Changement climatique ; inégalités sociales. Rien à faire ! Rien à faire ?
Sept milliards par an pour combattre le changement climatique ! Les inégalités de revenus et de propriété explosent partout dans le monde. Qui va payer ? En tout cas infiniment nombreux sont ceux qui ne pourront pas. Alors, foutus ?
Des organismes, institutions, ONG, groupes d'experts scientifiques comme le laboratoire français des Sciences du Climat et de l'Environnement (CEA-CNRS), l'organisation météorologique mondiale (OMM) ou le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) nous annoncent que le changement climatique a et, de plus en plus, aura des conséquences sur la météo, les glaciers, les océans, la couche d'ozone, les catastrophes naturelles donc sur la biodiversité, la santé, l'économie, l'agriculture, l'alimentation, l'eau douce, les migrations de population, les conflits, et autres encore, mettant en péril la survie de l'humanité dès le siècle prochain.
Lors d’une conférence à Londres le 23 février 2017, la secrétaire exécutive de la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique (CCNUCC) avait évalué entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars par an la dépense nécessaire pour essayer de stabiliser la situation et si possible, éviter la catastrophe annoncée.
Pour y arriver, nos gouvernants et politiques nous préviennent que chacun devra contribuer.
Mais ça c'est impossible pour une très grande part de la population mondiale dans l'état actuel de la répartition des richesses et des revenus entre riches, classes moyennes et pauvres et entre pays développés et émergents.
Thomas Piketty est un économiste français de renommée mondiale, auteur de nombreux articles et livres dont le Capital au XXIesiècle, "traduit dans 40 langues et vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires" comme indiqué sur la jaquette de son dernier ouvrage, Capital et idéologie, dans lequel il fournit un très grand nombre de données qui pour quelques-unes ont nourri l'analyse que voici.
En 2015.
Sur la totalité des revenus disponibles (revenus du travail, salaires, pensions, revenus d'activité non-salariées), et revenus du capital (dividendes, intérêts, parts sociales, créances diverses, obligations, etc.), les 10% ayant les plus hauts revenus se partagent 36% de tout en Europe, 46% en Russie, 48% aux Etats-Unis et 32-33% en France. A vous de calculer ce qui reste à répartir pour les autres 90% que nous sommes !
Le revenu moyen annuel des 10% les plus riches est de 248 810 euros aux Etats-Unis et de 112 930 euros en France.
Le revenu moyen annuel des 50% les plus pauvres est de 13 280 euros aux Etats-Unis et de 15 530 euros en France.
Vous voyez la différence ?
En 2019 le salaire horaire minimum est de 6 euros aux Etats-Unis et de 10,03 euros en France. Vive l'Amérique !
Attention, c'est moins pire en France mais ce n'est que 1 201 euros net par mois donc pas question de skier à Courchevel encore cette année avec ça. Peut-être manger à sa faim en étant pas trop gourmand ou payer le loyer.
Ajoutons à cela qu'aux Etats-Unis, les 10% les plus riches sont propriétaires de 74 % de tout ce qui peut être possédé à titre privé, actifs immobiliers (résidentiels : habitations principales, logements locatifs ; professionnels : commerces, bureaux, bâtiments industriels) et actifs financiers (actions, obligations, dividendes, intérêts, créances, parts sociales, etc.)
Il reste moins d'un quart pour les autres 90 % !
En France comme en Europe, c'est 55%.
Il reste moins de la moitié pour les autres 90 % !
Le plus terrible c'est qu'ils en accumulent toujours plus.
Je vais citer François Ruffin dans - Ce pays que tu ne connais pas, sous-titré, Bienvenue en France Monsieur Macron ! - page 182 :
" Je viens de recevoir une alerte LCI sur mon téléphone portable : « Les 26 personnes les plus riches détiennent autant d'argent que la moitié la plus pauvre de l'humanité, selon Oxfam. Leur fortune a augmenté de 2,5 milliards par jour. » Et les 26 Français les plus riches détiennent, eux, autant qu'un tiers de leurs compatriotes, que 20 millions de foyers.
« Le constat saute aux yeux : le patrimoine des ultra-riches, en France, a considérablement progressé en deux décennies », c'est « le news de l'économie », Challenges, qui le « constate » : « La valeur des 500 fortunes, passée de 80 à 570 milliards, a été multipliée par sept ! Des chiffres qui témoignent du formidable essor des entreprises au bénéfice de leurs actionnaires. (...) Les "500", pèsent aujourd'hui 25 % ! »
Désormais 30 %, grâce à vos mesures car cette montée des inégalités vous semblait trop lente ; vous l'avez accélérée. " (Il s'adresse à monsieur Macron.)
Autre talent, par leur mode de vie, ce sont ceux qui polluent le plus : " Cela tient tout d'abord au fait que les émissions carbone sont fortement concentrées au sein d'un petit groupe d'émetteurs constitué principalement de personnes à hauts revenus et à hauts patrimoines dans les pays les plus riches du monde (particulièrement aux États-Unis). (...) Concrètement, on voit mal comment les catégories modestes et moyennes des pays riches comme des pays émergents seraient disposées à faire des efforts importants si elles ont le sentiment que les catégories supérieures continuent paisiblement de les regarder du haut leur niveau de vie et de leurs émissions. "(Thomas Piketty, Capital et idéologie, page 1157)
A propos et à toutes fins utiles, on peut se souvenir que monsieur Macron a utilisé une partie de la taxe carbone pour autre chose que la lutte contre le changement climatique : (Thomas Piketty, Ibid.)
- "Seule une part minoritaire (moins de 20%) des nouvelles recettes de la taxe carbone était affectée à la transition écologique et aux mesures de compensation, le reste finançant d'autres priorités, et notamment d'importantes baisses d'impôts pour les groupe sociaux disposant des revenus et patrimoines les plus élevés.", page 780.
- "À l'inverse, la méthode utilisée en France en 2017-2018, consistant à utiliser les hausses de taxe carbone pesant sur les plus modestes pour financer les baisses d'impôts sur la fortune et sur le revenu des plus riches, ce qui a conduit à la crise des Gilets jaunes et au blocage de l'ensemble du système français de taxe carbone, constitue la stratégie à éviter absolument.", page 1157
Alors ?
Alors, soit on réduit drastiquement les inégalités de revenus et de propriété jusqu'à ce que tout être humain dans le monde puisse vivre dignement de son travail, assumer financièrement les nécessaires adaptations imposées par la lutte contre le changement climatique et y apporter son pécule à proportion de ses moyens.
Soit les plus riches et plus pollueurs contribuent à hauteur de la part de revenu et de propriété qu'ils détiennent et même un peu plus pour assurer la nécessaire solidarité à apporter à ceux innombrables qui n'ayant déjà pas assez pour survivre au-delà du seuil de pauvreté, n'auront rien à donner.
Vous en convenez, il n'y a pas d'autre alternative.
Si ce n'est la lente extinction de l'humanité et peut-être pas si lente.
On est foutu !
On est foutu si nous tous ensemble nous ne nous bougeons pas plus car il ne faut pas compter sur ceux qui nous gouvernent et même parmi eux certains qui nous sacrifient, Trump, Bolsonaro, etc.
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