Mesdames, Messieurs les député(e)s,
J’ai pris connaissance des votes du 27 octobre sur l’article 34 du PLFSS et du 31 octobre 2017 sur l’ensemble du PLFSS.
Je me dois de vous faire part de ma grande, de mon immense, déception – mais aucune surprise en vérité – aux votes que vous avez majoritairement exprimés.
Où l’on constate combien « l’ancienne politique » que le mouvement En Marche prétendait pourfendre, reprend tous ses droits sur les gradins de l’Assemblée nationale. Que valent les convictions personnelles face à la discipline partisane qui visiblement paraît avoir été imposée lors du vote général à certain(e)s de nos députés qui avaient pourtant admirablement débattu, pied à pied, point par point, exprimant leur opposition (et la réticence de millions de citoyens) à l’extension de l’obligation vaccinale, « pour ramener la confiance » (dit-on). La tâche, j’en conviens, était ardue, autant en commission des Affaires sociales qu’en séance plénière, tant il était entendu que tout contradicteur était un hérétique représentant un « danger pour l’intérêt général » et qu’il convenait de le discréditer, y compris par des arguments péremptoires, bien peu scientifiques au fond. Monsieur le Professeur Montagnier ? « il dit d’importe quoi ! ». Le Professeur Gherardi ? « Quelqu’un de sincère mais enfermé dans sa logique », « ce qu’il dit n’est pas sérieux », « ce qui se passe chez la souris ne se produit pas chez l’homme », « la polémique contre les vaccins est typiquement franco-française », parfaitement inconnue à l’étranger dès que l’on passe la frontière, ose se permettre Monsieur Fischer – expert immunologiste, comme le rapporteur Monsieur Véran. A tel député défavorable ? « on ne vous voit jamais » ou « par-là la sortie » ou encore « vous venez vous refaire une santé sur le dos de nos enfants », « la post-vérité ». Admirons la hauteur du débat.
Bref ! Croire … et obéir sous peine d’excommunication.
On pensait cela d’un autre temps. « Laissons à Dieu le bénéfice du doute », aurait dit Sacha Guitry.
Quant à la Raison, tant invoquée pendant ces échanges par les détenteurs de la Vérité face aux « obscurantistes » de toutes obédiences, elle ne souffre pas l’ombre d’un doute. La Science est redevenue Vérité, elle ignore visiblement le doute.
Il est à craindre que, bien vite, par de telles injonctions partisanes, la « virginité » des députés LREM et de leurs alliés dans les vieilles méthodes et compromissions politiques, ne fasse longtemps illusion. Après avoir « dégagé l’ancien monde », quel recours restera-t-il aux citoyens-électeurs, si les pratiques du « nouveau » rappellent les plus lamentables de « l’ancien » ? Rétablira-t-on ainsi la confiance pour ceux qui désertent les urnes ou ceux qui choisissent de se tourner vers les démagogues ?
En votant pour cette loi et son article 34, vous avez fait le choix de l’incrédulité vis-à-vis de milliers de victimes (dont certaines même décédées) des vaccins inoculés massivement, sans individualisation et sans précaution. Vous avez en cela suivi les représentants de l’ANSM (anciennement l’AFSSAPS) dont on sait que, s’ils ne peuvent plus se permettre de nier la possibilité de risques vaccinaux (même les notices médicales des vaccins le reconnaissent), ils n’en demeurent pas moins très tentés de les minimiser et d’en sous-évaluer la fréquence. (Au pays de Pasteur … et d’une industrie du médicament florissante, il ne faudrait sous aucun prétexte il est vrai perdre la foi en les vaccins !)
Madame Peyron, votre collègue à l’Assemblée – dont je respecte le drame – n’est pas la seule à avoir connu la perte d’un proche. Je n’entrerai pas plus avant dans une indécente comptabilité qui opposerait les morts aux morts. Mais le vrai débat – auquel nous n’avons pas eu droit vu l’urgence épidémiologique face à laquelle nous sommes, paraît-il, confrontés – méritait d’être placé au-dessus de certains sentiments opportunément exploités par Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé. Quelle insulte à la mémoire de mon père, comme à toutes les autres victimes des vaccins, ai-je ressenti et visionnant les images de la séance parlementaire. Non ! décidément les morts n’ont pas tous le même poids.
Reste à présent l’étape du Sénat. Le parti « godillot » auquel je craignais d’avoir à faire dans mon précédent courrier, peinera peut-être davantage à y réunir la majorité. Pour autant je pense que cette majorité a des chances d’être atteinte car, comme le dit ce témoignage de solidarité dont je vous faisais part récemment : « on vit dans la naïveté la plus totale, jusqu'à ce que l'on soit touché soi-même ou qu'un être qui vous est cher le soit ». Or, heureusement – sinon cela se saurait ! – cette naïveté et cette confiance dans la vaccination, votre incrédulité devant les accidents, peuvent rester majoritaires puisque les risques vaccinaux ne le sont pas. Mais combien de victimes faudra-t-il connaître pour qu’enfin la prudence s’impose ?
Si le PLFSS (et son article 34) était en définitive adopté tel quel, vous donneriez carte-blanche aux fabricants de vaccins désormais moins contraints d’améliorer leur sécurité (mais je présume que vous n’avez aucun doute non plus sur la prévalence, pour ces fabricants, de la santé publique sur les enjeux bassement financiers et boursiers !) en faisant endosser par l’Etat, plutôt que par eux, la responsabilité des survenues éventuelles d’effets indésirables. Notre industrie pharmaceutique sera couverte. Lorsque des accidents vaccinaux se produiront – et parviendront à être reconnus ! – ce sera l’Etat, donc nos impôts, plutôt que leurs bénéfices (pourtant apparemment prolifiques), qui indemniseront les victimes (deux fois victimes). Je suis dès lors prêt à parier que notre justice peinera toujours autant, sinon plus encore, à faire la lumière sur ces questions de santé publique et à donner des preuves de son indépendance.
Pour autant je veux bien croire que les vaccins soient un bon outil de prévention, pourvu qu’ils soient administrés de façon raisonnée et responsable plutôt que massivement et aveuglément. Pourvu aussi qu’on en étudie sérieusement les effets indésirables sur certaines personnes, plutôt que de les éluder, afin de les améliorer et d’en pouvoir garantir à la fois la plus grande efficacité et une meilleure innocuité. Les citoyens en bonne santé qui se vaccinent attendent un bienfait des vaccins, pas d’en être malades. Accroître le bénéfice, réduire le risque, réduire aussi les coûts de la prévention pour la Sécurité sociale, cela pourrait se faire par la méthode de la sérologie vaccinale (l’examen des anticorps) et à vacciner de façon optimale plutôt que maximale. Une politique assurément différente, mais manifestement hors sujet … pour les humains (voir P.S.).
C’est donc bien « en surfant sur les peurs » (comme le regrette votre collègue Monsieur Jumel) et sans vous donner toute les informations souhaitables que le gouvernement vous a convaincu(e)s de l’urgence à imposer une obligation élargie. J’espère enfin qu’on ne découvrira pas de sitôt de possibles conflits d’intérêt au plus haut niveau de l’Etat qui pourraient avoir présidé à un tel empressement.
Pour conclure, je me dois de féliciter et de remercier Madame Battistel, seule en Isère, à avoir eu le courage d’assumer son opposition face au rouleau compresseur de cette dictocratie majoritaire et de sa propagande. Imaginez-vous vraiment que l’on redonnera confiance, à la fois dans la vaccination de masse et dans l’action de nos élus, par l’usage d’une mesure coercitive et liberticide (y compris en parlant de pénaliser et discriminer les enfants à l’école, ou en suggérant aux enfants de poursuivre en justice leurs « mauvais » parents) ? J’en doute profondément.
Sauf en Italie, où une loi identique divise et suscite dès à présent de nombreux troubles et recours, ce n’est pas le choix que font la plupart des pays voisins. (Débat « franco-français » ?)
En dépit d’un vote qui, je le crains, n’honorera pas les groupes parlementaires LREM et Modem, recevez,
Mesdames, Messieurs les député(e)s, l’expression de mes sincères salutations.
P.S. : A l’heure où je m’apprêtais à vous adresser ce courrier me sont parvenues les deux pétitions ci-dessous :
La première peut amener à s’interroger : pourquoi ce qui est préconisé pour nos animaux de compagnie (l’examen des anticorps) ne pourrait-il l’être aussi pour les humains, avant de vacciner massivement et inconsidérément ? (Argument pour une vaccination raisonnée et optimale).
La seconde vous interpelle directement et étaye, certainement mieux que je n’ai su le faire, les raisons fondamentales pour lesquelles l’extension de l’obligation vaccinale est un non-sens démocratique, moral et juridique. Bien entendu je m’y retrouve parfaitement et je l’ai signée.
Je vous invite à en prendre connaissance.
Pierre Foucras