Couvre-feu sanitaire et crépuscule sur la France. Covid-19 ou quand Anakin Skywalker devient Dark Vador
« Pour garantir la sécurité et la stabilité dans la continuité, la République sera bientôt réorganisée et deviendra la première puissance galactique Impériale, pour une société fondée sur l'Ordre et la sécurité ! Une société qui, je vous l'assure, durera pour des dizaines de milliers d'années. Un Empire qui restera dirigé par cet auguste organe... Et un chef souverain choisi à vie ! Un Empire qui sera gouverné par la majorité par le biais d'une nouvelle constitution ! »
« Ainsi s’éteint la Liberté… Sous une pluie d’applaudissements. »
Proclamation de l’Ordre Nouveau.[i] Discours au Sénat Galactique de l'Ancienne République qui proclame l'instauration d'un Empire Galactique avec pour unique chef l'Empereur Palpatine - Darth Sidious -, aidé de Darth Vader.
Padmé Amidala au sénateur Bail Organa : Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements.So this is how liberty dies… with thunderous applause. Natalie Portman, Star Wars : épisode III - La Revanche des Sith (2005), écrit par George Lucas
“Le soir, la noblesse est partie de ce ciel. Ici, tout se blottit dans un feu qui s'éteint.”
Paul Eluard, Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926)[ii]
« Voici l'heure du silence. Parmi les étoiles de l'Ourse, le Bouvier dirige obliquement le timon de son char. Myrrha va consommer son crime. La lune s'enfuit. Elle voile son front argenté. Les astres obscurcis se couvrent de sombres nuages. La nuit éteint ses flambeaux. »
« La nuit avait ramené le silence et les ombres. Le Bouvier roulait obliquement son char entre les étoiles de l'Ourse. Myrrha/Macron marche à son crime. La lune, au front d'argent, le/la voit, se, détourne et s'enfuit. De sombres nuages voilent les astres, et la nuit a caché tous ses feux. »
Ovide - Les Métamorphoses - Livre X 10,450
Chacun aura entendu que l’on n’avait pas perdu le contrôle mais qu’il fallait reprendre le contrôle d’un contrôle que l’intéressé n’avait en réalité jamais eu. Chacun a ensuite compris qu’un cessez-le-feu avait été négocié entre la diplomatie française et celle du Covid-19 pour que la contamination ne soit désormais effective que la nuit et non plus en journée, que les familles seraient désormais redimensionnées à six personnes, que la promiscuité dans les transports en commun et celle des établissements de restauration ou d’activités collectives étaient fondamentalement différentes, qu’il fallait avoir les ongles bien coupés, se laver les mains et les dents, sourire et être bien peigné, la raie sur le côté pour la photo de classe, mais que toute cette infantilisation de la population, tout cela n’avait rien à voir avec la disparition prochaine de 64000 entreprises de moins de 20 salariés dans les deux mois à venir, soit, pour résumer, ainsi qu’on peut le voir et l’écouter ci-après, la destruction programmée de l’économie d’un pays de 68 millions d’habitants :
Beaucoup plus grave, et qui a fort heureusement retenu l’attention, aura été cette phrase anodine qui signe le forfait du chef de l’Etat qui a tout simplement osé envoyer le pays sur une voie de garage en déclarant : “On s’était habitués à être une société d’individus libres. Mais nous sommes une nation de citoyens solidaires.”
Comment accepter sans réagir et casser le miroir une ineptie aussi abyssale ?
Tout le Droit français, toute la Constitution, toute notre histoire politique comme toutes celles qui l’ont précédée, sont fondés sur la liberté individuelle conquise en une recherche difficile et souvent heurtée entre des aspirations profondément individuelles face à des excès et des débordements de pouvoir, et voilà qu’en une phrase irresponsable du président de la République lui-même tous nos droits fondamentaux, toutes nos libertés publiques sans exception, qui reposent, ou plutôt reposaient sur le fait que nous sommes des individus libres sont potentiellement abolis et à tout le moins très gravement compromis pour une période indéterminée, selon un calendrier élastique et sans fin.
Singulière conception de la solidarité en mettant tout le monde au placard : M. Macron confondrait-il la France avec la Corée du Nord ?
Une équipe de sombres dirigeants politiques, incapables, faux chefs, attachée à poursuivre la destruction de tout un pays est ainsi en train d’étouffer la France et de l’enfermer dans un crépuscule inacceptable. Sous prétexte d’un événement dénaturé et désormais nourri par une peur et une menace qui ne sauraient tromper indéfiniment le monde, voilà que de pseudo dirigeants à la ramasse dans tous les domaines politiques, économiques, financiers, sociaux et régaliens, s’essaient à enfermer un pays tout entier dans une camisole. Le couvre-feu annoncé, attendu, orchestré, a enfin été promulgué.
Et ensuite ? Que va-t-il advenir ? La descente de tout un pays à la cave, littéralement mis sous le couvercle, entre tour d'écrou et matage de boulons, en attendant l’arrivée d’un vaccin salvateur que l’on présentera et administrera de manière obligatoire, le privant ainsi de ce qui devrait l’entourer et qui se résume à une parole de confiance au lieu d’une parole dépourvue de toute légitimité, conduite et animée par la seule contrainte d’une police sanitaire ? Le ratage total est à ce prix, inéluctable, sauf miracle.
L’équilibre général de la Force dépendra-t-il de la force d’un seul homme ? Que l’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas de ce moment où la démocratie bascule du côté de la dictature mais bien du côté de la tyrannie.
Le dictateur, au sens propre du terme, (et c’est d’ailleurs là tout le sens et l’intelligence de ce bloc de constitutionnalité propre à la France et qui cadre tout en les régulant l’ensemble des circonstances et pouvoirs exceptionnels), n’a rien à voir avec le tyran. Trouvant son origine à Rome, la dictature était en effet un état de la République romaine où un magistrat (le dictateur) se voyait confier de manière temporaire et légale les pleins pouvoirs en cas de troubles graves. Encore fallait-il et faudrait-il disposer encore aujourd’hui de ce qui constitue, pour une durée limitée, de la connaissance comme de la pratique de[RB1] cet équilibre subtil entre ces concepts au maniement délicat que représentent l’auctoritas,la potestas et l’ imperium.
Car s’il est vrai, comme l’écrit Alexandra Pierré-Caps[iii] , « que La loi dissout le désordre, en inscrivant la possibilité de l’exception en leur sein, les institutions de la République romaine n’inscrivaient pas pour autant l’état d’exception dans la durée. L’institutionnalisation de l’exception n’appelle pas l’état permanent d’exception. »
« Cette institutionnalisation de l’exception, ajoute-t-elle, n’était pas, aux yeux des Romains, une faille de l’État de droit autorisant l’arbitraire. Ces derniers ne détestaient rien plus que la figure du rex, assimilé au tyran, et les dérives autocratiques afférentes. La vie institutionnelle de la République romaine était entièrement bâtie sur ce principe : empêcher la prise de pouvoir d’un seul. Même dans le cadre de l’exception, ce principe tend, en théorie, à être maintenu par des dispositifs circonscrits dans le temps, que l’on songe notamment à la dictature. Même si, précise-t-elle en une sorte de caveat, la sédition ou l’assassinat régulaient avec plus ou moins de succès les abus. »
Nous n’en sommes pas là, fort heureusement, mais il nous faut bien remarquer que si « la vie civique romaine a proposé, durant près de cinq siècles, d’appliquer un cadre normatif à la situation d’exception, alors même que la fin de la République était confrontée au péril de la guerre civile », comme l’écrit encore Alexandra Pierré-Caps, rien n’interdit de penser aujourd’hui qu’en Europe et en France un vent particulièrement mauvais s’est levé, annonciateur de très sérieuses perturbations atmosphériques.
Le quinquennat Macron est un échec patent et il n’est pas sûr qu’à la suite d’une guerre sociale, économique et politique de basse intensité au cours de laquelle une partie des citoyens aura été physiquement sérieusement brutalisée, l’autre partie, financièrement passée à la paille de fer et soumise à un régime construit sur l’instillation de la peur, accepte sans broncher de se voir confinée une fois de plus à la niche avec une nouvelle muselière et la perspective de la fin des prestations sociales, du chômage et de l’augmentation de la pauvreté.
L’OCDE[iv] elle-même est très prudente, bien consciente que si la confiance qui constitue un carburant indispensable vient à se réduire à défaut de se rétablir, il est bien possible que le moteur économique continue sa baisse de régime.
Voyez en ce sens le graphique et l’animation dynamiques figurant sous le lien ci-après :
https://www.oecd.org/perspectives-economiques
Notes et références :
Paul Eluard, Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. Poésie, 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, Baigneuse du clair au sombre, p. 95
Ovide, Les Métamorphoses, livre X. Traduction nouvelle avec le texte latin, suivie d'une analyse de l'explication des fables, de notes géographiques, historiques, mythologiques et critiques par M. G. T. Villenave ; ornée de gravures d'après les dessins de MM. Lebarbier, Monsiau, et Moreau. À Paris, chez les éditeurs, F. Gay, Ch. Guestard, Quatre tomes, 1806.
https://theatre-classique.fr/pages/pdf/OVIDE_METAMORPHOSES_10.pdf
Tempus erat, quo cuncta silent, interque Triones
flexerat obliquo plaustrum temone Bootes ;
ad facinus uenit illa suum. Fugit aurea caelo
[i] Ordre Nouveau Star Wars, https://www.anakinworld.com/encyclopedie/proclamation-de-l-ordre-nouveau
[iii] Pierré-Caps Alexandra, « L’État d’exception dans la Rome antique », Civitas Europa, 2016/2 (N° 37), p. 339-349. DOI : 10.3917/civit.037.0339. URL : https://www.cairn-int.info/revue-civitas-europa-2016-2-page-339.htm
[iv] Rétablir la confiance sur fond de reprise incertaine. Perspectives économiques de l’OCDE. Rapport intermédiaire Septembre 2020 : https://www.oecd.org/perspectives-economiques
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