Climat : Entre lanceurs d’alerte, Greta THUNBERG, décès de CHIRAC et sombres perspectives !
Quand il s’agit d’agir face à la gravité de la situation écologique et à celle du climat, alors que scientifiques et associations ne cessent de tirer le signal d’alarme, le monde a-t-il réellement besoin de lanceurs d'alerte et de consciences, telle la jeune Greta THUNBERG pour imposer aux dirigeants politiques une écoute et espérer des mesures à la hauteur de la gravité de ces situations ?
Conseillé par Nicolas HULOT, Jacques Chirac fut à sa manière un lancer d’alerte pour le climat et le premier président de la république à prendre des dispositions Constitutionnelles
Avec son décès, Il laisse derrière lui quarante années de combats politiques qui pouvait se traduire par des guerres de tranchées incessantes, d’alliances et de contre-alliances, de trahisons et de scandales, de tout et son contraire. Mais aussi de très bonnes initiatives qui resteront dans la mémoire collectives. Outre la reconnaissance de la responsabilité de la France par le gouvernement de Vichy dans la déportation de dizaines de milliers de Juifs, il fut le président Français qui, en 2003, a refusé de participer à la guerre en Irak voulue par les USA, confiant à Dominique DE VILLEPIN le soin de mener la bataille diplomatique à l'ONU. L’on retiendra également qu’à sa manière Jacques CHIRAC fut une sorte de lanceur d’alerte pour le climat. Ne fut-il pas le premier président de la république à se référer au réchauffement climatique par la déclaration qu’il fit devant l’assemblée plénière du sommet de la terre le 2 Septembre 2002 à Johannesbourg avec cette phrase restée célèbre : « la maison brûle et l’on regarde ailleurs... ». Sans oublier l’annonce du projet de Charte de l'Environnement qui avait été faite dans un discours à Orléans, le 3 mai 2001, ensuite repris comme un engagement pendant la campagne présidentielle de 2002. Conformément à ses engagements électoraux, en 2005 la Charte de l'environnement est inscrite comme texte de valeur constitutionnelle dans le bloc de constitutionnalité du droit Français. Reconnaissant les droits et les devoirs fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement, elle introduit dans la Constitution trois grands principes : le principe de prévention, de précaution et celui du pollueur – payeur.
A coté des lanceurs d’alerte actuels que sont les écologistes et les scientifiques, une adolescente devient curieusement une conscience pour la jeunesse, victime « climaticide » de demain
Si le monde a besoin de lanceurs d'alerte et de consciences, selon l'expression devenue virale, la jeune Greta THUNBERG en est une. Cette jeune suédoise est populaire auprès de millions de jeunes, car, dans un environnement de plus en plus dégradé et les sombres perspectives qui se dessinent, elle a su retenir l'attention, ce qui n'empêche pas que l’on peut s’interroger sur les raisons du phénomène médiatique qui la « drive » et la motivation d’une classe politique « climaticide » qui curieusement l’encense et l’encourage ...
Cri d’alerte justifié par une jeunesse qui sera présente en 2050 et au-delà
La jeunes génération qui, sauf accident nucléaire majeur ou télescopage fort improbable de la terre avec astéroïde qui mettrait fin à toute vie humaine, ce sont eux qui seront présents en 2050 et après, y compris ceux qui resteront, si la théorie très controversée des collapsologues se confirmait. La violence des effets du dérèglement climatique est d'ores et déjà sous nos et leurs yeux et les efforts consentis pour l'atténuer ne sont ni conformes aux promesses faites en 2015 (Accord de Paris), ni à ce qui est nécessaire. Responsables politiques et acteurs économiques doivent l'entendre, ors c’est bien face à cette surdité que les jeunes par dizaines de millions dans le monde se mobilisent. Alors que les modèles de production énergétique doivent changer le plus rapidement possible. Quand la discussion s’amorce sur le fait de savoir dans quelle mesure et jusqu'où l'économie doit évoluer (commerce, consommation, modes de vie etc.), la plupart des responsables politiques semblent penser que la technologie apportera suffisamment de solutions, ce qui est peu probable, sinon impossible, mais tous omettent l’essentiel.
Certes, il n’est pas exact de dire que rien n'est fait et que l'humanité est totalement inactive face à ce défi climatique, même si cela est très insuffisant. Dans la plupart des pays riches, notamment Européens qui sont avec les USA les plus impactant pour le climat, la décroissance des énergies fossiles pour se chauffer, se déplacer et produire est une réalité. On ne peut nier les profondes transformations que sont en train de vivre le secteur automobile, avec en Europe des objectifs draconiens à partir de 2021, ce qui va coûter des dizaines de milliards d'euros et entraîner d'énormes suppressions d'emplois. L'envol des énergies renouvelables qui pose par ailleurs des problèmes énergétique d’un autre type est également impressionnant dans beaucoup de pays, bien que cela reste marginal en regard de la croissance des besoins économiques régis par la loi du marché qui sont liés à la croissance démographique, alors que c’est précisément à ces deux phénomènes qu’il faut s’attaquer en urgence, dès lors que nous sommes entrés dans l’ère post-croissance économique. Si toutefois la décroissance des dépenses de santé ou de solidarité ne peut être envisagée pour l’instant, elle se posera, si la croissance démographique au rythme actuel se poursuivait.
La raison économique et le libéralisme ou la raison du plus fort qui se soucis peu du « climaticide » auquel ils contribuent, à moins que...
Le libéralisme est devenu le fondement des grandes instances mondiales, comme l’OMC ou le FMI qui par leur supranationalité échappe à toute légitimité démocratique. Il est le seul modèle enseigné dans les grandes écoles où aucune autre vision n’est étudiée. Il est la seule logique des grandes entreprises et tend à devenir la seule référence des gouvernements, de droite comme de gauche.
Présenté comme loi naturelle, le libéralisme devient alors intouchable, ce qui lui permet d’échapper aux aléas électoraux du jeu démocratique.
Le libéralisme, mis en oeuvre à partir des années 1980 dans une économie mondialisée hyper productiviste, consiste à transformer la société pour qu’elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme financier qui a pris le pas sur le capitalisme de type managérial des propriétaires des grandes entreprises capitalistes du 19 eme et 20eme siècle. Métallurgie, construction mécaniques, automobiles, travaux publics, aviation, textile etc. Aujourd’hui avec le libéralisme ce sont les puissants groupes financiers via la bourse et les agences de notation qui ont pris le contrôle des grandes entreprises, de l’économie et indirectement le pouvoir politique. Cela se traduit par la libre circulation des capitaux, la mise en concurrence des travailleurs avec nivellement par le bas des salaires et des droits sociaux, réduction, voire suppression de nombreux services publics qui sont transférés au privé, bref, suprématie absolue de l’économie libérée des contraintes « Etatiques ». l’urgence écologique et la situation climatique reste le cadet des soucis de ce système, à moins que des mesures à prendre pour limiter les effets dévastateurs de la situation écologique soient une source de gains financiers. Dès lors, les multinationales économiques et médiatiques, avec les marchés financier qui les « drivent » et la classe politique à leurs ordres, vont tout mettre en œuvre afin de promouvoir une conscience stimulatrice pour les principales victimes que sont les jeunes afin de les rallier en tant que consommateur pour « la lutte pour le climat »… Cela suppose de trouver une personnalité qui va servir de symbole, et voila que surgit de nulle part la jeune Greta THUNBERG, sorte de petite bergère à la Jeanne d’ARC qui s’en va de par le le monde porter le message Biblique à tous les responsables et dirigeants politiques que la situation est grave, qu’ils sont responsables d’un écocide dont la jeunesse en est et en sera la première victime et qu’ils doivent écouter les scientifiques… C’est à croire que ce sont tous des « neuneux », s’ils n’ont pas pensé qu’il faut écouter les scientifiques...
Au delà des lanceurs d’alerte et des consciences de la jeunesse, il y la réalité de la gravité de la situation écologique.
Sans évoquer les problèmes liés aux approvisionnement futurs en ressources d’énergie fossile pour la production d’électricité, dont la consommation explose, ou les métaux issus des terres rares, indispensables à la nouvelle révolution des « intelligences artificielles », dont la consommation a augmenté de 30 fois en moins de 50 ans, avec les besoins futurs en approvisionnement qui risquent de dégénérer en conflits violents et en ne retenant ici que les impacts sur la biodiversité, le bilan est édifiant.
Depuis longtemps déjà, Scientifiques et écologistes ne cessent d'alerter sur l'état de la biodiversité et de l’urgence écologique avec une sixième extinction des espèces dans laquelle nous sommes engagés. Si la planète a bien connu cinq extinctions d'espèces, la sixième est la première dont l'Homme est le seul responsable. L'homme est également devenu une force géologique destructrice par son nombre sans cesse croissant et ses activités économiques, ce qui nous fait entrer dans une nouvelle ère que les Scientifiques dénomment "anthropocène". En 1920, la population mondiale est estimée à 1,8 milliard d’habitants, 6,7 milliards en 2009 et 7,7 milliards en 2019. Autrement dit une progression de près de 6 milliards en un siècle, dont un milliard au cours de la dernière décennie, avec une perte moyenne annuelle de 100 000 km² de terres arables. Par exemple, les Européens qui représentent 7% de la population mondiale utilisent à eux seuls 20% de la biocapacité de la Terre.
Avec 513 millions d'habitants pour une superficie de 4,2 millions de km² (les USA c'est 330 millions pour plus de 9,6 millions de km²) l’Europe a la seconde plus forte empreinte écologique derrière les USA. La population européenne épuise les ressources naturelles de la Terre plus vite qu’elles ne sont régénérées en un an.
Disparition dramatique de populations d'animaux sauvages et d'insectes
On ne rappellera jamais assez que les scientifiques estiment à 60% la disparition des populations d'animaux "sauvages" de la terre depuis 1970. Cette disparition de plus de la moitié des vertébrés, à l'exception de l'homme, dont la population continue de croître s'est donc opéré en un peu plus de 40 ans. Dans les zones tropicales et en Amérique Latine qui sont touchées très durement par la déforestation, la chute serait de 89%. Quand on écoute les déclarations délirantes du nouveau Président Brésilien par rapport à sa volonté de poursuivre à grande échelle la déforestation de l'Amazonie, il y aurait urgence à prendre des mesures contre ce chef d'Etat, dans le cadre des Nations Unies.
D'autres preuves scientifiques ont été publiées ces derniers mois pour démontrer l'appauvrissement de la biodiversité et ses causes. Les populations d'insectes ont chuté de près de 80% en Europe, a estimé en octobre 2017 une étude publiée dans la revue scientifique "Plos One". Le déclin des abeilles domestiques, très médiatisé par le monde apicole, n’est que la part émergée d’un problème bien plus vaste. Une chute brutale liée à la perte d'habitats des insectes est due essentiellement à l'agriculture intensive, grosse consommatrice de pesticides, qui a également un impact sur les populations de pollinisateurs, mais aussi des oiseaux.
D'autres chercheurs expliquent que les trois quarts des plantes, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères ont disparu de la surface de la Terre depuis l'an 1500, pour deux raisons : la surexploitation de certaines espèces et l'agriculture.
La demande mondiale d'alimentation et de terres agricoles exerce une pression considérable sur les écosystèmes et la biodiversité. À elle seule, l'agriculture est responsable de 70 % de la déforestation mondiale. L'expansion de certaines cultures, comme celle de l'huile de palme en Asie du Sud Est, gagne maintenant d'autres pays en Afrique, notamment la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Gabon et le Cameroun.
15% des espèces végétales menacées
Dans le cadre de la Liste rouge nationale, des scientifiques ont mené un examen approfondi des près de 5.000 espèces de plantes indigènes recensées en France métropolitaine. Selon leurs conclusions, 742 espèces, soit environ 15%, présentent un risque de disparition.
Toutefois, le degré de menace varie en fonction des espèces. Ainsi, 421 taxons sont considérés comme "menacés" et 321 sont jugés « quasi-menacés ». Parmi les taxons menacés, 238 sont classés "vulnérables", 132 "en danger" et 51 en "danger critique d'extinction". (Un taxon correspond à une entité d'êtres vivants regroupés parce qu'ils possèdent des caractères en communs du fait de leur parenté)
Dans cette dernière catégorie, figurent par exemple une petite plante endémique du Jura devenue extrêmement rare, la saxifrage de gizia (Saxifraga giziana) ou le panicaut vivipare (Eryngium viviparum), une petite plante à fleurs bleues qui pousse en milieu humide et a subi une forte régression au cours des dernières années.
Malheureusement, la situation de certaines espèces françaises est apparue encore plus préoccupante : sur les quelque 5.000 évaluées, 22 espèces ont disparu de métropole et 2 se sont totalement éteintes. C'est le cas de la violette de Cry (Viola cryana) dont les petits fleurs ont été observées pour la dernière fois en 1927 et de la carline à gomme (Carlina gummifera) également disparue de France métropolitaine.
Force est de constater que la situation est préoccupante pour ne pas dire catastrophique. Un million d’espèces, animales comme végétales, sont à ce jour en danger d’extinction. Seuls 25 % des objectifs fixés en 2010, lors de la conférence de la Convention de la diversité biologique d’Aichi, au Japon, sont en passe d’être atteints en 2020.
La dégradation de l’habitat, les maladies invasives et le réchauffement climatique sont à l’origine des risques qui pèsent également sur la forêt.
Après avoir ausculté l’état de préservation des mammifères, amphibiens, reptiles, oiseaux et poissons, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) se met au chevet de la biodiversité végétale. Elle publie ce vendredi la première liste rouge des espèces d’arbres menacées en Europe. Comme souvent avec cet organisme spécialisé dans l’annonce des mauvaises nouvelles, le constat est attristant : 58 % des espèces endémiques, celles qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde, sont considérées comme « vulnérables », « en danger » ou « en danger critique » d’extinction. 66 espèces figurent dans cette dernière catégorie, et sont donc sur le point de disparaître.
Frênes, chênes, ormes ou encore marronniers sont les arbres les plus connus, mais l’Europe abrite aussi des dizaines de variétés d’alisiers ou de sorbiers rares. Le pourtour méditerranéen est la région la plus riche en diversité. C’est sur le sort de ces espèces, dont les aires de répartition sont peu étendues et comptant peu d’individus, que se concentre la préoccupation. Au total, l’UICN répertorie 454 espèces natives du continent. 42 % sont considérées comme menacées, lorsqu’on inclut celles qui poussent sur d’autres continents. « Les forêts abritent une grande partie de la biodiversité animale et végétale (champignons et plantes), souligne Bruno CORNIER, botaniste français et coauteur du rapport : « Leur état de préservation est donc un indicateur très important de la situation des autres espèces. »
Artificialisation des sols
Faut-il rappeler que la biodiversité, a plongé de 83 % depuis le début des années 1970. La baisse est moins soutenue dans l'Hexagone (60 %). Toutefois, en France, les zones humides ont perdu la moitié de leur superficie en trente ans. Elles disparaissent surtout à cause de l'artificialisation des sols, notamment pour l'habitat, la circulation avec de nouvelles voies routières ou autoroutières et la construction de zones commerciales. Après une relative pause ces dernières années, l'artificialisation des sols en France repart à la hausse »
Il existe également une déforestation importée en Europe, dont en France. C'est le cas notamment pour l'écosystème spécifique du Cerrado, en Amérique latine. Ce territoire composé à moitié de savanes et de forêts s'étend sur 1,5 à 2 million de km². Il représente 22 % de la superficie du Brésil et déborde sur les régions limitrophes du Paraguay et de la Bolivie. Alors qu'il abrite 40 % d'espèces endémiques, Cet écosystème a perdu la moitié de sa surface au cours des trente dernières années. Cette réduction de la taille est provoquée par la culture extensive du soja et l'élevage de bœufs. Comme ce soja est importé en France, notamment pour l'élevage de poulets, cela veut dire que derrière nos œufs et nos blancs de poulet nous contribuons à la déforestation du Cerrado ! ».
D'autres activités humaines dégradent l'environnement et réduisent fortement le nombre d'espèces vivantes dans les zones humides, constituées de marais et de zones inondables. Ces milieux représentent moins de 1 % des surfaces immergées, mais ils constituent un habitat pour 126.000 espèces, soit 10 % de celles qui sont connues dans le monde.
Plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont en effet destinés à l’agriculture ou à l’élevage, 85 % des zones humides ont été détruites depuis l’ère préindustrielle. Les experts de l’IPBES donnent des premières pistes qui devront ensuite être discutées lors de la COP15 sur la biodiversité en Chine en 2020, en développant, par exemple, les pratiques agroécologiques. C’est très bien, mais cela sera-t-il suffisant ? On peut en douter...
Pour conclure
Avec la gentille et sympathique « innocente » petite Greta, symbole de la lutte justifiée des plus jeunes contre le réchauffement climatique, les responsables et dirigeants politiques des grands pays, parmi les plus impactant sur le plan écologique, donnent ainsi « leur obole intellectuelle » à la cause climatique, leur permettant d’ignorer toute interrogation sur la problématique démographique, le système agricole dominant et le mode de production, économique et social. Mais attention, tout à ses limites et faute d’avoir pris les mesures préventives de régulation démographique la plus équitable possible, d’une façon ou d’une autre la nature reprendra ses droits... Avec les effets dramatiques qui en résulteront ...
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