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Courbe des présents au CAPES maths

Les étudiants scientifiques s'intéressent de moins en moins à l'enseignement. Pourquoi s'acharner sur eux en leur imposant des certifications ubuesques : un examen difficile en anglais (CLES2) et un autre pour vérifier leurs aptitudes à utiliser les ordinateurs (C2i2e) ? 

COURBE DES PRESENTS AUX EPREUVES - Il s'agit des épreuves du CAPES qui sont absolument indispensables à réussir pour enseigner dans les lycées et collèges, à moins de rester en CDD à vie.
 
Très sérieusement, le tableau et le graphique joints à cet article montrent les courbes des postes, des présents et des inscrits au CAPES externe de mathématique au niveau national pour que chacun puisse se faire son opinion. Les admis sont indiqués dans le tableau. 
 
Après la baisse drastique des candidats en 2011, première conséquence de la réforme de la mastérisation du concours et de l'invention des « bâtons dans les roues » que sont les CLES2 et le C2i2e, des inventions sottes sorties d'esprits littéraires tourmentés et bornés qui pensent tout comprendre sans jamais avoir appris, et appliquent des recettes médiatiques qui ne consistent qu'à suivre la tendance et les modes de l'époque ressassées par la multitude, la courbe des présents aux deux épreuves tente désespérément de se hisser vers le haut.
 
Quant à la courbe des admis, elle est passée sous celle des postes, et je ne l'ai pas faite figurer sur ce graphique pour ne pas effrayer les âmes sensibles.
 
Au titre des inventions sottes et destructrices du tissu scientifique actuel, sans rire : "l'anglais c'est bon, donc l'anglais doit être obligatoire pour les professeurs de maths" ; "l'ordinateur c'est bon, donc on empêchera des candidats méritants de devenir professeurs de maths s’ils n’obtiennent pas une certification en ordinateurs" ; et en continuant un peu : "le développement durable c'est bon, donc pourquoi ne pas instaurer une épreuve obligatoire et éliminatoire sur l'effet du vent dans les éoliennes pour tous ces chers candidats aux CAPES ?" ; et « la lutte contre la misère c’est bon, donc pourquoi ne pas imposer à tout licencié un stage d’un an dans une ONG pour sauver le maximum d’enfants dans le monde ? ».
 
Diluons, diluons les compétences, on sera mauvais en tout, et bons nulle part !
 
L'enseignement (ce qu'il en est devenu) : un métier qui attire ?
 

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26 réactions à cet article    


  • Bubble Bubble 11 septembre 2013 10:10

    Tiens, j’ai une expérience un peu différente.
    J’ai tenté le CAPES maths en candidat externe, en 2011, première année où un master était demandé.
    Épreuve écrite d’admissibilité : très simple, programme de bac + 2 en dessous des concours qu’on fait en prépa, j’ai validé sans avoir eu besoin de réviser ni d’avoir rendu de copie transcendante, loin s’en faut.
    L’épreuve orale d’admission, c’est carrément autre chose ! On tire 3 sujets de cours au hasard dans tous les programmes de maths de la 6ème au BTS. J’ai tiré un truc sur l’introduction à la programmation (c’est à quel programme ?), un truc de terminale ES que j’avais pas spécialement révisé, et les polynômes de 2nd degré que j’ai pris bien sur. Il y a plusieurs manières de faire le cours qui apparait à plusieurs niveaux différents, le cours le plus complet est celui de 2nde générale sur les extractions de racines, la forme canonique etc... que j’ai repris plutôt normalement.
    Les causes de mon élimination, c’est :
    -> De ne pas avoir fait de Powerpoint mais d’avoir présenté au tableau (!)
    -> Au moment des questions, on m’a posé celle ci : si un élève vous demande à quoi ça sert, un polynôme du second degré, dans la vraie vie, quel exemple d’utilisation donnez vous ?
    A vrai dire, je n’ai toujours pas de réponse convenable ; la prochaine fois je demanderai, « Pour vous c’est quoi, la vraie vie, si l’école n’est pas dedans ? » mais en l’occurrence je me suis enfui.


  • kalagan75 11 septembre 2013 11:39

    si un élève vous demande à quoi ça sert, un polynôme du second degré, dans la vraie vie, quel exemple d’utilisation donnez vous ?

    question classique posée par les élèves , le jury t’a mis dans une situation réelle et effectivement ta réponse aurait dû être « à rien ! » 


  • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 11 septembre 2013 12:44

    Cette expérience est plus récente, et donne une bonne idée du CAPES d’après 2011. 

    On tire 2 sujets, et non 3, à l’oral 1.

  • Abou Antoun Abou Antoun 11 septembre 2013 10:27

    -> Au moment des questions, on m’a posé celle ci : si un élève vous demande à quoi ça sert, un polynôme du second degré, dans la vraie vie, quel exemple d’utilisation donnez vous ?
    Effectivement, la ’vraie vie’ la vie courante (métro-boulot-dodo) ne nécessite guère en mathématiques que la règle de trois que beaucoup de ministres (y compris à l’éducation) ne maîtrisent pas. Je crois donc qu’il faut répondre sans hésiter : à rien !, comme la philosophie, les sciences humaines, le grec et le latin les arts et pratiquement toute la connaissance humaine.
    Dans la ’vraie vie’, ce qui est utile c’est la mécanique auto, les techniques de bricolage, le bidouillage des PC, le magouillage et l’art du compromis. Que notre E.N. ne s’adapte donc t-elle pas ?
    Comment des examinateurs de jury peuvent poser des questions aussi cons.


    • urigan 11 septembre 2013 14:24

      « Comment des examinateurs de jury peuvent poser des questions aussi cons. »

      Parceque dans la vraie vie ces examinateurs le sont.


    • heliogabale heliogabale 11 septembre 2013 14:26

      des équations différentielles du second ordre il y en a un peu partout dans la vraie vie.

      Et la résolution des polynômes du second degré, on ne les impose qu’aux élèves qui ont choisi la spécialité S ou ES (lorsque les solutions appartiennent à l’ensemble des nombres réels).


    • Abou Antoun Abou Antoun 11 septembre 2013 16:55

      des équations différentielles du second ordre il y en a un peu partout dans la vraie vie.
      La nature n’a pas peur des équations différentielles ; les trajectoires des planètes correspondent à des solutions de telles équations.
      La forme des bulles de savon dépend complètement de théories appartenant à l’analyse mathématique.
      Ainsi il ne faut pas confondre une équation avec la nécessité de la résoudre et la vraie vie (vie quotidienne des citoyens) avec l’environnement naturel qui fait aussi partie de la vie des gens.
      Il faut aussi faire la part des choses et voir en quoi l’existence d’une élite scientifique est aujourd’hui indispensable à la survie de l’espèce.
      Une éducation de masse ambitieuse et de qualité reste la seule façon sûre de dégager des élites. Cela s’applique aussi bien au sport qu’à la musique qu’aux sciences fondamentales.


    • Darwinnair 11 septembre 2013 17:44

      Je ne pense pas que ce soit constructif de dire que ce qu’on enseigne ne sert à « rien ». D’une part c’est donner une victoire facile à un merdeux qui se la ramène car il a la flemme de se mettre le nez dans ses bouquins, et d’autre part -et c’est plus grave-, c’est admettre qu’en tant qu’enseignant, ce qu’on fait ne sert à rien. 

      Je ne suis pas prof, mais j’imagine que si mon fils me pose la question, je lui répondrai ça : « dans ta vie tu ne rencontreras sans doute pas de polynome du second degré, mais tu seras très certainement confronté à des problèmes complexes dont la résolution fait intervenir une concentration, une réflexion et une démarche logique équivalente à celle nécessaire pour résoudre une équation polynomale de second degré. 

      Le but de l’école, et des mathématiques en particulier n’est pas de te faire amasser une somme de connaissances ou de t’apprendre des tours de singe savant comme le calcul d’une intégrale. Leur but c’est de t’apprendre à apprendre, autrement dit de te donner les clefs qui te permettront de faire ce que tu veux dans la vie. »


    • anomail 11 septembre 2013 19:06

      Oh comme vous avez raison Abou Antoun.

      A la règle de trois, j’ajouterais les puissances, les racines et un peu de trigonométrie si vous voulez bricoler un peu.


    • anomail 11 septembre 2013 19:09

      @Darwinnair

      Je pense que la plupart de ce qu’on apprend à l’école ne sert à rien sauf :

      - Apprendre à apprendre.
      - Etre évalué dans notre capacité d’apprendre.


    • troletbuse troletbuse 11 septembre 2013 11:02

      Quand on voit le niveau des politiques qui ne savent pas faire une règle de 3 ou écrire correctement, pas étonnant. Aujourd’hui, on vit mieux en volant les gens. Mon fils est prof de physique-chimie- 3eme année et trois lycées différents naturellement.


      • Denzo75018 11 septembre 2013 11:39

        En France plus personne ne s’intéresse à l’enseignement !
        Les seules motivations sont les congés, les 18H de cours par semaine et surtout un travail à Vie et une retraite plus rapide que la moyenne ....


        • urigan 11 septembre 2013 14:36

          - Des congés ? mais pas les moyens de se les payer.
          - 18 h de cours ? mais autant sinon plus pour les préparer, corriger les devoirs et se tenir au courant des évolutions de la vraie vie.
          - Travail à vie ? Oui mais complètement déglingué au jour de la retraite.
          - une retraite plus rapide ? Tapes toi 30 moutards 18 heures par semaine pendant 40 annuités et après avoir commencé à enseigner à 25 ans, tu verras que ça t’emmène à 65 ans pour l’avoir complète, alors, c’est plus vite ?

          Tu parles d’une motivation ! Et toi, que fais -tu pour être aussi envieux ?

          Mais c’est vrai que nous sommes des fainéants..


        • Abou Antoun Abou Antoun 11 septembre 2013 16:59

          Les seules motivations sont les congés, les 18H de cours par semaine et surtout un travail à Vie et une retraite plus rapide que la moyenne ....
          Enfin pour ceux que cela motive la recette pour atteindre ce Nirvana est connue. Passez les concours ! Il semble d’ailleurs que ce soit de plus en plus facile comme le montre cet article.


        • Redj Redj 11 septembre 2013 17:38

          En France plus personne ne s’intéresse à l’enseignement !
          Les seules motivations sont les congés, les 18H de cours par semaine et surtout un travail à Vie et une retraite plus rapide que la moyenne ....


          Ben justement, si c’était vrrai il devrait y avoir foule non ? Où comment réagir avec son cerveau pavlovien...

        • Denzo75018 12 septembre 2013 16:41

          Et si avant d’être Prof on obligeait les futurs profs à faire un stage d’un an comme ouvrier ( comme pour les futurs ingénieurs ) ??? Parce qu’à priori, ils ne savent ce que c’est que le vrai travail dans la vraie vie !!!


        • Denzo75018 12 septembre 2013 16:42

          Un million de profs ne te suffit pas !!!?


        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 septembre 2013 17:11

          Je réponds au message « Et si avant d’être Prof on obligeait les futurs profs à faire un stage d’un an comme ouvrier ( comme pour les futurs ingénieurs ) ??? Parce qu’à priori, ils ne savent ce que c’est que le vrai travail dans la vraie vie !!! » posté sur Agoravox par Denzo75018 le 12/9/13 :


          Tout est utile, mais ce serait encore un an de perdu pour apprendre les bases de sa discipline. On pourrait aussi obliger les futurs enseignants à aller faire un stage d’un an en Syrie pour apprendre à déverser le gaz Sarin comme il faut dans les caves, c’est formateur, cela donne une compétence réelle dans la vie réelle, c’est LA VRAIE VIE !

          On peut continuer à leur faire tout apprendre SAUF des sciences. Mais alors, au final, il vaudrait mieux dire franchement aux parents que le « prof de maths » qu’on leur présente a toutes les qualifications requises pour enseigner tout, sauf les maths. C’est d’ailleurs ce vers quoi nous nous acheminons régulièrement, réforme après réforme. En physique, c’est encore pire, en SVT c’est pareil,... Le problème est là. 

          Acquérir une réelle compétence professionnel prend du temps, et nous ne sommes pas éternels. Dommage. Si on apprend A, B et C, c’est idiot de demander alors d’enseigner D. On marche sur la tête. Et si on oblige ceux qui veulent enseigner D à être excellent en A, à passer des années à apprendre B, et à suivre des tas de stages en C, il faut s’attendre ensuite à recruter des personnes qui bazarderont leurs connaissances imparfaites sur D comme ils le peuvent, au détriment des élèves.

          Mais bien sûr, internet suppléera. 

          Et puis, ceci dit, si on a un certain âge, on peut s’en foutre : les enfants en question ne seront plus les nôtres, et quand le pays aura besoin d’ingénieurs ou de spécialistes, on les cherchera en Chine ou en Inde. Et on saura peut-être communiquer avec eux en anglais ou en chinois.

          C’est la vie...

        • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 12 septembre 2013 17:14

          Je réponds au message : « Un million de profs ne te suffit pas !!!? » : Ben cela fait tout de même un million de chômeurs en moins pour notre pays. C’est cool !


        • Denzo75018 13 septembre 2013 15:41

          Payés sur le dos du contribuable c’est comme s’était un million de chômeurs !
          Peut être en math mais nul en économie ...


        • heliogabale heliogabale 11 septembre 2013 14:31

          Maintenant il faut avoir bac + 5 pour passer le capes de maths. A ce niveau d’études, un étudiant préfèrera prendre une autre voie où il sera mieux payé et où il pourra appliquer (toutes) les connaissances acquises. Les certifiés enseignent généralement au collège. Un bon bachelier S pourrait enseigner les mathématiques au collège, il suffirait juste de lui enseigner l’art de la pédagogie.

          Pythagore et Thalès, c’est rasoir pour un bac + 5 qui s’est cassé les dents contre la topologie...


          • urigan 11 septembre 2013 14:39

            La pédagogie, ce n’est pas un art, c’est un don. Tu enseignes aux élèves comme tu élèves tes enfants. Tout le reste n’est que verbiage qui ne débouche sur aucun résultat.


          • anomail 11 septembre 2013 19:11

            Sans travail, le talent n’est rien.


          • lcm1789 11 septembre 2013 16:15

            test pour voir si ça fonctionne


            • jmcn 14 septembre 2013 13:50

              Quand je vois certains commentaires, je comprends pourquoi de moins en moins de personnes sont intéressées par l’enseignement. La profession est devenue très dévalorisée. Certains ne semblent pas comprendre qu’il y a des copies à corriger et des cours à préparer. Un cours ça se prépare et le faire correctement prend autant de temps, sinon plus que de le donner. Donc peut-être que 18h en classe, mais au moins autant à la maison en préparation. Plus les copies, plus les corrections du bac. Plus les gosses à supporter et les parents à se coltiner.

              Le problème c’est qu’une société qui se met à cracher sur ses profs est une société qui va péricliter. Les profs sont responsables de la formation des jeunes, et que ça plaise ou non, ils créent ce que sera le pays demain.

              En Chine Mao a massacré toutes les élites, alors ils leur faut les récréer avant d’être capable d’amener par eux-mêmes leur population à un niveau d’éducation élevée. Ceci explique pourquoi tant de Chinois vont étudier à l’étranger.

              Mes parents, au temps du plein emploi, le certificat d’études leur suffisait. Aujourd’hui des bac+5 galèrent, et mes gosses c’est un doctorat qu’il leur faudra. Un au minimum, l’idéal serait d’en avoir un en informatique, en biologie et en physique parce que les questions qui se posent à certains scientifiques demandent des compétences transdisciplinaires, et c’est seulement quelqu’un qui les possède qui sera capable de diriger l’équipe.

              Notre monde se complexifie, et plus que jamais nous avons besoin de nos professeurs de compétence excellente. Autant les valoriser au lieu de leur taper dessus. C’est inadmissible.

              Je le dis, et je ne suis pas prof.

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