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Comment vous ne laverez plus votre linge sale en famille

Le monde libéral est bien fait, vos salaires, retraites, indemnités de licenciement ou chômage vont baisser, pas de panique, les sociétés polygames connaissent le système, les mormons à la mode vivent ainsi, les soviétiques avaient leurs immeubles communautaires, voici qu'on tente de vendre l'habitat participatif.

L'avenir libéral qu'on se le dise, sera tribal.

Quelle famille ne connaît pas déjà de leurs enfants qui ne quittent pas le foyer parental faute de revenus suffisants ou stables, quelle famille ne connaît pas le retour d'un de leurs enfants devenus adultes mais dans l'impossibilité financière de s'assumer.

Voilà que des financiers sont sur le coup, sur un prétexte bio-bobo, on lance la démocratisation du logement partagé, sur le modèle des résidence secondaires de vacances où plusieurs familles détiennent un moment d'usage de l'habitat.

Le principe pour la résidence principal est un peu différent puisque tout le monde cohabite en même temps, on achète ou loue des parts sociales, à une société qui profite du nouveau concept pour remplir ses poches, mais vous offre cela dans un si bel emballage que vous sentirez à peine la douleur.

Eh oui, fini l’égoïsme, la solitude,le repli sur soi, c'est fini, bonjour la démarche écologique, le partage, la coloc d'étudiant indéfiniment prolongée, n'est-ce pas une seconde jeunesse que l'on vous offre ?

Dans tous les cas, certains auront-ils le choix ?

Les prix sont légèrement moins chers, et vos revenus se contractent comme peau de chagrin ?

Hop, v'là les apparts ou les maisons à la carte.

Vous choisissez une partie qui restera privée, à laquelle se raccrochent une buanderie, une cuisine, un salon, des chambres, un jardin, en partage.

Vous pensez immédiatement au loft, cette formule de télé-réalité toujours forcément gagnante, vous mettez ensemble des personnes, vous attendez un peu et paf, immanquables, les conflits arrivent, les nerfs les plus avertis sont mis à l'épreuve.

On n'a pas fini de ne plus retrouver ses chaussettes à ce tarif. et quel bonheur de partager sa machine à laver avec les voisins, vos slips et petites culottes ne seront plus un secret pour personne.

Bon, si vous êtes crades, mieux vaudra s'assurer que vos voisins le sont aussi, on risque de surveiller vos machines ramenées au prix de groupe, voire de vous reprocher d'utiliser trop abondamment l'eau de la planète et vos poudres à laver polluant l'eau des rivières que personnes ne veut plus qu'on utilise, mais qu'on nous vend bien.

Vos gosses sont-ils pénibles que vous vous trouverez en plus sur les bras ceux d'en face, pardon d'à côté, enfin de chez vous chez eux, et réciproquement.
Peut-être même la chance de croiser vos cocouples à poil, après tout, ils seront chez eux.

Bon, vous n'aurez peut-être plus votre belle-mère à demeure, mais qui vous dit que vous n'hériterez pas de celle des autres.

Ne parlons pas de nos chères amies les bêtes, et leurs pelage partout chaleureux et parasites légendaires, sans compter les nouveaux animaux de compagnies, serpents, souris, ça vous dit ?

Mais il y a mieux, punaises de lit, cafards, gale, tuberculose, il y a tout un tas de nouvelles expériences à partager.

La vie de demain, ça risque d'être le Loft, Koh Lantha et toutes les déclinaisons réunies, que du bonheur.

Pas d'affolement toutefois, tout est prévu, le kit est vendu avec des processes, tous les types de conflits ont été modélisés avec leurs solutions, pour un prix modiques, justice contractualisée avec la propriété virtuelle des murs sont forme de bons d'achat.

Peut-être même une assurance obligatoire "j'aime ma mise en boîte participative "pour être sûr d'assurer le coup.

La vie n'a pas fini d'être une aventure, elle vous tente ?


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9 réactions à cet article    


  • Abou Antoun Abou Antoun 27 septembre 2017 12:17

    Super, c’est l’idéal communautaire des 70, l’amour libre, remis au goût du jour.
    Hippie, Hippie, Hurrah !


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 septembre 2017 12:37

      @Shawford
      Parmi tes 100 pseudos tu devrais choisir ’morpion’ parce que vraiment tu colles au cul.


    • xana 27 septembre 2017 18:17

      Je vois ça très bien.
      Un mix de Loft et Idiocraty, avec Green Soylent.

      Rien que du bonheur. Je vous envie presque, vous les jeunes !

      Jean Xana


      • Naboulio Naboulio 27 septembre 2017 20:14
        Citoyenne ! 

        Les temps d’incertitude sont des temps d’opportunité !

        Enrôlez vous et je vous donnerai encore moins de confort que ca, mais je vous donnerai une chance de vous élever en prouvant votre valeur, et des armes ! Je vous apprendrais a vous en servir et a vous organiser ! Je vous apprendrais a vous emparer d’une place ennemie et a reconnaitre celui-ci ! 

        La prospérité du peuple, nous allons la conquérir ! 

        Au revoir madame.



        • Rincevent Rincevent 27 septembre 2017 23:08

          Cet article est une caricature grossière (et qui se veut drôle...) de ce que serait l’habitat participatif. L’auteure y entasse des présupposés et des jugements de valeur qui ne reflètent que ses craintes personnelles, certainement pas la réalité de ce genre de projets. Pour n’en relever qu’une : ‘’ un peu moins cher’’, chez moi c’est 3 500 €/m2 au lieu de 4 500, excusez du peu…


          • orianeborja orianeborja 28 septembre 2017 00:03

            @Rincevent


            Je m’inscris dans une réflexion globale sur notre société et sur des craintes légitimes qui ne sont pas personnelles, je n’ai peur de rien, je suis une survivante, je n’ai plus peur de rien, en revanche, je m’attache à percevoir certaines cassures épistémologiques qui engendrent des changements civilisationnels.

            J’entends démontrer dans ce petit exemple, comme dans d’autres textes sur d’autres thèmes, le retour d’une forme de vie tribale.

            Les démarches évangélistes, et autres modes sectaires, le survivalisme, l’identitarisme, sont autant de replis sur soi qui participent de ces nouvelles façons d’organiser nos sociétés.

            Il m’est apparu évident, et mes yeux sont avertis par des connaissances des paradigmes qui soutiennent ces démarches, que l’habitat participatif était un prolongement d’un mode de vie que nous n’aurons bientôt plus le loisir de choisir.

            Si vous voulez, c’est un peu comme les mères porteuses, lorsqu’une princesse d’Angleterre, de Monaco ou d’ailleurs, portera gracieusement l’enfant d’une de leurs femmes de ménage, je commencerai à croire dans l’altruisme de la démarche.

            Pour la vie en meute, c’est un peu pareil, je pense que c’est d’abord le prix qui oriente vers ce genre d’habitat, et je sais pour le vivre, que rien qu’une centaine d’euros mensuels sur un loyer, cela fait basculer le choix.

            J’ai employé les termes d’ « un peu moins cher » tout bêtement en reprenant ceux de la communication faite sur France Bleu Loire Océan par la représentante d’une société nantaise qui venait en faire la publicité en début de semaine.

            Du reste, je suppose que dans ce domaine, beaucoup de formules sont possibles et proposées.

            Je ne crois pas que quand vous en avez les moyens, vous vous dirigiez spontanément vers les joies de partager votre vie privée avec d’autres personnes, fussent-elles dans la même logique que vous.

            Bien sûr, on est prévenu à l’avance qu’il faut un grand esprit d’ouverture pour ce genre d’aventure, comme pour faire potentiellement porter la responsabilité d’un échec sur vos faibles capacités d’adaptation, mais cela n’est qu’un leurre.

            La présentation écologiste est à mon sens un autre enrobage fallacieux, autrement poussons la logique à son terme et allons vivre dans une tente en bois et peau de bête, je ne propose même pas une caverne car les maisons troglodytes sont assez prisées et vous en trouverez avec des aménagements qui rendent la démarche écolo inversement proportionnelle à l’esprit attendu.

            Je dénonce également le positionnement de groupes financiers sur ce marché porteur car accompagnant la difficile quête d’un logement en rapport avec les revenus, le flair de ces gens-là est assez imparable, ils sentent bien que cela va bien au-delà d’une cabane idéologique.

            Notre société va connaître le besoin de trouver des modes de vie alternatifs au regard de la précarité de masse attendue.

            La mise sur le « marché » du revenu universel s’inscrit naturellement dans ce cadre et participe fondamentalement de l’idéologie libérale telle qu’elle a été initiée, vous imaginez bien qu’il faut assortir le projet d’un toit ou de couvertures à l’avenant.


          • Rincevent Rincevent 28 septembre 2017 13:44

            @orianeborja

            Ah, puisque vous argumentez au delà de la caricature, on va pouvoir avoir un réel échange.

            Le phénomène identitaire avec son retour au tribal ne me ravit pas plus que vous mais, objectivement, ça fait déjà un bon moment que les conditions requises pour ça sont en place : les ‘’bons’’ quartiers et les autres. Surtout les autres, qui définissent un mode de vie que leurs habitants n’ont pas forcément choisi. C’est, bien sûr, le facteur économique qui les a dirigé là, ce qui rejoint votre ‘’ Je ne crois pas que quand vous en avez les moyens, vous vous dirigiez spontanément vers…’’. 

            Quant aux ‘’différentes démarches’’, si elles sont un repli qu’on ne doit évidement pas encourager, elles sont aussi des tentatives (négativistes) de retrouver une cohésion, un sens qui se sont délités dans un monde où ne compte plus que l’homo œconomicus.

            Après, que certains veuillent, à un niveau micro (mais avec un peu de moyens quand même…), s’organiser pour habiter un peu moins bête, je ne crois pas que ça ébranlera ce qui reste de cohésion sociale ni que ça mérite d’être pointé comme un mal. Démarche écolo-bobo ? Oui et pourquoi pas ? Tant que ça ne cause pas de torts à d’autres, comme la gentrification de quartiers populaires au détriment de ses habitants d’origine (exemple type de fausse mixité), je ne vois pas où serait le problème.

            ‘’…le positionnement de groupes financiers sur ce marché porteur
            …’’. Ben oui, c’est leur métier, non ? Et s’ils sont vraiment à l’écoute de ce que veulent les gens, je n’y vois vraiment pas scandale. On a assez donné du côté des barres en béton, avec des conséquences qu’on paie aujourd’hui encore.

            ‘’Notre société va connaître le besoin de trouver des modes de vie alternatifs au regard de la précarité de masse attendue’’.
            Bien d’accord avec vous, c’est un vrai défi mais pas qu’économique, écologique aussi. Un exemple : quand, dans un immeuble de 16 appartements, par exemple, il y a 16 lave-linges c’est idiot. Dans du participatif, vous en auriez 2 ou 3 en matériel pro, bien plus costaud et efficace. C’est régler d’un coup les problèmes économiques et écologiques (prix, entretien, durée de vie) sans se sentir obligatoirement dépouillé.

            Pour ce qui est de l’idéologie libérale, si elle a un projet, je ne le trouve pas si cohérent que ça sur le terrain. Je constate plutôt du pilotage à vue qui nous emmènera, à plus ou moins brève échéance, dans un mur (économique et écologique, là aussi). A nous de ne pas laisser faire, sur deux plans : un, comme citoyen, donc comme votant : deux, comme consommateur.


          • Rincevent Rincevent 29 septembre 2017 12:28

            @Self con troll

            J’ai vu, qu’effectivement, je me retrouve sur son blog (sans me demander mon avis). Mais juste mon 1er post, pas le 2 ème.


          • Pauline pas Bismutée 28 septembre 2017 07:57

            @ l’auteur

            Et bien oui, ma pov’ dame, c’ est ce qui nous pend au nez.

            Il y a même pas mal de gens qui vivent comme ça depuis un moment : ça s’appelle « flatmates » en
            Angleterre, Australie, Nouvelle Zélande ... Et dans d’autres pays ça s’appelle la famille (suivant les endroits, le terme recouvre effectivement des parents plus ou moins proches).

            Pas pire, et pas forcement mieux que d’être seul(le) dans un studio avec le voisin(ne) du dessus qui claque les portes ou marche sur son parquet avec des talon aiguilles, et autres « inconvenances » ...

            Ça fait des années que j’utilise des machines a laver « communes ». En général, elles sont très propres, et sinon, un peu d’huile de coude et de savon (si, si, ça marche). Et les trucs fragiles, on les lave a la main (ça marche aussi).

            Et pour paraphraser Malraux : « le 21e siècle sera (effectivement) tribal, ou ne sera pas ». On ne pourra survivre que comme ça. Faudra vous y faire.

            Cordialement

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