Changer notre regard sur les loups
Fin janvier 2009, un loup est aperçu en Lozère. Traces relevées aussitôt, analyses. Le 14 mars 2009, la nouvelle est confirmée par la préfecture : “si en Lozère nous avons confirmation du passage du loup, la Lozère n’est pas un département à présence permanente de l’animal”. A moins d’être remarqué deux hivers de suite. Cette nouvelle a généré de l’espoir, parce que ce grand prédateur est en voie de disparition et son rôle dans notre écosystème fondamental.
La jeune biologiste française Laetitia Becker se consacre aujourd’hui à l’étude de leur comportement dans une forêt au Nord-Est de la Russie, et à la réinsertion en milieu naturel de l’espèce. Elle réalisera bientôt des conférences en Belgique et en France dont l’objectif est de récolter des fonds pour l’achat de colliers GPS pour les loups, qui permettront de mieux étudier leurs mouvements dans la nature.
A une heure de New York, dix hectares sont consacrés au "Wolf Conservation Center", le Centre de Conservation du Loup, fondé par la pianiste française Hélène Grimaud et le photographe américain J. Henry Fair. Ce Centre donne un enseignement sur les loups, leur relation à l’environnement, et le rôle que l’homme peut jouer pour préserver l’espèce, car, en protégeant cet animal sauvage qui se situe en haut de la chaîne alimentaire, toute une pyramide de vies s’épanouissent à nouveau, de l’aigle au hibou et aux rongeurs. Alors c’est notre place aussi dans la nature qui se trouve protégée.
Trois enjeux principaux pour le "Wolf Conservation Center" :
_ Préserver le loup avant tout qui doit rester sauvage, qui n’est ni un animal de compagnie ni un gibier de chasse.
_ Démystifier l’image de l’animal cruel dévoreur d’enfants véhiculée par certains contes, car le loup à l’état naturel ne s’attaque pas à l’homme : ses proies sont l’élan, le cerf, la biche, les lapins.
_ Accueillir les espèces en danger pour encourager leur reproduction et leur réinsertion en milieu naturel.
A l’automne 2009, le "Wolf Conservation Center" héberge ainsi deux couples de loups rouges dans le cadre du « Red Wolf Species Survival Plan » (SSP), dont les louveteaux sont destinés à être relâchés dans des zones naturelles désignées par le gouvernement fédéral américain.
L’équipe est investie, passionnée. On ne rencontre que les 4 loups "ambassadeurs", ces résidents permanents qui sont habitués aux contacts humains, et depuis l’automne 2009 les loups rouges adultes. Tous les autres loups doivent rester inaccessibles et possèdent leur territoire privé sécurisé, dont 23 loups gris mexicains, une espèce dont il ne reste que 400 membres dans le monde entier aujourd’hui, et ce afin de faciliter leur libération.
Le résultat est là : le centre fête en 2009 ses dix ans ; des louveteaux mexicains sont nés au printemps 2008 ; 33 000 visiteurs pour l’année 2008 : les enfants et leurs parents changent leur regard sur le loup après un atelier éducatif.
En effet, chacun peut se rendre au centre en visite à l’occasion d’un séjour à New York : en voiture ou par un train pour Katonah depuis la gare centrale. Après un accueil chaleureux, des explications essentielles sur les loups, tous les enfants et les parents sont invités à sortir les rencontrer, et à pousser le cri du loup. Nous est donné ce privilège de dialoguer avec un loup, qui à chaque cri répond du sien. Intense et rare moment de respect mutuel et de communion.
Laureline Amanieux.
Wolf Conservation Center (en anglais) : http://nywolf.org/typo3/intro.html
Et pour plus de renseignements sur le travail de Laetitia Becker : http://www.france24.com/fr/20080429...
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