Croissance française, toujours un cancre
La croissance française affiche une fois de plus des performances médiocres. Les maux en sont connus. Mais qui osera enfin prendre ses responsabilités et mettre en œuvre les réformes pour donner le coup de fouet dont notre économie a une besoin impérieux. Après vingt ans de politique publique aux échecs plus nombreux que les réussites, car fait de « mesurettes » à doses homéopathiques, il est temps de passer à un traitement en rapport avec la gravité du mal. Qui à force devient pathologique.
Tel est le mot qui vient en tête à voir la médiocre performance de la croissance française : un ridicule : le PIB a progressé de... 0,3 % au second trimestre de cette année.
Une contre-performance de plus. La croissance toujours sur les freins, sur le petit braquet alors qu’il nous faudrait bien plus pour résoudre nombre de nos problèmes, en particulier, nos déficits abyssaux.
A la croissance il lui manque des amphétamines efficaces ! Bref, qui lui donnent un sérieux coup de fouet. Or, voilà vingt ans que nous sommes plutôt dans l’homéopathie. Des réformettes et non des réformes.
Relancer la croissance devrait être LA priorité des priorités de ce gouvernement. Car elle conditionne tout le reste : l’investissement, l’emploi, la création de richesse, le moral des Français et des industriels. Elle est un préalable pour enfin entrer dans un cercle virtueux !
Mais pour que la croissance s’emballe, il faut, avant tout, engager des réformes structurelles en profondeur. C’est là que le bât blesse. Car les hommes politiques pensent que le seul fait de parler de croissance, comme une incantation, la relancera d’elle-même sans passer par la case, douloureuse par démagogie, des réformes.
C’est en ce domaine que le président de la République et son gouvernement doivent marquer une rupture, une vraie. Le feront-ils ? Il y a encore des interrogations à regarder le premier paquet de mesures fiscales et des choix budgétaires en discussion en ce moment.
Il se pourrait donc que la France décroche à nouveau par rapport à ses voisins. D’autant que les nuages s’accumulent du côté des marchés financiers. Une instabilité qui pourrait impacter à moyen terme sur l’économie française.
Le gouvernement tablait sur une croissance comprise entre 2,25 et 2,5 % sur l’ensemble de l’année 2007. Toujours un excès d’optimiste. Plus réaliste, l’Insee attendait, de son côté, fin juin une croissance annuelle de 2,1 %, quasi équivalente à celle enregistrée en 2006 (+ 2,2 %). De toute façon, pas de quoi sauter au plafond ! Et dire qu’on parle de ralentissement aux Etats-Unis, autrement dit, une croissance de 3 % !
Décidément, un sombre été pour l’économie française. Une mauvaise nouvelle, en effet, une croissance en berne, qui vient après une mauvaise nouvelle, début août : celle du nouveau record du déficit commercial avec 15 milliards d’euros pour la France !
Un cancre économique, il n’y a pas d’autre mot pour dépeindre cette réalité attristante et révoltante. Oui, révoltante, car de ces maux persistants, on en connaît les causes. Mais personne n’a osé à ce jour prendre la responsabilité du traitement qui permettrait à la France de retrouver sa vitalité, ses forces et donc être en mesure de lutter vaillamment contre les principaux acteurs économiques du XXIe siècle.
Combien de temps encore cette mascarade va-t-elle persister ?
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