• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Comme un retour de boomerang

 Comme un retour de boomerang

De tout côté, on réclame à grands cris des comptes aux époques passées, quitte à réécrire l’Histoire. L’affaire Matzneff est symptomatique de cette volonté de purification morale. Mais quelle société pourra bien sortir d’un tel réquisitoire ?

C’était au siècle précédent, dans les années soixante dix, et chacun avait une bonne raison de rejeter l’ordre établi – d’ailleurs son cadre craquait de tous les côtés. Les gens étaient avides d’expériences nouvelles. Les femmes exigeaient – à juste titre – la maîtrise de leurs corps et leur émancipation sociale. Les homosexuels en avaient marre d’être humiliés par ceux qui se vantaient de représenter la norme naturelle. Les putes revendiquaient le droit de travailler librement, sans les flics pour leur coller des amendes ou même les rançonner sans vergogne. Les jeunes réclamaient leur indépendance sexuelle de plus en plus tôt. D’autant que dans l’intelligentsia, il y en avait plus d’un qui se chargeait de relayer leur demande. Un magazine comme Sexpol rappelait que les enfants avaient aussi une sexualité et que les adultes pouvaient, cas échéant, les aider à la leur faire découvrir. Des personnalités en vue se targuaient publiquement d’avoir goûté aux charmes de la pédophilie – surtout en Asie. Tony Duvert, en héritier décomplexé de Gide, racontait à longueur de romans ses aventures avec des garçonnets marocains. Et Gabriel Matzneff draguait allègrement les moins de seize ans sur les Champs Elysées pour exalter son élitisme sexuel dans ses romans et son journal. Que pouvait-il craindre alors ? Il avait des lecteurs et le soutien de la plupart des intellectuels du moment. Car, c’est bien connu, on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments. Liberté, liberté chérie ! A la trappe les pisse-froids et les bigots de tout crin.

Celui qui, à l’instar des personnages de contes de fées, se serait endormi vers 1980 pour se réveiller quarante ans plus tard, risquerait de ne plus comprendre grand-chose aux passions qui agitent présentement l’opinion. Car, loin d’avoir continué sur cette voie libératoire, la société a opéré un virage à 180 degrés. Nous sommes revenus à l’état d’esprit étriqué qui prévalait dans la France des années cinquante. Rarement, dans notre histoire, on a été autant demandeur de normalité sexuelle. La chasse aux sorcières est redevenue le sport à la mode. Des mères de famille se transforment en justicières pour aller traquer de présumés pédophiles sur le Net, allant jusqu’à les pousser à la faute. Loin de rire, comme par le passé, des frasques des ecclésiastiques, on les traîne devant les tribunaux comme des parias. Les clients des prostituées sont tenus pour des délinquants. Siffler une fille dans la rue est devenue un délit passible d’amende. La notion de viol est étendue à toutes les formes de pénétration forcée ou par surprise, s’immisce dans l’espace conjugal et dans le moindre jeu sexuel avec des adolescents de moins de quinze ans. Un philosophe-animateur de France-Culture est ainsi tancé par des auditeurs pour avoir, au cours d’un débat, rappelé non sans raison qu’il existe une différence entre la pédophilie et la pédérastie. Et un ministre de la culture se transforme en procureur contre un écrivain octogénaire avant même que la justice soit passée. De tous côtés montent des plaintes pour des faits remontant à des dizaines d’années (et donc logiquement prescrits). Elles émanent, pour la plupart, de femmes, et visent, bien entendu, des hommes. C’est à croire que la société française des années soixante-dix était encore plus monstrueuse et plus oppressante pour la gent féminine que l’état nazi pour les Juifs et les handicapés. 

Alors que s’est-il passé pour en arriver à un tel tableau ? Ce qui s’est passé n’est, ni plus ni moins, qu’un processus dialectique. L’Histoire n’est pas finie et à la grande révolution des mœurs portée par la Gauche a succédé une progressive droitisation des consciences, servie par l’importation en France du politically correct américain. D’où cette réévaluation – rigoriste - des normes comportementales par une minorité d’activistes et d’idéologues qui fait passer son ressentiment pour la voix de la majorité. C’est ainsi qu’on peut, sans crainte du ridicule, relire le passé avec les critères du présent, intenter des procès en moralité à des personnages qui ont fait, tel Colbert, notre histoire et demander - pourquoi pas ? – leur éradication pure et simple de la mémoire collective. Pour les survivants de ce qu’on considère un peu vite comme une époque révolue, c’est le mea-culpa et la mise au pas généralisés. Ils n’étaient sans doute pas des saints mais ils n’étaient pas non plus des bourreaux ni ces inquisiteurs que leurs victimes auto-proclamées sont en train de devenir peu à peu.

 La question du consentement est d’ailleurs significative au plus haut point de cette entreprise en réinterprétation. On ne cesse de l’exiger dans le moindre embryon de relation tout en l’accompagnant de conditions de plus en plus strictes. C’est ainsi que des personnes ayant consenti à une relation sexuelle voici trente ou quarante ans se voient dépossédées de leur liberté intrinsèque de choix par le nouveau code moral et, ainsi, tranformées en victimes au motif qu’elles étaient mineures au moment des faits. Forcément, elles réagissent en victimes abusées, réclament des comptes à leurs prétendus agresseurs puisque tout les y incite. Mais sans ce grand conditionnement médiatique, auraient-elles éprouvé de tels sentiments ? Rien n’est moins certain. 

Ces quelques réflexions ne visent pas à faire l’apologie sans réserve du passé, mais à replacer dans leur contexte d’alors les excès et les fautes censément commises. Les masses ont toujours été moutonnières et il est facile de leur faire crier haro contre quelques loups solitaires. Il est facile de maquiller le désir personnel de vengeance en simulacre de justice, mais est-ce moralement acceptable ? Peut-être faut-il en passer par là pour remettre, comme on dit, les pendules à l’heure ? Mais on aurait tort de penser que la société qui sortira de tous ces règlements de comptes sera meilleure et plus heureuse que celle dont on instruit aujourd’hui le procès.

Jacques Lucchesi


Moyenne des avis sur cet article :  3.54/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

25 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 4 janvier 2020 12:01

    ’... des personnes ayant consenti à une relation sexuelle voici trente ou quarante ans se voient dépossédées de leur liberté intrinsèque de choix par le nouveau code moral et, ainsi, transformées en victimes au motif qu’elles étaient mineures au moment des faits ’’

     

    Le consentement ne vaut que s’il est éclairé. Les enfants, par définition, n’étant pas adultes, ne savent pas à quoi les engage une relation sexuelle avec un adulte. Tous les parents ne les ont pas mis en garde contre ces dangers.

     

    En matière de relation sexuelle, invoquer le consentement d’un enfant c’est comme accuser son passager de l’accident de la voiture qu’on conduit ; de ce fait cela revient à se prévaloir de ses turpitudes.


    • gaijin gaijin 4 janvier 2020 12:10

      @JL
      +1000
      « Tous les parents ne les ont pas mis en garde contre ces dangers. »
      et aucun enfant n’étant en mesure de comprendre ce qu’est un choc post traumatique, pas plus d’ailleurs que les parents, les juges ni les politiques ... ce sujet restant difficile y compris pour les spécialistes...


    • Fergus Fergus 5 janvier 2020 09:28

      Bonjour, JL

      Je suis complètement d’accord avec vous.

      Et je condamne fermement le point de vue de l’auteur qui justifie la pédophilie des Matzneff et consorts en évoquant pour leurs contempteurs un « état d’esprit étriqué ».

      Un gamin ou une gamine de 14 ans est une personne encore très malléable et facilement manipulable, surtout lorsque le prédateur possède, par son statut social ou son aura intellectuelle, un ascendant sur ces jeunes adolescents.

      Dès lors, il est sain que la société réagisse pour se prémunir de tels actes et de leurs conséquences psychologiques durables sur ceux et celles qu’il faut bien appeler des victimes. 


    • Francis, agnotologue JL 5 janvier 2020 10:42

      @gaijin et Fergus,
      bonjour,
       
      j’ai noté dans ce texte : ’’ Ils n’étaient sans doute pas des saints mais ils n’étaient pas non plus des bourreaux ni ces inquisiteurs que leurs victimes auto-proclamées sont en train de devenir peu à peu.’’
       
       Comprenne qui pourra à sa juste mesure, ce vilain lapsus calami.

       Par ailleurs, j’aimerais bien qu’on me dire ce qu’est une victime auto-proclamée qui de surcroit se voit dépossédée de sa « liberté intrinsèque » !!! ?
       
      Disons le tout net, ce texte est odieux, dans la forme, dans le fond.
       
       Jean Moulin doit se retourner dans sa tombe quand un de ses laudateurs tient des propos pareils.


    • pipiou2 6 janvier 2020 23:47

      @Fergus
      On est d’accord.
      Les cris horrifiés de l’auteur alertant contre une « droitisation » de la morale sont ridicules.

      A l’heure de Pornhub, du mariage homo, comment peut-on prétendre sérieusement que le puritanisme fait son grand retour ?

      Non, la société est plus libre, tout en protégeant plus les faibles.


    • colibri 4 janvier 2020 20:24

      Nous sommes revenus à l’état d’esprit étriqué qui prévalait dans la France des années cinquante. 



      Il faut comprendre que la libération des moeurs était une idéologie (ne correspondant pas à la réalité du respect de la nature humaine) , et qu’après avoir expériementé on voit le résultat .

      Après avoir ouvert les vannes il faut maintenant se confronter à la réalité .

      On ne savait pas dans les années 68 ce que donnerait la libération sexuelle .

      On le voit maintenant 30 ans plus tardavec des témoignages et surtout ce que sont devenus les soixantuitards victimes

      :des adultes qui sont paumés ,

      des enfants qui ont souffert , n’ont pas pu construire leur identité , l’explosion des perversions et des personnes perverses comme luc besson , dsk , t ramadan , matznez , bruel et bien d’autres (et je met leurs noms en minuscule car ce sont des petites gens ) sans compter les prêtres pédophiles ..il y avait une sorte d’impunité qui correspondait à l’air du temps comme le dit pivot , personne ne s’indignait des violences faites aux enfants .

      Il est temps que la réalité reprenne le dessus et vous aurez beau faire nous sommes maintenant dans une époque de Révélation , propice à ce que la vérité éclate ..


      • Fergus Fergus 5 janvier 2020 09:35

        Bonjour, colibri

        Il est en effet sain que la parole se libère après les dérives des décennies passées.

        En espérant ne pas verser dans une société par trop rigoureuse au plan moral qui serait un insupportable retour en arrière.

        Mais une chose est sûre : les enfants doivent être protégés des appétits sexuels des prédateurs comme Matzneff.


      • colibri 5 janvier 2020 10:57

        @Fergus
        aucun risque qu’il n’y ait un retour en arrière style :
        il faut faire sa cour avant de se marier ,demander la permission aux parents , ensuite se fiancer , et enfin convoler en justes noces pour pouvor dormir dans le même lit .Ni que les filles mères soient montrées du doigt , tout ca parceque le sexe a été désacralisé .

        Il n’empêche qu’il y avait du bon sens avant dans le fait que la société distinguait nettement l’émotionnel (sentiment) du sexe , les sentimens primaient sur la pulsion Maintenant les gens croient que la moindre attirance , pulsion sexuelle ,envie doit être satisfaite et que c’est de l’amour , du sentiment que de désirer quelqu’un.

        Alors qu’avant, pas si bête, le mariage n’était pas au départ une affaire sexe (qui était sacré ) mais d’alliance pour une vie commune ,on se projettait d’abord dans un avenir , les sentiments étaient là au départ et le sexe en était seulement la continuité et la consécration .

        Alors que la libération sexuelle a érigé le désir sexuel en maître en le désacralisant .Les prédateurs peuvent ainsi s’en donner à coeur joie étant donné qu’il nest plus obligatoire de se marier , il suffit de manipuler les femmes en leur faisant croire qu’on les aime pour coucher avec elle .

        Auparavant on appellait celles qui croyaient aux bonimenteurs : les filles perdues , et les mères mettaient en garde contre le sexe avant le mariage .

        Ce n’était finalement pas si idiot que ca , vu le nombre de femmes qui disent avoir été abusées même en étant consentantes , et je parle aussi des femmes abusées par des médecins et qui croyaient être aimées alors qu’elles n’étaient que désirées physiquement .
        On s’aperçoit maintenant que le sexe sans amour vrai , donc désacralisé , est destructeur parceque les femmes ont l’impression d’avoir été manipulée , qu’on leur a pris quelque chose ...


      • izarn izarn 4 janvier 2020 21:05

        On s’attaque à une « élite », qui ne correspond qu’à une extrême minorité de la société : Cohn Bendit, Polanski, etc...)

        Ma question est : A qui profite le crime, ici ; le scandale ?

        Car il ne s’agit que de cela.


        • colibri 5 janvier 2020 10:39

          @izarn
          Pour une fois je ne pense pas que les affaires de prédateur sexuels qui sortent au grand jour soit orchestrées à un certain niveau .

          C’est juste le réel et le bon sens qui prend le dessus , il y a un retour de bâton normal , comme un boomerang .

          A rapprocher des affaires révélées de chefs d’entreprises er de politiques véreux qui avaient toujours menés leurs affaires en totale impunité jusqu’avant les années 2000 :

          Ca a commence avec le scandale de l’ARC et J Crozemarie (un peu avant l’année 2000) dont les exactions ont été dévoilées ,
          et ensuite les révélations sont arrivés en cascades et il y en a de plus en plus avec un rythme qui s’accélère :si bien que plus un homme politique escroc , ni un prédateur ne peut maintenant dormir en paix .
          Ce sont généralement des hommes puissants , on voit maintenant qu’ils ne sont plus à l’abris .
          Il y a encore des magouilles et de la corruption , des passes droit , mais le système est en passe d’être révélé petit à petit , il y a comme une prise de conscience des gens qui sont moins confiant , moins duppes .


        • Fergus Fergus 5 janvier 2020 11:27

          @ colibri

          « C’est juste le réel et le bon sens qui prend le dessus »

          Oui, et un « réel » qui ne cible pas uniquement « une « élite », qui ne correspond qu’à une extrême minorité de la société » comme le pense Izarn : la pédophilie déborde très largement le cadre des « élites » et touche, ici sous des formes voyantes, là de manière plus insidieuse, la plupart des classes sociales.

          Et si certains noms sont médiatisés, bien d’autres prédateurs, nettement moins connus, sont également mis en cause ou font désormais profil bas.


        • JC_Lavau JC_Lavau 5 janvier 2020 11:14

          On doit pouvoir faire condamner Pierre de Ronsard facile, pour délit d’opinion.

          Rendez-vous compte  :

          Adieu, Cons rondelets, Corralines Fossettes,
          L’Entretien de Nature et de tout l’univers ;
          Adieux, antre Velus, pleins de plaisirs divers,
          Fontaines de Nectar, Marbrines Motelettes.


          Ores, en votre lieu sont les fesses molettes,
          Et les Culs blancs de chair, de tout Poil découverts ;
          Les Culs plus que les Cons sont maintenant ouverts :
          Les Mignons de la Cour y mettent leurs lancettes.


          Le Roi ne m’aime point, pour être trop barbu ;
          Il aime à semencer le champ qui n’est herbu ;
          Et comme un vrai Castor, chevaucher le derrière ;


          Lorsqu’il fout les Culs, qui sont Cons rétrécis
          Il tient du naturel de ceux de Medecis, 
          Et prenant le Devant, il imite son Père !



          1578


          • colibri 5 janvier 2020 11:24

            @JC_Lavau
            il y a t-il eu des plaintes ???


          • JC_Lavau JC_Lavau 5 janvier 2020 11:33

            @colibri. La C.I.A. n’a eu qu’à financer « Lady A » pour obtenir une plainte pour viol (en réalité rupture de capote) contre Julian Assange.
            C’est quoi le problème ?


          • colibri 5 janvier 2020 11:46

            @JC_Lavau
            Julien Assanges est anti-mondialitse , il est du bon coté donc il dérange donc il y eu complot évidemment , 

            il y a 2 clans qui s’affrontent et les prédateurs sont du coté des mauvais , ils ont intérêts à ce que le monde reste sur sa lancée de permissivité sexuelle pour mieux dominer les masses ;
            Ce sont des pervers , et tout mouvement tendant à dévoiler la vraie perversité des (pseudo élites ) est du coté de la Vérité .Julien Assange est un héros qui avait tout à perdre en dénonçant , et les victimes de prédateurs aussi , elles n’ont rien à y gagner , elles veulent juste la vérité .
            Le mouvement metoo n’est pas un complot , c’est une libération de la parole et c’est comme un torent qui n’a pas fini de s’écouler .


          • JC_Lavau JC_Lavau 5 janvier 2020 11:52

            @colibri. La guerre sexiste n’a pas commencé à « metoo ».
            Elle est financée parce qu’elle est une guerre civile ; c’est ça qui les intéresse.


          • colibri 5 janvier 2020 13:12

            D’où cette réévaluation – rigoriste - des normes comportementales par une minorité d’activistes et d’idéologues qui fait passer son ressentiment pour la voix de la majorité.


            mais c’est bien sur , et les victimes des prêtres pédophiles vous insupportent aussi d’avoir du ressentiement ??

            et la majorité a t-elle toujours raison ? il y aurait dans une société 80 % de pédophiles qu’ils auraient tort quand même .

            Votre discours ne peut trouver d’écho qu’auprès de gens dénués de bon sens .

            Vous ne comprenez rien de rien , parce que vous êtes de gauche et que vous n’avez pas le recul nécessaire ,

            il y a un réveil des consciences et du donc du bon sens par raport au réel

            et à la réalité de la nature humaine .

            ,les gens se réveillent , et toute une idéologie qui avait gangrénée la société il y a 50 ans est en train de s’effondrer , se dissoudre d’elle-même dans la Réalité .Vous êtes comme le communiste qui regrette l’époque de Lénine.

            La réalité c’est que l’être humain n’est pas robot sans âme et qu’on ne peut déconstruire , comme la gauche et l’athéisme l’ont fait , la société , la famille , sans que les conséquences soit désastreuses pour la psyché humaine .

            Et si ceux qui viennent se plaindre vous énervent c’est que vous êtes du mauvais coté ...du coté de ceux qui oppriment .


            • Lucchesi Jacques 6 janvier 2020 19:03

              A tous ceux qui me font l’honneur de lire et de commenter mon article, je voudrais quand même leur dire de me lire plus attentivement et jusqu’au bout. Pas de me faire dire, avec des extraits, ce que je n’ai pas dit (que vient ici faire Jean Moulin, par exemple ?). Agora Vox me semble être un espace de liberté où l’on peut aller à contre-courant de l’opinion dominante et cela, par les temps actuels, est précieux. Je pensais trouver ici davantage d’esprits libres. Or, à l’exception de deux commentaires, je découvre des réactions d’un conformisme affligeant, sinon inquiétant. Vous hurlez avec les loups et c’est justement une attitude que je déplore et réfute, parce qu’elle est profondément anti-intellectuelle.

              Au contraire, une approche plus rationnelle, plus éclairée, plus généreuse, implique de ne pas prendre pour argent comptant tous les discours accusateurs du moment. Il faut dénoncer, à mon avis, les abus de langage et les amalgames faciles, interroger les interdits actuels pour essayer de les comprendre dans la durée. Bref, relativiser et introduire de la nuance dans ce fatras verbeux. Dans l’affaire Matzneff-Springora, on peut sans doute parler de détournement de mineur(e), mais pas de pédophilie stricto-sensu ; car chacun sait qu’une fille de 14 ans n’est plus une enfant. D’une manière générale, tout ce qui relève des moeurs est affaire de construction théorique et d’interprétation. Et on peut, bien sûr, déconstruire ce qui a été construit.

              Izarn me demande très justement : à qui profite le crime ? Je me sens en mesure de lui répondre : à une nouvelle élite qui, pour imposer ses valeurs , doit éliminer l’ancienne, celle qu’incarnaient Matzneff, Polanski et consort. Et, comme par hasard, ce sont tous des hommes occidentaux  des individus de sexe masculin, hétérosexuels ou pas, censés être des dominants  qui se retrouvent aujourd’hui cloués au pilori. Comprend qui peu. J L


              • foufouille foufouille 6 janvier 2020 19:25

                @Lucchesi Jacques

                un auteur peut interdire qui il veut sans motif valable sous ses articles et ad vitam æternam.


              • pipiou2 6 janvier 2020 23:41

                Ne pas accepter que des enfants servent de jouets sexuels pour adultes c’est de la « purification morale » ?

                Sérieusement !


                • colibri 7 janvier 2020 11:52

                  Et, comme par hasard, ce sont tous des hommes occidentaux  des individus de sexe masculin, hétérosexuels ou pas, censés être des dominants  qui se retrouvent aujourd’hui cloués au pilori. Comprend qui peu.


                  Votre point de vue se comprend ainsi :

                  il y a eu une libération à une époque ,et maintenant vous voyez arriver un redressement , qui est comme une répression par rapport à cette idéologie de tolérance envers les pulsions et désirs sexuels au nom de l’amour (idéologie car basée sur un choix intellectuel et non sur le réel de la connaissance de la nature humaine )  ;vous voyez ca comme un retour en arrière , qui peut en arranger certains qui l’ont peut être même orchestré.Et dans quel but ???

                  A l’époque, le courant libertaire était tellement puissant, que les psy ou autres lanceurs d’alertes qui mettaient en garde sur les dégâts de cette tolérance (sur la constrution du psychisme ) , n’étaient pas écoutés , il n’y avait pas de terreau favorable .

                  Après 30 ans de recul on s’aperçoit que les lanceurs d’alertes avaient raison , et des effets criminels sur le psychisme qu’exercent les personnes perverses (faits concrets ) , qui profitent de la liberté sexuelle , pour abuser, car c’est bien là le coeur du problème :la réalité met en évidence des personnes qui se conduisent mal sexuellement , qui détruisent , qui disent parfois aimer mais qui servent des partentaires pour satisfaire uniquement leur désir , et les psy nous disent qu’ils ont une structure perverses et narcissiques .Et à voir le nombre d’affaires , il y en a beaucoup .

                  Mettez vous en doute cette notion de pervers ? qui est pourtant une réalité .

                  La difficulté est que le pervers n’a pas l’apparence d’une brute ,qui vocifère et prend ses proies avec force et violence .

                  Non le pervers des beaux salons a en majorité l’apparence d’un homme séduisant , beau parleur et charmant , parfois intelligent et cultivé , qui ne force pas mais séduit (aucun prêtre pédophile n’a forcé ses victimes qui allaient tous aux rdv se faire violer de leur plein gré parfois pendant des années ) .

                  Seulement le pervers a un structure psychique pathologique qui fait qu’il est resté à une sexualité immature .Même si il peut être bien intégré professionnellement et avoir pignon sur rue et beaucoup d’amis .Il ne se rend pas compte de sa pathologie , pour lui son désir et sa compulsion pour de jeunes êtres est aussi légitime que celui d’un homme pour une femme .Il ne comprend pas qu’on le bride , donc il va militer pour la liberté sexuelle , lui interdire de satisfaire ses désirs est pour lui le fait d’oppresseurs moralistes d’un autre âge .

                  .Votre texte ne dit pas si vous croyez ou pas aux personalités perverses vous n’êtes focalisé que sur les personnes qui se plaignent d’abus .

                  Que faudrait il faire d’après vous pour protéger les jeunes contre les pervers ? 

                  car c’est bien là le sujet ...


                  • Lucchesi Jacques 7 janvier 2020 20:11

                    @colibri : Vous avez raison quand vous dites que le pervers n’est pas une brute. Entre Gabriel Matzneff et Marc Dutroux, il y a quand même une différence considérable. Mais il me semble que vous avez une idée du pervers un peu trop essentialisée. Qui est pervers, qui est normal ? C’est assez flou. Parce que ces catégories se définissent par rapport à une norme. Pour moi, le pervers est d’abord quelqu’un qui a un rapport transgressif à la loi.

                    C’est aussi, vous en conviendrez j’espère, en rapport avec le seuil de tolérance défini par une époque, plus haut ou plus bas comme en ce moment. A l’extrême, ce sont les rapports de séduction dans leur ensemble qui seront condamnés, puisqu’ils supposent toujours qu’un des deux cherche à influencer l’autre à des fins de profit personnel. 
                    Ainsi, de la même façon que la société fabrique ses fous (selon le courant anti-psychiatrique), je crois que la société actuelle fabrique ses pervers et leurs victimes  l’un ne va pas sans l’autre  par un excès de surveillance et de discours médical. Les mots, ici, produisent des maux. Est-ce que toute relation entre un adulte et un adolescent doit générer forcément du traumatisme pour le plus jeune ? Ce n’est pas aussi certain qu’on veut nous le faire croire. Seulement si on ne cesse de traquer les supposés pervers, si on cherche un viol derrière le moindre symptôme dépressif, alors, bien sûr, on va créer une sorte de traumatisme rétroactif. Et surtout, on clôt ainsi toute recherche plus approfondie de soi, puisqu’on tient la preuve et la cause du mal-être. Comprenez-vous l’importance de la parole  la parole officielle  dans tout cela ?
                    A ce stade de la discussion, je tiens quand même à préciser que je ne suis pas amateur de « fruits verts » et que je ne suis pas, non plus, l’avocat de monsieur Matzneff  je ne suis même pas un de ses lecteurs. Mais, au sens propre comme au sens figuré, je n’aime pas qu’on s’acharne sur un homme à terre.Je ne vous cacherai pas non plus que j’ai un peu de nostalgie pour les années 70, plus permissives, plus bariolées que les années 2010. Et c’est normal puisque j’ai eu 20 ans au cours de cette fameuse décennie des Seventies. J L
                     


                  • colibri 8 janvier 2020 10:19

                    Qui est pervers, qui est normal ? C’est assez flou. 


                    pas du tout , votre erreur vient de là :

                    considérer la perversion comme un contexte flou , vous ne croyez pas à la structure perverse qui est pourtant une réalité donc votre discours ne peut être que faux .

                    A votre décharge il y a tout un courant qui vise à déconstruire , noyer le poisson et faire croire que tout est relatif qu’il n’y a pas de normalité , (ce l’anti psychiatrie qui est complètement dans le faux et la propagande pour justifier les relations entre enfants et adultes)
                    le faite de parler de normalité est un gros de mot de nos jours , 
                    certains essaient de diffuser l’idée que la normalité n’existe pas et varie en fonction des époques , 
                    or de même qu’il existe une normalité physique :il est nécessaire que le corps humain se développe à partir de la naissance d’une certaine façon pour être en bonne santé , il existe des normes physique , biologique et physiologiques , et comme le psychisme est lié au corps il existe aussi des normes pour une bonne santé mentale .

                    Et ce n’est pas parce qu’un courant dans les années 70 a essayé de déconstruire l’idée de normes que ces normes n’existent pas : la réalité fait loi , 
                    il faut être has been pour croire encore au courant décadent des Foucault , Deleuze et cie qui étaient des homosexuels notoires , dépressifs et dérangés ,qui essayent de légitimer leur perversion.


                    • Lucchesi Jacques 8 janvier 2020 14:35

                      Colibri, je ne suis pas d’accord avec vos arguments et vous n’êtes pas d’accord avec les miens. Aussi cessons cette discussion.


                      • colibri 9 janvier 2020 14:08

                        Certes , seulement à vouloir soutenir matznef et consorts vous êtes complaisants avec les pédophiles .

                        https://www.elishean.fr/pedophilie-en-cours-de-normalisation-le-lobby-sactive-pour-une-reconnaissance-comme-minorite-sexuelle/

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité