Crise nucléaire au Japon : les Français exigent la transparence, pas la paranoïa
La course contre la montre engagée par les autorités japonaises afin d’éviter une catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima a également eu pour conséquence de raviver le débat entre pro et anti-atome.
En ces temps de crise et d’incertitude, les Français réclament de l’information et pas des polémiques ! Les discours extrémistes de ceux qui assurent que le nucléaire ne comporte aucun danger ou de ceux qui nous font miroiter une prochaine apocalypse nucléaire,ne servent à rien.
Comme l’a déclaré le député UMP de Savoie Claude Birraux, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, "Il y a un lobby du nucléaire comme il y a un lobby antinucléaire. S'il faut parler en terme de groupes de pression, il est évident que chacun cherche à défendre ses intérêts."
L’heure n’est justement pas à la défense d’intérêts (fussent-ils écolos), mais à la transparence. Avant tout débat, les citoyens ont droit à une information fiable, transparente et crédible sur le nucléaire civil, que ce soit au Japon, mais aussi et surtout en France.
L’exploitation nucléaire ne peut se concevoir qu’avec une gestion responsable de l’exploitation et une prise en compte de tous les risques engendrés.
Le zéro risque n’existe pas en matière de nucléaire, et il est logique et rassurant de voir que les pouvoirs publics se préparent régulièrement à gérer ce type d’événements en mettant en réalisant dans chaque centrale au moins une dizaine de tests par an.
Mais se préparer ne suffit pas dans des moments comme ceux que nous vivons. Il est également impératif d’informer de l’état réel des centrales et des procédures de secours prévues par l’Autorité de Sûreté Nucléaire en partenariat avec EDF.
En toute transparence, les divers acteurs de la filière doivent communiquer immédiatement sur la réalité de la situation nucléaire française.
Des communications qui ne nous exonèrerons évidemment pas de mener dans les mois une profonde réflexion sur l’avenir du nucléaire en France.
Nos partenaires européens bougent. Suite à une proposition de l'Autriche, les pays de l'UE vont effectuer des tests de résistance de leurs centrales nucléaires aux tremblements de terre, tsunamis et attaques terroristes. Angela Merkel a fermé, pour trois mois, les sept réacteurs nucléaires les plus anciens d’Allemagne, entrés en service avant la fin 1980, le temps de passer leur sureté au crible.
En Italie, un référendum sur l‘édification de nouvelles centrales nucléaires aura lieu le 12 juin. Le « non » est donné largement gagnant.
En France non plus le gouvernement ne pourra pas faire l’impasse sur un débat, une fois que les mesures de sécurité et les risques sismiques et d'inondation de toutes les centrales nucléaires françaises auront été contrôlés. Ce débat ne pourra se limiter à un face-à-face entre « pro » et « anti ».
Il devra, de façon transparente, parler des risques encourus, tout en expliquant clairement nos besoins en électricité et les apports du nucléaire. C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’annonce de François Fillon de rendre publics les résultats de l’audit qui sera bientôt mené sur nos centrales.
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