argent à se soucier de la galère des autres.
Exemple d’Eric Cantonna, militant fervent qui après ses gloires sur le terrain de football n’a pas cessé de s’intéresser à diverses causes, dont le mal logement notamment. Idem pour Josiane Balasko, qui a déjà œuvré pour les restos du cœur et les sans papiers, pour Antoine de Caunes, engagé pour lutter contre le Sida ou encore pour Eric Cormier, ce business man qui n’hésite pas à venir en aide aux artistes en mal de financement et qui grâce à lui peuvent vivre de leur art.
La prochaine émission d’Harry Roslemack, « En Immersion », intitulée Harry Roselmack avec les héritiers de Crésus dressera le portrait de quelques riches de France et s’attachera à déconstruire les clichés qui circulent sur la catégorie des français les plus aisés.
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