Corridas : supprimer la dérogation à l’article 521-1 du Code pénal qui les autorise
Les corridas sont des « spectacles » taurins qui s’achèvent le plus souvent par la mise à mort d’un animal torturé. C’est permis par une dérogation à l’article 521-1 du Code pénal, qui réprime les actes de cruauté envers les animaux. Une exception relevant d’une « tradition locale ininterrompue ». Comme le souligne Aymeric Caron "la corrida n’est en rien une tradition française, mais espagnole".
... « La grandeur d’une nation et ses progrès en matière morale peuvent être jugés par la façon dont ses animaux sont traités »… (Gandhi)
Pour rappel : le 28 juillet 2016, le Conseil d’État avait définitivement retiré la corrida du patrimoine immatériel Français. S’il s’agissait d’une décision juste et nécessaire, mais elle demeurait toutefois insuffisante, car la pratique sanglante qu’est la corrida n’a pas pour autant été supprimée.
La France doit interdire cette pratique barbare sanglante.
Actuellement, « ces spectacles taurins » que sont les corridas s’achèvent le plus souvent par la mise à mort de l’animal, préalablement drogué et torturé. C’est permis par une dérogation à l’article 521-1 du Code pénal, qui réprime les actes de cruauté envers les animaux. Une exception qui concerne qui relèverait « d’une tradition locale ininterrompue » en matière de tauromachie. Un argument totalement stupide et mensonger qui, par exemple, pour le député et défenseur des animaux Aymeric Caron, qui fait valoir à juste titre que « la corrida n’est en rien une tradition française, mais espagnole ».
La corrida qui reflète une barbarie humaine de plus n’a rien de culturel et de tradition comme l’ précise le député Aymeric Caron. Concernant la tauromachie dans certaine région du Sud de la France, si l’on peut parler de tradition, cela concerne les courses camarguaises qui ne torturent ni ne tue le taureau.
Parmi ce qui est convenu d’appeler « spectacles taurins », ne pas confondre la corrida avec la Course Camarguaise où l’homme joue avec le taureau, mais ne le torture pas préalablement et surtout ne le tue pas. Reconnue comme véritable sport depuis les années 70, ceux qui le pratique sont des « raseteurs ». Les « raseteurs », pour pratiquer ainsi ce qui pour eux est considéré comme un sport, cela nécessite pour eux une bonne connaissance du taureau, de solides qualités techniques et beaucoup d’adresse, ainsi qu’une condition physique parfaite, car le moindre faux pas des « raseteurs » risque de leur provoquer de graves blessures, voire leur coûter la vie... Ils sont avec le taureau les acteurs de la course camarguaise. Ils affrontent généralement à deux, trois ou plus, un Taureau appelé cocardier, auquel ils tentent d'enlever en courant très rapidement une « cocarde » primés qui décore sa tête.
Contrairement à la course camarguaise, la corrida est une barbarie inacceptable dans un monde dit civilisé
Comme le rappelle plusieurs associations d’opposant à la corrida, le premier argument en faveur de l’abolition définitive de la corrida réside dans le supplice qu’elle représente pour les taureaux. Durant 20 longues minutes, ces êtres sensibles, six par corrida, sont torturés de diverses façons. Cela commence par l’action des « picadors » qui, juchés sur des chevaux, plongent leurs armes (qui mesurent entre 20 et 30 cm) dans les muscles et les ligaments du cou de l’animal, de sorte que celui-ci se trouve forcé de baisser la tête. Il faut savoir que souvent, les chevaux sont éventrés par les taureaux terrifiés. Les « peones » viennent ensuite enfoncer leurs 6 banderilles (sorte de harpons de 4 à 6 cm) dans le corps ensanglanté de leur victime. Le but ? Augmenter l’hémorragie et ainsi faciliter la mise à mort, qui constitue la troisième étape. Le « matador » transperce alors le taureau de son épée. S’il doit viser l’aorte, elle est en réalité rarement atteinte : le supplice de l’animal se poursuit alors, entre paralysie en hémorragies internes. Il vomit souvent des litres de sang dans l’arène jusqu’à ce qu’un aide l’achève au poignard.
Des souffrances que doit endurer l’animal commence bien avant la corrida et la torture qu’il subit dans l’arène, autre raison qui justifie l’interdiction de ces actes barbares
Tout est fait pour affaiblir de façon ignoble le taureau avant le « combat ». Il passe 24 heures enfermé dans l’obscurité. Des sédatifs lui sont souvent administrés. Sans oublier l’éventuel recours à « l’afeitado », une pratique qu’avait dénoncé le regretté Jean-Pierre Garrigues décédé à 53 ans en 2017, alors qu’il était président du Comité Radicalement Anti Corrida, dans une interview pour Paris Match en 2015. Il déclarait :« L’afeitado consiste à scier les cornes du taureau à vif, sur la partie innervée. Dans un documentaire espagnol, on voit le taureau, maintenu dans un caisson, baver et trembler de souffrance. ». Et de poursuivre : « L’objectif de l’afeitado est de le diminuer et de lui ôter toute perception spatiale. Parmi les autres pratiques d’affaiblissement, il y a l’incision des sabots, les coins de bois enfoncés entre les onglons, la déshydratation, les purges à coup de laxatifs puissants, les yeux enduits de vaseline pour désorienter l’animal… ». Il précisait également que les animaux ne reçoivent ni eau, ni nourriture lors de leur transport depuis le Sud de l’Espagne. Cela explique que les corridas se soldent presque toujours par la victoire du torero, alors même qu’un taureau est plus fort et robuste qu’un être humain.
La souffrance inadmissible que provoque la corrida sur un animal sensible justifie l’abolition de la corrida et l’interdiction des écoles d’apprentissage à la corrida pour les plus jeunes
Le danger avec la corrida, c’est qu’en esthétisant la torture, elle la banalise. Lorsqu’une personne est capable d’humilier et de torturer un être sensible et inoffensif, ou de regarder quelqu’un le faire en s’esclaffant, son empathie disparaît. De plus, en transformant cette pratique en spectacle, la corrida glorifie la violence et la rend attrayante, y compris auprès d’enfants.
Lorsque des enfants voient un tel spectacle, ils ne peuvent en conclure que la violence pure envers les animaux est quelque chose de banal, de normal, puisque autorisé par la puissance publique ... Que dire des écoles tauromachiques, où des enfants de 10 à 12 ans, parfois moins sont amenés à « se faire la main » sur de jeunes taurillons et vachettes ? La torture ça s’apprend en toute légalité. De plus comment peut-on prendre le risque d’exposer ces enfants à de graves accidents ? On peut par ailleurs s’étonner que les ONG de protection de l’enfance ne mènent pas de campagne contre ce type d’école. La plupart de ces écoles taurines sont subventionnées par des fonds publics, ce qui est inacceptable.
Mesdames et Messieurs les député(e)s vous devez également interdire les écoles tauromachiques sur le territoire français. En effet, il existe deux écoles taurines dans le Sud-Ouest et trois dans le Sud-Est. Il arrive d’ailleurs qu’il y ait également dans ces écoles des enfants âgés de sept ans à huit ans qui apprennent à torturer des êtres sensibles, en s’entraînant sur des petit veaux ou vachette, ce qui est horrible. Au lieu d’apprendre la compassion, le respect de l’autre et la douceur, ils découvrent et s’initient à la torture, le crime et la souffrance.
Les députés doivent interdire cette barbarie qu’est la corrida, la population y est très majoritairement opposée
Autre raison qui devrait conduire mercredi 23 Novembre les députés à interdire définitivement la corrida : la population est très majoritairement opposée à cette pratique barbare. Selon un sondage Ifop réalisé en 2015, 73%, soit ¾ des interviewés, encouragent l’abolition de la tauromachie. Chez les 18-24ans, ils sont 89%. Cette tendance ne s’est surtout pas inversée… Comment peut-on penser transition écologique, sans penser défense animale…
La corrida n’est rien d’autre qu’une barbarie incompatible avec nos valeurs
Mesdames et messieurs les Député(e)s, la corrida ce n’est cela la France moderne, progressiste et humaniste que vous souhaitez incarner et promouvoir. Cette pratique rétrograde et barbare, alors même que la Catalogne l’a supprimé il y a plusieurs années ( en 2010), alors même que le code civil français a reconnu la sensibilité de l’animal, vous ne pouvez tolérer les pratiques barbares d’une France en « marche arrière », dont la majorité des Français rejettent d’ailleurs massivement cette pratique.
Ne pas oublier qu’aujourd’hui, la corrida est interdite sur l’ensemble du territoire français, au nom de l’article 521 du code pénal qui interdit de pratiquer des « sévices graves » ou « actes de cruauté » envers les animaux apprivoisés ou tenus en captivité. Par ailleurs, Mesdames et Messieurs les député(e)s, vous n’êtes pas sans ignorer que les dispositions de la loi s’appliquent sur l’ensemble du territoire, on peut d’ailleurs s’interroger sur la légalité constitutionnelle de ces dérogations, dès lors que l’article 1er de la constitution indique : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion »…
Pour éviter toute ambiguïté il serait également plus judicieux de modifier l’article 1er de la charte de l’environnement qui a valeur constitutionnelle en modifiant Article 1er. De la façon suivante : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré, respectueux de la santé et des autres espèces animales. Les mauvais traitements aux animaux, de quelques manières que ce soit, tels que des spectacles mettant en scène la souffrance animale sont interdits, de même que l’abattage sans étourdissement préalable ne doit souffrir d’aucune dérogation ».
Ni patrimoine culturel régional et identitaire, ni une tradition, la corrida n’est rien d’autre qu’une barbarie incompatible avec nos valeurs, Mesdames et messieurs les députés vous devez l’interdire en supprimant la dérogation à l’article 521-1 du Code pénal
Pour conclure
A l’attention des député(e)s il y a suffisamment d’arguments pour démontrer que la corrida ne peut bénéficier d’une quelconque dérogation à la loi et doit être interdite. En justifiant cet acte barbare par les notions de culture et de tradition par les partisans de la corrida, cela ne peut être retenus, car c’est faux et absurde. La corrida se caractérise par Indignité, barbarie, voyeurisme… Les mots ne manquent pas pour qualifier ces « spectacles » qui véhiculent la culture de la mort et le goût pervers de la souffrance en massacrant des taureaux chaque année en France dans les arènes de certains départements du Sud. Lorsque des enfants qui voient un tel spectacle, pire encore avec les écoles « taurines » ils ne peuvent en conclure que la violence pure envers les animaux est quelque chose de banal, de normal, puisque autorisé par la puissance publique.
Document, dont j’ai exploité certains s extraits : https://vl-media.fr/dix-raisons-corrida-interdite/
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