COP21. Retrait de Trump. Et après ?
La décision de Trump de se retirer de la Convention COP 21, qui propose aux Etats signataires un certain nombre de mesures destinées à limiter la production de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique a été chaudement approuvée par les industries charbonnières, pétrolières et sidérurgiques américaines qui avaient financé l'élection de l'actuel Président.
Elle a été au contraire violemment critiquée, comme on le sait, par les Etats qui tels la Chine veulent diminuer la pollution et la disparition des ressources dues au réchauffement. Elle l'est également par les Etats abritant des intérêts économiques espérant trouver dans la reconversion verte une nouvelle relance de leurs activités.
Certains scientifiques et économistes ayant depuis des années étudié le changement climatique et ses effets destructeurs indéniables, font aujourd'hui remarquer que, si les intentions affichées par la COP21 représentent une indispensable bien que tardive prise de conscience, elles ne se traduiront pas de sitôt par des obligations s'imposant aux signataires. Elles risquent donc d'être trop insuffisantes et tardives pour ralentir une évolution qui aujourd'hui apparaît comme très globalement incontrôlable par l'humanité. La décision de Trump n'aura donc que des effets limités.
La raison en est, comme il faut le rappeler, que nul ne veut s'impliquer dans le financement des 90.000 milliards de dollars nécessaires selon un rapport pour 2016 de la commission mondiale sur l'économie et le climat à inverser les processus de consommation et de production responsables du réchauffement. Même si les investissements destinés à réaliser de nouveaux processus rapporteront à moyen terme de 5 à 10 ans certains revenus, ceux-ci seront de toutes façons inférieurs aux coûts de mesures efficaces de lutte.
Par ailleurs, les effets destructeurs de la dégradation du climat et des écosystèmes ne se feront sentir que lentement, dans les quelques 80 ans nous séparant de la fin du présent siècle. Or 80 ans correspondent à 2 ou 3 générations. La génération actuelle pourra-t-elle vraiment s'inquiéter de dégradations dont elle ne ressentira que lentement les effets, alors que les coûts de la lutte seront immédiats.
Cette situation illustre le fait que l'économie capitaliste et de recherche d'un profit spéculatif immédiat est totalement incapable de s'imposer à elle-même des sacrifices correspondant à la recherche d'un bien général non rentable immédiatement. Or même dans les pays qui se sont impliqués dans la COP 21 et préparent la COP 22, ces intérêts sont dominants. Le temps paraît irrémédiablement passé pendant lequel certains pays se sont imposé à eux-mêmes des obligations de service public destinées notamment à réparer les destructions des deux guerres mondiales.
Ceux qui croient encore (voir http://www.wsws.org/en/articles/2017/06/03/pers-j03.html ), malgré tous les démentis de la géopolitique, à la possibilité pour le « socialisme » de renverser la domination des intérêts égoïstes qui nous gouvernent, sont devenus très rares. Ils apparaissent, même s'ils ont en fait raison, comme des utopistes devenus inaudibles.
Il faut dire que ceux osant se dire encore promoteurs de l'idéal socialiste ne peuvent pas convaincre du fait que celui-ci n'intéresse plus que quelques rares intellectuels militants, trop dispersés dans le monde et sans aucun pouvoir international pour imposer leurs vues. Les classes ouvrières mondiales, auxquelles fait appel le WSWS, ne s'y impliquent pas. Les « socialistes » ne réussiront jamais à faire que les pollueurs de toute nature cessent de dominer le monde. Certes, les opinions publiques changeront sans doute lorsque les dommages du réchauffement climatique anthropique (résultant des activités humaines) deviendront si visibles que les humains s'obligeront à modifier massivement leur comportement. Mais il sera trop tard. L'évolution de la planète à ces échelles ne se décide pas en termes volontaristes.
Dans certains scénarios à qui nous avons donné à l'occasion des échos, l'espèce humaine s'est engagée avec l'invention du feu il y a quelques 400.000 ans, dans des processus qui, après avoir assuré son succès, finiront par entrainer, et bien plus vite qu'avant 400.000 nouvelles années, sa disparition de la surface de la Terre et la transformation de celle-ci en un astre stérile tel que la Lune ou Mars. Ceux qui étudient l'exobiologie, c'est-à-dire la possibilité que sur certaines planètes soient apparue des formes de vie proches des nôtres , et qui ne découvrent rien, pensent en avoir trouvé la raison. Ils font l'hypothèse qu'un phénomène comme l'explosion de la société industrielle et scientifique humaine capable, dans le pire des scénarios, de faire disparaitre en moins de 3 siècles toute forme de vie complexe, se soit produit partout sur ces autres planètes au long de quelques milliards d'années. Ceci expliquerait leur stérilité, la même stérilité qui menace aujourd'hui la Terre
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