« Danse du ventre » des charognards de l’écologie ?...
Colloque du 4 avril 2015 salle Colbert à l’Assemblée Nationale
Ils sont venus, ils sont presque tous là à ce colloque initié par Denis BAUPIN … Venus d’EELV, au risque d'aggraver encore la crise ouverte en son sein et d’autres organisations écologistes…
Plus de deux cents personnes ont ainsi répondu à l'appel des parlementaires pro- Gouvernement d’EELV, organisateurs. « Nous avons refusé quasiment autant de monde ! » se félicite François De RUGY. Contrairement à l’optimisme affiché, ce colloque est très loin d’avoir soulevé l’enthousiasme de la majorité des écologistes, toute tendance confondue. Outre l’immense majorité des écologistes qui sont imperméables à ce type de réunion sentant fort « la combinaison politicienne » des PLACE, BAUPIN De RUGY, BENNAHMIAS et Consorts, plus ou moins instrumentalisée par le PS, le locataire de l’Elysée et celui de Matignon, ont fait défaut une partie non négligeable des écologistes « autonomistes » d’EELV qui refusent aussi bien tout accord Gouvernemental avec le PS que la dérive extrême gauche avec le PC/FDG initiée par Cécile DUFLOT. L'ex-secrétaire Nationale, absente bien sûr, puisqu'elle s'inscrit sur une ligne totalement contraire à J.V. PLACE… Si sa position anti- VALLS est toujours majoritaire en interne, sa stratégie d’alliance avec MELANCHON n'en est pas moins également très contestée.
Un colloque pourquoi faire ?
En trois ans et après trois déroutes électorales (Municipales, Européennes, Départementales) le pouvoir socialiste est à l’agonie et entraîne avec lui son partenaire EELV. Le PS a un besoin urgent de redorer son blason, pour cela, il doit gratter les fonds de tiroirs en faisant appel à EELV, du moins à celles et ceux qui lui doivent leurs mandats.
Par définition, l’organisation d’un colloque permettant d’engager une réflexion sur le devenir de l’écologie, son influence dans la société suivant ses thématiques (démographie, climat, économie, connaissance et savoir, démocratie, défense, relations internationales etc.), son rôle politique et rassemblant l’ensemble des responsables de cette « mosaïque « culturelle qui la compose ne peut être qu’une excellente initiative. Par contre, si l’objectif c’est de constituer une force politique au travers d’un rassemblement qui ne serait qu’une nébuleuse de plus au service des ambitions politiques de quelques uns, cela est à l’évidence une initiative sans intérêt et sans lendemain…
D’après l’un des invités à ce colloque, ancien dirigeant des Verts et candidat aux élections Présidentielles de 1988, Antoine WAECHTER Président du MEI n’était pas des plus satisfait et semblait peu enthousiaste des "travaux" de ce colloque, si on se réfère à ce qu’il disait à l’un de ses proches : « un colloque de dupes où au lieu de disserter sur comment nous pouvions nous adapter à la crise écologique majeure que nous connaissons et aux changement profonds induits, qui nécessiteront des réformes et des changements culturels auxquels l’Humanité n’a jamais été confrontée et des réformes démocratiques indispensables pour associer les citoyens aux décisions : référendum d’initiative populaire, proportionnelle…, il n’a été question que de savoir de quelle manière quelques « écologistes distingués » pourraient entrer dans le gouvernement VALLS » Autrement dit un colloque de l’inutile, sauf pour les « charognards » de l’écologie qui, après avoir participé à sa « mise en bière », vont se nourrir des derniers lambeaux pour leurs carrières politiciennes. Ce que Mr. WAECHTER pouvait fort bien suspecter avant de répondre à leur invitation… Il est vrai que pour lui et son parti, dont le PS n’a que faire, il ne s’agit pas d’entrer dans une logique de gouvernement qui sacrifie l’Ecologie sur l’autel des ambitions personnelles des uns et des autres. Toutefois, si des divergences de vue avec EELV existent sur la question démographique, les relations internationales, la dérive gauchiste etc. pour autant, il refuse de s’affranchir de discussions qui ne saurait l’engager, mais qui peuvent lui permettre d’associer une partie d’EELV à ses thèses…Sauf, que la partie d’EELV qui est favorable à ses thèses ne prendra pas le risque de faire scission avec EELV pour aller le rejoindre, d’ailleurs, cela ne pourrait se décider que lors d’un conseil fédéral d'EELV, en aucun cas lors d’un colloque. Mais, vu les informations que l’on peut recueillir en interne, et malgré la situation de rupture existant entre les partisans de l'entrée au Gouvernement, ceux de l'alliance avec le PC/ FDG et les "autonomistes", je doute qu'il y ait scission. Ce n’est pas l’intérêt des uns et des autres, même si certains au sein d'EELV, ignorant l’avis des militants, vont plutôt engager (ou poursuivre) des négociations avec le PS…
L’avenir de l’écologie et sa crédibilité est incompatible avec les perspectives de « confédération » tracées par les « charognards » Verts ?...
Si parmi les « hiérarques » de l’écologie politique Française présents à cette tribune de la salle Colbert, il convient de distinguer celles et ceux qui à l’instar de WAECHTER ont pu véhiculé l’image d’écologistes sincères privilégiant leurs convictions en se démarquant de l’arrivisme caractérisé par des ambitions Gouvernementales (refus déjà en 1992 d’entrer dans le gouvernement Socialiste de l’époque), on ne peut pas dire la même chose de certains, tels PLACE, BENNAHMIAS, De RUGY, POMPILI et quelques autres parlementaires qui de l’écologie ne retiennent que la dimension environnementale ( celle ne posant aucun problème au PS), pour servir leurs ambitions personnelles. Les situations ne sont certes pas figées et les cheminements intellectuels peuvent également amenés les plus politicards à se forger des convictions écologistes qui peuvent influer sur leur comportement politique. Comme me le rappelle une militante écologique concernant J.V. PLACE qu’elle connaît depuis longtemps, « enfant abandonné, adopté à 7 ans (changement de lieu, d’ami de nom…) cela laisse des blessures d’autant plus refoulées qu’elles sont profondes et ont à voir avec le droit à l’existence. C’est pour cela que je m’efforce de repérer ceux qui cherchent à « avoir » et ont des comportements pervers et manipulateurs et ceux qui cherchent la reconnaissance pour avoir le « droit à être » Pour moi Jean Vincent Placé est de cette second catégorie, en quête de reconnaissance. Comme il l’a témoigné hier, il a une petite fille et réalise qu’il ne peut lui laisser la vie sur la planète telle qu’aujourd’hui ». Dont acte, mais l’image que véhicule J.V. PLACE est plutôt celle d’un arriviste que d’un homme de convictions et à ce titre il devra faire de gros efforts pour convaincre du contraire…
Un colloque marqué par des interventions souvent contradictoires et aux perspectives opposées, voire confuses…
D’après ce que rapportent des observateurs à cette réunion du 4 Avril, les interventions se sont succédées avec des déclarations fort courtoises mais tout aussi contradictoires, pour ne pas dire surprenantes de la part de certains. WAECHTER qui déclare, entre autre : « il faut inventer un modèle économique sans croissance et qui développerait des emplois »… »Que l’Assemblée nationale, restée sur le modèle bonapartiste, soit représentative de la population »… »Les lobbies ont beaucoup trop de pouvoir il manque le « lobby du public »… »Il est nécessaire de mettre en place une assemblée constituante qui invente une nouvelle constitution »… » Construire une unité écolo sur des projets n’est pas accepter de devenir ministre pour un plat de lentilles ». Autrement dit, pour WAECHTER il y aurait autre chose de plus urgent à faire que d’entrer au Gouvernement…BENNAHMIAS, pour qui « la construction d'une maison commune doit se faire dans les prochaines semaines ». Sinon, l'ex-secrétaire national des Verts, passé par le MoDem, craint que les divisions internes ne reprennent le dessus et rajoute »Va falloir y arriver ! »…Evidemment, c’est indispensable si l’on veut à tout prix obtenir le « sésame » Ministériel, car il faut démontrer au PS que l’on bénéficie du soutien d’une force politique… Pour Denis BAUPIN, initiateur du colloque, c’est une note à « l’eau de rose » pour le moins stupide quand il déclare : « Les désaccords que nous avons entre écologistes ne portent pas sur le contenu ... on a parfois des divergences en matière de stratégie » et de rajouter « On a vocation à participer aux responsabilités gouvernementales, pas à n'importe quelle condition », alors qu’à l’ouverture de ce colloque il affirmait » Le compromis ce n'est pas sale, le compromis c'est noble, depuis un an de non-participation des écologistes au gouvernement, est-ce que ça a amélioré la situation ». Evidemment, mais qu’avait apporté la participation ?... Il n’y aurait donc aucun désaccord sur les questions démographique, économiques, internationales, etc. N’est-ce pas se foutre de la gueule du monde ?... Quand on connaît les divergences de vues qui peuvent exister entre les uns et les autres sur ces questions, notamment par rapport aux affaires internationales, qu’il s’agisse de l’Ukraine, la Syrie, les sanctions contre la Russie ou l’intervention militaire en Irak et ailleurs. Mr. BAUPIN est surtout devenu un professionnel de la politique qui après avoir acquis un siège de député envisage une promotion Ministérielle…
On peut comprendre l’exaspération des militants d’EELV face à l’image caricaturale de l’écologie politique données par des parlementaires de ce parti qui se comportent en vrais « charognards » et n’ont de cesse de faire la danse du ventre pour séduire HOLLANDE et VALLS, lesquels ne vont cesser de les « aguicher » en les imitant… Au mépris des principes les plus élémentaires de démocratie et de leurs adhérents et militants, ignorant que la participation ou non au Gouvernement, ou la stratégie pour les prochaines élections Régionales ne sauraient relever d’une nébuleuse confédération créée pour la circonstance, mais de l’organisation dont ils sont issus, à savoir EELV, dont seule la décision appartient à ses adhérents.
L’urgence écologique ne passe pas par un électoralisme démagogue
Toute prise de décision par les écologistes, en quelque domaine que ce soit, doit absolument intégrer la notion du long terme et ne considérer que le seul pouvoir qui vaille c’est celui de permettre aux générations futures de pouvoir vivre, ce qui ne passe pas par des promesses ou des décisions qui vont faire plaisir à l’électorat. Bergson écrivait : « L’animal s’en repose sur l’instant comme le saint sur l’éternité »… Aujourd’hui, force est de constater que L’homme a oublié l’éternité pour ne se souvenir que de l’instant ?…
Si les 11 500 dernières années ont connu des conditions de vie relativement stables permettant à l’homme de sauter de la terre labourée du néolithique au sol lunaire, désormais nous filons vers l’inconnu. Depuis la révolution thermo- industrielle, avec l’explosion de la bombe démographique, il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour atteindre et dépasser les sept milliards, dont un milliard entre 2000 et 2012. Notre planète a progressivement basculé vers une situation inédite. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers, voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés Humaines à des difficultés considérables, si tant est qu’elles puissent y survivre… Dévoreur insatiable des énergies carbonées pour les lesquelles on peut prévoir encore 50 ans de pétrole, une centaine d’années de gaz naturel et 200 ans de charbon environ, sans compter que leur combustion produit beaucoup de CO2. Plus ils sont hydrogénés, moins ils en émettent par unité d’énergie produite. Produire 1 kWh avec du charbon émet environ 1000 g de CO2, 750g avec du pétrole et de l’ordre de 500 g avec du gaz naturel, faute d’avoir anticipé par des mesures adaptées de Décroissance Démographique et économique, choisie et équitablement répartie, la vie sur terre de l’homo sapiens risque fort de s’achever dans un chaos généralisé, où les survivants envieront les morts...
Que dire également des métaux, la plupart des terres rares qui sont indispensables pour produire les technologies numériques les plus avancées, dont on peut prévoir 15 ans de réserve. En 2013, 1,4 milliards de smartphone, 317 millions de PC et 217 millions de tablettes ont été vendus dans le monde. Ces chiffres devraient continuer de progresser rapidement.
Ces métaux ne sont pas seulement primordiaux pour l’industrie » high tech ». Toute l’industrie de la défense en dépend. Et de nombreuses technologies dite parfois abusivement « vertes » (voitures électriques, éoliennes) en ont besoin. La Commission européenne s’inquiète d’ailleurs de son approvisionnement en nombreuses matières. Dans le rapport « les 14 matières critiques pour l’Europe ». La famille des terres rares en fait partie. Cela ne signifie cependant pas qu’il n’y aura plus de terres rares dans 15 ans. Lorsqu’on parle de métaux, la pénurie annoncée est avant tout une pénurie relative plutôt qu’absolue. Il restera toujours des gisements, mais les coûts d’extraction seront de plus en plus prohibitifs, car ces gisements seront toujours plus profonds.
A souligner qu’au rythme actuel de la consommation mondiale annuelle d’uranium, les réserves sont estimées à 76 ans, tripler la production Mondiale, les réserves se réduisent à 25 ans.
Une situation écologique qui ne cessera de se dégrader, avec des effets irréversibles : destruction de la Biodiversité, dérive climatique, montée des océans, épuisement rapide et inexorable des ressources naturelles liée aux problèmes de surpopulation, ainsi que les énergies fossiles dues à la prolifération d’esclaves mécaniques aux appétits gargantuesques … Phénomène aggravé par une mondialisation économique dominée par le Monétarisme, où le pouvoir politique a volontairement capitulé face aux puissants lobbies et à l’oligarchie Bancaire et Financière qui a pris le gouvernail de la politique du pays en imposant son diktat via la Bourse et les Agences privées de notation.
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique
L’explosion de la bombe Démographique s’accompagne, notamment, grâce au pétrole peu cher, d’un essor économique sans précédent. On ne peut ignorer que le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) annonce sa certitude désormais quasi absolue à 95% sur l’origine humaine des changements climatiques et des pressions telluriques qu’il exerce. L’influence de l’homme a atteint une ampleur, telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère c’est l’Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l’Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons.
C’est le géochimiste et prix Nobel Paul CRUTZEN qui, dans un article de la revue « Nature « en 2002, a avancé la thèse que, depuis deux siècles, la Terre est entrée dans un nouvel âge géologique marqué par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système Terre. Encore tout récemment
Alors que cela semble échapper aux Médias, mais surtout aux politiques (excepté des écologistes et quelques personnalités), la plupart des scientifiques ne cessent de l’affirmer : La terre est entrée dans une nouvelle ère environnementale : l’ANTHROPOCENE. Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine Humaine.
Pour les organisateurs du colloque du 4 Avril à l’Assemblée Nationale, ainsi que pour tous les « charognards » de l’écologie qui s’y bousculaient pour mieux démontrer l’utilité de leur participation au Gouvernement VALLS, cette dimension là de l’écologie est bien le cadet de leurs soucis…
Mais que pourrait apporter la participation des écologistes à un gouvernement VALLS ?
Dans le cas du gouvernement actuel, il faut se rendre à l’évidence, « confédération » créée de circonstance ou unanimité des Verts pour y participer ne serait qu’une opération politicienne dont les seuls bénéficiaires seraient celles ou ceux qui obtiennent leur »sésame » Ministériel, en aucun cas l’écologie. François HOLLANDE (VALLS c’est pire) reste figé dans le mythe de la croissance et l’économie libérale, il est intéressé par un dialogue avec les Verts uniquement par rapport à ses ambitions électorales. Comme SARKOZY qui en 2011, au cours de la table ronde organisée au Salon de l'Agriculture, à l'issue de sa visite, déclarait : « l'environnement, ça commence à bien faire », François HOLLANDE, ne s’intéresse momentanément aux questions d’environnement parce qu’il y est contraint par l’organisation la conférence climat de Paris, mais les lampions éteints il réagira comme son prédécesseur. La présence de « charognards » Verts au gouvernement, en lui servant de « faire valoir » aggraverait même la situation…il est plus que probable que Ségolène Royal qui a amplement montré ses limites au Ministère de l’écologie restera au moins jusqu’à la conférence climat, ce qui ne laisse pas de place pour un représentant issu d’EELV à ce Ministère, fut-il autrement plus compétent.
Pour conclure
Il est évident qu’un ou plusieurs strapontin Ministériel entraînerait inévitablement, encore plus, une déconsidération par nos concitoyens de l’écologie. L’expérience DUFLOT/CANFIN l’a prouvé, car il ne faut pas oublier que l’usage de la solidarité gouvernementale impose une « muselière » qui interdit la libre expression d’un Ministre. Sans oublier que l’orientation politique du gouvernement VALLS, pire encore que celle de son prédécesseur est totalement incompatible avec les préoccupations écologiques.
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