Concurrence Identitaire
L’économie occidentale va mal, la France non seulement ne fait pas exception, mais elle est souvent taxée de mauvaise élève. Les sujets d’inquiétude sont légion. On cautérise les plaies par d’improbables plans de retour à l’emploi quand les déprimés sont anesthésiés à grand renfort d’anxiolytiques. Le corps social est secoué de soubresauts délétères, on assiste un jour au lynchage-soft du directeur des ressources humaine d’Air France, le lendemain, les chauffeurs de taxi se rebellent violemment contre Uber. Viennent ensuite les paysans bretons qui, en proie aux ultimes soubresauts d’une longue agonie, prennent d’assaut les sous-préfectures… Avec une très traumatisante crise des migrants venant secouer toute l’Europe, les manifs pour tous presque oubliées sont remplacées par des désordres sociétaux d’un nouveau genre. De fait, les angoisses et la sidération provoquées par les attentats de janvier et novembre 2015 sont maintenues vivaces par le sentiment d’insécurité produit par les effarants troubles à l’ordre publique constatées à Calais et à Cologne. Cette crise des migrants qui semble prendre les gouvernants par surprise fait le lit d’une surenchère de violence.
Les évènements mésestimés par les médias classiques étalés beaucoup plus crûment sur les réseaux sociaux ne laisse pas d’imprégner l’opinion publique informée d’un sentiment prégnant d’anomie généralisée. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’économie, pour paraphraser Marcel Mauss, le capitalisme devenu, un "fait social global" perpétuellement en recherche de lui-même, se voit agité de fortes convulsions mettant à rude épreuve la cohésion sociale de zones déjà fragilisées par un chômage endémique. Le malaise s’étend et la tension augmente aiguisant les dissensions entre les groupes sociaux animés par des moteurs identitaires distinctes et des aspirations spirituelles irréductibles. Ainsi grossièrement posée le substrat économico-social actuel, tentons de caractériser les différents moteurs idéologiques animant les diverses communautés du théâtre national.
Commençons par les « universalistes protégés et cosmopolites », en citant leur plus influents porte-paroles donnant de la voix dans les pages de journaux tel « Le Monde », « Le Nouvel Obs », « Libération[1] » etc. Ils campent les idées laïcistes et sont animés, comme tous les groupes et sous-groupes dont il sera question plus loin, par un ethos[2] dont le logiciel encode plusieurs programmes : le libéralisme politique et économique, le droitdelhommisme et, souvent, la subordination au maître incontesté – les USA – par l’entremise de l’OTAN. Le terme d’« anti-identitaire » permet de résumé en négatif la substance de ce groupe. De fait, le rejet affiché des postures « patriotes » semble parfois fondé sur l’idée incongrue et très paradoxale d’une hérédité collective des fautes vichystes et coloniales. Cet affect se voit ainsi promu en négatif au rang de pathologie sociale. Le renvoi systématique au passé vichyste et coloniale étaye la réduction « ad hitlerum » décrite par Lévi-Strauss. Cette attitude éditoriale bien ancrée semble fondée sur l’idée qu’un incessant rappel des fautes passées serait à même de développer un sentiment de culpabilité au sein de la fraction « déviante » de la population, dans le même temps, ce discours permet de justifier un appui inconditionnel et expiatoire d’une politique d’immigration arabo-musulmane de peuplement. L’argumentaire « déborde » largement les limites de la droite classique quand l’ostracisme touche l’ultragauche en la personne de certains néoproudhoniens tel que Jean-Claude Michéa et Michel Onfray. Un précédent article exposait la technique rhétologique employée : la culpabilité par association. C’est ainsi que ces intellectuels préfèreront l’anathème « national-socialiste » à l’expression conjointe des termes « patriote » et « anarchiste ». Ainsi le fait d’employer un argument précédemment utilisé par le FN permet d’amalgamer l’auteur aux tortionnaires des camps de la mort. Comme le signalait de façon sarcastique un chroniqueur sur une radio, si Marion Maréchal Le Pen boit du thé, il est recommandé d’arrêter de consommer cette boisson… Pendant que les nationalistes sont censés incarner un certain néo-vichysme, les universalistes, dominant les espaces médiatiques et politiques, participent activement au néo-libéralisme triomphant dont ils se font les porte-paroles. Leur imperium permet de rançonner impunément l’élite intellectuelle hétérodoxe[3] qui tente vaille que vaille de sauvegarder son identité dans le dernier lopin de terre cultivable qui aurait pu échapper à l’insatiable avidité progressiste des colons voltairiens.
Un de leur chef de file médiatique, Laurent Joffrin, écrivait en 1984 : « Il n’y a pas d’autre moyen de rénover enfin la culture politique de la gauche que d’y injecter massivement les valeurs du marché. En ce sens, le capitalisme est l’avenir de la gauche ». A l’heure de la fusion idéologico-politique Gauche-Droite, ces paroles prophétiques annonçaient la réalité politique actuelle. Il semble ainsi que l’idéologie des universalistes prospère sans remettre en question la doxa dominante. Ils entérinent sans conteste l’individualisme exacerbé et le consumérisme pulsionnel sur lesquels le système a longtemps prospéré. On en viendrait presque à invoquer un hypothétique complexe d’Œdipe qui aurait pu mener Laurent Joffrin dans une opposition systématique au cheminement de son père, grand ami de Jean-Marie Le Pen. Pas question de prendre çà à la légère car si Joffrin ne tue pas que le père, il fusille néanmoins Onfray à longueur d’éditorial dans une redoutable pulsion de néomaccarthysme. De fait, au début des années 1950, Mac Carthy faisait emprisonner de supposés affidés de l’URSS, la droite flinguait la gauche. De nos jours, Joffrin et consorts revendiquent leur néolibéralisme universaliste en s’acharnant contre les néoanarchistes de gauches, ce qui permet assez spontanément de les classer, probablement à leur corps défendant, à droite de l’échiquier politique.
Poursuivons avec BHL, grand défenseur des droits de l’homme devant l’éternel, qui n’a trouvé de meilleure option pour aider la Lybie que… de se réincaner en un La Fayette satanique oeuvrant à sa destruction ! Le droitdelhommisme de BHL est classique, il oppose son antifascisme de façade à un patriotisme voué aux gémonies : « il faut réduire le caquet au coq gaulois[4] ». Ce faisant, il ne trompe personne quand il déclare sur BFM Tv : »Je suis inconditionnellement attaché à Israël […] ces printemps arabes je pense que c’est bon pour Israël [5] ». On notera son parti pris dans son ouvrage « L’esprit du Judaïsme » quand qu’il écrit : "Rien de ce que j'ai fait, je ne l'aurais fait si je n'avais pas été juif".
Il est intéressant de constater à quel point un droitdelhommiste patenté comme BHL détestent le nationalisme, … enfin, surtout celui des autres. De là à penser qu’il s’agit le concernant d’un cosmopolitisme alibi comme le proposait Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. ». Pourtant, notons que cette citation qualifiera encore plus surement les Joffrins en tant que véritables universalistes cosmopolites. Le cas de BHL ne trompe personne tant il est vrai que ce dernier passe pour un pur nationaliste israélien au sein d’une large population d’utilisateurs de réseaux sociaux, sont universalisme ne serait donc que de façade.
Ces affidés au mondialisme, c’est-à-dire l’essentiel du monde politico-médiatique nous prouvent au quotidien la collusion entre universalisme et mondialisme par leur stratégie de l’édredon consistant à ne rien laisser filtrer des alternatives que peuvent prôner les économistes hétérodoxes. A cela vient s’ajouter le fonctionnement dévoyé de la démocratie participative bel et bien minée par l’actuel mode de fonctionnement des partis. Allié à des lois électorales taillées sur mesure, la mécanique politique est rythmée par un sempiternel mouvement pendulaire gauche-droite. La politique, systémique et défensive, est constatée dans la collusion entre le monde politique et médiatique s’agissant des modes de financement des partis qui vivent des remboursements des frais de campagnes électorales d’une part et par les imposantes subventions des médias d’autre part.
Basons-nous sur les travaux d’Emmanuel Todd[6] pour définir un sous-groupe beaucoup plus important numériquement que l’on pourrait qualifier « d’universalistes repentis ». Reprenons le cœur des analyses de Todd afin de caractériser ce sous-groupe. Considérons qu’il s’agit pour l’essentiel de la fraction de population qui jadis vota pour Maastricht et auxquels l’auteur accole l’étiquette de « catholique zombies »[7]. Cette catégorie pratiquait l’universalisme comme un substitut au catholicisme disparu. L’insuccès de l’Euro en tant que monnaie unique ayant échoué dans sa prétention initiale de se substituer au Dieu unique met en exergue les risques de déclassement au sein de cette population. Cette classe moyenne démontre en acceptant un fort chômage endémique qu’elle ne pratique plus les valeurs d'égalité la destruction du monde ouvrier. De plus, une apathie protectrice installe les conditions qui pénalisent l'assimilation des banlieues à forte immigration arabo-musulmane, comme le dit Emmanuel Todd, ce comportement pourrait bien être le signe « d’une classe qui pourris sous le stress ».
Le discours laïc semble parfois exposer la dangerosité de la religion… mais le péril n’est-il pas plus évident quand celle-ci disparaît ? Osons faire un parallèle avec l’Allemagne des années 1930 pour laquelle Todd signale qu’en plus de l’effroyable crise économique, l’Allemagne avait connu en préalable un effondrement manifeste de la pratique protestante luthérienne. Revenons à nos universalistes repentis et laïques, s’il est impropre d’avancer qu’ils revendiquent leur athéisme en revanche ils se sont toujours présentés en tant qu'anticléricaux. De fait, les 2/3 de la France sont constitués d'anciens catholiques laïcisés contre un tiers de catholiques servant de point d'ancrage d'une opposition vis à vis du groupe majoritaire. Les charlies du 11 janvier 2015, gros des troupes de ces universalistes repentis, révèleraient une pointe d’islamophobie désignant ainsi un nouveau bouc émissaire dans la population musulmane.
Passons maintenant au groupe « ethnocentrique », d’autres le nommerait « ethniciste[8] », intégrant un ethos religieux assez fort pour être décliné dans les sous-groupes suivants classés par grandeur numérique décroissante : « chrétien culturel », « musulman » et « juif ». Nous introduisons ainsi cette typologie dont l’ethos ethnoreligieux apparait comme la force motrice idéologique essentielle de la population concernée. Plusieurs éléments anthropologiques caractérisent ces sous-groupes, à commencer par le besoin de préservation de son identité et de ses traditions propres. Cela concerne donc la population endogène et d’origine indo-européenne dont le catholicisme est essentiellement culturel[9]. Les partisans du « non » à Maastricht, issus des couches d’ouvriers, de petits commerçants et artisans, les anciens communistes font partis du gros des effectifs et sont parfois qualifiés d’arabophobes suite à l’expérience de cohabitations présentes et surtout passée avec les populations d’origine immigrées. Ainsi, même si cette qualification comporte une part d’arbitraire, notons qu’une série de circonstances cristallise ce groupe dans une recherche de sécurité et d’activisme identitaire dont il est probable que le gros des troupes constitue l’électorat du FN[10]. Notons pour enrichir la définition de l’éthos de ce sous-groupe qu’il intériorise une forme de « légitimité », peut-être par l’expression d’un réflexe atavique dont on trouve les trace dans le droit positif « Res nullius primo occupanti », les choses sans maître sont au premier occupant. Une forme d’identitarisme, en réaction avec les cultures exogènes minoritaires, se constituerait ainsi par l’appropriation et la conscientisation de sa propre culture dont on redouterait l’altération par d’autres cultures venant en concurrence à la fois sur le sol partagé et dans l’imaginaire.
Le second groupe se caractérise par son ethos arabo-musulman. Remarquons au passage que la communauté musulmane, à n’en pas douter blessée par les caricatures de plusieurs une du journal « Charlie », fût très peu représentée au sein des manifestants du 11 janvier 2015. Comme l’expliquait la philosophe Alexandra Laignel-Lavastine[11] s’agissant des jeunes des banlieues « le fait que l’on massacre des juifs, des journalistes et des flics ne les a pas particulièrement émus ». Les jeunes pourraient en effet constituer l’écume réactif de cette population.
Pour simplifier l’exposé, présentons ce groupe en deux sous-groupes d’essence différente. Le procédé fera débat pour son excès de vulgarisation, mais proposons le néanmoins pour simplifier le propos par excès de structuralisme. Considérons un premier groupe inspiré par une théologie coranique dite de « La Mecque », l’autre dite de « Médine » et un troisième de musulmans culturels intégrés que nous ne détaillerons pas. Il n’est pas question de tenter ici une herméneutique approximative du Coran mais plutôt de procéder à une simplification facilitant le distinguo entre deux interprétations différentes du livre sacré, l’une considérée comme plutôt souple et « modérée » face à une autre plus fondamentaliste et intolérante (que l’on dit sponsorisée par les pétromonarchies[12]).
Commençons par l’ethnocentrisme relatif à l’Islam de « Médine » parfois taxé de conquérant et rigoriste. Sans être grand clerc, en cette période d’état d’urgence post-attentat, il ne fait guère de doute que la population concernée soit maintenant l’objet d’une surveillance rapprochée de la part de la puissance publique. Cette branche généralement discrète dans les médias mainstream, se fait parfois remarquer par le biais de sermons explicites publiés sur les réseaux sociaux. Ainsi, Mohamed Khattabi[13], l’imam de Brest s’est-il rendu célèbre dans un prêche expliquant que la musique est une création du diable. Rachid Abou Houdeyfa explique pour sa part aux petits brestois tout le danger d’écouter une musique qui pourrait les transformer "en singes ou en porcs"[14]. Ces exemples propagent une image passablement sulfureuse de cette tendance. Pour tenter d’évaluer l’importance de ce sous-groupe, nous reprendrons une évaluation de Malek Chebel, anthropologue des religions, qui considère qu’un tiers des imams français seraient radicaux[15]. Le moteur idéologique de cette tendance donne à penser que les lois de la république ne peuvent en aucun cas tenir lieu de lois théologiques. Un autre exemple révélateur datant du début de l’année 2016 peut être signalé. Il s’agit du prêche de l’imam de Montpellier donnant son point de vue sur l’apprentissage de l’hymne nationale, il s’exprime dans les termes suivants : « Vous vous plaignez que l’on ait pas appris la Marseillaise et vous voudriez que l’on modifie le Coran ? Quelle abomination est-ce là ? Est-on supposé préférer les mots de mortels plutôt que ceux transmis par Dieu ? Ce sont des sujets qui définissent l’identité de chacun. Il n’y a aucune nation qui prenne à la légère le sujet de l’identité. J’ai pris l’exemple de la Marseillaise, mais c’est la même chose dans tous les pays. Il n’y a pas un seul pays qui n’ait un symbole national, un hymne est un serment et qui laisserait n’importe qui venir supprimer son hymne national ? Alors comment les musulmans pourraient-ils accepter cela si quelqu’un venait supprimer le livre d’Allah ? C’est notre hymne et notre identité. Il a été dit que le Coran était notre Constitution. ». Ce sermon pointe crûment le problème de compatibilité entre le « logiciel » républicain et le littéralisme des religieux extrémistes oeuvrant pour la Oumma, cette dernière constituant un univers « juridique » se suffisant à lui-même. Dès lors qu’une religion juridifie la vie quotidienne[16] sur la base de versets principiels, l’acceptation de la laïcité devient problématique. Le prêche de l’imam de Montpellier semble indiquer que l’exigence de laïcisation, qui a écarté le christianisme du pouvoir nationale, ne s’impose pas encore au cœur des prêches de tous les imams de France.
S’agissant du deuxième sous-groupe de l’ethnocentrisme musulman, celui de La Mecque, nous considérerons qu’il est mû par une doctrine plus compatible avec les mœurs majoritaires de la société française en n’imposant pas aux fidèles une vision littéraliste du Coran. L’interprétation des textes par des savants musulmans à l’instar de Tariq Ramadan reflète un effort évident d’intégration du dogme au sein du système endogène - la république en l’occurrence - où il s’insère. Même s’ils ne le revendiquent pas, risquons-nous à placer quelques remarquables intellectuels au rang de guide spirituel de ce groupe à l’instar de Tariq Ramadan, Ghaleb Bencheikh, Nabil Ennasri, mohammed chirani…
Cette approche modérée de l’Islam rassemble l’essentiel de la communauté musulmane française dont on peut raisonnablement supposer qu’elle soit animée par un désir de rationalité et d’analyse permettant de se dégager du risque d’enfermement dans le littéralisme émotionnel insufflé par quelques prêcheurs fondamentalistes. Comme le soutient Tariq Ramadan, s'agissant des droits dont jouissent les citoyens français de confession musulmane, la France n'a pas à rougir de la comparaison avec nombre d’autres pays du Moyen-Orient de confession musulmane majoritaire. La communauté musulmane française a ainsi tout intérêt à encourager cette réflexion comparative afin de pallier aux effets délétères d'une rancœur émergeant en réaction à la xénophobie croissante. La problématique assez paradoxale des femmes porteuse d’un hijab peut être soulignée. Ces françaises musulmanes ayant reçu une éducation religieuse ressentent comme une privation de liberté l’injonction qui leur est faite de ne pas porter le voile. La fierté des origines et le refus de la pression sociale entretenu par l’islamophobie peut ainsi les inciter à braver l’interdit érigé en loi de février 2004. Gageons que les maris de même confession, satisfaits de la préservation de leur machisme culturel, n’ont aucune raison de les en dissuader, ce qui revient souvent à les cantonner dans leur rôle de mère au foyer. Le résultat de cet enfermement à domicile, en plus de devenir un sujet de dissension au sein du couple, enserre in fine la femme dans un autre type d’aliénation, à l’évidence non souhaité. Le plafond de verre de ces femmes éduquées dans une perspective d’émancipation professionnelle se trouve au sein même de leur domicile.
Laissons de côté le sous-groupe des musulmans culturels pour considérer maintenant son alter égo symétrique que l’on pourrait nommer les « laissés pour compte de la république », qui agite le plus les médias et la population française dans son ensemble, il s’agit d’un sous-groupe auquel on pourrait accoler le substantif d’aliénés. Le terme d’aliénation est risqué car particulièrement polysémique, aussi prenons le temps de préciser le sens que l’on souhaite privilégier. S’agissant plus particulièrement de jeunes français issus de l’immigration africaine sub-saharienne, nous tablerons sur l’hypothèse selon laquelle les individus concernés sont relégués dans un état de privation de leurs facultés propres empêchant le déploiement de leur plein potentiel. Considérant le parcours des jeunes, on constate qu’il est pénalisé par le déséquilibre du noyau familial produit. La situation est caractéristique d’une certaine inadéquation[17] culturelle des parents avec le milieu socio-professionnel qui se présente à eux sans s’offrir à eux. Ainsi, les impératifs de compétence du monde de l’entreprise les relèguent-ils souvent au chômage ou dans des emplois subalternes accroissant encore le discrédit des parents vis-à-vis de leurs enfants au point de ne plus être en mesure de représenter la figure tutélaire des générations antérieures ancrées dans leur milieu originel. On demande aux jeunes issus de l'immigration d'épouser les valeurs républicaines, mais le chômage endémique semble bien la démonstration de l’éviction des quartiers de la politique d’embauche des entrepreneurs et plus généralement, la manifestation de l’ostracisme des classes dominantes. Dans ces conditions, il apparait certainement utopique d’attendre des jeunes exclus un respect sans faille des lois de la république pour lesquelles ils n’ont que mépris. Leurs parents les éduquent dans la nostalgie du bled, dans un microcosme imparfaitement cloné, ils reproduisent un bout de Maghreb par la décoration de leur domicile, la chaines tv satellitaires et les habitudes alimentaires originelles. Un tel milieu traditionnaliste amenant naturellement la jeunesse à se complaire dans une errance identitaire dommageable baignée par la douce mélancolie de leur terre d'origine. S'ils ne se sentent pas bien dans leur peau, il leur est plus naturel de se refermer sur eux-mêmes que de faire un pas vers les autres à moins que ces autres ne soit leur groupe. A ce sujet, Malika Sorel parle de mécanismes tribaux, qui servent de palliatif et de repère identitaire de substitution malgré les règles internes contraignantes qui peuvent les animer. La violence passe pour être devenue une composante inhérente à ces groupes qui s’affrontent entre quartiers mais aussi, et cela fait consensus au sein des différentes bandes, contre les « çaifrans ». Cette « francophobie » constatée dans des rixes anti-blancs fait d’ailleurs parfois l’objet de séquences télévisées en prime time. Une sorte de « haine rentrée » apparait ainsi comme une des caractéristiques de la forme d’aliénation sociale qui les touche. Elle constitue probablement un des principaux moteurs des émeutes explosives de 2005.
Le visionnage du documentaire de Mohamed Ulad[18] "Les français, c'est les autres" prodigue un aperçu saisissant du fossé énorme qui s’est ouvert entre cette jeunesse et le reste de la communauté nationale. Dans plusieurs classes des lycées présentés dans le reportage, aucun des élèves des classes interrogées ne se considère français. L’un d’entre eux tente une explication en détaillant son environnement familiale : chez lui la nourriture est maghrébine, il parle l'arabe à la maison, la décoration de son habitat rappel celle du bled… Un autre nous dit qu’il pense terminer ses jours en Algérie où il passe régulièrement ses vacances. Une élève interrogée sur l'attentat contre la rédaction de Charlie déclare qu’ils l'ont bien cherché... De plus, les propos antisémites fusent. Les insultes fusent dans les lycées - ils se traitent entre eux de bougnoule, de macaque etc – sont-elles le signe d’un dépit sarcastique et amer ? Dans les lycées de la Seine-Saint-Denis où sont interrogés les élèves, aucun français de souche n’apparait à l’image, ce qui d’ailleurs donne probablement à cette jeunesse le sentiment d’être maintenue à l’écart de la communauté nationale. La rupture de ce groupe avec l’essentiel de la communauté nationale semble avérée. Un lien fort reste néanmoins palpable vis à vis des représentants de leur communauté animés par le même ethos arabo-musulman. Ainsi, notons que l’ostracisme auquel ces jeunes sont confrontés peut les amener à chercher refuge au sein de l'islam de France, d’une certaine façon, « pour le meilleur », car dans ce cas ils rejoignent un des deux ethos religieux musulman précédemment abordés. Mais ce peut aussi hélas être « pour le pire » dans l’hypothèse où ces jeunes aveuglés par la haine, au sortir de prison comme de l’université[19], s’engouffrent dans ce que la presse mainstream nomme le djihadisme de banlieue. Une « intra-société » peut ainsi se former que seul un moratoire sur l’application de la loi sur le rapprochement familiale peut espérer contenir.
Ces microcosmes où l’Islam est majoritaire, bien qu’appuyée dans un espace géographique par le contact direct de prosélytes, peuvent aussi s’avérer très virtualisée et s’alimenter d’une cosmogonique prospérant sur internet. Cet ainsi qu’a émergé, au sein de lieu où l’islam est majoritaire et très pratiqué (Molenbek-Saint-Jean, Bobigny, Drancy, Saint-Denis) un jihadisme trouvant une impulsion délétère, fondée sur le ressentiment et le désir de vengeance, fortifié par l’univers dématérialisé et phantasmagorique d’internet. Les candidats au jihad puiseront sur le net une profusion d’images du conflit israélo-palestinien propres à exalter empathie et solidarité fervente à l'égard des enfants gazaouis. De même, ces informations sont à même de faire naitre de la haine pour les oppresseurs, l’axe américano-israélien, dont l’Etat français apparait à leurs yeux l’allié objectif et soumis notamment depuis son incorporation intégrale à l’OTAN.
On peut voir dans ce phénomène une forme d’aliénation assimilable par son côté déshumanisant à celle posée par Hegel et Marx. Une déshumanisation conséquence de la perte des valeurs morales qui ont désertées l’éducation des jeunes issus de familles exclues du monde du travail. De fait, l’aliénation par le chômage se révèle bien pire que l’aliénation par l’emploi. L'esclavage du machinisme dans le système capitaliste suppose une préservation à minima de l’estime de soi fondé sur des valeurs telles que l’effort et la persévérance. La satisfaction associée à la reconnaissance sociale permet de maintenir un minimum de vitalité à son égo. L’aliénation liée à cette jeunesse n’a rien à voir avec la désindividuation de la prolétarisation, en ce sens, elle n’est pas hégélienne. De même, la forme d’aliénation par la religion, selon Feuerbach, ne peut être invoquée quand elle est associée à un tel déficit culturel témoignant tout au plus d’un abandon mortifère de son libre-arbitre et de sa réflexion. On y trouve en revanche l’indice d’un nihilisme destructeur, un raccourci dommageable menant vers un islam belliciste, fruit amère d’une culture coranique déviante et déficiente. Ainsi, la cristallisation d’une haine que la société lui a souvent renvoyée en miroir peut amener l’individu égaré à abandonner sa raison et sa volonté à celles d’un Dieu essentiel et phantasmé car méconnu. Les « organisations politiques[20] » moyennes orientales qui ont prospérées sur les ruines des guerres « pour la démocratie » ont ainsi toute latitude à proposer leurs médiateurs et guides spirituels engageant in fine leurs victimes sur le chemin du sacrifice et d’un anéantissement de soi effectif.
Il parait judicieux d’invoquer les travaux de William Schutz pour qui une profonde conscience de soi entraine l'acceptation de soi puis l'estime de soi. A contrario, plus l’individu dévalorise sa propre identité, moins il croit en lui-même et développe une haine de soi et fait naitre ainsi le rejet des autres. Dans ces conditions, comment pourrait-il consolider son être puisqu’il n’est pas respecté par l'autre ? Par extension, il en est de même à l’échelle du groupe dominant en France, les classes moyenne et supérieures formant les « universalistes repentis », plus celui-ci croit en lui-même et développe une image positive de son vivre ensemble, plus il sera respecté par les éléments venant d'autres horizons. Le chemin emprunté par les charlies ne semble malheureusement pas celui de l’assurance et de la fierté permettant d’assurer le lien aux autres.
Passons à la l’ethos juif, de même que pour la communauté musulmane, distinguons deux tendances en reprenant sensiblement la même typologie que précédemment. Nous constatons une frange, ou un sous-groupe, de fervents pratiquants et l’autre sous-groupe composé de juifs culturels naturellement solidaire avec le premier. Nous pourrions également définir un troisième sous-groupe, celui de l’élite politique et intellectuelle réelle détenteur de pouvoir et l’imposant aux autres. A grosse maille, il s’agit de l’élite gravitant autour de la nébuleuse CRIF/LICRA et formant un ensemble de personnalités de poids dans l’institution dont BHL fait souvent figure - avec le duo Cukierman-Jakubowicz - de figure de proue médiatique et politique.
Abordons succinctement à ce stade le sujet de la laïcité. L’Etat a écarté l’église catholique comme le rappelait Vincent Peillon[21] : « il y a eu une importance déterminante de la Franc-maçonnerie dans cette affaire-là…il faut que nous construisions une religion spécifique à la république qui permette de toucher l’ensemble des enfants de nos villages face aux curés, l’instituteur doit être porteur d’un certain nombre de valeurs, pas seulement matérielles mais éthiques, spirituelles etc…[…] la laïcité nait dans les loges […] va apparaitre la religion laïque […] ». Il y aurait beaucoup à dire sur l’interprétation des textes « sacrés » de cette religion laïque et sur son application dans la cité. Bornons nous à prendre le cas très particulier de l’interprétation d’un de ses plus insigne représentant, à savoir le premier ministre Manuel Valls qui révélait, dans un discours qui défraya la chronique dans les réseaux sociaux, une interprétation très personnelle de la laïcité. Le discours en question semblait privilégier, en les mettant en avant, l’ensemble des juifs français à l’avant-garde de la république[22]. Il fut clair pour certains que Valls exprimait ostensiblement ce qui apparus comme une remise de bons points à une catégorie de français chef de file de la république, relayant dès lors les autres dans une sous-catégorie nécessairement moins enviable, dévalorisée et dévalorisante. Une vidéo déjà ancienne tournant sur Youtube et Facebook posait déjà les bases du philosémitisme supposé de Manuel Valls qui déclarait dans une interview patronnée par Judaïca : « par ma femme je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël, quand même… [23] ». Ces accrocs patents à la neutralité du laïcisme d’Etat sont légion et dérivent parfois dans les propos de Mr Valls[24] vers une forme de racialisation des problèmes s’agissant du cas des « roms ».
A part l’exemple notable d’un Bayrou qui ne souhaita pas participer à une « réunion communautaire », à compter de l’ère Sarkozy, les invitations aux diners du CRIF font tout autant figure d’accroc au pacte républicain pour une jeunesse ayant totalement pris faits et causes pour la Palestine. Les internautes attentifs ne sont ainsi guère surpris par l’afflux de commentaires amers dans les réseaux sociaux faisant suite à toute déclaration de l’exécutif interprétée comme un parti pris flagrant en faveur d’Israël. Lors de ces diners, les discours des présidents de la république française se succèdent et font montre d’une étrange profusion d’éloges complaisant à l’égard de leur hôte. Les présidents français ne sont pas avares d’obséquieux : « Mr le Président » adressés aux responsables se succédant à la tête de ce lobby soutien inconditionnel d’Israël. Cet engagement communautariste au plus haut des instances étatiques va probablement de pair avec la hausse des agressions constatées envers la communauté juive. L’Union juive française pour la paix a d’ailleurs eu l’occasion de manifester son opposition au soutien inconditionnel des dirigeants du CRIF pour Israël en lui adressant une lettre ouverte : "Les masques sont tombés et maintenant, ça suffit ! Vous n’avez absolument aucun droit de parler, ni en notre nom ni au nom de tous les nôtres qui ont été parqués dans les ghettos, assassinés dans les pogroms, anéantis dans les camps de la mort…[…] Vous avez applaudi, encouragé les crimes de l’armée israélienne écrasant sous les bombes la population dans ce que vous appelez « entité hostile », réduisant en tas de gravats ses maisons, dévastant ses cultures, prenant pour cible les écoles, les mosquées, les hôpitaux les ambulances et même un cimetière…".
Notons que l’année 2015 a vu la population juive de France faire son alya[25] dans des proportions jamais atteintes[26], soit une augmentation notée à mi-2015 d’environ 25% par rapport à la même période de l’année précédente. Dans ces conditions, il semble urgent de demander instamment à ce lobby d’évaluer l’incidence des discours « protecteurs » d’Emmanuel Valls vis-à-vis de la communauté juive. Ceux-ci finissent en effet par imposer l’idée d’un deux poids deux mesures à en juger l’hostilité patente de nombreux commentaires sur Facebook notamment liés à toutes les interventions du premier ministre. L’antisémitisme prospère aussi sur le parti pris affiché par l’Etat. Une hypothèse persistante émerge ainsi des échanges glanés sur les réseaux sociaux. Celle d’un lien puissant se faisant collusion entre l’élite gouvernementale incarnée par les Valls, Macron, Claude Goasguen, Meyer Habib etc qui pour faire bonne mesure devant les caméra d’iTélé en février 2015 réaffirmait sa nationalité israélienne « tout comme une soixantaine de membres de l'Assemblée Nationale »[27]. Comme pour enfoncer le clou, des photos de François Hollande et d’Emmanuel Valls en Kippa tournent en boucle sur internet. La doxa du philosémitisme[28] d'État semble dorénavant s’être imposée de façon durable alimentant à la fois antisémitisme et francophobie.
Que déduire de tout cela sinon la progression inquiétante de tensions intergroupes dont on a pu noter l’instrumentalisation patente de l’exécutif tantôt à des fins électoralistes (quand par exemple Sarkozy titillait l’électorat d’extrême-droite) tantôt par un philosémitisme inapproprié et incompréhensible du point de vue de la stratégie politique. Ces exemples ne peuvent qu’inciter la communauté musulmane à se retrancher sur ses fondamentaux religieux et enfermer les jeunes « laissés pour compte » dans un antisémitisme et une francophobie que rien ne semble pouvoir réfréner. Une application militante et neutre de la laïcité est la condition sine qua non permettant d’espérer engager un processus de normalisation des tensions.
L’islamophobie et la francophobie sont autant de symptômes de la somatisation croissante de l’idée d’un possible séparatisme culturel annonçant une sécession territoriale. Les « français identitaires » face à l'immigration arabo-musulmane perçoivent le phénomène comme une dépossession d’identité doublée du constat d'une assimilation impossible. La conjonction des peurs à renforcée les discours ethnocentriques. La concurrence identitaire d’un catholicisme pourtant exsangue affronte la dynamique théologique de l'islam qui, poussée par une forte assise démographique en fait la religion parfaite candidate à un remplacement civilisationnel pourtant impossible à prédire avec certitude. Alors que faire pour résoudre une peur sans cesse attisée par les discours orientés des politiques faisant automatiquement suite aux exactions islamistes ? L’islamisme radical, insuffisamment placé sur la place publique par les idéologues et intellectuels musulmans, contribue au démembrement communautaire en développant fortement l’islamophobie parmi la population « catholique culturelle » et juive. Les forces répulsives s’accroissent et font se distancier les groupes entre eux. Une réflexion fortement médiatisée traitant du sujet de l’islamisme, pilotée par les savants musulmans, devrait participer à la détente des tensions internes à la population arabo-musulmane comme à celles de la communauté nationale en recherche de bouc émissaire.
Bien que n’en maîtrisant pas les principes, le courant islamophobe d'aujourd'hui invoque la laïcité en la détournant pour l'utiliser dans son combat identitaire. Cette attitude risque de produire l'effet inverse à l'instar de l'anticléricalisme des révolutionnaires de 1789 qui ne fit que raviver le catholicisme. Ainsi, à l’évidence, l’Etat se doit d’être exemplaire dans son rôle de modèle de parfaite laïcité, une exemplarité qu’il est très loin d’atteindre aujourd’hui.
Concernant la problématique d’intégration, il parait utile d’appliquer une forte pression laïciste aux imams extrémistes auxquels il devrait être suggéré avec une ferme bienveillance de prêcher en langue française. Alors, doit-on s’orienter dans le sens du multiculturalisme comme le propose Edgar Morin en allant jusqu’à inscrire ce principe dans la Constitution ? Comme indiqué dans un précédent article, une fracture sanglante est toujours possible car une société sans phylia[29] est menacée d'anomie[30], creuset de guerre civile… Pour éviter que l’hypercommunautarisme ne s’avère l’ultime voyage du paquebot France, des solutions de collaboration se doivent d’être formulées. Evitons que l’anomie ne se fasse belligène, la voie de la production de fraternité[31] prônée par Abdennour Bidar fournie une piste idéale pour recréer une transcendance propre à mobiliser les foules sur les Communs et le vivre-ensemble.
Des modèles collaboratifs refondant totalement les principes néolibéraux obsolètes sont à réinventer et à expérimenter dans le cadre d’expériences citoyennes à mener par petits groupes – intra et interconfessionnels - permettant la transindividuation, la démocratie participatives, l’holacratie, le P2P, l’usage de monnaies locales et de cryptomonnaies etc…Finalement, tout ce qui est suggéré par le documentaire « Demain » qui connait début 2016 un incroyable succès en salle. De même, l’expérience de « Plaine commune » appuyée par le philosophe Bernard Stiegler et sous la présidence de Patrick Braouzec pose des jalons d’une politique novatrice associant 9 communes de Seine-St-Denis. Cette expérimentation de nouveaux modes de fonctionnement coopératifs et fraternels ouvre de nouveaux horizons permettant la mise en pratique du paradigme producteur de néguentropie[32] appliqué à l’éducation, aux systèmes de production, d’économie d’énergie, de transport, etc… Toutes ces initiatives permettent de concevoir une nouvelle vision de l’avenir, elles ouvrent de nouvelles pistes prodigues en « enthousiasme » que Cicéron, reprenant la pensée de Démocrite qualifiait « d’énergie divine de l'âme ». Une telle pensée positive et tournée résolument vers le futur comporte en germe les bases d’une société réconciliée susceptible de mettre un terme à la concurrence identitaire.
[1] Les intellectuels signataires d’un appel contre le ministère de l’identité nationale forme probablement le cœur de ce groupe (Libé du 04/12/2009).
[2] « Chez Max Weber, système de valeurs propre à une religion ou à un groupe social. En toute rigueur, il faudrait parler de l’ethos protestant plutôt que de l’éthique protestante (mais en français ce dernier s’est imposé par l’usage). » (Alpe et alii, 2005, art. « Ethos »).
[3] Les économistes atterrés, la gauche tendance anarchiste, etc…
[6] Qui est Charlie ? : Sociologie d'une crise religieuse Broché – 5 mai 2015 d’Emmanuel Todd (Auteur), Philippe Laforgue (Auteur)
[7] Cf l’ouvrage « Le Mystère français », de Todd et Le Bras aux éditions du Seuil.
[8] Terme qu’utilise Pascal Blanchard auteur de l’ouvrage « Le grand Repli ».
[9] Par facilité, nous intégrerons les catholiques pratiquant à ce groupe.
[10] De fait, des sondages OpinionWay et Ipsos avancent que « 70% des français trouvent qu’il y a trop d’immigrés en France ».
[11] Emission CSOJ : https://youtu.be/YyU-i6snoyQ
[12] Arabie Saoudite, quatar et Koweit.
[14] http://www.letelegramme.fr/local/editions/BR/brest-pour-un-imam-la-musique-est-creature-du-diable-24-09-2015-10786846.php
[16] Pour être valides, les mariages civiles doivent respecter la sharia (ainsi, selon la sharia, il est impossible à un homme d’épouser sa sœur de lait alors que cela est permis par les lois européennes). Certaines sociétés pratiquent le mariage religieux sans mariage civile (il n'y a pas de mariage civil en Israël). Cette approche n’existe pas dans le cas du catholicisme - le christ laisse l'homme libre à son conseil, l'Évangile de Jean par exemple ne donne aucune directive sur l'alimentation et le vêtir.
[17] Fabien Truong auteur de « jeunesse française » énonce que sur 10 élèves de ses cours en lycée de Seine-saint-Denis, seulement 2 parents en moyenne avaient atteint un niveau d’étude supérieur.
[18] Reportage diffusé sur France 2 le 4 février 2016 : "Les français, c'est les autres". du réalisateur Mohamed Ulad et Isabelle Wekstein-Steg (co-réalisatrice).
[19] https://youtu.be/Bx-40zp7RSw 2:30 Selon Malika Sorel-Sutter : « Les chiffres révèlés par l'unité de coordination de lutte anti-terroriste indiquent que 67% des personnes partant pour le jihad appartiennent aux classes moyennes et 17% aux classes supérieures. ».
[20] Daech, EI, Al Nosra, Al Qaeda etc… financés par les pétromonarchies et dont la Turquie s’est récemment faite l’alliée objective avec le commerce du pétrole syrien.
[23] https://youtu.be/7NS59ISaalc : L’ensemble des vidéos comportant cet extrait totalise plus de 300 000 vues sur youtube.
[24] https://youtu.be/YyU-i6snoyQ cf propos d’Eric Fassin sociologue en 1 :08
[25] Alya : (source wikipédia) terme signifiant littéralement « ascension » ou « élévation spirituelle ». Ce terme désigne l'acte d'immigration en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu) par un juif.
[28] Le philosémitisme est en principe une attitude favorable envers les Juifs, en raison de leur religion, de qualités attribuées collectivement aux Juifs, et de leur statut de peuple élu de Dieu, selon les différentes religions issues de la Bible (cf wikipédia).
[29] Forme d’empathie à la base des relations fraternelles du vivre ensemble.
[30] L’anomie est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social (cf wikipedia).
[31] Ouvrage intitulé « Plaidoyer pour la fraternité » par Abdennour Bidar chez Albin Michel 02 2015.
[32] Ce qui constitue l’essence même des travaux de Bernard Stiegler.
Illustration mise à disposition sous licence Creative Commons.
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