Compiègne : Woerth se défausse sur Matignon
Voilà notre organe officiel de l’information d’état donne à huit jours d’une décision intéressante, à savoir si la Cour de Justice de la République va engager une enquête à l’encontre de l’Immaculé, la parole à l’Immaculé pour qu’il donne son point de vue, le miroir des têtes couronnées, concernant la vente de l’hippodrome de Compiègne dit du Putois (comme quoi la géographie a de l’humour).
Notre bon journal d'investigation pose quelques questions que le tranquille et Immaculé Eric trouve à son goût. Cependant la démonstration de l'Immaculé pèche par quelques mensonges :
En principe, une forêt domaniale n'est-elle pas inaliénable ?
France Domaine a considéré qu'il ne s'agissait pas d'un bien forestier, donc une loi n'était pas nécessaire pour le vendre. Les fonctionnaires du ministère de l'Agriculture peuvent avoir une autre analyse. Je ne vois pas pourquoi ils auraient davantage raison que ceux de France Domaine. Ce point a été traité en interne par les administrations et, évidemment, pas par moi. Ce dossier m'a occupé six minutes, peut-être sept. Le 12 mars 2010, c'est Matignon qui a tranché lors d'une réunion interministérielle informelle. Y assistaient les représentants de Bercy et de l'Agriculture. Le cabinet du premier ministre a arbitré dans le sens de France Domaine.
L'Immaculé Eric se retranche et derrière France Domaine et derrière Matignon. Cependant il y a un problème, oh un petit problème, celui de la chronologie et celui de ses propres écrits. Cela ressemble à s'y méprendre à ses déclarations pour la breloque de Maistre pour laquelle il n'était d'abord pas intervenu, puis en tant que simple député alors que cela avait été fait sur papier à entête de l'association de financement de la campagne du candidat Sarkozy au même Sarkozy ministre de l'intérieur donc ni sur le papier à entête de l'Assemblée nationale (Maistre n'habite, en plus, pas à Chantilly) ni au bon ministre. L'Immaculé, le cœur sur la main nous dit ceci : Le 12 mars 2010, c'est Matignon qui a tranché lors d'une réunion interministérielle informelle. Il faudra alors qu'il nous explique comment un courrier signé de sa main du 29 octobre 2009 annonce à Gilibert que l'affaire est conclue (pdf en annexe). Les termes sont sans ambiguïtés :
29 octobre 2009… J'ai le plaisir de vous faire connaître l'accord de l'Etat sur votre proposition. Cette cession de gré à gré … Je vous invite à vous rapprocher du trésorier-payeur général de l'Oise afin de réaliser l'acte de cession, qui devra comporter les dispositions nécessaires permettant de garantir la finalité sportive de l'hippodrome et d'intégrer les clauses d'intéressement dans l'hypothèses où des plus values seraient réalisées sur des parcelles de terrain… à la main Cordialement. … 29 octobre 2009
Ce que nous pouvons conclure c'est que cet homme continue ses mensonges grossiers que des documents dévoilent. On s'aperçoit également qu'une plus value est envisagée. Tiens donc ! Quoi qu'il en soit ce courrier est une preuve irréfutable du mensonge d'Eric Woerth.
Le Canard enchaîné a publié une lettre d'Hervé Gaymard qui, ministre de l'Agriculture en 2003, s'opposait à cette opération.
Heureusement, on peut prendre des décisions différentes à six ans d'intervalle ! Le ministère de l'Agriculture avait donné son accord en 2003 pour que la SCC puisse obtenir cet hippodrome sous réserve de réaliser un échange de parcelle et le terrain avait été évalué 1,5 million. Enfin pour mémoire, en 2010, le ministre de l'Agriculture, Bruno Lemaire, a donné son accord à la vente.
Notre bon ex ministre se moque bien de nous. Il ne s'agit pas de changer d'avis, il s'agit de légalité. Et pourquoi donc, le syndicat des eaux et forêts, porterait-il lui aussi plainte ? Et il continue à mentir allègrement comme dirait Claude. Voici un extrait de l'accord signé - un écrit donc car les paroles, elles s'envolent - qui contredit tout ce que de proclame l'Immaculé :
Aux termes d’une convention en date des 17 et 20 novembre 2003, I’Etat (Office National des Forêts), a accorde à la Société des Courses de COMPIEGNE l’autorisation d’occuper un terrain à usage d’hippodrome avec maintien des constructions nécessaires, en forêt domaniale de COMPIEGNE, jusqu`au 31 mars 2010.
Par lettre en date du 16 janvier 2006, la Société des Courses de COMPIEGNE. a sollicité la possibilité de pouvoir acquérir les terrains loués par voie d’échange avec l"Etat.
Par lettre en date du 02 février 2006, la Société des Courses de COMPIEGNE a également sollicité l’autorisation de pouvoir construire une nouvelle cour, par ajout d’une aile symétrique à la cour A existante et dans le respect du style architectural, afin de disposer des boxes et équipements satisfaisants aux exigences de son activité./L’extension prévue a reçu l’accord de I’ONF, le 10 mars 2006. Le permis de construire a été délivré par la Mainie de COMPIEGNE, le 1er septembre 2005.
Suite à la rencontre du 29 août 2006 qui s’est tenue à Paris, entre le Directeur Général de l’0NF et les Représentants de la Sociéte des Courses de COMPIEGNE, les participants ont convenu qu’à la demande d’échange de terrains était substitué l’octroi par l’ONF d’une concession de 15 ans, à compter du 1er janvier 2007, des terrains de l’hippodrome à la Société des Courses de COMPIEGNE, sans augmentation de la redevance au titre des constructions nouvelles liées à l’extension du bâti réalisée dans le cadre du permis de construire délivré Ie 1er septembre 2006. Par ailleurs. les participants ont expressément convenu que « toute mise en œuvre par la Société des Courses de COMPIEGNE de projet d’investissements importants- dûment autorisé par l’ONF, sur le site de l’hippodrome, donnerait lieu à redéfinition des conditions de la convention, notamment celles financières et de durée, ainsi qu’à la passation d’un avenant. ››
Le présent avenant est donc destine à prendre acte des décisions de la réunion du 29 août 2006 d’une part et à prendre en compte l’extension du bâti réalisé sur l’hippodrome d’autre part.
- Comme il est clairement dit en 2003 aucun accord n'a été donné pour l'échange dont la demande date de 2006, ce n'est qu'un bail allant jusqu'en 2010 (on pouvait donc attendre la fin du bail), et en 2003 Gaymard a justement refusé la vente pour cause d'illégalité
- la demande d'échange, qui était un autre moyen d'avoir la parcelle, a été refusée en 2006 et lui a été substituée une concession de 15 ans avec autorisation de construire.
Là ce ne sont pas des paroles mais des écrits, les écrits d'un contrat.
Un espace naturel ne risque-t-il pas d'être transformé en terrain bâti ?
En aucun cas puisqu'une clause extrêmement dure du contrat interdit tout changement d'usage pendant cinquante ans. Il est donc impossible de faire de ce terrain autre chose que ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire un hippodrome et un golf.
Mais cette clause n'est valable que cinquante ans. Mais c'est énorme ! Le plan d'urbanisme de la ville est aussi très clair sur ce point et les habitants très attachés à cet espace.
C'est à nouveau faux. Seul le terrain hippique est soumis à cette contrainte, les 6 hectares du golf ne le sont pas. Et dans l’acte de vente établi en préfecture le 17 mars 2010, l’hippodrome est aussi assuré de son maintien pendant 50 ans. Tandis que la continuité du golf s’entend « accessoirement ». Or comme on le voit dans le document la soi-disant inconstructibilité n'existe pas puisqu'une aile a été ajoutée et que le restaurant panoramique sera construit. Deux questions : que valent ces six hectares non protégés qui sont possiblement constructibles ? Pourquoi la vente ne s'est-elle pas scindée en deux lots un pour l'hippodrome et un pour le golf, golf que le sieur Gilibert veut mettre dehors le plus vite possible, golf qui a autant d'antériorité que la société de course sur ce terrain ?
Vous et votre épouse, qui a lancé une écurie - les « Dam's » - êtes familiers du monde des courses. Par ailleurs, un de vos anciens conseillers à Bercy, Hubert Monzat, dirige France Galop. Ces proximités éveillent des soupçons. Qu'en pensez-vous ?
France Galop n'a rien à voir avec cette vente. Quant à M. Monzat, il était parti depuis deux ans quand elle a été réalisée. Moi-même, je n'ai aucun intérêt - ni financier, ni politique, ni d'aucune sorte - dans cette vente. Ce n'est pas ma circonscription, ce n'est pas ma ville, ce n'est pas mon hippodrome. Ni ma femme ni moi ne connaissons Antoine Gilibert, le président de la Société des courses de Compiègne. Je n'ai jamais fréquenté cet hippodrome. Enfin, ce serait un drôle de conflit d'intérêts que de favoriser un champ de courses concurrent de celui de ma ville de Chantilly.
Rappelons simplement que France Galop gère tant l'hippodrome du Putois que celui de Chantilly, que Florence Woerth a été une importante et influente membre de France Galop, que Marini sénateur maire de Compiègne est le rapporteur général du budget au Sénat, élu UMP et très proche de Chantilly. Rappelons qu'en tant que membre de France Galop madame Woerth ne peut évidemment pas ne pas connaître le responsable d'un hippodrome que France Galop gère, qui plus est, un hippodrome proche et réputé, et encore moins quand on possède une écurie de chevaux de course. Oser dire qu'il ne connaissent pas Gilibert, grand donateur de l'UMP, membre du premier cercle dont Woerth est le président, Gilibert ami de Marini, sénateur UMP proche de Woerth, Woerth dont la femme a été membre de France Galop, dont Gilibert est un dirigeant, et a une écurie de course, est d'une arrogance rare. C'est prendre les lecteurs du Figaro pour de fieffés imbéciles.
Ce texte nous démontre que l'on ne peut avoir strictement aucune confiance dans les paroles d'Eric Woerth et que le rapprochement de la date du 13 janvier ne le laisse pas si serein que cela car pourquoi alors se défausser sur les domaines et Matignon si tout est légal et sans soucis ?
Vite, vite que la justice passe !
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