• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Comprendre les causes qui ont permis à l’Europe de coloniser le (...)

Comprendre les causes qui ont permis à l’Europe de coloniser le monde. Vers une civilisation planétaire moderne différenciée

 « Le côté négatif de ce spectacle du changement provoque notre tristesse. Il est déprimant de savoir que tant de splendeur, tant de belle vitalité ont dû périr et que nous marchons au milieu des ruines. Le plus noble et le plus beau nous fut arraché par l’histoire : les passions humaines l’ont ruiné. Tout semble voué à la disparition, rien ne demeure. (...) Après ces troublantes considérations, on se demande quelle est la fin de toutes ces réalités individuelles. Elles ne s’épuisent pas dans leurs buts particuliers. Tout doit contribuer à une œuvre. A la base de cet immense sacrifice de l’esprit doit se trouver une fin ultime. La question est de savoir si, sous le tumulte qui règne à la surface, ne s’accomplit pas une œuvre silencieuse et secrète dans laquelle sera conservée toute la force des phénomènes. (…) La preuve sera fournie par l’étude de l’histoire elle-même. Car celle-ci n’est que l’image et l’acte de la raison. » (La négativité présente dans l’Histoire et le but de l’Histoire – Hegel )

Les historiens ont tenté d’expliquer l’hégémonie de l’Europe sur le système-monde. Sur une période de plus de trois siècles, les limites du monde ont été repoussées par l’Europe pour former un nouveau monde. Les frontières ont été tracées pour un « monde désormais fini », mais est-il fini ? Pourquoi l’Europe et non une autre région du monde a pu mettre le monde en coupe réglée ? Bien qu’il n’existe pas de consensus sur cette question, il importe de retenir qu’une grande vague d’innovations et de transformations socioéconomiques ont permis à l’Europe de se développer plus rapidement que le reste du monde.

Des faits significatifs expliquent la genèse du système-monde et le rôle joué par cette région-centre dans la conduite des affaires du monde. Si on regarde la mappemonde représentant le globe terrestre et ce petit morceau de terre qu’est l’Europe, on constate qu’il est pratiquement équidistant de tous les points de la surface de la terre ; par conséquent, il représente bien un centre du monde. Il y a une « Nature » et une « compréhension » dans cette disposition du monde. Cette structure qui en est sortie peut être assimilée à un grand verre plein de liquide posé sur le centre de la mappemonde (Europe) qui, tout en se remplissant, ne cessait de se déverser sur le monde. On constate que plus il y a d’obstacles moins ce liquide parvient aux autres régions du monde ; toujours est-il, que ce qui parvient à l’Europe doit parvenir aux autres régions du monde ; en bien comme en mal, ces deux essences ont un sens.

Mais avant de discuter de ces « essences », il faut commenter le sens de cette expansion européenne ; comprendre pourquoi l’Europe s’est lancée à la conquête du monde. La seule réponse qui peut résumer globalement l’expansion européenne à travers le monde se trouve visiblement dans sa civilisation. Là où il y a eu peu d’obstacles, son expansion a pratiquement été totale comme cela a été pour l’Amérique du Nord, l’Australie ainsi que d’autres pays peu peuplés. Là où il y a eu plus d’obstacles, comme l’Afrique et l’Asie, l’Europe s’est approprié ces territoires par la colonisation. Là où il y a eu des empires, comme la Chine, le Japon et l’Empire ottoman, son expansion a été négociée par l’extorsion de traités économiques (concessions, tarifs préférentiels pour les importations de produits occidentaux, etc.), soit par une colonisation de territoires périphériques.

Une question se pose : « La civilisation européenne, pour qu’elle ait pu s’imposer sur le monde, a-t-elle été supérieure aux autres civilisations ? » Au vu des faits de ses conquêtes, tout témoigne que sa civilisation a été supérieure puisqu’elle a permis d’asservir directement ou indirectement les autres peuples. Mais on ne peut ne pas penser que le « monde est un tout  », ce qui veut dire que toute civilisation peut aujourd’hui être supérieure et ne plus l’être demain. Par rapport à la « Nature », il n’y a pas de grandes ou de petites civilisations, les civilisations entrent dans un cadre de « devenir » ; toute civilisation complète une autre civilisation. Le sens de l’existence est dans la différence des existences, de même le sens d'une civilisation est dans la différence des civilisations.

De la même façon, y a-t-il de grands hommes et de petits hommes ? Là encore, sur le plan humain, c’est par leurs actes qui font que les hommes sont des grands hommes (ce qui existe dans toutes les races), mais point de « petits hommes », si ce n’est des « hommes » et ce qu’ils sont, y compris les « grands hommes », dans le « tout ». Cette notion si simple, qui transcende la nature humaine, est nécessaire pour la compréhension de l’évolution du monde.

Cependant, si la civilisation européenne a eu cet essor, incomparable par rapport à ce que furent les civilisations passées, puisqu’elle a touché l’ensemble des civilisations du monde, c’est qu’il y avait une raison dans son devenir. Au premier siècle de son expansion, l’Europe, qui n’était qu’un petit morceau de terre sur la mappemonde, se composait d’une « mosaïque de nations déjà constituées » et encore aujourd’hui « en devenir ». Par ses différences linguistiques, culturelles et sociales, elle constituait un monde à part, un monde unique ne ressemblant à aucun des mondes ; l’Europe était en quelque sorte une « humanité dans l’Humanité ». Ne serait-ce que sur le plan linguistique, en tant que langues de connaissance, de savoir et surtout devenues des langues nationales, ce qui n’existait nulle part ailleurs.

La plupart des continents et sous-continents avaient des dialectes et peu de langues nationales à cette époque. Et s’ils l’avaient, c’était sur des étendues géographiques immenses. Le chinois, l’hindou et le japonais (un cas à part, une langue proche du chinois) pour le continent asiatique. Le chinois et l’hindou, avec leurs dialectes, avaient cours sur des superficies faisant plusieurs fois la superficie de l’Europe. Idem pour le russe, une langue qui s’étend aussi sur plus de dix millions de kilomètres carrés. La langue arabe regroupait une immense communauté musulmane (Afrique du Nord, Proche-Orient et Moyen-Orient) sur une grande superficie s’étendant de l’océan Atlantique au Golfe persique ; quant au monde musulman, il se prolongeait en Asie centrale et Extrême-Orient (Pakistan, Inde, Chine, ex-URSS…). Le persan s’étendait aussi sur de grandes surfaces en Asie centrale. Quant aux continents américains (Nord et Sud) et australien, ils n’avaient tout simplement pas de langue, mais des dialectes.

La terre qui recevait les habitants de l’Europe n’était plus compatible avec la croissance de la population (loi des rendements décroissants) ; un phénomène démographique qui allait de pair avec la situation géographique de ce monde à part. Les autres mondes n’avaient ni le problème démographique ni celui de la rareté de sol. La rareté de sol, qui a provoqué l’expansion européenne dans le monde, a déjà opéré au sein-même de l’Europe de grands changements économiques parmi lesquels figurent la révolution agricole et la révolution industrielle. C’est cette somme de facteurs (démographie, révolutions techniques, position géographique, différences linguistiques…) qui a permis à l’Europe de s’ériger en « Centre du monde ». Comprendre les « essences » dans l’histoire, c’est comprendre la « Nature en N majuscule » dans la marche du monde. C’est comprendre aussi l’« Intention cachée » qui prédispose le « devenir ».

L’Europe a été un réceptacle de civilisations passées (égyptienne, grecque, romaine, arabe, etc.), puis est devenue une « civilisation occidentale » ; on s’achemine aujourd’hui vers une « civilisation planétaire » mais enrichie de ses différences, telle que nous la vivons déjà aujourd’hui ; cette civilisation moderne « différenciée », qui donne sens et intérêt à l’existence du monde, n’est encore qu’à son commencement.

La montée de la puissance économique et militaire de l’Europe n’a cependant pas été heureuse pour le reste du monde. Qu’en est-il de ce monde hors européen ? Crises et guerres sont des « accoucheuses de l’histoire ». Pour Edgar Morin, l’histoire est une succession d’« émergences et d’effondrements, de périodes calmes et de cataclysmes, de bifurcations, de tourbillons des émergences inattendues ». L’expansion de l’Europe portait en elle le coup de fouet qui allait sortir l’« autre monde » d’une léthargie de plusieurs siècles. Là où existaient des peuples, existaient des communautés libres dont les membres avaient en commun des liens multiples (linguistiques, religieux, culturels, économiques et sociaux). Ces peuples partageaient des biens et des intérêts communs ; un mode politique et social qui les régit consenti.

L’immixtion européenne puis leur soumission par la force les faisaient passer d’un état d’affirmation en tant que communautés libres, régies par leurs lois, en communautés non libres. L’asservissement qui résultait pour ces peuples n’a pu être acquis que grâce à la supériorité militaire des pays européens. La disproportion manifeste des forces armées ne laissait aucune chance de résistance aux « pays neufs ». Mais au-delà de ces différences de puissance, comment expliquer cette présence coloniale de plusieurs siècles, en particulier pour des peuples qui jouissaient de civilisations reconnues par l’histoire ? Pourquoi ces peuples ont faiblement réagi ?

Occupation par la force, spoliation des terres, exploitation des peuples, internements et travaux forcés ne pouvaient qu’entraîner des ressentiments contre les forces occupantes. Pourquoi ces peuples n’ont pu dépasser cet état de « négation » de plusieurs siècles ? Ce qui aurait été inconcevable aujourd’hui, à voir les conflits armés vécus par les puissances.

Conflits vécus au Vietnam, en Algérie, en Afghanistan, en Irak et ailleurs, qui n’ont pas dépassé quelques années et se sont tous soldés par un retrait des forces occupantes des territoires. Ne restent que quelques rares pays comme les Territoires palestiniens occupés par Israël, mais dont le contour qui se précise ne laisse aucune place à l’occupation israélienne qui n’est que transitoire.

 Le monde a-t-il changé aujourd’hui ? L’ensemble du monde hors européen (4/5 du globe) ployait sous le poids des forces armées européennes, alors qu’un pays du tiers monde est capable, aujourd’hui, de tenir en échec une puissance mondiale. L’exemple, la Corée du Nord, l’Iran. Pourquoi ce changement, et surtout « pourquoi ce temps considérable (plusieurs siècles) de soumission des peuples envers le nouveau centre du monde, l’Europe ? »

La première réponse qui vient est la disproportion des armes et la cruauté des puissances coloniales européennes par des massacres pour briser toute résistance des peuples soumis. Elle n’explique cependant pas le temps considérable qui a suivi la colonisation. Le sentiment des colonisateurs qui veut faire croire que les populations exploitées ont un caractère d’indolence, de veulerie, en d’autres termes des populations apathiques, fatalistes, manquant d’énergie, ne peut tenir d’argument à la colonisation. Un sentiment plus subjectif qu’objectif et ne trouve son explication que dans le rapport des forces, lequel induit un faux sentiment de supériorité de la race blanche sur les autres races. Ce qui augmente la ténacité des colonisateurs européens d’exploiter à leur profit les « pays neufs ».

Un des grands historiens, William Hicking Prescott, dans la colonisation espagnole, expliquait avec admiration : « Les dominicains… se consacraient dans le Nouveau Monde aux bonnes œuvres de la conversion du même zèle qu’ils apportaient à persécuter dans l’Ancien Monde… que les Indiens ne voulaient travailler que si on les forçait et que le travail était le seul moyen de les mettre en communication avec les Blancs et de les convertir au christianisme. » De la sorte, le christianisme se trouva à encourager l’esclavage. Cette situation inique, cruelle n’échappait pas aux habitants, mais de quels secours disposaient-ils, si ce n’est de subir la tyrannie occidentale.

Un chef indien appelé Hatuey fut emmené prisonnier à Cuba pour avoir organisé un petit mouvement de résistance et on l’y condamna au bûcher. Par pitié, il reçut le conseil d’embrasser le christianisme de façon qu’il puisse, finalement, entrer au ciel. Alors, il demanda si les hommes blancs y seraient déjà arrivés. Comme on l’a assuré que c’était chose possible, il dit : « En ce cas, je ne me ferais pas chrétien, car je ne tiens pas à retourner en un lieu où je trouverais des hommes si cruels. »

L’Afrique en paya de la colonisation un lourd tribut. Pour ne citer que l’Algérie, sa conquête a été extrêmement traumatisante pour les populations autochtones ; les estimations contemporaines avant la conquête française, faisaient état de 3 à 5 millions d’habitants algériens. Durant la conquête, la population connaîtra un recul quasi constant jusqu’à 1872, ne retrouvant son niveau de trois millions d’habitants qu’en 1890.

La baisse démographique peut être divisée en trois périodes. De 1830 à 1856, sa population tombe de 3 à moins de 2,5 millions. Cette diminution tient pour une grande part dans la violence des méthodes utilisées par l’armée française, attestée par de nombreux témoignages. De retour d’un voyage d’enquête en Algérie, Tocqueville écrit que « nous faisons la guerre de façon beaucoup plus barbare que les Arabes eux-mêmes (…) c’est quant à présent de leur côté que se situe la civilisation ».

L’objectif de la « pacification » est, comme le déclare le colonel de Montagnac, d’« anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens.  » La politique de la terre brûlée, décidée par le gouverneur général Bugeaud, a eu des effets dévastateurs sur les équilibres socio-économiques et alimentaires du pays : « Nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes ; l’ennemi fuit partout en emmenant ses troupeaux. »

Tous les peuples colonisés doivent se soumettre par la terreur et l’aliénation. La Chine, qui était «  dépecée » au point que, lors du traité signé à Tianjin, en 1858, après la défaite face à l’Angleterre et la France (seconde guerre de l’opium 1856-1860), dut renoncer par les stipulations des accords de paix au terme « barbare » qu’elle utilisait pour nommer les puissances occidentales dans les documents diplomatiques.

Comment cela est-il possible qu’une « minuscule Europe » puisse régenter le monde ? Une situation absurde telle que l’on peut se poser : La « Nature avec le N majuscule  » a-t-elle laissé ces peuples sans défense ? Ou y a-t-il un « Ordre qui transcende les hommes », et régi par la « Nature » ? Quand on sait que ces peuples ne possédaient ni industries compétitives, ni structures politiques et sociales viables, dont l’écrasante majorité des populations étaient des paysans, vivant encore à l’âge féodal ; une souveraineté morcelée et l’extrême faiblesse des armements ne pouvaient rien face aux puissances européennes ; on ne peut que penser qu’il ne pouvait en être autrement.

D’autant plus que, l’ironie de l’histoire, ces armées coloniales étaient constituées de 80% d’indigènes venant de toutes les contrées du monde. Ce qui veut dire que « des indigènes soumettaient des indigènes » au profit des puissances européennes. Ce qui est inouï, inconcevable aujourd’hui, hormis des mercenaires de métier payés dans certaines guerres aujourd’hui.

Ainsi, le faible degré de conscience des masses, la disproportion des armements ont rendu relativement facile la colonisation de l’Afrique et des autres contrées du monde et expliquent pourquoi elle a duré si longtemps. Elle a commencé d’abord dans les Amériques, l’Inde, l’Afrique noire, entre 1500 et 1800, ensuite pour les pays structurés, qui ont un pouvoir central comme cela a été le cas pour l’Empire ottoman et la Chine, les agressions européennes ont été plus tardives.

A partir de 1800, le monde encore libre (pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie) a été soit colonisé, soit placé sous protectorat direct ou indirect. La Chine n’eut qu’une indépendance virtuelle. Seul le Japon a échappé à l’expansion européenne, parce qu’il a commencé très tôt la réforme de ses institutions, la modernisation de son économie et de son armée ; les agressions européennes contre la Chine ont été un « stimulant » dans la modernisation du Japon – l’ère Meiji a commencé à partir de 1870 ; la crainte du Japon est qu’il subisse le sort de la Chine.

A part le Japon et l’Empire ottoman, le monde entier était asservi par l’Occident (la Russie faisait partie de l’Occident) ; une situation unique dans l’histoire de l’humanité ; 4/5 du globe dominés par le plus petit des continents ; « en réalité, l’Europe n’est pas un continent, mais une petite partie de l’Eurasie, à l’Ouest. »

Si le monde colonisé se débattait dans les affres de la servitude et de l’oppression, l’Europe occidentale était elle-même en proie à des rivalités internes, des guerres et des révolutions. Cette effervescence en Europe est aussi marquée par la rébellion des classes déshéritées contre le despotisme des monarques qui s’érigeaient sur le principe de « monarchie de droit divin », dans lequel le pouvoir du monarque souverain est légitimé par la volonté de Dieu et par filiation. Un pouvoir hérité de l’époque du Moyen-Âge.

Malgré les richesses prélevées des possessions coloniales et acheminées en métropole et l’essor de l’expansion coloniale, les inégalités entre classes sociales restaient profondes. Un large fossé existait entre les classes possédantes et les classes défavorisées. La transformation de la plèbe en prolétariat urbain et rural ne pouvait déboucher que sur des révoltes. L’alliance des rois et empereurs contre leurs peuples en Europe était une sorte de « société de secours mutuel » pour prolonger ce qui ne pouvait durer.

Le monde était en « devenir », à l’intérieur et à l’extérieur du « Centre de décision du monde », qu’est devenue l’« Europe ». La faim et la misère allaient faire marcher les peuples d’Europe, en 1789 et en 1848. Ces deux révolutions européennes feront date dans l’histoire du monde. En1848, des insurrections éclatèrent dans toute l’Europe, c’était le « Printemps des peuples européens ». Une révolution qui marquait le divorce entre les peuples d’Europe et leurs gouvernants. Dans les Etats italiens, en France, en Allemagne et en Autriche, des gouvernements se mirent à vaciller ; des têtes couronnées tombèrent.

Une année de révolutions qui, dans l’esprit de beaucoup, les rattache à Marx, mais ce n’est pas Marx, mais la faim, la misère, le chômage et cette volonté des masses, comme en 1789 en France, de trouver une issue pour leur survie qui a remis en cause l’ordre politique et social européen. Malgré l’écrasement des insurgés dans le sang, la révolution de 1848 eut pour mérite d’accélérer le renforcement de l’unité des vieilles communautés nationales, qui n’étaient plus viables dans un monde compartimenté en empires.

La Russie, la France, l’Angleterre et l’Espagne étaient déjà des empires. Quant à l’Italie et l’Allemagne, elles entreprirent leurs unités nationales malgré les résistances des puissances européennes qui ne voulaient pas de constitution de nouveaux blocs et celles de la multitude de micro-Etats qui voyaient dans le regroupement national une perte de leur souveraineté. La guerre franco-allemande en 1870 scella définitivement l’unification de l’Allemagne, tous les petits Etats allemands se joignirent à la Prusse.

Cette nouvelle carte de l’Europe le devra à la montée de plusieurs facteurs dont le phénomène central a été l’affirmation des empires sur le reste du monde. D’autres facteurs comme une population de plus en plus urbanisée, l’industrialisation, la montée des classes moyennes, l’essor du syndicalisme, la liberté d’expression, le suffrage universel pour certains pays d’Europe, ont été des avancées majeures sur le plan politique et social. L’unité de l’Allemagne et de l’Italie le doit aux conflits armés entre les nations européennes, aux insurrections populaires, au développement économique et au progrès social comme réponse à la croissance démographique de ces pays et aux enjeux qui divisent l’Europe.

Tous ces événements qui ont marqué l’histoire se sont produits dans le « Centre de décision du monde ». Ce qui est remarquable, c’est que le changement a touché aussi le Japon ; distant de plusieurs milliers de kilomètres, le Japon s’est engagé, lui aussi, à la même époque, dans la modernisation de ses structures politiques et sociales ; il a changé parce qu’il était obligé de changer, sinon il aurait été dominé comme l’a été la Chine. Mais les progrès en Europe et en Asie n’arrêteront pas les conflits ; l’avènement de nouvelles puissances (Allemagne, Italie) créera une situation de concurrence entre les empires pour le partage du monde et ne feront qu’exacerber les conflits.

1870-1914, une période relativement calme, les puissances européennes ont plus ou moins tu leurs différends, qui sont réglés dans la plupart des cas diplomatiquement. Le développement économique de l’Europe a été prodigieux. La haute finance mondiale influera sur la politique des gouvernements européens ; elle avait momentanément intérêt à maintenir la paix. Les masses ouvrières auront leurs députés ; les assemblées législatives, de plus en plus démocratiques, tiendront compte des aspirations des foules. Quant à l’Allemagne et l’Italie, elles doivent consolider leur unité et surtout peser de leur poids dans leur revendication sur les territoires neufs.

La conférence européenne de Berlin en 1885 régla le partage de l’Afrique équatoriale. Les Etats-Unis, qui se sont étendus jusqu’au Pacifique, sont restés fidèles aux principes proclamés en 1823 par la doctrine Monroe : « L’Amérique aux Américains. ». Et donc « préserver le continent nord-américain et l'Amérique latine contre de nouvelles interventions colonisatrices européennes.  » 

La question de l’esclavage a fait éclater, en 1861, la « guerre de sécession », qui dura quatre années (plus de 600 000 morts). Dès les années 1890, l’Amérique sort de ces années sombres et aborde une autre phase de l’histoire. Non seulement la puissance économique leur est acquise, mais les incite à dépasser l’horizon de leurs côtes. De nouveaux problèmes se posent et qui exigent d’autres solutions que le repli traditionnel. C’est ainsi qu’il y aura une tendance à l’impérialisme. Hawaï est annexée en 1898, Cuba transformée en protectorat (1901), à Haïti, à Saint-Domingue (1905), au Nicaragua (1909), ou encore au Mexique, les Philippines, l’île de Guam. 

Le Japon se lança aussi dans une politique d’expansion, la guerre contre la Chine lui cèdera, après la défaite, le Formose. Les Japonais chassèrent les Russes de Port-Arthur, les battirent à Moukden et anéantirent leur flotte à Tsouhima. Le « Nain jaune » porte un coup fatal à l’« Ours russe ». C’est une surprise pour les puissances européennes, pour la première fois elles rencontrent dans leurs visées expansionnistes la concurrence d’un peuple de couleur. 

A partir de 1900, commencera le déclin de l’Europe ; comme si cela ne pouvait continuer ; il fallait une halte dans la marche du monde ; les peuples colonisés se réveillaient… La civilisation européenne était à son apogée ; elle l’était dans un temps et un espace géographique donnés ; elle ne pouvait plus l’être dans un autre temps et un autre espace ; la civilisation européenne ne sera plus « ce temps ni cet espace ». Pourquoi ? Parce que l’humanité est en « perpétuel devenir ».

C’est en ce sens qu’il faut entendre le mot de Valéry, constatant, après la guerre 1914-1918, la ruine de l’Europe : « Nous autres civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et c’est éloquent ce « Nous civilisations sommes mortelles », en réalité, « non mortelles mais en devenir ».
 

Medjdoub Hamed
Chercheur


Moyenne des avis sur cet article :  1.5/5   (22 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • xana 16 août 2024 17:14

    Charabia habituelle du sieur Hamed.

    Ne mérite pas les cinq minutes d’attention, mais c’est vous qui voyez...


    • xana 16 août 2024 17:21

      Et ce n’est pas moi qui met des étoiles ! Moi si je trouve que l’article est nul, je l’écris avec mon pseudo. Je ne fais pas dans la dénonciation anonyme comme d’autres ici.


      • Hamed 16 août 2024 21:15

        @xana
        Je ne vous comprends pas xana, qu’est-ce qui vous prend à médire, à diffamer et il ne vous reste qu’à insulter ? Et le problème est que vous incitez les autres lecteurs à approuver votre opinion.

        Pour un homme normal, si un article ne lui plaît pas, il n’en fait pas un scandale ; il passe à un autre article, et c’est tout.

        Pourtant, vous, vous êtes accro, et cherchez à tout prix à gloser, à dénigrer et surtout sans arguments. Pourquoi ? La seule réponse qui m’apparaît, bien que vous êtes intelligent, vous n’arrivez pas à vous assumer en tant qu’être normal.

        Sachez quand vous dîtes : "Moi si je trouve que l’article est nul, je l’écris avec mon pseudo. Je ne fais pas dans la dénonciation anonyme comme d’autres ici.« , vous ne faîtes que »projeter votre nullité sur mon écrit, qui lui vous dépasse« . Quant à moi, je ne suis qu’une image pour vous ; vous ne me connaissez pas, je suis pour vous Hamed ; si j’étais Jean, ou Bruno, peut-être vous n’auriez pas réagi avec votre nullité.

        Sachez qu’en psychologie, celui qui nous face et qui est bien »assis« sur lui-même, ne fait pas cas de celui qui le diffame ; en fait, il expose à travers l’autre ses mauvais penchants, sa nullité comme c’est votre cas.

        Aussi vous dirais-je »Allez vous faire soigner." Vous serez certainement mieux après dans votre être.


      • chat maigre chat maigre 17 août 2024 00:08

        @Hamed

        vous ne me connaissez pas, je suis pour vous Hamed ; si j’étais Jean, ou Bruno, peut-être vous n’auriez pas réagi avec votre nullité

        ça c’est moche !!
        à partir du moment ou tu signes Hamed, on ne peux plus faire de critique sous tes articles sinon on est des racistes.
        tu signes Hamed mais si ça se trouve tu t’appelles Bertrand ou Francine, tu n’as pas renseigné ta description, pas de photo donc pour le lecteur lambda c’est un pseudo.

        pour en revenir à ton article, le titre est engageant et je m’y suis plongé avec gourmandise mais comme je l’ai dit je n’ai pas réussi à l’apprécier parce que c’est brouillon, ça part dans tout les sens et il y a trop d’erreurs ou d’approximation !!

        « Le côté négatif de ce spectacle du changement provoque notre tristesse. Il est déprimant de savoir que tant de splendeur, tant de belle vitalité ont dû périr et que nous marchons au milieu des ruines. Le plus noble et le plus beau nous fut arraché par l’histoire : les passions humaines l’ont ruiné. Tout semble voué à la disparition, rien ne demeure. (...) Après ces troublantes considérations, on se demande quelle est la fin de toutes ces réalités individuelles. Elles ne s’épuisent pas dans leurs buts particuliers. Tout doit contribuer à une œuvre. A la base de cet immense sacrifice de l’esprit doit se trouver une fin ultime. La question est de savoir si, sous le tumulte qui règne à la surface, ne s’accomplit pas une œuvre silencieuse et secrète dans laquelle sera conservée toute la force des phénomènes. (…) La preuve sera fournie par l’étude de l’histoire elle-même. Car celle-ci n’est que l’image et l’acte de la raison. » (La négativité présente dans l’Histoire et le but de l’Histoire – Hegel )

        tu vois, là déjà on se tape une dizaine de lignes, on ne comprend rien et on ne sais pas de quoi ça va parler !!
        il faut que tu travailles plus tes entames parce que là on a envie de lâcher au bout de 10 lignes

        déjà si tu enlèves cette introduction inutile et faussement pompeuse, on comprends de quoi ça parle...
        il y a cette histoire de mappemonde, d’équidistance et d’Europe au centre de l’univers mais j’en ai déjà parlé

        allez j’arrête, le verre d’eau blablabla, je comprends rien !!

        je t’ai donné un indice en te parlant de supériorité maritime et si tu regarde les pays colonisateurs (Angleterre, France, Espagne, Portugal, Hollande) ont un accès privilégié à la mer !!
        Ce n’est pas un allemand qui a découvert les Amériques smiley
        un autre point très important dont tu ne parles pas, c’est la religion, la plus part des rois colonisateurs était missionnés directement par le pape pour évangéliser les populations qualifiées de sauvages.

        juste un petit conseil amical, tu as des choses à dire et il y a sûrement des choses intéressante mais tu devrais écrire plus simplement, qu’il y ait des erreurs ou des oublis on s’en fout au final, les commentaires servent aussi à ça, mais essayer d’être lisible et compréhensible c’est primordial smiley

        sans rancune, je parle de ce que je lis et je me fiche un peu de qui l’a écrit.


      • chat maigre chat maigre 16 août 2024 20:39

        « Si on regarde la mappemonde représentant le globe terrestre et ce petit morceau de terre qu’est l’Europe, on constate qu’il est pratiquement équidistant de tous les points de la surface de la terre ; par conséquent, il représente bien un centre du monde. »


        alors si on prend un point sur une sphère, il peut être équidistant de tous les autres points sur la sphère !!

        c’est poétique, c’est beau smiley

        moi, je trouvais le sujet intéressant mais franchement je n’ai pas pu aller jusqu’au bout, c’est dingue...tout se mélange !!


        quand j’était petit, je collectionnais les cartes du mondes, ça a commencé avec des amis à mes parents qui étaient partis vivre en Australie et quand il m’ont ramené une carte du monde australienne, j’étais choqué que la France et l’Europe ne se trouvaient pas au centre de la carte mais j’avais 8 ou 9ans moi smiley

        la plus vielle carte que j’avais, c’était une copie évidemment, c’était une carte du Groenland dessinée par les vikings.

        comme ils longeaient les côtes, on s’est aperçu des siècles plus tard qu’elles étaient d’une grande précision pour l’époque.


        maitriser les mers et les océans, ça a longtemps était ça qui a fait que l’Europe à conquis le monde smiley


        • xana 17 août 2024 10:14

          Pauvre Hamed,

          Tu devrais écrire plutôt dans « la Croix » si cela existe encore.

          Je n’argumente pas avec toi, je comprends bien que c’est justement ce que tu voudrais, mais je me mange pas de ce pain-là.

          A chacun de tes articles pseudo-philosophiques, je fais une réponse juste pour que les lecteurs ne se laissent pas tromper par tes titres : En réalité tes articles sont un appel direct à la religion, quelle qu’elle soit, et à son instrument caché le cléricalisme. Tu avances à mots couverts, hypocritement comme tous tes pareils. Que tu aies choisi un pseudo comme « Hamed » n’est pas innocent. Tout chez toi est faux, du début à la fin.

          C’est vrai que tu as du bagout pour vendre ta sale camelote. Heureusement tu lasses ton public par ton débit inutile, et aussi par la nullité de ton « message » qui est toujours le même que celui du clergé de toutes les confessions.

          Il semble d’après les commentaires que je ne sois pas aussi seul que tu le prétends à t’avoir démasqué : Fausse face, faux-cul. Hypocrite.


          • sylvain sylvain 17 août 2024 15:27

            l’exeptionnalite europeenne tient en un mot : la technologie. C’est aborde dans l’article, mais noye sous tout un tas d’autres concepts pas tres utiles.

            Les europeens one ete les premiers a developper l’industrie moderne, pour le reste ils ont fonctionne peu ou prou comme les autres grosses societes du monde.

            Ils en ont eus les moyens, donc ils ont conquis, pilles, crees des empires, pris des esclaves... bref ce qu’ont fait les chinois, les arabes, les russes et autres mais avec l’efficacite de la technique moderne


            • xana 17 août 2024 15:32

              @sylvain
              Probablement vrai, du moins en partie. En fait l’exceptionnalité européenne tient surtout dans sa maîtrise de la propagande. En interne, mais aussi en externe. Aucune autre civilisation n’a été aussi capable que les Européens de faire prendre au monde des vessies pour des lanternes.
              Et cela ne date pas de la guerre d’Ukraine...


            • Tolzan Tolzan 17 août 2024 18:40

              @sylvain

              Merci Sylvain. Enfin un commentaire sensé !

              La domination de l’Europe sur le monde qui s’accélère au XVIIIe siècle est due spécialement à son avance technologique. Par exemple, pour se limiter aux moteurs, il faut comprendre que l’invention de la machine à vapeur change totalement le sort de l’humanité… TOTALEMENT !!!! Puis il y a ensuite l’invention du moteur à explosion interne, le moteur électrique, le moteur à réaction, le moteur- fusée… Là est la domination du monde par l’Europe…. Et je ne parle pas de la découverte de l’électricité, de l’énergie nucléaire, le développement de l’aéronautique… des chemins de fer… etc… des télécommunications sans fil… des microprocesseurs… Et pour aller encore plus au fond : toutes les brillantes inventions européennes sont la conséquence des progrès, de l’avance des connaissances scientifiques européennes en mathématique, physique, chimie, biologie, médecine….

              Pauvre Hamed. Comme l’a écrit xana, encore un charabia… une intoxication par les mots…. Environ 200 lignes pour terminer sur le vide… et il signe « Chercheur »… c’est à mourir de rire.


            • LeMerou 19 août 2024 09:00

              @Hamed

              A l’instar de certains, je trouve votre article intéressant quoi qu’un peu brouillon.

              « A la base de cet immense sacrifice de l’esprit doit se trouver une fin ultime »

              Oui, la race humaine est habitée depuis fort longtemps, de deux tares fondamentales qui ont pris de l’ampleur avec le temps je dirais même qui sont désormais même exacerbées.

              Sont elles génétiques ? Il faut croire que oui, plus ou moins développées chez certains, leur subsistance le laisse penser. Elles ont néanmoins écrit l’histoire avec généralement plus de malheurs que de bonheur, en tout cas elles ont indéniablement créées des fractures, des scissions importantes dans nos sociétés, ou dans la majorité des regroupements humains formant une « civilisation », un Pays, etc..

              Pouvoir et Cupidité

              Bon j’hésite entre Pouvoir et Domination, mais les deux sont tellement liés qu’il est difficile de les séparer. L’histoire n’est jamais analysée prenant en compte ces dernières, n’est finalement retenu, qu’actes héroïques, conquêtes, « progrès », mieux encore « évolution humaine », mais à quel prix quelques siècles plus tard ?.

              On pourrait disserter à l’infini, écrire bon nombre d’ouvrages sur le comportement humain au cours des siècles, le déni de ces deux tares faisant parties des fondements de la race, font que généralement tout est « biaisés ».

              Grands penseurs et Philosophes ne se rendant plus véritablement compte qu’ils sont eux même assujettis à celles-ci évoluant dans un mode d’entre soi quel qu’en soit l’époque, jetant un regard sur les autres ne voyant que les différences fondées par ces déficiences humaines, suscitant par leur écrits des adhésions incroyables.

              Le pire c’est que ces dernières se sont aussi créées un Dieu unique, « planétaire » afin d’assoir leur soif, leur importance, créant des échelles absurdes, il est beaucoup plus puissant que les religions connues, qui ne sont à la finale, elles aussi, une partie des tares s’exerçant sur des esprits « faibles ».

              Bien entendu, certains ont conscience de cela, ils ne sont malheureusement pas légion, se faisant de plus en plus museler pour tenter d’exercer leur libre arbitre. Notons au passage que ce dernier, se doit de s’estomper au profit d’un « collectif » soit disant profitable pour le bien de la « société ».

              Des maîtres et des esclaves !


              • Hamed 19 août 2024 09:37

                @LeMerou
                Merci pour le post. Votre raisonnement se tient ; cependant il ne tient pas compte d’une vérité essentielle. Quelle est la fin d l’humain sur terre ?

                C’est vrai que les humains, bien sûr pas tous, je pense une minorité qui « commande », sont touchés par ces deux tares : « pouvoir et domination ».

                Mais, dans le fond, je vous pose la question ; « Est-ce eux qui sont dominés par ces deux tares ? Ou ce sont ces deux tares qui les dominent ? » Puisque ces humains ne sont pas libres de leurs pensées ; ils agissent conformément à leurs pensées dont ils ne savent pas ni la source ni pourquoi elles les font penser.

                Ce qui nous amène en conclusion à dire que les deux tares que vous évoquer relève d’une situation de nature qui doit s’opérer comme elle est conçue et à laquelle les humains doivent se conformer. Et cette situation de nature n’est pas négative au fond puisqu’elle fait « progresser » les peuples.

                A voir l’Europe, depuis bientôt 80 ans, pas de guerre. La guerre en Ukraine est une guerre résiduelle relevant du temps d’avant 1945. Et plus de guerre en Europe et même au sein de la plupart des pays (Chine, Russie, Inde...).

                Reste les tares, mais le problème aujourd’hui se joue sur le plan économique, et non sur les guerres qui sont comme l’Ukraine pour la plupart résiduelles. Et sur le plan économique, tous les pays veulent, aspirent à vivre dans la prospérité.

                Et ce processus est inné à la nature humaine dont les humains sont parés ; en fait le paradoxe, la marche du monde est au fur et à mesure déjà tracée puisqu’elle est « innée ».

                Un dernier mot, que je sois brouillon, ce n’est pas faute ; c’est la faute à ma pensée ou la faute à votre pensée qui n’a pas bien saisi le fond de ma pensée. Cela dit bien sûr en « absolu ».


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Hamed


Voir ses articles



Publicité




Palmarès



Publicité