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Accueil du site > Tribune Libre > Chers amis, l’Heure est grave

Chers amis, l’Heure est grave

La thématique de la mémoire n’est pas une mode c’est une nécessité permanente absolue. La communauté israélite et la diaspora juive ne se sont pas trompées en en faisant un devoir : le devoir de mémoire.

Tant de lieux, tant d’histoires, tant d’êtres humains dans le monde portent encore aujourd’hui en 2014 les stigmates de la folie criminelle de l’homme. Cela seul suffit à justifier ce « devoir de mémoire » permanent.

Se souvenir {JPEG} L’opinion assiste aujourd’hui en spectateur anesthésié par la crise et les discours populistes, frappée de candeur, pour ne pas dire de stupidité, à un phénomène gravissime qui s’étale sans vergogne sur l’espace public : le nationalisme pur et dur (qui ne se confond pas avec le patriotisme), l’inexorable montée de l’extrémisme, la banalisation des discriminations, pire même, leur institutionnalisation. 

Des pacifistes, des humanistes du 21ème siècle s’élèvent ici ou là pour dénoncer ces porteurs de valises de la haine, ces Préparateurs de la Guerre (PG). Mais des détournements étouffent leur voix. A l’inverse, la parole extrémiste et discriminatoire bénéficiant d’une tribune médiatique démesurée, terrorise l’opinion.

Chers amis, l’heure est grave : le tableau est pour le moins dramatique et évolue de façon accélérée vraisemblablement vers une énième catastrophe. Il rappelle sans équivoque les officines et l’antichambre de toute guerre et notamment la Seconde guerre mondiale. Cet inquiétant état des lieux, cette tendance effrénée à la banalisation de l’injustice, des discriminations et de la haine de l’autre, sont hélas désormais un diagnostic alarmant très largement partagé.

La crise économique suffit-elle, à elle seule, à expliquer une telle course vers la casse des valeurs humaines dans le monde, et la marche vers la mort ? Un projet de société impitoyable, inégalitaire et esclavagiste n’est-t-il pas, en réalité, en train de se consolider sous prétexte d’une crise mondialiste provoquée ?

Chers amis, l’heure est grave : l’histoire universelle, celle qui s’écrit par le sang des braves ou des innocents, s’efforce de maintenir en vie leur mémoire. Ce sont les ruines de ces monuments détruits, ces lieux défigurés, ces villages rasés, au propre comme au figuré, qui se dressent encore aujourd’hui fièrement têtus, pour rappeler la permanence du « devoir de mémoire ».

Tant de villages dans le monde devenus des villes essayent malgré le fatalisme d’un urbanisme féroce, de conserver ainsi précieusement et douloureusement cette mémoire tragique : Oradour-sur-Glane, Guernica, Dresde, Cana (Liban sud, 1996), Anoual (Bataille d’Anoual, Maroc), Houara (sud marocain, le Souss au début du protectorat 1912) … La liste est trop longue.

C’est un devoir de secouer les consciences pour les tirer de leur ronronnement léthargique, et contribuer à l’arrêt de cette folie extrémiste qui s’est emparée de notre patrie d’accueil la France, et du monde. C’est un devoir de joindre notre voix à celles et ceux qui militent pour les valeurs humanistes : la paix, la justice, la tolérance.

Chers amis, l’heure est grave : nous avons une responsabilité vis-à-vis de notre jeunesse, nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos compatriotes français quels qu’ils soient, nous avons une responsabilité vis-à-vis de notre espèce humaine tout simplement. L’opinion est prise en otage, instrumentalisée, anesthésiée, détournée de ses vrais problèmes : la destruction progressive de ses acquis sociaux, sa paupérisation méthodique, le chômage qui la frappe de plus en plus intensément. A cela on lui répond immigration, grand remplacement, ennemi de l’intérieur …

Chers amis, l’heure est grave : nous n’avons pas le droit de nous détourner de ces fondamentalismes et ces intégrismes « théologico-politico-médiatiques », véritable ennemi intérieur, qui intensifient leur offensive pour nous robotiser, nous chosifier, détruire en nous notre humanité. Nous n’avons pas le droit de continuer à subir comme une fatalité, la déferlante extrémiste discriminatoire, véritable ennemi intérieur, agitant nos compatriotes pour nous diviser et nous pousser à nous entre-tuer. Nous n’avons pas enfin le droit de livrer à l’obscurantisme politique, religieux ou laïcard, véritable ennemi intérieur crachant sa haine sur tant de tribunes, notre chère patrie d’accueil la France, héritière des droits universels de l’homme et des valeurs des Lumières : la paix, la justice, et la tolérance. C’est un devoir de mémoire.

 

Abdellatif Chamsdine,

Auteur, chroniqueur, président fondateur de l’AFM2R.

Paris, le 27 octobre 2014


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15 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 27 octobre 2014 11:33

    Si vous ne lisez qu’une phrase, lisez celle-là :

    ’’Nous n’avons pas enfin le droit de livrer à l’obscurantisme politique, religieux ou laïcard, véritable ennemi intérieur crachant sa haine sur tant de tribunes, notre chère patrie d’accueil la France, héritière des droits universels de l’homme et des valeurs des Lumières : la paix, la justice, et la tolérance.’’

    Et demandez comme je le fais ici à l’auteur : qui sont ces ’’obscurantistes laïcards qui crachent sur les lumières ’’ ?


    • Francis, agnotologue JL 28 octobre 2014 08:13

      Que signifie le Devoir de mémoire dans le contexte du libéralisme mondialisé, quand le capitalisme ravageur qui n’est qu’une accumulation de faits fabrique tous les jours l’opinion, dans ses grands médias qui font de l’oubli et de l’insignifiant leur fond de commerce ?

      ’’ Depuis les réformes engagées avec le gouvernement Reagan, Thatcher et maintenant en France, l’État s’est désisté au profit de ces puissances financières et commerciales en démantelant les services publics et en essayant de leur inculquer une nouvelle vision du monde, une métaphysique néolibérale où le marché financier est roi. A l’instabilité économique et au dispositif de soumission sociale de l’évaluation généralisée s’ajoute la fabrique de l’opinion par des médias qui perdent toujours plus le sens de l’analyse critique et politique propre au journalisme pour se rapprocher davantage de l’exploitation des faits divers et des émotions collectives qu’ils mobilisent. Le « fait divers fait diversion » disait Pierre Bourdieu. »’’ (Roland Gori)

      Que signifie ce devoir de mémoire dans un tel contexte ? Ma réponse est claire : diffuser l’idéologie dominante.


    • lsga lsga 27 octobre 2014 11:41

      Un peu réac sur la forme, mais 100% d’accord avec le fond. 


      • Layly Victor Layly Victor 27 octobre 2014 12:09

        Je ne peux qu’être d’accord avec l’auteur sur le fond. Je lui ferais simplement remarquer que, dans ce pays devenu fou, le simple fait de dire qu’on aime la France et sa culture, et qu’on est triste de voir cette culture en passe d’être submergée par les bobos tenants de la « déconstruction » vous fait immédiatement taxer « d’obscurantisme laïcard ».
        J’observais il y a peu l’arrivée d’un bus scolaire et je voyais les ados descendre un par un : ils étaient tous tenus en laisse par leur portable ou leur IPOD. Je crois que le mal que vous dénoncez vient de là : la destruction de la culture de tous les peuples du monde (dont celle du peuple français) par l’ Empire.


        • Salade75 27 octobre 2014 14:16

          Bonjour,

          Votre post me fait me demander (vraiment, ce n’est pas un avis, seulement une réflexion) si le « devoir » de mémoire est réellement une bonne idée.

          La volumétrie des cas qui mériteraient ce devoir est énorme et ne peut aller que croissant.

          Et si on laissait, les années de l’émotion passées, la justice ayant (ou non) fait son œuvre, l’histoire intégrer l’Histoire, plutôt que de la maintenir constamment à flot du présent, avec son cortège de coupables et de victimes héréditaires, et sa nuée de donneurs de leçons (c’est pour eux que j’ai pris la précaution de préciser qu’il ne s’agit que d’une réflexion) ?

          Et si plutôt que de ne montrer en permanence que les stigmates de l’histoire, on utilisait l’intelligence pour en tirer des leçons et les enseigner aux enfants et aux citoyens.... afin d’éviter que l’Histoire ne soit un perpétuel recommencement de la même histoire (sauf que la technologie rend à chaque fois les stigmates plus terribles que la fois précédente)  ?

          Mille histoires pourraient sûrement être synthétisées en une leçon.

          Le devoir de mémoire serait de se souvenir et d’appliquer la leçon. Les histoires ne seraient plus que des illustrations de la leçon, des éclairages de l’Histoire. D’une Histoire révolue.


          • Hermes Hermes 27 octobre 2014 17:58

            Bonjour, j’aime l’honnêteté de votre réflexion qui a en plus du coeur.

            Aussi je vous propose une approche complémentaire de la notion de mémoire. C’est le souvenir de soi-même.

             Ce souvenir de soi-même, avec humilité et simplicité, au lieu de croire à toutes nos idées ou de s’accrocher à nos croyances, est un acte de présence et d’ouverture, et l’attachement au passé ne fait que l’empêcher de se manifester. Cet acte libère notre espace intérieur et laisse la place pour le dévelopement de la conscience, et la reconnaisance de l’autre comme un autre soi-même. Pour écrire avec cette qualité, c’est que vous lavez connu.

             Cet acte ne s’impose pas à qui que ce soit ; et tenter de le faire réduit considérablement les chances qu(il puisse survenir.

             Le passé est une grande tentation en temps de crise, que ce soit pour vouloir le retrouver ou le brandir comme repoussoir. Les grandes avancées historiques fondatrices sont des déclinaisaons réadaptées aux conditions du moment de la prise de conscience du caractère universel de notre condition humaine, Ce caractère universel, tout un chacun peut le refaire émérger à sa conscience quand il se reconnecte à lui-même dans le présent, sans complaisance et sans superflu, avec tranquillité et simplicité. C’est une sorte de « jeunesse éternelle » de l’esprit.

             Alors on réécrit les lois pour ne pas oublier, et la nouveauté fait force de rappel pour plusieurs générations. Mais les livres et les lois ne sont plus rien quand ils n’ont plus le pouvoir de ramener à cette conscience de soi. Ce qui empêche l’évoluion de l’homme c’est sa fascination pour la maîtrise du monde extérieur qu’il développe, les idées qui la résument, et qui lui fait oublier toute la dimension intérieure.

            Du coup si ça ne va pas, c’est toujours de la faute de quelqu’un ou de quelque chose  !

            Bonne soirée smiley

             

             


          • Ouallonsnous ? 27 octobre 2014 18:11

            « Le devoir de mémoire serait de se souvenir et d’appliquer la leçon. »

            Tout à fait d’accord Salade75, or la mémoire est confisquée par un communautarisme spécifique coupable de crimes de guerre et contre l’humanité, qui combat que l’on lui dise la vérité.

            En fait cet article est caractéristique de la démarche hasbariste sioniste !


          • non667 27 octobre 2014 15:08

             abdel ....
            propagandiste du N.O.M. judéo-américano-mondialo capitaliste traitre à sa patrie (le maroc ) et a sa religion !

            Dresde
            200.000 civils morts pour le « plaisir » (sans but stratégique militaire ? ) + qu’ Hiroshima par bombardement anglo-américain !

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Bombardement_de_Dresde
            Cette campagne de bombardement anglais ayant commencé en 42 avec le bombardement des villes de Cologne et Hambourg, ne semble plus guère présenter d’intérêt stratégique ou tactique pour les alliés en février 45,


            • trevize trevize 27 octobre 2014 19:03

              « propagandiste du N.O.M. judéo-américano-mondialo capitaliste traitre à sa patrie (le maroc ) et a sa religion ! »

              Faut vous faire soigner mon vieux. C’est peut-être juste un individu libre qui dit ce qu’il pense. Quand on voit le mal partout, ça veut pas dire qu’on est enfer, ça veut dire qu’on est paranoïaque. ça peut s’arranger, mais il faut déjà le vouloir.


            • non667 27 octobre 2014 19:56

              à trevise
              Quand on voit le mal partout, ça veut pas dire qu’on est enfer, ça veut dire qu’on est paranoïaque.

              vas te faire considerer chez les grecs espèce de judéo-troll ! smiley smiley smiley


            •  C BARRATIER C BARRATIER 27 octobre 2014 16:19

              Important le devoir de mémoire. Je suis OK.

              Les juifs vont graver dans le marbre les étapes de leur colonisation, des spoliations de palestiniens dont on a arraché les quelques oliviers pour les vendre en Europe et pour construire à leur place des habitations réservées aux juifs. REMEMBER. Personne n’oubliera jamais.

              • Ouallonsnous ? 27 octobre 2014 18:21

                « Les histoires ne seraient plus que des illustrations de la leçon, des éclairages de l’Histoire. D’une Histoire révolue. »

                La démarche hasbariste sioniste qui n’a pour objet que l’enfumage de l’opinion publique mondiale, non pour l’éclairage de l’Histoire et en faire son profit afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, mais en faire son « fond de commerce » et continuer à perpétrer un génocide
                commencé en 1917 (déclaration Balfour, autorisant la création d’un foyer juif par la spoliation de la Palestine).


                • Allexandre 27 octobre 2014 19:25

                  Oui l’heure est même très grave. On s’achemine vers une déflagration monumentale par pure bêtise et incapacité de tirer les leçons de l’Histoire. Les mêmes causes entraînent les mêmes effets. Devoir de mémoire oui, mais pour qui ? A part pour les juifs, il n’y a aucun devoir de mémoire en France, On cultive davantage la haine que la tolérance dans ce pays. Les peurs irrationnelles sont portées à leur paroxysme et véhiculées par les médias et les politiques. Mais pas seulement. La notion de devoir de mémoire est surtout associée à la Shoah et à rien d’autre. Mais là nous sommes plus dans le lavage de cerveau et le matraquage que dans le souvenir utile et intelligent. Ceux qui hurlent au devoir de mémoire sont ceux-là même qui soutiennent les exactions d’un Etat qui n’a rien à envier à l’Etat d’un certain Hitler. Il faut tirer des leçons positives de l’Histoire, mais sans hiérarchie. Les horreurs perpétrées par l’homme sont pléthores, et sans cesse répétées. Pourquoi ? Parce qu’aucune réflexion profonde n’est réalisée dès le plus jeune âge. On diabolise un homme, un pays, comme s’ils étaient l’exception qui confirme la règle. Hélas !, les exceptions sont plus nombreuses que la règle. Les exactions de l’Etat israélien en sont la preuve. Les victimes peuvent devenir les bourreaux. Il faut dénoncer cela, dénoncer les perversions de tous les nationalismes sans langue de bois. Mais le problème en France, c’est qu’on peut tout dire... ou presque. L’Histoire est une science en perpétuel mouvement. Nous savons aujourd’hui des choses inconnues hier, grâce à la recherche, à la remise en question. Un seul sujet y échappe de par la loi : le génocide juif. Non pas pour le nier, mais pour comprendre exactement ce qui a pu se passer. Mais la loi l’interdit. Pourquoi ? Parce que le sionisme en a décidé ainsi, sous peine d’antisémitisme patenté et punissable. Nous sommes le seul pays à avoir adopté une loi aussi absurde et contre nature. Cette loi doit être abrogée, car elle est malsaine et dangereuse.


                  • Layly Victor Layly Victor 27 octobre 2014 20:14

                    Important, le devoir de mémoire, et il ne faut rien oublier.
                    Commençons par les Vendéens : 750 000 morts en six mois. Une oeuvre majeure de la République. A Nantes, pour aller plus vite, on jetait les corps dans la Loire. Le grand Victor Hugo lui même, dont la mère avait pourtant assisté à ces massacres, avait dit qu’il ne fallait pas en parler, « pour ne pas ternir l’image de la République ». L’ordre donné aux colonnes était clair : qu’il n’y ait aucun survivant !
                    Ensuite, on peut citer le génocide des Arméniens : un million cinq cent mille morts en six mois, dans l’Est de la Turquie (déportés dans le terrain de jeu actuel de Daesh)
                    Mais aucun de ces deux génocides n’est reconnu officiellement donc, devoir de mémoire, connais pas.
                    Et le génocide du Rwanda, qui sera vite oublié, et pour lequel les trafiquants de l’Histoire sont déjà à pied d’oeuvre.


                    • 65beve 65beve 27 octobre 2014 21:55

                      Bonsoir layli Victor,


                      Il n’y a pas eu de génocide en Vendée.
                      juste une guerre entre royalistes et républicains.
                      Avec des exactions d’un côté comme de l’autre, surtout comme vous le soulignez chez les républicains.

                      cdlt.

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