Cherchons l’intrus : Justice, Villepin, Présomption d’innocence
Bonjour. J’avoue monsieur le juge lecteur que je pense que cette affaire ClearStream 2 est une forme de rideau de fumée prétexte à médiatisation pour engendrer la confusion et masquer le véritable scandale du blanchiment d’argent, de milliards d’euro, de quoi renflouer l’endettement de la France et bien plus encore, qu’est ClearStream 1. Et je plaide coupable en écrivant malgré cela, cet article.

Mais selon les forcément vieux et inutiles principes du droit, dans leur style grandiloquent inimitable, quand un homme remet son destin en sa foi faite de justice tout en la sachant humaine et faillible, il accepte le risque du sacrifice, et espère le salut en la vérité.
Mais quand de surcroit, la manifestation de la vérité est entravée dans la parole contrainte des témoins et que sa présomption d’innocence est bafouée, alors l’ensemble des autorités qui participent de la loi et de son application deviennent complices de crime contre l’innocence et contre la légitimité même de leur autorité.
Oh bien sûr, il est tellement rare de voir un ex Premier Ministre, de ce genre de philosophe capable de croire qu’il est juste qu’une jeunesse accepte d’être licenciable sans motif pour peu qu’ainsi elle rentre dans le monde du travail l’échine courbée et la peur au ventre, finalement atterrir sur le banc des accusés.
Mais que doit on comprendre, nous, les membres du club des sans particule anonymes, d’une justice qui même pour un ex Premier Ministre, laisse se perpétrer le déni de présomption d’innocence sans broncher, même pour cet homme dont par ailleurs il peut nous être si différent, si opposant et si éloigné de nos réalités, mais quand même soumis au même régime politique et aux même lois en théorie.
Il est clair qu’il ne se sait pas ce que c’est que la galère monsieur De, et que lui a des caméras pour exposer sa cause. Mais où est l’exemplarité de la loi censée être la même pour lui et moi, le rmiste ? Où est le principe de séparation du pouvoir pour lequel nos ancêtres ont versé sang et larmes afin de prêter vie à la République de leurs espoirs ? Et puis qu’est ce que la présomption d’innocence ? Et qu’est ce qu’on en a à « f... » ?
Faisons dans l’argument passéiste face à l’épatante démonstration d’humanisme du moderne, regardons historiquement son fondamental. Il est dans l’apologie de Socrate, dont la vie et l’œuvre sont pour partie essentielle au fait que nous avons vécu et vivons peut-être encore dans une démocratie.
Devant ces accusateurs, et suite à leurs plaidoiries, voilà pour extrait ce que répondait Socrate :
« Ceux qui répandent ces bruits, voilà mes vrais accusateurs ... ils m’accusaient donc auprès de vous tout à leur aise, plaidant contre un homme qui ne se défend pas »
« Tous ceux qui, par envie et pour me décrier, vous ont persuadé de ces faussetés, et ceux qui, persuadés eux-mêmes, ont persuadé les autres, échappent à toute poursuite , et je ne puis ni les appeler devant vous, ni les réfuter ; de sorte que je me vois réduit à combattre des fantômes, et à me défendre sans que personne m’attaque »
« Eh bien donc, Athéniens, il faut se défendre, et tâcher d’arracher de vos esprits une calomnie qui y est déjà depuis longtemps, et cela en aussi peu d’instants »
Verdict ? Socrate est mort, condamné au suicide par empoisonnement à la ciguë, par manque de présomption d’innocence. Est ce que la dimension d’homme philosophique de M. de Villepin est ainsi appelée au sacrifice pour nous montrer, par l’exemplarité de sa peine, la réalité d’un pouvoir mû par une mesquinerie avide de châtiments, ce propre du despotisme ?
Historiquement aussi, en matière d’usage de son autorité et d’exemplarité, Ponce Pilate n’a pas particulièrement brillé par son souci de la présomption d’innocence en condamnant Jésus à la crucifixion.
Aujourd’hui, dans la vie de tous les jours, la présomption d’innocence est fréquemment bafouée par les préjugés. Lui, là, n’aura pas le job parce qu’il ressemble trop à cet autre que l’on juge criminel. Untel ne rentrera pas en boîte et cet autre ne bénéficiera pas d’un coup de pouce, d’une permission, d’une chance de défendre son point de vue, d’une promotion malgré ses efforts, et encore, si on lui a laissé le temps de faire montre de ses qualités.
Toutes ces portes fermées à l’ardeur de vivre sont déjà verrouillées par l’amalgame, mais leurs gonds se rouillent dans l’absence de présomption d’innocence. Toutes les destinées ainsi malmenées par la vie qu’une société se donne en partage, sont en manque de ce dont on prive M De Villepin en le déclarant coupable avant même qu’il puisse se défendre.
Et que cette déclaration soit faite avec la force d’une parole présidentielle réduit considérablement la réalité tout autant que l’idée même de la séparation des pouvoirs, seule garantie au droit à une justice équitable pour tout citoyen.
Enfin, on sait tous qu’elle ne l’est pas. Équitable... Regardons, le temps d’une phrase, ce jeune avocat commis d’office courir autour d’une imprimante vide de papier. Il ne passera pas l’oral... Il sèche déjà sur son interro. La question du budget de la Justice, il rend copie blanche..
Mais si en plus, les principes qui garantissent le droit à un juste procès s’écroulent, et face caméra, même les rares fois où le faible obtient justice contre le fort ne seront tout simplement plus possible à la longue.
Le Manque de présomption d’innocence dans la citoyenneté broie déjà le potentiel humain. A quoi bon être innocent et engagé puisque de toute façon je suis jugé coupable et rejeté ? Ce manque criminalise l’innocence du devenir et enferme dans la « prédestination au malheur » les « mal nés ».
C’est l’inverse de l’idéal Républicain, et cela crache quotidiennement sur la devise du fronton de nos mairies sans nous émouvoir pendant que nous nous indignons pour quelques sifflets imbéciles à l’entente de la Marseillaise.
Ces crachats sont l’écume d’une mer salée d’amertume qui se déversent sur les plaies béantes et infectées des Français en pannes d’égalité et de fraternité. Et même ces sifflets honteux font aussi écho au nombre de fois où un citoyen est obligé de constater la défaillance concrète des valeurs de la République.
Mais la Trahison que la France s’inflige à elle même en foulant au pied ce principe de présomption d’innocence jusqu’à sa Présidence et l’usage fait de l’autorité par N. Sarkozy est aussi sans précédent qu’un Président de la République Française qui se constitue partie civil en exigeant le droit d’être une victime comme les autres...
Contrairement a ce qu’on aime imaginer à l’UMP, et sa notion partisane de la pédagogie et de l’exemplarité, ces valeurs justifiant Hadopi ou encore les plaintes de Mme. Morano, le citoyen qui brille par son absence de réaction n’est pas dans l’assentiment soumis à une volonté bling bling qui assume sa mission de sécurité régalienne en bloquant les urgences des hôpitaux pendant les visites présidentielles de ces mêmes hôpitaux...
Le citoyen constate plutôt, parfois même avec inquiétude, le symptôme visible d’une volonté de châtier maladive. Toujours plus durement, toujours plus aveuglément et d’autant plus librement décomplexée qu’elle se croit en devoir de répondre au « laxisme » des années précédentes par l’acharnement pugnace, même et surtout judiciaire. Et ce, quitte à marcher sur les lois qui protègent le faible, quitte à détruire le juge d’instruction, quitte à oublier le principe de non rétro activité au nom de la précaution...
Enfin, il ne faut pas être négatif. Les lois sont bien entendu modifiées avantageusement au bénéfice de « la Cour », et par une main invisible qui peut-être ne se contente plus de réguler magiquement le marché...
Qui a fait voter les lois permettant à Madame Morano d’infliger la violence symbolique d’une interpellation à une mère devant ses enfants en réponse à l’insurmontable blessure d’avoir lu « hou la menteuse » en commentaire sur dailymotion ? Non ce n’est pas Guy Carlier...
Qui a modifié pour la « simplifier » la loi juste avant le procès et au bénéfice de la Scientologie la semaine dernière ? Personne sans doute...Mais qui a déposé un projet de loi pour empêcher l’acharnement Judiciaire subi par Denis Robert, depuis qu’il a eu le courage de publier l’affaire ClearStream, la véritable ? Et bien Personne, et sans doute non plus...
Utilisons l’ironie cynique. Peut-être que la présomption d’innocence est un luxe que la France Moderne, si pleine de tout et de possible grâce à la gouvernance éclairée dont nous bénéficions tous, ne peu plus se permettre.
Faisons des économies dans nos prisons. L’homme est déjà coupable avant même d’être jugé, pourquoi croire en sa possibilité de changer en purgeant une peine ? Il restera coupable. On nait criminel après tout..., c’est une question d’ADN peut-être..., alors forcément, le Châtiment est bien la seule juste justice... Non ?
Arrêtons avec la présomption d’innocence qui nous coûte si cher. Pas besoin de croire en la réinsertion si on ne croit plus en la présomption d’innocence. Autant les laisser continuer à se suicider, et qu’ils n’attendent pas de grâces présidentielles, ils pourraient avoir encore de l’espoir et nous continuer de payer...
Et puis, arrêtons d’être des naïfs qui ont besoin de foi en l’homme et en la vérité, nous ne sommes pas des Dominique de Villepin, Non ?
Quand l’exigence de châtiments par l’Élysée dépasse le besoin et les moyens de la justice pour réunir avec ces petites mains de quoi faire la manifestation de la vérité, pourquoi payer plus cher et perdre du temps. Il ne suffit que de rouvrir la Bastille après tout. Non ?
Pas besoin de faire semblant pour garder les apparences, cela ne fonctionne pas la république, c’est trop laxiste, et puis ces juges indépendants qui se croient autoriser à juger aussi les riches, c’est inconvenant...
IL faut épargner au Président la peine de s’infliger l’humiliation d’une posture de victime pour tuer des opposants politiques ou régler des vieux comptes, autant gérer la justice en « bon père de Famille » et faire des économies avec l’argent du contribuable.
Une bonne justice bien expéditive dans une logique de rendement d’usine et de résultats. Un bon petit bureau pour tamponner les décrets de notre « Bon Roi élu » qui envoient les citoyens directement en prison et c’est bon. Une peine Bling bling là dessus et on en parle plus, Non ?
Il faut être lucide. On obtient pas l’image d’un président fort, en guerre contre le terrorisme sous le drapeau des valeurs de la démocratie, véritable rempart de la constitution et des lois de la république, sans casser des œufs...
Il faut en imposer aux faibles et aux délinquants, quitte à les confondre parfois... et toujours avec regret et la main sur le cœur face caméra...
Il faut toujours plus de pouvoir, mais on est bien obligé pour gouverner la France, les gens ne se rendent pas compte... On est décidément jamais assez bien obéi par ce peuple ingrat et fainéant qui décidément n’aime pas l’autorité injuste et ne veux que du fric... Il faut lui apprendre l’obéissance pour le sauver de lui même, c’est certain...
Le citoyen doit comprendre, comme M. de Villepin, qu’il est d’abord coupable, et que grâce il n’obtient pas, sauf s’il travaille pour le pouvoir, et oui, même à sa propre perte s’il le faut...
Vous trouvez ces dernières phrases excessives, injustes, amorales et inappropriées ? Et bien c’est juste une faible illustration de ce que donne la présomption de culpabilité quand elle devient la norme.
Et l’intrus ? Je crains que ce soit la Justice...
Amicalement, barbouse.
PS : Si, et à la liste des si est si décidément... cet article arrive à la lecture de M. De Villepin, je ne peux le terminer sans avoir envie de vous dire que si même un rmiste tendance illuminé et installé à l’avant dernier barreau de l’échelle sociale, ressent ce que j’ai ressenti dans le marasme de mes problèmes quotidien en écoutant la dignité de vos réactions, et finalement tente de prendre sa maigre plume pour réagir, alors peut-être que votre confiance aux principes de la citoyenneté et de la république qui unit les Français ne s’est pas trompée. Bon courage.
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