Cette étrange année 2011 annonce-t-elle un chaos pour 2012 ?

Avez-vous observé les lauriers roses ? Je ne sais pas si près de chez vous les lauriers sont en fleurs mais je peux vous certifier qu’à Talence, la floraison est à presque à son apogée, ce qui est bien étrange car les autres années, il faut attendre le mois de juillet pour voir cette belle plante de jardin être couverte de fleurs. Sans doute, les botanistes invoqueront-ils le printemps exceptionnellement chaud que nous avons eu en 2011 mais deux degrés de plus en moyenne ne suffisent pas à expliquer pourquoi la floraison des lauriers est en avance d’un mois, ni les causes de ces fleurs plus grandes qu’à l’habitude. C’est comme les abricots ou les salades. Comme si la nature avait décidé d’être généreuse, en dépit d’une sécheresse non moins étrange. A cette bizarrerie florale s’ajoute la floraison des mimosas qui cette année, avait au mois une quinzaine de retard. Les temps changent et Dylan devrait chanter climat are a changing.
L’observation du ciel permet de voir également les modifications du climat depuis quelques années. L’air est parfois humide au début de l’été. Les précipitations se font chaotiques, erratiques. Avant, de grandes masses nuageuses parcouraient le pays d’ouest en est, se soldant pas des précipitations pouvant durer un, deux, voire trois jours sans s’interrompre, notamment en automne. Maintenant, les masses nuageuses semblent éclatées si bien que la prévision des pluies devient incertaine et que les services de météo France sont quelque peu désemparés, avec ce climat facétieux qui semble les narguer en déjouant les pronostics. Il n’y a que les températures qui sont annoncées de manière assez fiable. Ce changement climatique s’est manifesté il y a dix jours à Talence, avec un phénomène extrêmement étrange que j’ai observé. Le ciel était lumineux, dégagé. Puis quelques gouttes de pluie sont apparues à l’improviste. Un regard au loin laissait penser à une précipitation éphémère or, telle ne fut pas ma surprise quand je me trouvai pris sous une averse. Heureusement, il y avait quelques bâches de café pour s’abriter. Le ciel n’était pas sombre. On voyait au loin quelque luminosité laissant penser à une prochaine éclaircie mais le nuage fut capricieux au point de persister sur nos têtes et de nous servir durant une heure l’averse, si intense qu’elle perturba le réseau local de gaz, tout en transformant les rues en torrents. Le phénomène était inattendu, imprévisible, très différent d’une averse d’été que l’on voir arriver de loin, qui se produit avec un ciel noir, alors que l’éclaircie annonce la fin des hostilités une fois le nuage passé. On aurait dit que le nuage s’était formé progressivement sur nos têtes puis s’était figé dans l’espace. J’ai pu vérifier mon observation sur les radars de météo France. La perturbation s’est bien faite localement, avec une tâche qui grandit mais ne se déplace pas, contrairement à une précipitation courante où l’on voit la zone pluvieuse se mouvoir nettement dans une direction. Le climat devient étrange. Il change mais telle est sa nature et je ne m’inquiète pas du réchauffement, laissant cette lubie aux anxieux de l’opinion massifiée.
Notez bien que je crains bien plus la folie humaine que les frasques climatiques. Ce 21 mai, contre manifestation pour défendre le droit à l’avortement alors que les intégristes de la vie manifestaient près de la place de la Concorde avec des mères catho pondeuses fières de promener leur progéniture. Le dispositif de sécurité était impressionnant. Près de 600 hommes, gendarmes, CRS, policiers en uniforme et en civil, pour encadrer ces deux manifs totalisant à peine plus de mille participants. Officiellement, il était question d’empêcher les affrontements mais au vu du pacifisme bon enfant des protagonistes, on n’imaginait pas un combat de rue. Le spectacle était assez burlesque, avec ces deux rangées d’hommes en armure caoutchoutée encadrant les partisans de l’avortement qui ne pouvaient avancer à leur guise car la tête de la manif était encadrée par une rangée de CRS dotés de boucliers, tandis que pas moins de six camions de gendarmerie suivaient le cortège, avec en plus un ou deux véhicules banalisés de la BAC. Visiblement, la préfecture avait prévu un comité d’accueil pour ces gauchistes qui semble-t-il, n’avaient pas reçu une autorisation légale. Bref, du comique, répétition burlesque d’un mai 68 évanoui encadré par une comédie de gentils gendarmes, dirait Marx. Les quelques commentaires médiatiques ont souligné le côté jamais vu de cet encadrement policier. Assez étrange en vérité, comme ces lauriers roses en fleurs et ce nuage qui pisse pendant une heure.
L’année 2011 nous a réservé d’autres surprises. Les révoltes arabes et l’étrange revirement de la diplomatie française qui, en pleine crise tunisienne, voyait une ministre proposer ses forces de police à un pouvoir vermoulu, non sans avoir passé un séjour dans ce pays, tandis que le ministre de la culture jugeait convenable la gouvernance de Ben Ali. Puis ce fut le bombardement de la Libye, décidé sur un coup de tête du président. Au Japon, un séisme imprévisible a créé un tsunami dont les dégâts sur une centrale ont fait de cet événement un 11 septembre du nucléaire. Du coup, l’Allemagne s’est décidé pour abandonner l’énergie nucléaire. Sage décision diront les écolos ou bien étrange capitulation face au progrès diront les hommes modernes. Etrange défaite en 1939. Déchaînement de la puissance nazie. Chaos mondial. Les énergies se sont explosées dans les armes. Et en 2011, peut-on parler d’une étrange manifestation des énergies, qu’elles soient humaines ou telluriques. La mécanique quantique du trou noir a peut-être quelque explication de ces phénomènes mais ne dit pas pourquoi DSK s’est effondré dans un trou noir de l’histoire en cette étrange année 2011 marquée aussi par ce concombre qui fâche une Allemagne boudant le nucléaire et une Espagne singulière avec son mouvement des indignés recelant aussi son cortège d’étrangeté. Pendant ce temps, une fausse rumeur a été balancée par Luc Ferry sur un ancien ministre pris en flagrant délit d’orgie pédophile. L’Etat protège-t-il les criminels ? Si les faits sont avérés, beaucoup peuvent être suspectés de non dénonciation d’un crime dont la gravité dépasse quelques massages de pieds. En attendant que les langues se délient, on méditera encore sur cette épidémie jamais vue due à une forme agressive de la bactérie E. coli. Contrairement à la grippe H1N1 qui affectait inhabituellement les enfants, la bactérie incriminée semble se porter sur les adultes et ce phénomène sanitaire est très étrange. Du jamais vu disent les experts, comme cette manifestation joviale encadrée par des centaines d’hommes en armes à Bordeaux. Le monde devient bizarre. L’Europe se fissure. L’étrange bactérie semble défier les forces scientifiques bien démunies face à l’énigme. Il y a mort d’hommes mais que pèsent ces quelques trépassés en hémorragie face aux saloperies commises par les miliciens de la Syrie ?
1941, attaque des Japonais à Pearl Harbor. 70 ans plus tard, l’étrange monde et son tsunami, ses politiciens obsédés de sexe, son climat capricieux, ses bactéries facétieuses, son tsunami, sa guerre en Libye mais pas d’alibi pour Sarkozy qui n’aura pas une couronne de lauriers, ni roses ni fleuris. Apocalypse now, show must go on. Le monde a toujours été vacillant. L’année 2011 flanche, annonçant avec de funestes et burlesques détails une année 2012 qui tangue déjà dans les esprits.
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