@Fergus
« mesures qui, implantées plus tôt chez nous,
auraient provoqué un tollé »
Cet argument a traîné sur tous
les plateaux TV mais il me paraît contestable.
Ce n’est pas la crainte de
recourir à des mesures de confinement sévère qui a paralysé le bras du pouvoir,
mais plutôt une énorme erreur d’appréciation sur le pouvoir de contagion et la
létalité du virus.
Enfin conscient du danger, le
pouvoir a finalement confiné toute la population pour une durée indéterminée,
sans provoquer d’émeute « démocratique ».
Ajoutez à cela un brin d’arrogance
plus ou moins consciente fondé sur l’idée que l’on se fait de l’excellence de
notre médecine (on n’est quand même pas des « chinetoques », ni même
des « ritals »), et on arrive à la catastrophe que l’on vit.
Il restera à éclaircir pourquoi
Jérôme Salomon a vu venir le tsunami dès la mi-janvier (Agnès Buzyn prétend la
même chose mais j’ai moins confiance vu ses déclarations publiques) et n’a pu
convaincre le pouvoir de se préparer, plutôt que d’envoyer des tonnes de masques
en Chine. Ce « pourquoi » pèse des centaines de vies.
Une leçon de cette pandémie :
les Asiatiques nous ont dépassé dans bien des domaines, sans que nous en ayons
encore bien pris conscience. A Seoul il y a de cela
15 ans, j’en ai eu une vague intuition, ne serait-ce qu’en manipulant les robinets dans la salle de bains de
mon hôtel, et avec l’internet dans la rue. La Chine suit le même chemin, du
moins pour 100 millions de Chinois sur les 1400 millions. Les industriels qui
voyagent beaucoup et visitent les usines le savent, mais pas (encore) nos
politiciens qui ont, plus généralement, un problème de niveau et de compétences,
autre leçon de cette crise.