De Houellebecq à Trump...

Ce mardi 17 janvier, le journal de 20 heures sur France 2 s'achève sur une interview assez surréaliste de Michel Houellebecq : l'écrivain vient présenter un livre sur Schopenhauer... on voit, alors, un homme tourmenté, timide, ayant des difficultés à trouver ses mots, hésitant...
Il dit lui-même qu'il est un grand émotif, car il n'a pas été assez bercé, cajolé, caressé par sa mère... l'auteur de Soumission annonce d'autres carnages à venir, perpétrés par les djihadistes, il évoque, à ce sujet, "une idéologie révolutionnaire, ils veulent créer un autre monde, ils ont une vision sociale précise, puis il prédit une montée en puissance de l'Islam plus ordinaire, plus tranquille, après l'élan révolutionnaire", et il ajoute : "ça va continuer parce qu'il y a un besoin de structure religieuse, et de sens"... interrogé, ensuite, sur ses intentions de vote, il se dit abstentionniste, favorable à une démocratie directe, mais déclare : "J'aimais bien Sarkozy ! Donc j'étais assez triste..."
Etonnante affirmation d'un écrivain qui déclare aimer Sarkozy !
On est sidéré par ces propos d'un auteur tenu pour un des plus grands romanciers de notre époque : un homme discret, simple, à l'inverse de ce que représente Nicolas Sarkozy.
Un peu plus tard, sur ARTE, un reportage est consacré à une biographie de Donald Trump... On y découvre un ambitieux prêt à tout pour réussir, il veut percer dans l'immobilier, il trouve un mentor en la personne d'un avocat, Roy Cohn, un individu sans morale, un voyou, une racaille.
Sous son impulsion, Trump devient un "cogneur", quelqu'un qui n'hésite pas à dénier la réalité, à mentir, en maintes circonstances.
Trump tonitruant, vociférant, hurlant son mépris, c'est l'inverse de Houellebecq...
L'écrivain s'efface, cultive la discrétion, refuse le paraître...
Donald Trump, lui, aime le clinquant, les apparences : la Trump Tower est le symbole de ce bling bling tapageur.
Le reportage nous montre Donald Trump qui bâtit un empire du jeu à Atlantic City... puis c'est la construction du Taj Mahal, un immense casino, un gouffre financier qui tourne au fiasco.
Mais, Trump, dont le nom est connu de tous, parvient à se renflouer, grâce à des manipulations financières.
Devenu une star d'une émission de la télé-réalité, il acquiert une popularité de plus en plus grande : les électeurs y voient l'archétype de la réussite américaine.
Et ce milliardaire, désormais président des Etats-Unis, qui vocifère, qui fait des affaires douteuses, est, lui aussi, sidérant.
En observant ces deux personnages, un écrivain, un magnat de l'immobilier devenu président, on se dit que notre monde est plutôt inquiétant.
Un écrivain timide qui aime Sarkozy, un milliardaire, un parvenu tyrannique qui est à la tête d'un des plus grands pays du monde, et dont le comportement paraît délirant...
Bon, Houellebecq attire une certaine sympathie, par sa réserve et sa modestie, même si son discours est parfois étrange et ahurissant.
Quant à Donald Trump, il nous fait entrer dans un monde d'incertitudes : ses réactions violentes, imprévisibles sont effarantes.
En voyant ces deux personnalités si contrastées, Houellebecq et Trump, l'un timide, effacé, l'autre tonitruant, excessif, en entendant leurs propos, on se dit qu'on entre dans un monde de plus en plus consternant et incertain.
L'interview de Houellebecq :
http://www.francetvinfo.fr/culture/houellebecq/invite-michel-houellebecq-n-aime-pas-les-happy-ends_2023201.html
La biographie de Trump :
http://www.arte.tv/guide/fr/072806-000-A/president-donald-trump
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/01/de-houellebecq-a-trump.html
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