Contre l’insurrection ukrainienne et ceux qui la manipulent
La fable médiatique de l'horrible pouvoir ukrainien martyrisant les doux humanistes du Maïdan ne résiste guère à l'analyse. Point n'est besoin pour contester cette visions simpliste et refuser de soutenir l'insurrection d'être un inconditionnel de Poutine. Simplement un citoyen libre et vigilant, nullement disposé à se laisser manipuler par les néo-conservateurs américains et autres cyniques servant leurs intérêts sous couvert de démocratie et de rêve européen...
On ne remerciera jamais assez BHL. Le pseudo philosophe et vrai milliardaire a l'utilité d'une boussole qui indiquerait le sud. Ses initiatives aussi ridicules qu'intempestives d nous montrent infailliblement le chemin... à ne pas suivre. Aurais-je eu quelques doutes sur la nocivité de l'insurrection ukrainiennne ? Alors, la présence du péroreur grotesque et de ses amis néo-conservateurs parmi les signataires d'une pétition en faveur de l'émeute aurait achevé de m'en convaincre...
Je ne suis pas, comme le supposa ironiquement ce proche qui m'invita (en vain) à signer la pétition un admirateur de Poutine. Pour autant, je ne suis pas disposé à me laisser intoxiquer par la propagande médiatique peignant les émeutiers en doux humanistes épris de justice, ... Et je suis égard, soit dit en passant, assez scandalisé par le traitement que fait (entre autres) France Inter de ces événements. Un journaliste a parfaitement le droit de choisir son camp. Mais il doit aussi permettre à qui l'écoute de se faire son opinion. Quel est la version du président Ianoukovitch et du gouvernement ? Que pensent de la situation les russophones, les électeurs du Parti des Régions et les communistes (assez nombreux en Ukraine, et oui !) ? Ne comptez surtout pas sur Inter pour vous le dire... Des BHL et autres atlantistes, des manifestants, en revanche, vous en aurez, etc jusqu'à l'écoeurement.
Mais ces manoeuvres peinent à cacher la face obscure de ces émeutiers qu'on veut nous faire prendre en sympathie. Mettez un soutien-gorge à un cochon, il n'en restera pas moins un cochon... Déjà, les médias ont du admettre que Maïdan comptait nombre d'agitateurs fascisants et violents à côte desquels Jean-Marie Le Pen serait Gandhi ou Mandela. Ce n'est qu'une fraction des manifestants, nous dit-on. Soit. Mais l'opposition ukrainiennne couvre un spectre politique qui en France irait de l'UDI aux néo-nazis. Je vois mal pourquoi je devrais soutenir en Ukraine ce que je combats en France.
La cause, tout du moins serait-elle juste ? Mais quel crime reproche-t-on au juste au président ukrainien ? D'être une marionnette de Poutine ? Ianoukovitch a en fait joué un jeu plutôt habile, essayant de tirer parti de la rivalité entre Moscou et Bruxelles pour faire avancer au mieux les intérêts de son pays. Quel politique aurait agi différemment à sa place ? Comme citoyens de l'union européenne, nous avons malheureusement payé pour savoir à quel point il est peu judicieux de se mettre nu et désarmé entre les mains de cette europe là... Ianoukovitch serait corrompu jusqu'à l'os, pantin des oligarques, peu démocrates en vérité ? Peut-être. Mais qui dans l'opposition ferait mieux ? La kleptocrate Timochenko si elle retrouvait sa liberté ? Son allié le boxeur ? Les fascisants de l'organisation si improprement nommée "Liberté" ? Ou quelque autre nostalgique de la révolution orange ? C'est oublié un peu vite qu'on a vu à l'oeuvre ces gens-là, et que le résultat, manifestement, n'a pas convaincu les ukrainiens.
La violence de la répression discrédite le pouvoir, nous disent certains. Mais on oublie un peu vite la volonté de renforcer par la force le gouvernement démocratiquement élu qu'on manifesté les émeutiers. Imagine-t-on le gouvernement français tolérer pendant des semaines la présence sur la place de la Concorde de manifestants de droite et d'extrême-droite, armés pour certains.
Aucune des motifs invoqués pour soutenir les émeutiers ne tient véritablement la route. Tout cela rappelle fort , en plus tragique, cette "révolution orange" qu'on sait aujourd'hui montée de toutes pièces par certaines officines des États-Unis d'Amérique. Je suis convaincu que la sortie de crise en Ukraine passera par un retour aux urnes. Je crois profondément que l'avenir de l'Ukraine n'est pas de tourner le dos ni à l'Europe, ni à la Russie. Et tout cela ne me fera pas soutenir tous ceux qui, à Washington ou ailleurs, instrumentalisent la crise ukrainienne pour servir leurs intérêts et leur vision géopolitique. Et que je considère comme les vrais coupables dans cette affaire.
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