Chroniques d’une défaite annoncée
A quelle défaite est-il fait allusion dans le titre ? Comment ? Non, non, ce n'est pas celle d'un parti. Mais lisez ce qui suit et vous devinerez facilement.
Entre le marteau et l'enclume
Le prochain président devra affronter des périls très importants, qu'il ne pourra éluder qu'au prix d'une soumission complète de notre pays à des puissances étrangères. Le premier des ces défis est le marteau de l'islamisme qui essaie de s'imposer à coups répétés d'attentats spectaculaires et de revendications communautaires aidées par des associations procédurières. La phase actuelle, puissamment aidée par une immigration incontrôlée et un incroyable laxisme sécuritaire, est celle de la revendication de territoires, où les services publics ne peuvent plus y mettre les pieds, et qui sont sous le contrôle de bandes organisées. C'est une situation qui va probablement s'étendre un peu partout à la périphérie des grandes villes.
Lutter contre cette emprise n'est pas seulement une question intérieure, car ce mouvement de conquête dépasse largement notre territoire et est soutenu par les richissimes pays du Golfe qui financent mosquées et armes un peu partout. Et comme chacun sait, nous sommes encore grandement dépendants du pétrole, il n'est donc pas si facile de s'opposer frontalement à ces puissances.
L'autre défi principal est celui de l'emprise croissante de l'oligarchie financière appuyée par les USA sur des pans entier de notre économie. Pour endiguer leur marasme économique, cette puissance a imposé la mondialisation avec son cortège de délocalisations, jouant sur le différentiel des niveaux de vie pour produire au plus bas prix possible. Tout ceci est aggravé par une bureaucratie européenne infiltrée par les lobbyistes américains. Le résultat patent en est la raréfaction du travail en France, et une dette de plus en plus élevée suspendue comme une épée de Damoclès sur nos têtes qui nous rend esclaves de nos créanciers.
Là aussi, retrouver notre souveraineté ne peut se faire que par une farouche détermination, tant les opposants sont puissants et nombreux. Mais le délitement actuel de l'Union Européenne est un facteur favorable à cette démarche, et le récent Brexit montre que c'est possible.
Jeu de massacre électoral
Jamais, dans toute l'histoire du vote démocratique, l'influence des moyens d'information n'a été aussi grande qu'aujourd'hui. Malheureusement, par essence, le média de masse qu'est la télévision favorise l'émotion instantanée au détriment de la réflexion de fond. Les débats organisés par les chaînes sont des pugilats dans lesquels les protagonistes cherchent l'expression dévalorisant l'adversaire qui va frapper l'opinion. Les animateurs vont davantage chercher à piéger leur invité par exemple sur le prix du billet de métro pour montrer que celui-ci est éloigné des couches populaires, plutôt que sur ses options stratégiques majeures.
Les journaux ne font guère mieux en disséquant la petite phrase qui disqualifie, quitte à en tordre le sens. Le résultat est un rejet de la classe politique dans sa presque totalité, uniquement sur des questions d'apparence ou de comportement social, et non sur la compétence à diriger l'état. C'est le pays tout entier qui reprend la relève des « guignols de l'info » et transforme la campagne électorale en jeu de massacre. Les américains nous ont devancé sur cette voie en descendant Trump en flammes uniquement sur des propos jugés politiquement incorrects. De plus en plus, les journalistes vont se mettre à fouiller les poubelles du passé, à monter des dossiers à charge sur la vie sexuelle des personnes en vue, créant un climat de plus en plus malsain et ridiculisant ainsi l'idéal démocratique.
Les prophéties auto-réalisatrices
Dans l'antiquité, les conquérants qui partaient en guerre prenaient soin de consulter les augures. Les grands prêtres, conscients de leur position précaire vis-à-vis des détenteurs du pouvoir, prenaient la précaution de faire des prédictions qui allaient dans le sens souhaité par les généraux. Les sondages sont une forme moderne de ces pratiques, bien qu'ils se parent des vertus de la science statistique. Mais si l'on y réfléchit bien, une étude statistique n'est valable que si le sujet n'est pas capable d'influencer le résultat, comme par exemple la mesure de diamètres de boulons. Ce qui n'est pas le cas avec les sondages politiques, qui sont faussés par des réactions à chaud sur des événements récents, ou encore par l'influence de sondages précédents. On entre donc dans des boucles de rétroaction sans fin, au détriment de l'objectivité nécessaire à ces études.
Il est donc tentant pour ceux qui possèdent les médias, d'essayer d'imposer leur poulain en utilisant cette méthode. Naturellement, il s'agissait de choisir quelqu'un qui aille dans le sens de leurs intérêts, c'est-à-dire qui ne fasse pas trop de vagues et reste dans les structures actuelles. Juppé est celui qui fut choisi pour ce rôle, si les bonnes fées ne se sont pas précipitées pour le parrainer, en revanche les médias lui ont réservé la part du lion et les faiseurs d'opinion ont bien travaillé, il caracole actuellement en tête des sondages.
Il est absolument certain qu'il ne va rien bousculer, juste colmater les brèches à la manière de Hollande quand les choses se dégradent vraiment beaucoup, d'ailleurs, les marionnettistes qui le mettent en avant ne lui demandent rien de plus. Il fut un temps où, face à la colère du peuple, le premier ministre jouait le rôle de fusible, aujourd'hui, c'est le président, sa popularité ne dure pas plus d'un quinquennat.
La dernière carte, le front républicain
A chaque fois nous constatons que le scrutin à deux tours entraîne le bipartisme et les alliances contre nature. Dans un tel système, un outsider ne peut pas gagner, car au second tour, les partis majoritaires vont se liguer contre lui. Parfois, le président élu a au premier tour un nombre de voix plus faible que celui qu'il a battu.
Le front républicain en est l'illustration emblématique puisque nous avons un parti qui recueille grosso modo 20% des voix et qui n'a que deux députés. La tentation est donc grande pour un élu en difficulté de faire appel à ce rassemblement automatique et remporter quand même la mise.
Je pense que c'est là le calcul secret et le dernier espoir de Hollande, qui atteint des records d'impopularité. S'il parvient à affaiblir suffisamment ses adversaires modérés par des moyens juridiques ou autres, il se retrouvera face à Marine Le Pen et peut gagner en faisant appel au front républicain. Mais Juppé peut appliquer exactement la même tactique à son profit, sans avoir le bilan négatif du président sortant. La stratégie de Hollande va donc s'appliquer à contrer Juppé comme il l'a fait pour Sarkozy, mais il est un peu tard pour cela et les joueurs d'échecs qui ont poussé leur pion en avant ont bien compté là-dessus.
Le principe de moindre action
Le principe physique suivant lequel l'évolution d'un système se fait avec le minimum d'énergie s'applique également à la société. Chaque fois que l'humanité a découvert une nouvelle source d'énergie plus facile à exploiter que les précédentes, elle s'est précipitée pour l'utiliser sans songer aux conséquences, bonnes ou mauvaises. De même, chaque fois qu'une invention a permis d'augmenter la productivité, elle a été adoptée, même au prix du déclin de toute une région.
Selon ce principe, la population n'aime pas en général les grands changements, même lorsque les sondages l'indiquent, car un sondage n'engage pas réellement la responsabilité du sondé qui peut donc exprimer son rêve, contrairement à un vote où l'électeur doit prendre en compte les conséquences de son choix. Il faut donc vraiment des situations catastrophiques pour que la majorité de la population choisisse une voie radicalement différente de celle qui a été suivie.
Il est donc très probable que le scénario des régionales se reproduise lors des présidentielles, beaucoup d'observateurs pensent que Juppé sera le prochain président. Mais peut-être tout n'est-il pas joué, en tout cas l'espoir fait vivre.
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