Coronavirus - En France comme en Italie les médecins devront-ils choisir qui va mourir ?
« Nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans ». Christian Salaroli, 48 ans, est anesthésiste-réanimateur en Lombardie. Le médecin Italien déclare devoir choisir qui soigner "en fonction de l’âge et de l’état de santé, comme dans les situations de guerre ».
Coronavirus - En France comme en Italie les médecins devront-ils choisir qui va mourir ? La réponse d'une infirmière de Mulhouse en Alsace - « Oui, on commence à trier les patients. »
Et de rajouter...
« On n'a pas le droit de vous parler mais, si on le fait, si on se mouille, c'est parce qu'il ne faut pas prendre cette épidémie à la légère. Elle est très grave, j'ai peur pour mes proches, j'espère vraiment qu'ils ne vont pas choper ce truc. Les pronostics en réanimation ne sont pas très bons. »
Comment exprimer par des mots cette situation ? - Inhumaine ! - Mais vous avez peut-être mieux à proposer.
La responsabilité des gouvernements et des Chefs d'Etat Français successifs depuis de nombreuses années est engagée. En fait, les responsables de la santé des Français étaient d'abord obsédés par le trou de la sécurité sociale. Ils ont alors appliqué un remède de cheval en saignant le système de soins. Alors, qu'une autre solution était envisageable, celle de jeter tous ces politicards experts comptables dans le trou abyssal du déficit de l'assurance maladie, et d'oublier le gouffre financier puisque la santé n'a pas de prix. Facile à dire me direz-vous, car notre chère sécu aurait pu mourir sans un traitement de choc, selon nos élites ! Nous voyons maintenant le résultat lorsque nous sommes confrontés à une pandémie. La médecine manque de moyens et les citoyens doivent rester chez eux. Quant au 15 il est débordé. Dans les hôpitaux les soignants se battent comme ils peuvent pour tenter de sauver un maximum de vies.
Revenons maintenant à la Lombardie, où l'afflux de malades contaminés par le Covid-19 a mis les docteurs devant un choix épouvantable. Voilà comment ça se passe...
"Les patients atteints d’une pneumonie virale, en insuffisance respiratoire aiguë, sont d’abord placés sous ventilation non invasive (VNI), à l’aide d’un masque à oxygène".
« C’est une première étape, mais après quelques jours nous sommes obligés de choisir. Comme il y a malheureusement une disproportion entre les ressources hospitalières, les lits en réanimation et les malades en stade critique, tout le monde ne peut pas être intubé ».
« On décide en fonction de l’âge et l’état de santé. Si une personne entre 80 et 95 ans a une grave insuffisance respiratoire, il est vraisemblable qu’on ne poursuivra pas. Si elle a une insuffisance multi-organique, de plus de deux ou trois organes vitaux, cela signifie que son taux de mortalité est de 100%. C’est perdu »
Le Dr Salaroli explique que les médecins sortent « broyés de cette situation ». « Il se peut qu’un chef de service ou un jeune médecin à peine arrivé doive, au petit matin, décider du sort d’un être humain ».
Jean-Michel Constantin, lui, Médecin réanimateur à la Pitié-Salpêtrière à Paris, se veut plus rassurant...
« Il est hors de question que, en France, on refuse de réanimer des patients qui en ont besoin. On trouvera des moyens. Je ne sais pas comment, mais on trouvera… »
Pour le professeur d'éthique médicale, Emmanuel Hirsch, de l’université Paris-Saclay, dans une tribune publiée hier dans le « Figaro ». Déclare que si "Trier, le mot est choquant, il fait pourtant partie du vocabulaire des médecins réanimateurs."
« le tri, ce n’est pas nouveau, ça a toujours existé, rebondit Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Ce serait profondément malhonnête de dire que les médecins trient les patients à la seule occasion du coronavirus. »
Certes, mais entre laisser mourir pour éviter un acharnement thérapeutique, voire faire des priorités aux urgences, comme après un attentat particulièrement sanglant. Et devoir faire un choix entre un jeune et un vieux à cause d'un manquement de matériel ou de spécialistes en réanimation, il y a là quelque chose qui est du domaine de l'inacceptable.
Si au moins le Coronavirus pouvait servir de leçon et d'expérience aux décideurs pour l'avenir de l'humanité. L'homme n'est pas son seul prédateur sur Terre, ou le vivant peut être mis en grave danger par l'infiniment petit.
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