• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement (...)

Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement catholique

Chronique de la vie enseignante dans un collège de l’enseignement catholique. Ceci se passe en France en 2013. 

Nous sommes en Lozère, dans un collège de l’enseignement catholique donc. Un professeur de mathématique désireux d’enseigner est recruté en vacation pour l'année scolaire, tandis que l’on sait la difficulté à pourvoir les postes pour cette matière.

Le professeur, très motivé et qui n’est pas à son premier coup d’essai, rencontre tout d’abord des difficultés avec une classe de 3eme à orientation professionnelle. Quelques élèves se fichent complètement du cours, voir de la présence du professeur. Puis la situation se dégrade progressivement dans les autres classes, deux 4eme et une 5eme, du moins sous la forme de bavardages incessants rendant l’exercice de l’enseignement difficile et pénible. 

Dans un premier temps le professeur reçoit quelques conseils de la part de sa direction et d’autres professeurs. Un vendredi, rentrant à son domicile quelque peu harassé et désemparé, il prend en main l’outil internet Scolinfo qui lui permet de décrire les contenus des cours prodigués. Il se rend compte soudain que le site web lui donne la possibilité de communiquer avec les parents. Il lui semble avoir trouvé là un moyen d’agir, et demande par courrier mail aux parents de faire la leçon à leurs enfants. Il profite aussi de l’occasion pour se présenter.

Ingénieur CNAM, sachant trouver mille astuces pour faire comprendre les choses et les faire retenir, des exemples sont donnés. Soucieux de l’avenir de ces enfants, de tous. Un point est fait en particulier sur le cours des premiers chapitres dont les contenus n’auraient pas été assez bien structurés, des assurances sont données en ce sens pour les chapitres qui suivront. Les chapitres en cours sont néanmoins bien assurés sous la forme de nombreux exercices, de TD reprenant le contenu des cours, et de deux contrôles successifs parfaitement semblables dans leur structure, permettant ainsi aux élèves de s’évaluer et d’améliorer la note sur les seconds contrôles. Comme stratégie pour tirer les élèves vers l’avant ce n’est déjà pas si mal.

Le professeur a en outre le tact de ne pas révéler aux parents qu’on leur a fait acheter de mauvais manuels de mathématiques, en partie responsables des premiers contenus de cours un peu déficients, puisque c’est ce manuel que le débutant prends pour référence. En cherchant dans l’établissement il finira par en trouver d’autres dans de meilleures éditions afin de mieux assurer sa base de cours.

Le courrier aux parents n’a pas plu, à certains parents sans doute, mais surtout à la direction. Le proviseur convoque le lundi dans l’heure le professeur et lui signifie l’arrêt de son contrat à la fin du mois de septembre. Il invoque notamment un article du règlement intérieur selon lequel les communications avec les parents d’élèves doivent être supervisées par la direction. Le proviseur est un fan de rugby, ceci expliquant peut être cela, quoique le rugby soit habituellement plutôt réputé pour son esprit d’équipe.

Quelque peu abattu, le professeur finit par découvrir le règlement intérieur, qu’il n’avait pas lu, à l’affichage en salle des professeurs. Un article mentionne en effet que « les moyens mis à la disposition des personnels enseignants pour communiquer avec les parents d’élèves ne doivent pas être utilisés à d’autres fins que celles auxquelles elles sont destinées » !

Par contre un autre article précise les conditions dans lesquelles la hiérarchie peut convoquer un enseignant afin de lui signifier une prise d’une sanction. Cet article là apparemment le proviseur ne l’a pas lu. Qu’a-t-il donc lu du règlement intérieur ?

Quelques jours plus tard, après une offre de conciliation de la part du professeur, puis une prise de contact avec un délégué syndical, une nouvelle entrevue est organisée à la demande du délégué, puisque tout est défaillant dans cette affaire, procédures non respectées, méthodes de gestion brutales et inconséquentes.

De nouveaux griefs sont avancés. Il est signifié au professeur son manque de sérieux dans la préparation des cours. Selon la direction, qui reconnait n’être pas qualifiée pour juger de pédagogie, le professeur aurait dû préparer ses cours non à l’aide d’ouvrages de mathématiques, mais à l’aide des bulletins officiels. Ce à quoi il est répondu que les bulletins officiels, supposés donc être la référence pour le programme, sont justement employés pour la rédaction de ces mêmes manuels.

De plus, il se trouve qu’en fait, la presque totalité des bulletins officiels de l’éducation nationale sont relatifs à l’organisation administrative de l’enseignement. Les quelques bulletins descriptifs du programme sont déjà connus du professeur, très bien rendus par les ouvrages de mathématiques, y compris dans le cas d’un mauvais ouvrage tant il s’agit simplement de grandes lignes.

Il se révèle donc que le proviseur déploie une stricte stratégie de persuasion par le mensonge, additionnée d’une technique de diction consistant à insérer des silences dans ses phrases, le tout basé sur des arguments complètement décalés de la réalité. Sans oublier les sourires compatissants semblant inviter le professeur à prendre conscience de sa défaillance. Ce n’était d’ailleurs pas le premier mensonge du proviseur qui avait précédemment prétendu qu’une réunion avec les autres professeurs avait eut lieu à propos de cette décision, ce qui s’est révélé être faux.

On est donc là dans un établissement catholique géré par un proviseur qui emploie le mensonge afin de valider une décision aberrante. Soit donc une personne dont la parole est tout ce qu’il y a de plus éloigné de ce que l’on peut nommer la vérité.

Il faut quand même raconter aussi que le proviseur proposera au professeur de dire aux parents que le professeur est fatigué, ceci afin de sauver l’honneur. Comme quoi le ridicule ne tue pas.

Du côté des parents des plaintes sont évoquées, nécessitant selon le proviseur le renvoie du professeur. Quelles sont ces plaintes ? Qu’a-t-on répondu aux parents ? Un élève ferait une phobie des mathématiques à cause du professeur qui élèverait trop la voix en classe. A-t-on transmis cette information au professeur afin qu’il puisse parler avec l’élève ? Rien de tout cela bien sûr n’a été fait, monsieur le professeur vacataire vous êtes le maillon faible, au revoir.

Le professeur plus tard cherchera en vain à contacter des parents, l’APEL et l’OGEC se déclarant non concernés par la gestion du corps enseignant, que reste-t-il ? La parole de la direction à propos de parents fantomatiques qui seraient prêts à manifester sous les fenêtres du collège au son de la carmagnole ? La tête du prof de math au bout d’une pique ? Quels sont donc ces parents qui n’ont même pas pris le soin d’entrer en contact avec le professeur ? Tandis qu’une lettre leur avait été justement adressée par ce même professeur. Existent-ils seulement ?

Et les enfants là dedans ? Les enfants sont rois. Les enfants se permettent de critiquer le professeur, y compris durant la classe, une minorité du moins pour être juste, sans avoir à présenter la moindre excuse. Les parents se plaignent, ceux qui se plaignent en tout cas, sur la base de ce que leur racontent leurs enfants. Et les enfants changent de professeur, pour un remplaçant que l’on va aller chercher à Pôle Emploi. Leur année de mathématiques est mise en danger, mais qui se soucie vraiment de ces enfants ? Car seuls les enfants sont excusables, dans cette affaire.

Le proviseur sauve les apparences, peut être, et le collège affiche un taux de réussite au brevet de presque 100%.

Le professeur c’est moi, et je peux vous dire qu’un taux de réussite affiché pour presque 100% me fait plus penser à de l’action commerciale qu’à la réalité de l’établissement. D’ailleurs la salle dont j’ai bénéficiée était trop petite, un inspecteur ne pourrait même pas s’y assoir pour certaines classes. Les bureaux et les chaises sont minables, abimées, présentant même des risques de coupure du fait de vis saillantes. Pas non plus de vidéo projecteur, ce qui aurait pu aider à tranquilliser les classes et à enrichir le cours, heureusement j’ai une belle écriture et un bon coup de … craie.

Et pourquoi a-t-on confié à un professeur débutant l’une des classes les plus difficiles ? Et la salle la plus petite qui ne dispose d’aucun rétroprojecteur ?

Les cahiers de cours souffriraient d’un manque de contenu, il avait été déjà répondu à ce propos. Ceci dit tant que les élèves copient ils se tiennent tranquilles. Faut-il donc augmenter exagérément cette part pour obtenir plus de calme dans les classes ? Faire beaucoup copier et donner des bonnes notes ? Appliquer une méthode basée sur le règne de la quantité, un signe des temps sans doute.

Les notes ne se donnent pas elles se méritent, et les élèves ont eût dans l’ensemble des bonnes notes, parce que le professeur a su les faire travailler, malgré les bavardages. Parce que le professeur est au service de ses élèves, pour leur progression, pour les faire grandir. C’est la seule et stricte préoccupation qu’il convient de prendre en compte et il est dommage que l’intention de communiquer soit tant reprochée, parce que c’est justement par ce seul moyen que les quelques parents inquiets ou plaintifs auraient pu être rassurés.

Je suis donc un bon professeur, n’en déplaise à la direction et quelle que puisse être l’argumentation savante, s’il en est, pour tenter de démontrer le contraire. D’ailleurs les raisonnements suivis par la « dite » direction n’ont rien de solides ni de logiques.

Enseigner les mathématiques c’est aimer expliquer les choses, les rendre compréhensibles, intelligibles. Il faut de l’enthousiasme pour cela. Enseigner les mathématiques c’est non seulement donner une chance à ces enfants de se faire une place dans cette société, pourtant bien malade, mais c’est aussi former leur esprit, leur donner des outils de compréhension pour qu’ils puissent bien grandir, comme on m’a dit lors de l’accord pré-collégial.

Les mathématiques sont un programme officiel à assurer, en priorité, mais c’est aussi un art de la pensée bien ordonnée, un réel apprentissage du « bien penser », et du sens du « vrai ». En mathématiques il n’y a pas que des calculs, il y a de la beauté, beauté de la démonstration ou du dessin géométrique. En mathématiques il y a de l’histoire, de cette histoire qui nous vient de l’antiquité grecque, des mathématiciens qui, sans papier ni crayon, transmettaient déjà la science et la connaissance, de maitres à disciples.

Voila ce que sont les mathématiques que j’enseigne, un programme, et un esprit. Mais ceci est à mille lieux semble-t-il d'une administration qui n’a que faire de philosophie. Malheureusement je crains que le calcul comptable de la direction ne soit pas le bon, et je crains que les parents aient été mal renseignés, et mal motivés pour certains.

En conclusion je crois qu’il faudrait penser l’école autrement dans ses relation internes et externes, et dans ce que l’on souhaite y enseigner. Il faudrait un peu plus de bonne volonté, plus d’intelligence, plus de communication et de confiance. Je suis effaré par tous ces témoignages de profs que je découvre sur l’internet, qui en disent long sur la difficulté à enseigner aujourd’hui. Le déficit en professeurs n’est visiblement pas près de s’arranger.

Je pensais trouver un supplément d’âme dans l’enseignement catholique. Je me serais donc trompé. Je crains que ce ne soit partout pareil, toujours des problèmes qu’il serait si simple de résoudre. C’est peut être ça, la vraie nature de la crise.

Je ne me désespère pas pour autant pouvoir exercer ce métier. Mais aujourd’hui je vous l’avoue, oui je suis fatigué.


Moyenne des avis sur cet article :  4.17/5   (24 votes)




Réagissez à l'article

22 réactions à cet article    


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 12 octobre 2013 12:46

    Les chefs ont toujours raison !


    Mais les collègues ? Qu’en pensent-ils ?

    • jimanju 12 octobre 2013 15:51

      Les collègues n’ont su qu’au dernier moment, et on ne m’en a pas parlé. Je suis resté assez discret pendant quelques jours en espérant que le proviseur modifierai sa décision, et pour rester calme et assurer les cours correctement. Je n’ai pu contacter un délégué syndical qu’une semaine après la première convocation pendant laquelle le proviseur m’a signifié l’arret de mon activité pour fin septembre. Personne n’a vraiment été mis au courant, ni meme la hiérarchie de la DDEC au dessus du proviseur semble-t-il, ni l’organisme de gestion OGEC ... Ca s’est passé très vite en somme, sans consultation d’à peu près personne, rien ... je reste en contact quand même avec le délégué qui fait beaucoup je dois dire, chapeau à lui.


    • gaijin gaijin 12 octobre 2013 13:01

      « C’est peut être ça, la vraie nature de la crise. »
      tout a fait ! en tout cas la cause d’une grande partie du problème
      vous expérimentez là le voeux d’une partie de la classe politique de voir appliquer dans tout les domaines éducation, hopitaux etc , les méthodes managériales qui ont conduit a couler notre industrie .....
      - autoritarisme psychorigide
      - incompétence
      - absence de capacité a se projeter
      - mentalité procédurière
      - hypocrisie a tous les étages
      ..........
      bienvenue dans un monde de merde .....


      • Fergus Fergus 12 octobre 2013 13:01

        Bonjour, Jimanju.

        Et encore, nous en Lozère (à Mende, à en juger par la photo de la cathédrale), autrement dit dans un département où les rapports humains ne sont pas encore trop dégradés...


        • Fergus Fergus 12 octobre 2013 13:07

          @ Jimanju.

          Pour sourire un peu, permettez-moi ces deux liens en rapport, l’un avec les maths et l’autre avec l’enseignement catholique (il y a quelques lustres) :

          De l’influence des pets sur l’enseignement des mathématiques

          Au bon vieux temps des châtiments corporels dans l’enseignement catholique


          • jimanju 12 octobre 2013 15:05

            Excellent ce récit de « Léopoldine Zwertvaegher, la nouvelle prof de maths ».

            Il semblerait qu’en définitive il n’y ai pas de règle absolue, pour intéresser les léèves, faire un bon cours. Sans doute y a-t-il des méthodes, des adaptations selon les publics, selon les époques, mais en définitive c’est la valeur de l’être humain, du prof ici, qui fait la différence déterminante (au sens du dictionnaire, pas au sens opératoire et matriciel). Enfin il me semble. Pour la musique c’est la même chose, savoir la partition est une chose, l’interprêter en est une autre.


            • non667 12 octobre 2013 19:50

              à jimanju

              Et pourquoi a-t-on confié ...... ?

               pourquoi dans le public les nouveaux capétiens se retrouvent -il dans le 9.3. ?
              personne ne vous a dit/ ne vous dira qu’un élève qui a écrit son nom correctement sur sa copie doit avoir la moyenne !
               95% d’une classe d’age doit avoir le bac (dixit chevenement ) c’est ça !

              surtout ne culpabilisez pas , 95% des enseignants s’ils trouvaient du travail avec 80% de leur salaire actuel s’en iraient 
               ingénieur du cnam ! chapeau  !pour vous et vos enfants... mieux vaut être vendeur /approvisionneur dans un magasin de bricolage que dans cette galère  !

              Je crains que ce ne soit partout pareil, toujours des problèmes qu’il serait si simple de résoudre.....
              ce sont des problèmes généraux de l’e.n. qui vous dépassent et n’ont pas de solution logique mathématique puisqu’ils sont posés par une haute volonté politique machiavélique !
              veuf d’une enseignante , c’est ma conclusion de 40 ans d’observations !

              courage et bonne chance .


              • jef88 jef88 12 octobre 2013 21:02

                organiser c’est mettre en œuvre les méthodes et les moyens pour réaliser une tache dans le cadre de spécifications techniques et économiques avec le minimum d’aléas !

                actuellement, les grôôôôses têtes qui nous dirigent ont tout remplacé par des procédures et protocoles ......


                • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 octobre 2013 21:10

                  Bravo pour cet article très intéressant qui pose d’excellentes questions, surtout dans la période de crise des vocations que nous traversons pour l’enseignement des mathématiques ! Je vais parler de cet article sur https://www.facebook.com/avantimegamaths.


                  • jimanju 12 octobre 2013 21:31

                    vous avouerais que je ne souhaite que cela, que cet article fasse tâche d’huile. Ce n’est pas par esprit de vengeance, ou de revanche, mais quand même ... je me reconnais beaucoup dans les évangiles, mais tendre la joue gauche quand on me frappe sur la droite, ça non ... et puis c’est pour les autres aussi, et pour les enfants, les jeunes. Il faut se battre, c’est un devoir. Et donc je veux bien donner de bonnes baffes bien portées, c’est bon les baffes, voyez comment je parle ... Gandi disait ça, la pire des violences c’est la lâcheté. Bref, mon côté prof de math philosophe ...


                  • clemjuris clementsi 12 octobre 2013 23:04
                      • Et après ça on s’étonne que l’éducation nationale peine à recruter !

                        Des enfants grossiers, des parents qui croient ce que leurs enfants leur raconte avec une naïveté enfantine, des proviseurs qui se font esclave de ces derniers, et des associations qui se lavent les mains !
                        L’éducation nationale est le plus fort (et peut-être même unique ) symbole de la République, de l’égalité des chance, de la méritocratie. Ces êtres irresponsables et égoïstes se rendent-ils compte de ce qu’ils font ?
                        J’espère que vous arriverez à trouver un établissement sain où vous serez respectés pour vos compétences. Soyez assuré de mon soutien et de celui de tous ceux qui considère l’éducation comme la cause nationale la plus importante qui soit.
                        Enfin, ne vous reprochez surtout pas de ne pas avoir « tendu la joue droite » car si vous n’aviez pas réagi alors d’autre que vous seraient destinés à subir les memes choses que vous.


                    • Christian Labrune Christian Labrune 13 octobre 2013 11:49

                      @Jimanju
                      Pour être à peu près tranquille, dans ce métier, la seule solution c’est de brancher le pilote automatique, et surtout quand on traverse des turbulences. Cela veut dire que plus on est secoué dans la traversée d’un cours, moins il faut y penser, et surtout après qu’on est sorti de la salle ! C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire, surtout quand on commence, parce que le pilote automatique n’est pas un dispositif extérieur : on l’a dans la tête, c’est une partie de soi-même qui se forme avec le temps et l’habitude ; c’est un peu comme l’équilibre qu’il faut réaliser quand on apprend à se servir d’une bicyclette.
                      Plus on réfléchit sur ce qui se passe dans une classe et sur les inévitables dysfonctionnements, et moins ça fonctionne. Quand les élèves ont un niveau convenable et sont à même de comprendre les cours et d’en tirer profit, quelle que soit la manière dont on se comportera avec eux, ça marchera toujours et quelque chose d’intelligent pourra germer. Quand, en revanche - et c’est le cas de plus en plus - les élèves sont très en dessous du niveau requis (on peut être aujourd’hui en terminale et parfaitement illettré) il n’y a plus grand chose à faire et l’intelligence n’a plus aucune prise. Qui pis est, le déploiement des recettes idiotes inspirées par Sainte-Pédagogie ne fera qu’aggraver les choses. Prétendre, par exemple que, muni de la meilleure pédagogie, on pourrait faire un cours sur les nombres imaginaires à des jeunes qui ne maîtrisent même pas la règle de trois ou les rudiments du calcul algébrique, comme c’est souvent le cas, ce serait se faire croire qu’on est capable de faire des miracles.
                      L’art d’enseigner, dans la situation actuelle, c’est un art du « faire semblant », un art de faussaire, et qui va jusqu’à la délivrance de faux diplômes. Dans ce monde où la seule préoccupation est de sauver les apparences, quiconque a l’audace de dire que le roi est nu est immédiatement perçu comme un traître. L’administration et même les chers collègues ne lui pardonneront jamais d’avoir rompu l’omerta.


                      • lloreen 14 octobre 2013 21:43

                        "L’art d’enseigner, dans la situation actuelle, c’est un art du « faire semblant », un art de faussaire, et qui va jusqu’à la délivrance de faux diplômes. Dans ce monde où la seule préoccupation est de sauver les apparences, quiconque a l’audace de dire que le roi est nu est immédiatement perçu comme un traître. L’administration et même les chers collègues ne lui pardonneront jamais d’avoir rompu l’omerta."

                        Mais quelle horreur !Et vous n’ avez pas honte de faire partie d’ un tel système ?
                        Faire semblant.Mais comment peut-on se regarder dans une glace et se respecter soi-même ?
                        Qui ne se respecte pas soi-même ne peut pas s’ attendre à être respecté par les autres !


                      • smilodon smilodon 13 octobre 2013 15:35

                        Moi qui ai fait 25 ans de Gendarmerie, je retrouve les mêmes « aspects » !..... Y’a un règlement, dont l’article 1er (qui pourrait être le seul), stipule que le chef a toujours raison !.... Circulez, y’a rien à voir, ni à dire !..... Ce pauvre prof, c’est comme plein de pauvres gendarmes, dont moi !.... On a circulé !.... Qu’il circule donc !.... On se fout royalement de ce qu’il a à dire !..... Adishatz.


                        • paco 13 octobre 2013 16:29

                           Putain !... Le meilleur L.F.Céline d’AV en style fut pandore... comprends mieux ses points de suspention... l’habitude de suspendre des points... et son coté grognon de fauve antédilluvien... et ses réflexes profon-démént ancrés... Circulez y’a rien à voir... chassez le naturel...et le par-coeur de la matraque revient au galop... en plus ça se retraite tot ces bestioles....surtout que la majorité, leurs excroissances,... style dents de Smilodon... mais en plus gros, y les ont sur le front... non, pas national, celui qui genre passe pas bien sous les portes.... foi d’habitant de garnison de Mobiles... Alors phraser, comprenez bien que.... pour eux G Musso est un intello.. Alors Proust... des nuits d’insomnies, ... un voyage au bout de la nuit... plein de mots...sans relaxe...sans sursis....c’est sur que quand on est dressé à dire « oui Chef, bien Chef !!! » , ...argugusmenter un « oui, je vous comprends mais il me semble que... » sur trois pages d’un seul tenant, c’est l’Everest en tongues...
                           Mais vous aime bien... ceci dit,... votre mérite est celui d’écrire... ( bien ou mal, on s’en fout )... ici dans un style difficilement imitable,.... des conneries ou des évidences,... comme nous tous ....d’ailleurs...


                        • paco 13 octobre 2013 16:43

                           Mais rien à redire sur vos derniers post, Smilodont, hélas, que du bon sens. Juste envie de charrier votre style, tout en revant d’y réussir idem... Adisquatch...


                          • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 14 octobre 2013 10:52

                            @L’auteur,


                            Dans la logique d’un établissement scolaire privé, les parents d’élèves sont les clients de l’entreprise. Par conséquent, en tant qu’employé, vous ne pouvez pas user du fichier clientèle pour établir des contact directs sans en informer le responsable de l’entreprise. 

                            Dans n’importe quelle entreprise, ce principe est respecté. 

                            En revanche, le proviseur aurait peut-être du mieux vous en informer à votre arrivée.

                            Avez-vous signé ce règlement ? Parce qu’en termes légaux, c’est cela qui sera important dans la contestation de votre renvoi. 

                            • jimanju 14 octobre 2013 11:27

                              Monsieur, j’ai très bien compris que sur le principe j’aurais dû consulter la hiérarchie avant de m’adresser directement aux parents. Et pour vous répondre précisément non je n’ai pas signé le règlement intérieur, qui à ce propos aurait de toutes manière demandé à être précisé, ni je n’en ai été informé.

                              Il s’agit donc d’une erreur, voir d’une faute de ma part je l’admet, mais est ce pour autant une faute si grave qu’elle décide d’une fin de contrat ? C’est bien là le problème, et les choses auraient très bien pu s’arranger autrement, et être tournées en positif, malgré mon erreur de départ, qui par ailleurs peut se comprendre, je pense. Je rappele que je suis un vacataire et que je ne suis pas forcément au courant de toutes les subtilités de la vie dans un établissement scolaire.

                              Je maintient qu’en parralèle d’une nécessité à respecter une certaine discipline hiérarchique, il est par ailleurs discutable de ne pas voir aussi la nécessité de plus de communication avec les parents. C’est là aussi un véritable sujet de réflexion. Les quelques collègues avec lesquels j’ai pu en discuter ont souligné le fait que cette demande de communication avec les parents est quand meme quelque chose à l’ordre du jour, tandis que par ailleurs un autre au contraire me dit éviter cette communication directe afin de se protéger. Je suis un « jeune » professeur, j’apprend, à mes dépends.

                              En espérant avoir répondu à vos pertinentes questions.


                            • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 14 octobre 2013 13:58

                              Vos réponses sont également pertinentes et, à l’écoute de vos déclarations - sous réserve d’entendre un autre son de cloches du côté de la partie adverse -, votre renvoi semble peu justifié. 


                            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 octobre 2013 11:44

                              Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

                              Les joies du baptème du feu !

                              Courage !

                              La prochaine fois, vous ne contacterez plus les parents, il vous suffira simplement de continuer à donner la matière jusqu’aux premiers tests dont les résultats seront bien évidemment catastrophiques et à ce moment là les parents viendront pleurnicher chez vous et ALORS vous pourrez leur expliquer entre « quatzieux » que leurs petiots sont quelque peu dissipés et qu’il leur incombe de les remotiver pour qu’ils puissent réussir leur année qui leur coûte si cher.

                              Et s’ils ne pigent pas vous pouvez toujours leur montrer la matière et les objectifs à atteindre : tout le monde comprend ça , surtout les parents.


                              • lloreen 14 octobre 2013 21:29

                                C ’est assez abominable !

                                Malheureusement c ’ est une « qualité » bien française ancrée dans les moeurs (que j’ abhorre) qui exige de s’ aplatir devant sa hiérarchie, qui, par définition, a toujours raison.
                                Vous avez, semble t-il eu la maladresse de froisser votre directeur en prenant l’ initiative (lui brûlant la politesse....quel crime de lèse-majesté) de vous adresser aux parents.

                                Je ne connais pas le système scolaire de l’ intérieur pour en connaître les règles de fonctionnement mais j’ imagine qu’ elles sont identiques à celles en application ailleurs.
                                Faut-il donc s’ étonner de voir que les français sont les champions parmi les usagers d’ anti dépresseurs et je ne connais pas les statistiques des suicides au travail mais il semblerait que la France soit dans le peloton de tête ce qui n’ est guère reluisant.

                                Il semble assez paradoxal que des élèves se permettent de juger des compétences d’ u_n adulte, de surcroit diplômé du CNAM, c’ est à dire professionnellement apte à dispenser un savoir à des gamins de collège.
                                Quant aux parents et au directeur , ont-ils les mêmes compétences en mathématiques pour apporter un jugement quant au contenu de l’ enseignement ?

                                Cet état d’ esprit est vraiment exécrable et si j’ étais à votre place je prendrais le large pour échapper à cette bassesse et à cette misère intellectuelle.
                                Mettez- vous à l’ anglais si vous ne maitrisez pas cette langue et allez voir à l’ étranger.Les ingénieurs sont très demandés.
                                Quant aux élèves...il leur reste les parents apparemment plus compétents que vous.


                                • JC_Lavau JC_Lavau 3 mai 2015 00:35

                                  Sois rassuré : dans l’enseignement public aussi, il y a des chefs malhonnêtes et incompétents. La grande recette de « Gonflebouffigues » était de toujours sandwitcher dans chaque phrase un mensonge éhonté entre deux couches d’épais bon sens. Le jour où il aurait dit la vérité, tout l’établissement aurait été pris à contre-pied, personne n’aurait vu venir le coup. Mais il a pris sa retraite avant d’avoir dit vrai une seule fois.

                                  Multi-récidiviste du harcèlement, il avait envoyé plusieurs professeures en maison de repos. L’année 1994-1995 il s’en était pris à ma collègue Danièle B. Deux ans après, elle se demandait encore comment elle avait tenu le coup. Il faut dire que son mariage est bon. Je suis le premier professeur mâle que Gonflebouffigues a bombardé de son harcèlement, entrant par exemple dans ma classe en hurlant...

                                  J’ai découvert de nombreux faux confectionnés par lui dans mon dossier administratif. Et le reste de ses prévarications est à l’avenant. Il n’a jamais été inquiété, quoique toute l’Académie de Grenoble soit pourtant à présent au courant. J’ai trouvé dans mon dossier une demande d’enquête de personnalité délivrée par un juge d’instruction, pour distribution de documents pornographiques à des mineurs de moins de quinze ans. Accablant n’est-ce pas ? Toutefois certains détails étaient troublants, pour qui prenait la peine de lire de plus près :

                                  • 1. La date de naissance n’était pas la bonne.
                                  • 2. Le prénom n’était pas le bon.
                                  • 3. Le nom n’était pas le bon.
                                  • 4. L’adresse n’était pas la bonne.
                                  • 5. La ville non plus n’était pas la bonne.
                                  • 6. Et le département non plus n’était pas le bon : Ardèche au lieu de la Drôme.

                                  Mais qui décèle des détails aussi mesquins, au Rectorat ?

                                  Jamais le Rectorat n’a répondu à ma demande d’éclaircissements. La suite des événements est à l’avenant.

                                  La nature du conflit entre les chefs et moi ? Ces 41 pages parues dans le livre « Le nombre, une hydre aux n visages ; entre nombres complexes et vecteurs » :
                                  http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Mystification_.htm

                                  Il est vrai que dans l’EN, un prof est un ouvrier spécialisé qui

                                  • A. Prend le maximum d’élèves dans sa classe, et parvient à refermer la porte,
                                  • B. « Fait le programme », même si c’est idiot, incohérent et lourdement faux.

                                  D’où l’intérêt pour l’EN d’appliquer le principe du minet : ne prendre que des gens sans aucune expérience externe, dans l’industrie par exemple... Comme cela, ils sont incapables de s’apercevoir que ça marche sur la tête, ce truc là.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

jimanju


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès