Choisir les jeunes qui entreront à l’université : les profs et les politiques (à nouveau) d’accord ?
Choisir les jeunes qui entreront à l’université : les profs et les politiques (à nouveau *) d’accord ?
- L’université de rêve pour les enseignants : Quand les étudiants comprennent à demi mot un enseignement préparé à moitié.
Deux solutions pour supprimer les échecs (1) : 1ère solution : plus d’ enseignants font correctement ou plus efficacement leur travail. 2ème solution : on « vire » les étudiants qui ne comprennent … que ce qu’on leur dit. Quelle solution préfèrent les enseignants ?
- L’université rêvée par les politiques : des étudiants policés et qui coûtent le moins cher possible ; des professeurs qui ne sont pas des agitateurs.
On sait (v. les recherches des sociologues du centre de sociologie européenne / EHESS) que les étudiants qui (statistiquement) échouent aux examens universitaires sont ceux qui viennent des milieux sociaux « du bas » (sauf si les parents sont enseignants).
Dans ces conditions, pourquoi les politiques perdent-ils leur temps à vouloir faire examiner le dossier scolaire des bacheliers qui souhaitent entrer à l’université ?!! Alors qu’il n’y a qu’à demander les trois dernières quittances de loyer et les trois derniers bulletins de salaire des parents, (2) et, en cas de doute, la feuille d’imposition de ces derniers (3).
Marcel-M. MONIN Maître de conférence honoraire des universités ; docteur d’Etat en droit.
(*) Au printemps 1968, professeurs (spécialement le doyen de la fac de lettres de Nanterre et celui de la fac des sciences de Paris et quelques autres en province), et politiques (MM. Pompidou, Fouchet puis Peyrefitte ; comité interministériel d’avril 1968 consacré à cette question en général, et aux conditions d’accueil des étudiants de Paris) s’étaient mis d’accord pour mettre en place une sélection à l’entrée de l’Université (v. notre thèse : « la loi de 1968 et l’université française » Chlorofeuilles communication). Cette communion d’esprit entre les universitaires et les politiques n’a pas été appréciée à sa juste valeur par les étudiants . Ni par une partie des universitaires. (« Mouvement de 1968 »). On suivra donc avec intérêt le déroulement des opérations qui viennent d’être lancées.
(1) étant entendu que les discours sur les étudiantes et étudiants inaptes, fainéants, oisifs ou parasites, sur la « baisse du niveau », ou sur le « scandale de la sélection par l’échec », pour habiles qu’ils soient ainsi que les sondages le révèlent, n’expliquent rien, et n’ont d’ailleurs jamais servi à rien, puisqu’on les « ressort » périodiquement à l’identique. (v. sur Agoravox, nos réflexions « L’université usine à gaz ou outil de développement ? » )
(2) en attendant (il faut encore un peu de temps pour le faire admettre par l’opinion publique) que les droits d’inscription soient par eux-mêmes dissuasifs.
(3) sur laquelle on pourrait d’ailleurs se fonder, comme à la Révolution pour le droit de vote (v. sur Agoravox : « la démocratie n’est pas gênante »).
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