Contrôle des chômeurs : le suivi mensuel est une arme atomique
Trois questions à Patrick Salmon, auteur de « Chômage, le fiasco des politiques » (Balland, 2006).
Les Échos annoncent aujourd’hui que 42 000 chômeurs ont fait l’objet de sanctions en 2006, un chiffre en très forte augmentation. Comment l’expliquer ?
. Ces chiffres ne me surprennent pas. Le premier constat à faire est qu’ils concernent un nombre très faible de chômeurs, à peine 2%. L’explosion du nombre de sanctions (qui concernaient environ 2 000 chômeurs en 2000 et 2001) naît des effets des textes. D’abord, elle correspond à l’explosion du nombre de convocations qui a découlé du suivi mensualisé des chômeurs au 1er janvier 2006. Quand on envoie plus de convocations, il y a forcément plus de gens qui ne viennent pas, et donc plus de gens qui font l’objet d’une sanction. La deuxième explication est la graduation des sanctions introduite par le décret du 2 août 2005 sur la recherche d’emploi. Avant, le retrait des allocations était total : le fait de moduler les sanctions a conduit à les appliquer beaucoup plus souvent. Le décret a également fait évoluer la notion d’emploi "acceptable" qui, au début des années 2000, était défini par la qualification, alors qu’il l’est maintenant par la notion beaucoup plus large de "compétences".
Ces derniers jours,
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Le gouvernement souhaiterait fusionner l’ANPE et l’Unedic, mais ce projet suscite apparemment des réticences en interne. Pensez-vous qu’il serait susceptible d’améliorer l’efficacité du service public de l’emploi ?
. L’essentiel n’est pas là. Ce n’est pas parce qu’il y aura ou non une fusion que l’efficacité du service public de l’emploi sera plus ou moins grande. J’ai malgré tout une inquiétude sur l’approche "financière" ou "mercantile" qui peut en découler, alors que déjà la moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés. Le risque est de sélectionner les "chômeurs rentables", ou de continuer à confier, comme cela existe déjà, l’accompagnement à des organismes privés afin de réaliser un bénéfice.
Propos recueillis par Jean-Marie Pottier (le jeudi 26 juillet 2007).
Cet entretien est paru sur Nouvelobs.com et Challenges.fr
79 réactions à cet article
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Vous citez "Le gouvernement souhaiterait fusionner l’ANPE et l’Unedic, mais ce projet suscite apparemment des réticences en interne. Pensez-vous qu’il serait susceptible d’améliorer l’efficacité du service public de l’emploi ?
- L’essentiel n’est pas là. Ce n’est pas parce qu’il y aura ou non une fusion que l’efficacité du service public de l’emploi sera plus ou moins grande. "
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C’est une grave erreur de jugement,car l’informatisation des différents services administratifs est vraiment chaotique et devraient pouvoir dialoguer d’une même voix et aujourd’hui,la multiplication des informatiques qui ne communiquent pas entre administration et une véritable catastrophe qui se chiffre en milliard d’euros.
Il y a donc,des gains de productivité à gagner et une réduction des couts ainsi qu’une meilleure productivité des agents chargés des dossiers des demandeurs d’emplois afin de leurs apporter les meilleures réponses à leur situation.
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Tout à fait exact.
L’Unedic et l’ANPE se comportent comme si les dépenses de fonctionnement ne doivent pas être limitées. Cette irresponsabilité est due au caractère public de ces établissements, qui n’ont qu’à puiser dans l’argent public pour se financer.
Le résultat, c’est le travailleur qui le paie, dans ses charges sociales.
Il y a un gros travail à faire de ce coté là. De grosses dépenses et une meilleure aide aux chomeurs pourrait être réalisée simplement par une meilleur organisation, et donc une fusion.
Reste à vaincre le corporatisme des syndicats...
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Réflexions intéressantes.
Il me semble que la principale nouveauté en 2007 a été le discrédit complet jeté sur l’INSEE par le gouvernement. Il n’est pire aveugle ...
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@ l’auteur
Cher Mr l’ex-directeur ANPE et syndicaliste (un quasi-pléonasme).
Vous semblez douter de l’efficacité d’un rapprochement ANPE-Assedic qui pourtant est une évidence pour tous nos voisins européens.
A mon sens l’abberation c’est qu’on en soit arrivé a créer 2 organismes pour traiter d’un sujet unique c’est à dire le chomeur et son indemnisation. On peut tenir le même raisonnement pour les centres de calcul des impots et les perceptions qui s’ignorent superbement. Voilà deux magnifiques exemples de bureaucratie à la française !!
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Djanel 28 juillet 2007 11:09Vous n’êtes pas dans le coup, c’est déjà fait. Pour s’inscrire à l’ANPE il faut d’abord aller s’inscrire aux ASSEDIC ensuite l’anpe une fois informé par l’ASSEDIC vous convoque pour un entretient obligatoire. L’ANPE n’est plus qu’un organisme qui met en relation un demandeur d’emploi avec une entreprise qui recrute. Le chômeur ne peut pas refuser une convocation à un entretient chez un recruteur sans raison valable et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer.
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Des réponses qui tournent autour du pot sans jamais oser s’y aventurer... La « privatisation » de l’Anpe-Unedic par l’affiliation à des organismes privés se met en place doucement, le but étant de créer derrière une façade publique unique (donc alimentée par tous) un système rentable de gestion du chômage. Comment un chômeur peut-il être rentable ? 1) En retrouvant du travail de suite (pas de frais) 2) En étant chômeur non payé ou radié (peu de frais) 3) En apportant du « liquide » à l’Anpe sous la forme de formations payées par des entreprises ou des organismes privés (le plus rentable mais à la demande)... Ainsi, le chômeur se voit « pressé » parmi ces solutions pour retrouver au plus vite un emploi qui alimentera la cagnotte générale de l’état, répartie dans des filiales privées dont les économies et, de ce fait bénéfices, serviront leurs propres intérêts, au détriment du chômeur d’une part, et du travailleur, d’autre part, qui ne voit pas ses charges baisser, au contraire...
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aurelien 27 juillet 2007 15:07A l’image de la société de manière générale, alors que les outils de communication sont de plus en plus efficaces, les politiques de contrôle, quant à elles, s’affirment de plus en plus.
Tout est fait pour contrôler et insérer les activités humaines dans un système idéologique globalisant et étatique, et c’est une des contradictions du libéralisme actuel se promouvant lui-même.
Le chômage est un marché : le marché de l’emploi.
Ce marché de l’emploi est basé sur le marché du travail qui développe une économie de l’inégalité et du non-respect des individus, qui sont considérés comme les composantes d’un système social à perpétuer.
Le marché du travail, quant à lui, s’inscrit dans une idéologie complètement réductrice des activités humaines, et est aussi une idéologie d’Etat, de gauche comme de droite.
Enfin, il est à craindre que la fusion de l’UNEDIC et de l’ANPE va occasionner un système de plus en plus rigide, de moins en moins égalitaire et humain, toujours plus au service des entreprises et non des individus. Car lorsque ceux qui paient les indemnités sont ceux-là même qui proposent les emplois, il y a fort à parier que le dialogue va encore plus se durcir.
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Bah j’aime bien moi la différenciation ANPE/ASSEDIC.
L’ANPE premier t’acceuil et te dis : « Non désolé, on a pas de travail pour vous ! »
L’ASSEDIC t’accueil et te dis : « Non désolé vous n’avez plus le droit à aucune indemnité, allez voir l’assistante sociale de votre Mairie ».
Vous voyez bien que c’est pas le même métier !!! Faut pas tout mélanger !
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Ce que j’adore à chaque fois que l’on parle des chômeurs, c’est qu’il y a toujours quelqu’un de l’ANPE pour venir défendre ses pauvres oies.
Le seul problème de la chose c’est que beaucoup de personnes travaillant à l’ANPE n’ont jamais été chômeurs.
Ayant été chômeur, je peux dire que je n’ai pas fait longtemps confiance à l’ANPE pour me trouver du travail et pourtant j’y suis souvent allé et j’ai vu, plutôt j’ai essayé, de voir beaucoup de monde.
Sinon, il y avait une chose de bien dans ma ville, c’est que mon agence ANPE était espacé de juste ... 7km des Assedic, rigolade pour un chômeur. Alors que cela aurait été si simple de mettre les deux bâtiments l’un à côté de l’autre.
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« Le seul problème de la chose c’est que beaucoup de personnes travaillant à l’ANPE n’ont jamais été chômeurs. »
C’est vrai ça ! Payons une formation de chômeur aux conseillers de l’ANPE, qu’il sachent au moins de quoi ils causent ! ...
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C’est justement le but de l’ANPE et de l’ASSedic : en fusionnant les deux, on va se rendre compte que beaucoup d’employés des deux organismes auraient mérité depuis longtemps d’être mis à la porte.
Il faut arrêter l’hypocrisie : l’ANPE et les Assedic sont, comme beaucoup d’administrations, inefficaces, et peuplées de gens qui ne travaillent pas beaucoup.
Bien sûr il faut relancer le marché du travail, mais si ces gens s’imaginaient un instant quel malheur c’est pour un chômeur de ne pas trouver les bonnes annonces au bon moment, ils feraient peut-être leur travail un peu plus sérieusement, et les effets seraient sensibles à n’en pas douter.
L’idée des sanctions pour les chômeurs n’est pas tant de punir les chômeurs que de faire faire leur travail aux salariés de l’ANPE, qui jusqu’ici ne prenaient jamais la peine d’aller vers les chômeurs.
D’où la mobilisatino des syndicats : non pas pour défendre les chômeurs, mais pour protéger la paresse des employés de l’ANPE.
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haddock 28 juillet 2007 08:50C ’est comme dans les chambres de commerce , aucun employé n’ a jamais tenu un commerce , et donnent des conseils aux commerçants .
Un peu comme quelqun qui n’ a jamais eu d’ enfants s’ avise à dire comment faire pour l’ élever .
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@Chris
ANPE et Assedic distants de 7 km, et, bureau Assedic inaccessible par le bus, bien entendu.
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a l’heure actuelle la sous traitance des dossiers de l’ANPE par des societes privées revient 3 fois plus cher à l’etat et avec une moindre efficacité donc l’ANPE n’est pas si mauvaise !!
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ce n’est pas tout a fait cela... Grosso modo ANPE / privée ne sont pas plus efficace ou inefficace tellement la comparaison à public identique est quasi impossible. mais par projection on peut raisonnablement penser que la différence est minime entre un suivi par l’anpe et par un opérateur privé. Tout au moins les chiffres ne montrent pas de différences énormes. Voir même dans certaines situations un gros avantage à l’anpe qui depuis longtemps à une position centrale avec les différents intervenants et sait plutôt bien activer ce réseau. Ce constat fait la question est plutôt pourquoi continuer à payer cher des intervenant privée (on peut aller jusqu’à 3000 euro) ou à sous financer l’anpe (un demandeur d’emploi à l’anpe coute à l’état en moyenne 700 euro). D’ailleurs ingeus dont on parlait tant il y a 2 ans a mis la clé sous la porte et a été voir ailleurs !
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Le chômage de masse est irréversible mais la classe politique est très loin d’envisager de le reconnaître.
De même qu’il a fallu plus de trente ans pour pouvoir prononcer le mot « immigration » sans se faire traiter de fasciste, de même il faudra probablement un temps équivalent pour qu’on reconnaisse publiquement qu’il n’y a plus de travail et qu’il n’y en aura plus jamais.
D’autre part, les mots « chômeur » ou « demandeur d’emploi » ne sont pas bons, ils sont très dévalorisants et ne correspondent pas à la réalité : il faudrait plutôt dire « disponible ». La société devra accepter toute une frange de population disponible. Le problème n’est donc plus de donner de travail aux disponibles, il est de leur donner une allocation de survie en échange de leur disponibilité.
Le travail est une forme de pouvoir et le pouvoir a une caractéristique très simple : il se prend, il ne se donne pas.
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J’ose espérer que le chômage de masse (ou pas d’ailleurs) n’est pas irréversible.
Une société où l’on ne prendrait pas pour repère le « Non Inflating Rate of Unemployment » : Taux de chômage soi-disant indispensable pour éviter l’inflation, serait déjà un progrès.
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aurelien 27 juillet 2007 19:25Ce n’est pas qu’il n’y a pas ou plus de travail, c’est que l’idéologie (d’Etat) du « zéro chômage » ou du « travail pour tous » (lequel ?) est un mirage qui ne dupe plus tout le monde de nos jours.
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« et la tentation peut être de travailler plus sur l’indicateur que sur la réalité. »
Faut car quand l’indicateur baisse, cela coute moins de fric de faire tourner l’assurance chomage. Et si l’assurance chomage redevient rentable on pourra même la privatiser. Et je suis prêt a parier qu’une fois privatisée elle sera bcp plus efficace.
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aurelien 27 juillet 2007 19:53Oui, les personnes sans travail, c’est un marché juteux...
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aurelien 27 juillet 2007 20:14Et le suivi mensuel est un bon moyen de gestion du porte-feuille humain...
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aurelien 27 juillet 2007 20:27Il n’y aura plus qu’à diviser le marché en fragmentant les champs d’offre d’emploi selon la demande.
La filière « développement durable » sera un bon filon, on va s’en mettre plein les poches !
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aurelien 27 juillet 2007 20:43Reste à trouver le maquillage le plus adéquat pour l’entrée en bourse : quelques filiales administratives dans les centres de transit feront l’affaire, nos potes de Clearstream et d’Euroclear se chargeront du reste...
Il n’y aura plus qu’à maintenir une politique de restriction industrielle dans les secteurs clés, quelques lois « pour le bien public » feront l’affaire et le contexte géopolitique internationale fournira de bons prétextes à l’avenir.
A nous le pognon !
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aurelien 27 juillet 2007 21:09Le financement ?
Le flux boursier des assurances santé...
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aurelien 27 juillet 2007 21:26Bien sûr il faudra d’abord privatiser la sécu et créer les « health funds » communautaires (en fonction des catégories salariales)
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La, vous vous trompez.
« en fonction des catégorise salariales » : c’est précisément ce qui existe déjà.
Si vous gagnez plus, vous avez plus de retraite publique. Par contre, si vous gagnez moins, la sécu ne vous rembourse pas plus vos soins que si vous êtes milliardaire.
C’est beau, la sécurité sociale publique. L’avantage, c’est que personne ne s’en rend compte.
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aurelien 27 juillet 2007 21:34Nous parlons du marché de l’emploi pas du marché des actifs !
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De plus en plus sibyllin, mon cher.
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A vos ordres. Vos arguments sont tellement convaincants... et objectifs, bien sûr.
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aurelien 27 juillet 2007 21:44Les deux marchés seront en concurrence libre et non faussée, mais la régulation se fera en fonction des types de contrats qui s’établiront entre les actifs et leur assurance : prévoyances chômage, actions chez des assurances concurrentes...etc
La retraite sera un cas particulier de prévoyance chômage.
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Vous semblez oublier que dans assedic il y a « assurance » ... Cela veut en particulier dire 2 choses :
1) Que les assedics ne vous font pas de cadeaux, il vous versent une allocation correspondante aux sommes pour lesquelles vous avez cotisé (calculez ce qu’un salarié et son patron ont dû verser pendant parfois plus de 20 ans avant que les assedics ne lui octroie royalement une 20ne de mois d’allocations, et encore très inférieure à son salaire et en le traitant comme un parasite avec présemption de tricherie) ...
2) Comme toutes les assurances, les assedics couvrent un RISQUE, celui de perdre son emploi ... Les chomeurs ne sont pas des coupables mais des victimes !
Vous pourrez convoquer les chomeurs 3 fois par jour, s’il n’y a pas d’emploi à leur proposer, cela ne sert à rien d’autre que de donner l’impression aux agents des ANPE de travailler !
Pour diminuer le nombre de chomeurs c’est sur les entreprises qu’il faut travailler : aide à la création d’entreprise, diminition des charges, incitations fiscales à l’embauche, aider les entreprises à se développer et ne pas délocaliser (en travaillant sur la TVA sociale comme les font de plus en plus de pays, au lieu de se contenter de critiquer bêtement) et en charchant d’autres pistes !
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Et que faites-vous quand des chômeurs vous appellent en vous disant :
« bon, on vous appelle, mais votre offre ne nous intéresse pas. On vous appelle juste pour que vous disiez à l’ANPE que nous avons bien fait notre recherche d’emploi. »
Responsable, coupable ? Non, incroyable.
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aurelien 27 juillet 2007 21:14Parfait, ces personnes disposeront de primes d’indemnités.
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aurelien 27 juillet 2007 21:22Oui, car les indemnités ne fonctionneront plus que par primes... de manière à rentabiliser la démarche de recherche d’emploi
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C’est sûr !
Quand l’ANPE nous somme de répondre à des offres d’électricien, d’ingénieur en robotique (diplômés) ou de réparateur TV (expérimenté) alors qu’on est informaticien, ce n’est pas nous qui ne sommes pas intéressés, mais les employeurs qu’il faut ensuite supplier pour qu’ils nous envoient une lettre de refus sans laquelle on est radié !
Ou alors quand on vous propose 3 semaines comme ramasseur de pommes alors que vous en êtes au début de votre rééducation après une opération de la colonne vertébrale, c’est vrai que le fauteil roulant à vie ne m’a pas intéressé !
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Mais ce qui est inacceptable, c’est que les pauvres employés de l’ANPE sont obligés de travailler.
Ca, c’est vraiment moche.
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aurelien 27 juillet 2007 21:29Oui mais le travail de service n’aura plus la même importance, il s’agira surtout de maintenance informatique...
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@ Comité Cicéron
Les « pauvres employés » de l’ANPE se font virer comme les autres. Témoignages à l’appui, plusieurs d’entre eux, animés par le désir d’aider les chômeurs à sortir de la léthargie dévastatrice dans laquelle l’absence d’emploi et le sentiment d’inutilité les plongent.
Cessez donc de penser que les chômeurs sont heureux, et que les fonctionnaires ou statuts considérés comme tels passent leur temps à glander.
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A vos ordres. Bien sûr dans l’affaire vous êtes objective.
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@ Comité Cicéron
Avez-vous jamais interrogé des chômeurs ? Avez-vous jamais connu dans votre entourage un oncle, une cousine, un père qui se retrouve, pour un tas de raisons, mis au ban de la société ? Comment pourriez-vous objectivement prétendre que, pour la majorité de ceux qui en souffrent, le chômage - « chômer » = ne rien fiche, pas même procrastiner, ce qui est bien plus « noble » et « considérable » - est un poison existentiel absolu ?
Puis... Que sont ces généralités, issues de quelle pensée, selon lesquelles les employés de l’ANPE (pas toujours efficaces et loin de là, je vous l’accorde, mais ni plus ni moins que les pédégé qui plantent les groupes et qu’on remercie à coups de parachutes dorés) ou ceux des Assedics seraient des relais inutiles ?
Je suis d’accord avec le post d’IP115, un peu plus haut. Auquel je tiens quand même à ajouter ceci, relativement à votre post.
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Je ne comprends pas ce que vous dites. Bien sûr l’ANPE est indispensable.
Mais ses performances sont calamiteuses.
Bien sûr le chômage a d’autres causes. Mais faire bien fonctionner l’ANPE permettrait à beaucoup de sortir du chômage.
Pour moi, être chômeur ne signifie pas être mis au ban de la société. C’est un passage dans la vie, difficile masi pas honteux. Avec un service public efficace on arriverait à rétablir cette vérité.
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@ Comité Cicéron
Bon. Sur votre dernière intervention, nous sommes d’accord.
A ceci près :
Les chômeurs sont de facto (je ne sais pas comment indiquer l’italique dans les posts) mis au ban de la société : combien se sont retrouvés dépouillés, à la rue, parce que bêtement (oui, c’est ce que je pense), ils avaient envisagé leur vie sous l’angle de l’acquisition à crédit de tout ce qui, hélas, en constitue aujourd’hui l’échelle de mesure, pavillon, hi-fi, « high-tech » et autres babioles devenues l’unique but d’existences toutes centrées sur elles ?
Le fait qu’une spirale économique-sociale-sociétale exclue systématiquement un chômeur de la vie de la cité, à plus ou moins long terme, me paraît un fait objectif, qu’on le veuille ou non.
Insupportable, cela dit, quand bien même je réprouve personnellement l’attachement démesuré aux signes extérieurs de « réussite ».
Espérant vous avoir répondu.
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aurelien 27 juillet 2007 22:04L’ANPE ne fera pas le poids face aux nouvelles assurances bien plus ciblées, attractives et compétitives !
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« Bien sûr l’ANPE est indispensable. Mais ses performances sont calamiteuses. »
Mais comment pourrait-il en être autrement ... Si pour toi « être performant » ça veux dire diminuer le nombre officiel de chomeurs, alors il n’y a que 2 manières de le faire :
- trouver des emplois pour chaque chomeur, mais les agents de l’ANPE ne créé pas d’emplois et les chomeurs ne sont pas des robots polyvalents,
- faire sortir des chomeurs des statistiques (radiations sous des prétextes bidons, changement de statuts en les mettant en formation forcée, etc ...)Certes il y a bien des tricheurs parmis les chomeurs (des chomeurs qui bossent au noir par exemple) mais ils ne sont qu’une minorité et ce n’est pas en stigmatisant tous les chomeurs qu’on les débusquera ...
par exemple je ne comprend pas pourquoi on parle de « contrôles ». Le rôle des agents de l’ANPE ne devrait pas être de « contrôler » mais d’ « aider » les chomeurs à se réinsérer voire de changer de boulot (avec des vrais formations utiles et non pour trafiquer les stats) ...
Il faudrait aussi faire en sorte de coordonner les ANPE avec l’orientation des étudiants. A quoi cela sert il de continuer à former des informaticiens et des secrétaires s’il manque des cuistos, des chefs de chantiers ou des infirmières ? bref, il y a mieux à faire que de « contrôler » les chomeurs (en tout cas ceux qui le subissent, je ne parle pas des tricheurs et des fénéants scotchés à AV 24/7 ) ...
PS : Cosmic pour mettre en italique il suffit de mettre entre accolades ...
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« L’ANPE ne fera pas le poids face aux nouvelles assurances bien plus ciblées, attractives et compétitives ! »
je crois que tu confonds ANPE et ASSEDIC ...
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aurelien 28 juillet 2007 08:26@IP115, pourquoi entretenir cette séparation digne des pires régimes bureaucratiques et ralentissant le marché de l’emploi ?
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aurelien 28 juillet 2007 08:33Avec l’ouverture à la concurrence, il y aura tout à y gagner :
flexibilité dans la recherche d’emploi, gain de temps pour les entreprises, ciblage pour les quémandeurs d’emplois et pour les entreprises...etc
Bien sûr, ne voyez rien de péjoratif dans le terme « quémandeur » ! J’entends par ce terme, les personnes n’ayant pas réussi à créer par eux-mêmes leur emploi, tout simplement.
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aurelien 28 juillet 2007 09:03L’ANPE ---> Agence Nationale pour l’Emploi !
Cette institution archaïque est vouée à disparaître !
Bien sûr, lors de la privatisation, il faudra veiller à ce que les coupes en ressources humaines soient raisonnables. Si grève il y aura, elle ne seront que par principes, c’est tout à fait compréhensible. Le service minimum et le principe de réalité auront raison très vite sur les esprits ayant du mal à faire la transition et trop attachés au vieux modèle.
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aurelien 28 juillet 2007 09:12@Léon,
L’ouverture à la concurence du marché de l’emploi et de celui des actifs va changer la donne !
L’efficacité de ces marchés va évacuer significativement les composantes psychologiques de domination, chantages...etc entre le salarié et son employeur.
La flexibilité tendra vers un optimum pour les deux entités et va peu à peu remplacer la notion de compétitivité dans le marché du travail.
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aurelien 28 juillet 2007 09:27Non, encore une fois (ce n’est pas la première fois que l’on me pose cette question), je ne suis pas Aurélien Véron et n’ai aucun lien avec Alternative Libérale.
N’ai-je pas le droit de m’appeler Aurélien sans que l’on me confonde avec d’autres personnes portant le même prénom ?
« Alternative Libérale »... Permettez-moi d’en sourire...
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aurelien 28 juillet 2007 09:31Le Libéralisme est UN et Unique, il ne peut y avoir d’alternative à l’intérieur du Libéralisme...
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aurelien 28 juillet 2007 09:36Mais bon, ce mot Libéralisme est aussi désuet...tous les mots sont désuets pour qualifier l’économie réelle.
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aurelien 28 juillet 2007 09:37Pas beaucoup de répondant sur Agora Vox...
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aurelien 28 juillet 2007 09:52Biensûr, tout cela doit s’accompagner d’une réforme bancaire digne de ce nom :
voir l’article suivant :
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aurelien 28 juillet 2007 10:16J’ai envoyé ce texte aux journaux « Les Echos », « Agora Vox », « Alternatives Economiques » et « La Tribune »
Aucune réponse, sauf le refus de publication d’Agora Vox.
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Djanel 28 juillet 2007 10:39Nous ne pouvons pas accepter la privatisation de tous les services publics par ces connards de l’UMP. L’assurance chômage est un acquis des luttes ouvrières commencées au XIXe siècle. Elles ont été acquises définitivement à la libération. C’est un service public comme peut l’être la sécurité sociale.
Je dois vous rappeler cher Aurélien que vous devez respecter la constitution même si les abrutis de l’UMP veulent la réformer, elle est toujours en vigueur. Voici un extrait du préambule de 1946 :
9. Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité.
Les ASSEDIC sont un service public qui ne peut pas être privatisé ni mis en concurrence par d’autre service public privé parce que la constitution l’interdit. Relisez attentive le début cette petite phrase. Toute entreprise... service public.... devenir la propriété de l’état
Vous avez de la chance vous les sophistes et transgresseurs de la constitution de n’avoir en face de vous qu’une idiote ( Ségo) pour vous contredire. Cà ne va pas durée longtemps. On reprendra les choses en main et le pauvre Sarko qui croit avoir mater la gauche s’en mordra les doigts.
Il faudra bien qu’un jour que quelqu’un rédige une lettre ouverte au PS pour lui rappeler ses devoirs envers nous les électeurs de gauche qui commencent à en avoir ras le bol de sa médiocrité en face de Sarko.
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aurelien 28 juillet 2007 10:53Je précise que je n’ai absolument aucun lien avec l’UMP.
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Djanel 28 juillet 2007 10:55Léon
Aurélien n’a pas les moyens intellectuels pour devenir un idéologue. Ce n’est qu’un pauvre rêveur imbu de lui-même. Il se croit intelligent parce que ses idées ne sont que des rêves d’être et ne les confronte pas à la réalité. Il se contente de causer. Bien idiot est celui qui répond à ses délire.
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aurelien 28 juillet 2007 10:56Qu’entendez-vous par collectivité ? l’Etat ?
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aurelien 28 juillet 2007 11:12@ Léon, cet article peut se lire dans l’optique de la théorie des jeux de jeux de Reinhard Selten (prix nobel d’économie) mais pas obligatoirement.
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aurelien 28 juillet 2007 11:16pardon « théorie des jeux », branche de l’économie expérimentale
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Djanel 28 juillet 2007 11:34aurélien
Le mot est employé dans le texte de la constitution.
article 9 du préambule de 1946 :
9. « Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »
Si vous ne savez pas ce que signifient les mots « état » et « collectivité », vous ne pouvez comprendre les lois de la république. De quoi parlons-nous au juste ?
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aurelien 28 juillet 2007 11:52Djanel, tu as raison de le souligner : les mots Etat et collectivité ne sont pas les mêmes, et il s’agit bien du mot collectivité qui est employé dans ce préambule constitutionnel.
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aurelien 28 juillet 2007 12:09Nous parlions de la naïveté et de l’idéologie.
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aurelien 28 juillet 2007 12:12Et oui difficile de s’apercevoir que depuis des dizaines d’année on se fait rouler par l’Etat !
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aurelien 28 juillet 2007 12:19Nous parlons ici de coup d’état économique européen !
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aurelien 28 juillet 2007 12:21pardon : du « coût des états en Europe »
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aurelien 28 juillet 2007 13:52Il n’y a apparemment pas grand monde sur ce média pour discuter d’économie dès qu’on élève un peu le niveau.
Par contre pour cliquer sur « oui » ou sur « non », sans argumenter...
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aurelien 28 juillet 2007 16:52Par contre pour les attaques personnelles « idéologue », « naïf », « pauvre rêveur », il semble qu’il y ait du monde...
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Bonsoir,
Vous faîtes fausse route, vos propos sont typiques d’une personne qui n’est pas passée par la case chômage.J’y suis passée plusieurs fois et le moins que l’on puisse dire c’est que ANPE et ASSEDIC sont des services incompétents.
1) par le personnel aux ASSEDIC qui rentrent par piston et à L’ANPE sur concours (4000 personnes passent le consours pour 20 places ! J’y suis allée et quand j’ai vu le nombre je me suis dis :« pas question de travailler avec des gens qui rentrent pour la sécurité de l’emploi ». Comment penser que 4000 personnes se sont posées les bonnes questions sur leur futur emploi ? De là , la lassitude ce ceux qui sont pris pour le travail qui est très dur moralement . Il faut savoir qu’il existe un livre des metiers avec un N° pour chaque métier avec des sous catégories. Si vous avez deux formations voir 3 comme moi, l’agent ne peut vous mettre que dans une seule case. Bref si j’étais journaliste j’aurais ecrit un livre,parce que 30 ans à les cotoyer c’est du comique dramatique quand c’est vous le chômeur.
2) les structures qui ne recoupent rien et les ordinateurs, qui disent des choses que les agents démentes etc...
Oui à la privatisation et au rendement de cette débauche de gaspillage en tous points.
Ps : grace à leurs incomptétences j’ai fait des études à l’âge de 30 ans,(en touchant mes assedic) j’ai compris que aide toi toute seule est le moyen le plus efficace. Comme quoi pas que du mauvais chez eux.
(Bon je ne suis pas prof d’orthographe ni de grammaire.)
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aurelien 29 juillet 2007 10:24Ce n’est pas qu’ils sont incompétents c’est qu’ils sont déphasés avec la réalité sociale. Ce sont des services servant une certaine conception idéologique du travail, entreprenariale et salariale avec pour fond de commerce, le PIB.
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@ Cosmic Dancer
Si les signes extérieurs de réussite sont, comme dans mon cas, d’avoir un toit, de pouvoir se nourrir sans l’aide alimentaire de la mairie, d’avoir de quoi mettre de l’essence dans une voiture qui a 15 ans pour aller aux rendez-vous ... vous ne connaissez manifestement pas la situation sociale que vivent les chômeurs en sus de l’exclusion, bien réelle.
Et vous devez vous-même les avoir ces signes extérieurs de réussite !
J’ai été au chômage de fin 92 à début 94, d’août à novembre 94, de janvier à mars 97, d’aout à novembre 97, de mai 2000 à mars 2004. Depuis je suis en CDD (le 4ème d’affilée), je vis dans un camping, je n’ai pas d’eau chaude, mon boulot est à 25km et ma voiture rend l’âme.
J’ai retrouvé 5 fois du travail, à chaque fois de plus en plus précaire, j’ai été viré de chez moi et j’ai quasiment tout perdu à cette occasion.
Jamais par l’ANPE qui m’a, la dernière fois, accueili par un « je suis bien contente que vous soyez au chômage ». Qui m’a refusé tout type de formation en rapport avec mon métier, qui m’a convoqué pour des « réunions » où je me suis entendu dire que ma présence était parfaitement inutile vu mon âge (mais si je n’y avais pas été j’aurais été radié !).
Jamais non plus par ces sociétés privées qui fleurissent et s’enrichissent grace au chômage : Quand il n’y a pas de travail, il n’y a pas de travail et ce ne sont ni des institutions publiques ni des sociétés privées qui en créeront.
Ma question est : puisqu’à plus de 55 ans on est « inemployable », pourquoi ne pas nous donner la retraite ?
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« Ma question est : puisqu’à plus de 55 ans on est »inemployable« , pourquoi ne pas nous donner la retraite ? »
vous pouvez partir a la retraite mais ne pensez pas toucher grand chose. Cotiser 30 ans pour 22 ans de retraite, a moins de cotiser 50% de votre salaire il y a peu de chance que ca marche. A la retraite par repartition, il y a encore des gens qui y croit ?
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@ Fred
Parce que le RMI (ou l’ASS) c’est grand-chose ?
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Bonjour cher Mauvais sens.
quelques remarques sur votre commentaire :
1/ un conseiller ANPE en théorie n’a pas la sécurité de l’emploi vu qu’il a un CDI. les fonctionnaires datant d’u ancien statut doivet y être très rare !!! Je pense même qu’il n’y en a plus. 2/ Les assedics ne recrutent pas que par piston. Dans ma région leur dernier recrutement a vu une offre diffusé dans les ANPe de la région et ils ont utilisé une méthode de recrutement dit par simulation qui priviliegie des « habiletés » et non pas un CV ou une lettre de motivation (d’ailleurs par ce mode de recrutement la personne chargé de l’entretien ne voit pas le CV de la personne qui postule) : conclusion, au prochain recrutement, à priori, ils utiliseront à nouveau cette méthode. 3/ le code rome dont vous parlait n’est qu’un outil pas une fin en soit, il n’est là que pour aider. Ce n’est pas parce qu’un conseiller va vous enregistrer dans un code rome (métier) que cela vous interdit de faire des démarches sur d’autres métiers (par exemple dans les métiers du secretariat / tertiaire il existe plus de 10 code métiers) De plus la limitation de pouvoir vous mettre dans une seule cas e n’est pas dépendant de la volonté des conseillers mais résulte d’un choix de techniciens ,ou à l’époque où le logiciel qu’utilise l’anpe fut conçu, la mémoire virtuelle était « cher ». Revenir sur ces choix techniques coute cher... il en est de même pour les formations : 1 champs pour la formation la plus élevée + une case pour une formation acquise en dans le cadre de la formation professionnelle continu. Tout les conseiller savent que c’est insuffisant mais cela résulte là encore de choix technique qui date de 10 ans sur lesquelles la direction générale de l’anpe ne veut pas revenir pour des raison de couts
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comme je l’ai deja ecrit plus haut
1)l’ANPE sous traite deja des dossiers de demandeurs d’emploi à des societés privées et les constatations sont desastreuses
traitement plus cher(en moyenne 3 fois)
performance moindre(faut le faire !!)
2)les employés d’ANPE n’ont pas de garantie d’emploi,ils peuvent se faire virer à tout moment !!
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Pour la petite histoire, quant on parle de rapprochement informatique anpe / assedic pour permettre des gains financiers et en efficacité, je me marre !! Cela fait plus de 10 ans que l’anpe loue son logiciel de suivi des demandeurs d’emplois à l’assedic. Bref le supposé plus efficace rapprochement informatique anpe / assedic existe. Conclusions : cela fait 10 ans que l’anpe utilise un logiciel peut être efficace pour calculer les droits d’un allocataire de l’assedic mais complètement inadaptée à un suivi d’une personne à la recherche d’emploi !
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Tout cela c’est la théorie.
L’anpe ne puise pas dans les fonds publics mais a un budget, en partie, voté par l’assemblée, le reste venant des assedics, des collectivités territoriales, etc... Pour esxemple, auparavent l’anpe intervenait dans beaucoup de cli (commission d’attribution du RMI) et pouvait intervenir auprès de conseil général ou de plie au suivi de personnes en difficultés. Depuis la decentralisation l’ANPE ne le fait que contre monnaie sonnante et trébuchante. il n’y a qu’à voir sur Lyon la politique du conseil général. Celui ci raque mais les resultats et l’engagement de l’ane sont à la hauteur !
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pour la petite histoire, la fusion pour permettre un rapprochement informatique entre Assedic et ANPE est assez ironique vu que l’ANPE loue son logiciel de suivi des demandeurs d’emplois à l’ASSEDIC. Sur ce point l’ANPE est totalement dépendant des ASSEDICS. Ce n’est pas là que ce feront des « économies », gains de productivité ou autres choses....
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